OMC: NOUVELLES 2014

PROGRAMME DE CHAIRES DE L’OMC


POUR EN SAVOIR PLUS:

  

“Aujourd’hui, parmi les objectifs de l’OMC, il y a la volonté de s’attaquer aux contraintes liées à l’offre auxquelles se heurtent les pays en développement qui veulent tirer parti d’une plus grande ouverture du commerce. La pénurie de personnes possédant les connaissances et les compétences requises pour éclairer les décideurs … est cette contrainte liée à l’offre que l’OMC s’emploie à surmonter avec son programme de chaires”, a dit le DGA Xiaozhun Yi.

John Riady, doyen de la Faculté de droit, d’études commerciales et de sciences politiques, est titulaire de la chaire de l’OMC à l’Universitas Pelita Harapan.

Cette université est la deuxième à avoir été admise dans le Programme de chaires de l’OMC à la faveur de la deuxième phase de ce programme. L’Université North-West de Potchefstroom, en Afrique du Sud, avait rejoint le programme le 17 septembre 2014. Ce programme sera étendu à des universités au Bénin, au Brésil, à Oman, en Tunisie et en Turquie dans les mois prochains.

 

Déclaration du DGA Xiaozhun Yi

Son Excellence M. Muhammad Lutfi, Ministre du commerce,

M. Jonathan L. Parapak, Président de l’Universitas Pelita Harapan (UPH),

M. John Riady, titulaire de la chaire de l’OMC et administrateur de Lippo Group, Doyen de la Faculté de droit, d’études commerciales et de sciences politiques de l’UPH,

Mme Mia Mikic, Coordonnatrice du Réseau Asie-Pacifique de recherche et de formation, Mesdames et Messieurs les enseignants et les étudiants de l’UPH,

Mesdames et Messieurs,

Au nom de notre Directeur général, M. Roberto Azevêdo, je tiens à dire toute ma gratitude au Président Parapak, à MM. John Riady et Simon Lacey et à tous les organisateurs de cette formidable cérémonie pour leur chaleureuse hospitalité. Aujourd’hui, c’est pour moi un honneur et un privilège d’inaugurer officiellement le Programme de chaires de l’OMC à l’Universitas Pelita Harapan.

C’est mon premier déplacement en Indonésie depuis la Conférence ministérielle de l’OMC tenue à Bali en décembre dernier. L’Indonésie et Bali en particulier occupent une place privilégiée à l’OMC en raison du succès des négociations de l’OMC l’an dernier. Ce succès confirme la croyance déjà ancienne qui voudrait que Bali possède une magie particulière facilitant le rapprochement entre personnes et pays.

La présence de l’OMC à cette cérémonie confirme notre volonté d’accompagner le développement des capacités dans les établissements universitaires des pays en développement. Nous espérons que la contribution de l’OMC aidera à la mise en place de nouveaux enseignements universitaires, ou à la mise à niveau des programmes existants, ainsi qu’au lancement de nouvelles initiatives en matière de recherche et, en partenariat avec des universités comme l’UPH, à la création de réseaux associant les capacités institutionnelles ainsi renforcées à celles d’autres universités et établissements de recherche en Indonésie et dans la région, à l’instar du Réseau Asie-Pacifique de formation et de recherche.

L’inauguration à l’Universitas Pelita Harapan d’une chaire de l’OMC vient récompenser la volonté de cette université d’initier une nouvelle génération de dirigeants en Indonésie et dans la région de l’ASEAN aux bienfaits du commerce et du système commercial multilatéral. L’UPH est une université relativement jeune, puisque créée en 1994 seulement, mais c’est déjà l’une des toutes premières universités privées d’Indonésie. Ce succès est le fruit de l’attachement de ses dirigeants à l’excellence académique, à l’innovation, et au rayonnement de leur établissement. Le partenariat associant l’UPH à l’OMC est un exemple éloquent de ces partenariats public-privé et internationaux qui, selon moi, devraient être bien plus nombreux. Je les félicite de leur dévouement et de leur vision à long terme. L’OMC se réjouit à la perspective de forger une coopération étroite avec l’Université, durant les quatre prochaines années bien évidemment mais même au-delà pour qu’elle développe ses activités de recherche, d’enseignement et de sensibilisation sur les questions touchant au commerce et à l’OMC.

 

Programme de chaires de l’OMC

Le Programme de chaires de l’OMC relève du programme d’assistance technique que l’OMC met en œuvre en vue de rehausser la qualité et le niveau de participation des pays en développement au système commercial multilatéral, et leur capacité à en tirer parti. Il est expressément destiné aux établissements universitaires car ils aident l’OMC dans son travail de sensibilisation aux enjeux du commerce international et ils génèrent les savoirs fondamentaux dont les décideurs ont besoin pour une prise de décisions efficace. Il repose sur trois grands piliers — recherche, élaboration de programmes d’enseignement, et sensibilisation. Ainsi, ce programme encourage les travaux de recherche sur le commerce et l’OMC, accompagne la mise au point de programmes d’enseignement liés au commerce et à l’OMC et concourt à la sensibilisation des secteurs privé et public.

Aujourd’hui, parmi les objectifs de l’OMC, il y a la volonté de s’attaquer aux contraintes liées à l’offre auxquelles se heurtent les pays en développement qui veulent tirer parti d’une plus grande ouverture du commerce. Pour nombre de gens, les contraintes liées à l’offre sont synonymes d’infrastructures commerciales insuffisantes, de faible productivité de la main-d’œuvre, de coût élevé du crédit, et ainsi de suite. Mais je crois que cette contrainte est aussi liée à la pénurie de personnes possédant les connaissances et les compétences requises pour éclairer les décideurs. C’est cette contrainte liée à l’offre que l’OMC s’emploie à surmonter avec son programme de chaires.

Le programme a démarré en 2010 par la sélection de 14 établissements d’enseignement supérieur pour une période de 4 ans. Sept autres établissements ont été retenus pour la deuxième phase du programme en 2014. La chaire inaugurée à l’UPH est l’une des sept chaires de l’OMC créées en 2014. Elle a été attribuée à l’issue d’un processus de sélection très compétitif mettant en lice quelque 80 établissements universitaires. Le Secrétariat de l’OMC a été assisté dans son travail de sélection par une instance consultative externe composée de 21 universitaires intervenant à titre de conseillers du Programme de chaires. L’UPH rejoint ainsi un réseau existant de 21 chaires. Dans ce réseau, quatre universités se trouvent en Asie. L’Indonésie est le seul pays à avoir deux chaires, la première ayant été attribuée à l’Universitas Gadjah Mada. Je tiens à saluer ici l’excellent travail accompli par M. Riza Arfani et son équipe.

Le Programme de chaires de l’OMC apporte un soutien financier aux établissements bénéficiaires pendant une période de quatre ans. Cette phase du Programme de chaires est financée par les Pays-Bas. Je tiens donc à profiter de cette occasion pour les remercier de leur générosité, qui nous permettra d’atteindre les buts et objectifs de ce programme et de poursuivre l’excellent travail déjà entrepris par les chaires durant les quatre premières années d’existence du programme.

 

Le rôle de l’Indonésie dans l’économie mondiale

Il est de bon augure que cette chaire de l’OMC ait été attribuée à l’Indonésie car ce pays est la plus grande économie de l’Asie du Sud-Est et la 16ème économie dans le monde avec un PIB de 870 milliards de dollars. C’est un modèle de résilience, ayant accompli un impressionnant redressement après la crise financière asiatique. Depuis le tournant du millénaire, l’économie indonésienne a cru en moyenne de 5,4% par an, soit beaucoup plus que la moyenne mondiale de 3,7%. En outre, son taux de croissance a été supérieur au taux de croissance moyen des pays avancés de l’ASEAN (Association des Nations de l’Asie du Sud-Est). Sa croissance devrait même atteindre 6% dans les prochaines années. À ce rythme, l’économie du pays devrait franchir le seuil des 1 000 milliards de dollars d’ici à 2017.

La croissance des échanges de l’Indonésie a été très forte durant cette période. Le pays est aujourd’hui le 20ème plus grand exportateur de marchandises, dont la valeur totale a atteint 183 milliards de dollars en 2013. Ses exportations de services commerciaux ont atteint 21,7 milliards de dollars en 2013. D’autres indicateurs économiques confirment la trajectoire ascendante de l’Indonésie. Les flux d’IED ont presque décuplé, passant de 1,9 milliard de dollars seulement en 2004 à 18,4 milliards en 2013.

Le pays a littéralement bondi dans le classement de la compétitivité mondiale que publie le Forum économique mondial. Cette année, le Forum a classé l’Indonésie au 34ème rang des 144 économies du classement. Elle y occupe un rang plus élevé que certains membres de l’UE et du G-7. Il y a seulement neuf ans, l’Indonésie se trouvait au 69ème rang. Les très bons résultats économiques de l’Indonésie ont incité de grands investisseurs mondiaux à l’inclure dans la liste des “Next Eleven”, un groupe restreint de pays émergents qui, avec les BRICS, pourraient compter parmi les plus grandes économies dans le monde durant les prochaines décennies.

 

Le rôle de l’Indonésie dans le système commercial multilatéral

Le rôle de chef de file que l’Indonésie joue dans cette région et dans le monde est le reflet de son poids économique. Membre fondateur de l’ASEAN, elle en abrite le siège. Aux côtés d’autres membres de l’ASEAN, l’Indonésie travaille activement au renforcement des liens commerciaux et des liens d’investissement avec d’autres pays de la région Asie-Pacifique grâce à des initiatives comme l’ASEAN plus trois, ASEAN-Inde, l’ASEAN-CER, etc. Elle est membre fondateur du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (APEC), l’un des principaux promoteurs du “régionalisme ouvert”. Enfin, l’Indonésie est l’un des membres du G-20 qui ont joué un rôle essentiel dans la coordination de la réponse économique à la crise économique mondiale.

Au sein de l’OMC, l’Indonésie est un membre important du G-33, l’un des groupes de pays en développement plus influents au sein de l’Organisation. En tant que membre du G-33, mais aussi à titre individuel, le pays est un fervent partisan du système commercial multilatéral. La vigueur de son soutien a été démontrée par le succès de la neuvième Conférence ministérielle de l’OMC, qui s’est achevée par la conclusion d’un accord historique à Bali.

 

Les Décisions de Bali

La réunion de Bali s’inscrit dans un processus de négociations commerciales engagé il y a plus de dix ans — le Cycle de négociations de Doha — qui vise à l’amélioration des règles du commerce international et à une plus grande ouverture des marchés. Un certain nombre de décisions très utiles ont été prises à Bali, y compris les préférences commerciales accrues pour les pays les moins avancés, les stocks publics pour la sécurité alimentaire et l’Accord sur la facilitation des échanges, premier accord commercial multilatéral depuis la création de l’OMC. On trouve dans l’Accord sur la facilitation des échanges des dispositions relatives à l’accélération et la simplification des procédures douanières ainsi qu’à l’assistance technique et au renforcement des capacités des pays en développement. Certains économistes ont calculé que, une fois mis en œuvre, cet accord pourrait ajouter 1 000 milliards de dollars au commerce international, au profit des grands partenaires commerciaux comme l’Indonésie. Nos économistes au Secrétariat de l’OMC ont estimé que l’accord pourrait aider les pays en développement à diversifier leurs exportations, leur permettant ainsi de prendre pied sur de nouveaux marchés et d’écouler de nouveaux produits. Cela signifie que l’Indonésie a tout intérêt à ce que les Membres de l’OMC bouclent les dernières étapes nécessaires pour permettre la ratification de l’Accord sur la facilitation des échanges, mettent en œuvre rapidement toutes les décisions de Bali, et parviennent à une issue positive dans les négociations de Doha.

Ce type d’analyse est très utile pour les décideurs car elle permet l’élaboration des politiques à mener sur la base d’éléments tangibles et non sur de simples opinions ou conjectures. C’est le genre d’analyse que les chercheurs de l’Universitas Pelita Harapan peuvent entreprendre pour aider les décideurs indonésiens à définir les bonnes politiques à appliquer.

Permettez-moi de citer un autre exemple pour démontrer la valeur de l’analyse économique et de la sensibilisation et expliquer pourquoi l’OMC les soutient grâce à ce programme. Malgré le rôle positif joué par le commerce et l’OMC, les perceptions du public quant à l’impact du commerce sont parfois négatives. Ces perceptions ne sont pas nécessairement fondées sur des faits mais elles peuvent néanmoins fausser le débat public sur le coût et les avantages d’une plus grande ouverture des marchés. Aussi est-il nécessaire d’amplifier les études universitaires, y compris celles de l’UPH, sur le lien entre commerce, emploi et inégalités, et de sensibiliser davantage le public pour contribuer à clarifier ces questions et, ainsi, mieux éclairer le débat public.

En conclusion, permettez-moi encore une fois de féliciter M. Jonathan L. Parapak, Président de l’Universitas Pelita Harapan, et M. John Riady, titulaire de la chaire de l’OMC, pour leur travail acharné et leur enthousiasme. Au nom du Directeur général, M. Roberto Azevêdo, j’ai le grand plaisir d’inaugurer une chaire de l’OMC à l’Universitas Pelita Harapan. Toutes mes félicitations!

 

15.10.2014
L’OMC inaugure une chaire à l’Universitas Pelita Harapan (Indonésie)

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