OMC: NOUVELLES 2014

DIRECTEURS GÉNÉRAUX ADJOINTS


POUR EN SAVOIR PLUS:

  

Cher Vice-Président de la North-West University de Potchefstroom,
Cher Vice-Président adjoint,
Cher Recteur,
Excellences,
Mesdames et Messieurs,

J’ai l’honneur et l’immense plaisir de lancer aujourd’hui officiellement le Programme de chaires de l’OMC à la North-West University de Potchefstroom. Ce programme est non seulement l’une des activités phares de l’Organisation en matière de renforcement des capacités commerciales, mais c’est aussi un moyen fantastique d’entrer en relation avec les milieux universitaires et d’établir des liens avec les décideurs politiques.

Le Programme de chaires de l’OMC fait partie du plan d’assistance technique et de formation exécuté par l’OMC pour accroître la qualité et le niveau de la participation des pays en développement au système commercial multilatéral, ainsi que leur capacité à en bénéficier. Il contribue à la diffusion et au renforcement des capacités analytiques en vue de la formulation de politiques commerciales et économiques solides, fondées sur des preuves empiriques. Les établissements d’enseignement supérieur ont aidé l’OMC à mieux faire connaître les questions commerciales et contribué à renforcer la base des connaissances nécessaire à des prises de décisions effectives.

La chaire que nous inaugurons aujourd’hui est l’une des sept chaires attribuées par l’OMC en 2014 à l’issue d’un concours difficile et très sélectif auquel quelque 80 établissements d’enseignement supérieur ont participé. Dans le cadre de ce processus de sélection, le Secrétariat de l’OMC a été assisté par le Conseil consultatif, qui est un organe externe composé de 20 universitaires agissant en qualité de conseillers auprès du Programme de chaires. La North-West University rejoint ainsi le réseau de chaires de l’OMC créé en 2010 lors de la phase I du Programme. Ce réseau est aujourd’hui constitué de 21 chaires disséminées partout dans le monde, dont 8 sur le continent africain. Les chaires en Namibie et à Maurice sont les plus proches de vous géographiquement parlant. Les autres chaires africaines sont situées au Kenya, au Bénin, au Sénégal, au Maroc et en Tunisie.

Le Programme de chaires de l’OMC accorde également un soutien financier aux institutions bénéficiaires pendant une période de quatre ans. Il favorise une interaction suivie entre ces institutions et d’autres groupes de réflexion ou établissements d’enseignement supérieur dans le monde. La phase II du Programme de chaires (2014-2017) est financée par les Pays-Bas. L’OMC est très reconnaissante de cette générosité qui nous permettra de poursuivre les objectifs du Programme et de développer les travaux très constructifs déjà entrepris par les chaires au cours des quatre premières années du Programme, à savoir pendant la phase I. La phase II s’annonce également très prometteuse compte tenu des sept excellentes institutions qui ont gagné le concours.

Je considère que la création d’une chaire de l’OMC au sein de votre université est un signe de reconnaissance de l’engagement des milieux universitaires d’Afrique du Sud, qui ont joué un rôle crucial dans l’enseignement, la formation et la recherche en matière de politique commerciale et de commerce international, non seulement au niveau national, mais aussi aux niveaux régional et international. Je note avec intérêt que votre université est l’une des plus grandes d’Afrique du Sud, avec près de 65 000 étudiants, et qu’elle accorde une place de choix à la recherche, à la formation et à l’éducation, y compris en proposant des programmes d’enseignement à plein temps et à distance. Elle comporte de nombreux centres et instituts de recherche et compte un très grand nombre de chercheurs. Aussi sommes-nous véritablement impatients de coopérer étroitement avec cet établissement.

Les universités jouent un rôle essentiel dans le développement de capacités au niveau national à travers leurs programmes locaux d’enseignement et de formation. Les trois piliers sur lesquels repose le Programme de chaires de l’OMC (PCO) sont l’élaboration de programmes d’enseignement, la recherche et les activités de communication. Le PCO a pour but d’aider les établissements d’enseignement supérieur des pays en développement en permettant à des universitaires de pays en développement de collaborer pour la préparation des cours, l’enseignement, la recherche et les activités de communication. Les activités conjointes de renforcement des capacités menées simultanément par l’OMC et les établissements d’enseignement supérieur permettent d’améliorer leurs capacités respectives de former des fonctionnaires gouvernementaux et de renforcer les capacités institutionnelles et humaines nécessaires pour une telle formation. De plus, elles contribuent à l’élaboration de programmes d’études concernant l’OMC dans les établissements d’enseignement supérieur, et à la promotion de la recherche sur des questions liées à l’OMC en vue de renforcer les capacités de négociation nationales et régionales.

Le Programme de chaires participe à la construction d’un réseau d’établissements d’enseignement supérieur et de recherche à l’échelle mondiale en offrant la possibilité à ses membres de mettre en commun leurs connaissances, leurs données d’expérience, leurs bonnes pratiques et leurs matériels pédagogiques. Les interactions au sein de la chaire permettront aux étudiants, à la société civile et aux autres parties prenantes de mieux comprendre les questions de politique commerciale, de diffuser les travaux de recherche et les renseignements, d’encourager les discussions sur le commerce international et la coopération commerciale et de fournir des éléments d’analyse pour la formulation et la mise en œuvre des politiques commerciales. C’est ce que nous avons déjà commencé à faire aujourd’hui avec les cours magistraux de ce matin. Le Secrétariat de l’OMC est prêt à fournir des conseils techniques et des conseils d’ordre général aux participants au cours des quatre prochaines années.

C’est en transférant la responsabilité des analyses fondées sur les connaissances que la population dans son ensemble pourra avoir accès à l’enseignement supérieur, et qu’une formation spécialisée pourra être effectivement dispensée, en particulier aux fonctionnaires chargés des questions commerciales. L’OMC souhaite encourager les jeunes économistes à mener des recherches sur des questions en rapport avec ses activités et resserrer les liens entre elle et les milieux universitaires, tant au niveau national qu’au niveau régional. En fournissant des outils d’analyse pour l’élaboration et la mise en œuvre de la politique commerciale, votre chaire permettra à l’Afrique du Sud d’être plus présente sur la scène commerciale internationale. J’aimerais souligner à nouveau le rôle majeur que joue déjà l’Afrique du Sud dans un régime de gouvernance mondiale en évolution, et l’appui que la North-West University peut fournir à cet égard par ses travaux et ses recherches.

Le Cycle de négociations commerciales de Doha, qui vise à améliorer notablement le système commercial multilatéral dans lequel l’Afrique du Sud joue un rôle de premier plan, représente un effort majeur entrepris dans le cadre de l’OMC pour développer les possibilités offertes à tous. Les travaux sur les négociations ont progressé de manière significative récemment et ont porté des résultats importants lors de la neuvième Conférence ministérielle qui s’est tenue à Bali, y compris des résultats précis et concrets dans certains domaines de l’agriculture et du développement ainsi qu’en matière de facilitation des échanges. En effet, le résultat produit à la Conférence concernant la facilitation des échanges constituera le premier accord commercial multilatéral élaboré depuis la création de l’OMC si les Membres parviennent à s’entendre pour engager le processus de ratification. Les résultats obtenus à Bali, outre leur propre importance, étaient aussi cruciaux pour créer une dynamique en vue de l’achèvement des négociations du Cycle de Doha dans leur ensemble.

Malheureusement, le protocole nécessaire pour la ratification de l’Accord sur la facilitation des échanges n’a pas été adopté par les Membres en juillet dernier, comme prévu initialement, et, aujourd’hui, les Membres évaluent la situation, y compris ses conséquences plus générales sur les négociations dans le cadre de l’OMC. Il est primordial que les Membres trouvent un moyen d’aller de l’avant. Lors du dernier forum de l’Union africaine, le Directeur général, M. Azevêdo, a souligné que l’Accord sur la facilitation des échanges contribuerait à lever les obstacles qui empêchaient les pays de s’intégrer dans les chaînes de valeur mondiales. À cet égard également, la North-West University peut jouer un rôle majeur en menant des travaux de recherche et d’analyse en vue de définir les bonnes politiques à appliquer.

J’aimerais faire quelques observations sur le rôle clé que joue l’Afrique du Sud dans le commerce international. L’Afrique du Sud est la deuxième puissance économique d’Afrique, avec un PIB de 350 milliards de dollars EU et une croissance progressive de la classe à revenu intermédiaire. Son économie est relativement diversifiée, avec un secteur des services naissant qui offre un énorme potentiel pour la croissance économique et le développement. Le secteur manufacturier stimule la croissance d’autres secteurs d’activité — comme les services —, la création d’emplois et l’autonomisation économique.

Dans le passé, les pays en développement ont profité des possibilités offertes par le commerce international pour promouvoir la diversification de leur économie et accroître la valeur ajoutée de leur production agricole et industrielle. L’Afrique du Sud cherche elle aussi à atteindre ces objectifs et elle s’efforce d’augmenter l’emploi, les revenus et les investissements dans le secteur des services, en tirant parti du riche potentiel découlant des progrès technologiques et de l’innovation. Pour atteindre ces objectifs, elle reconnaît qu’il est important d’améliorer les capacités nationales et les infrastructures physiques, d’établir des liens économiques plus étroits avec les différents marchés, de développer les possibilités commerciales internationales et de répondre aux préoccupations relatives au système commercial international.

Je constate avec satisfaction que l’Afrique du Sud a beaucoup progressé s’agissant de son intégration dans les chaînes de valeur mondiales. C’est un maillon important de la chaîne de l’industrie extractive mondiale, une plaque tournante régionale pour l’assemblage dans la chaîne de valeur mondiale du secteur automobile et un acteur clé dans les chaînes de valeur régionales de la finance et du commerce de détail.

Selon la base de données OCDE-OMC sur le commerce en valeur ajoutée, l’Afrique du Sud se classe en deuxième position des BRICS en ce qui concerne la teneur en valeur ajoutée étrangère des exportations.

Les efforts concertés pour se connecter aux marchés mondiaux devraient permettre d’accélérer la croissance économique, d’améliorer les capacités de production dans le secteur agricole, dans le secteur manufacturier et dans celui des services, de diversifier la production intérieure et les compétences, et d’élargir le champ des activités à plus forte valeur ajoutée.

L’Afrique du Sud n’est pas uniquement Membre de l’OMC, elle fait aussi partie de divers groupements régionaux comme l’Union douanière d’Afrique australe (SACU), la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et l’Union africaine (UA). Elle domine notamment l’activité économique de la région: elle compte ainsi pour 41% de l’ensemble des échanges commerciaux au sein de la SADC et pour près de 63% du PIB global. La SACU, qui est la plus ancienne union douanière du monde, fait figure d’exemple pour les autres groupements régionaux africains. Les efforts entrepris au niveau régional peuvent faciliter les flux de marchandises et de services au-delà des frontières nationales.

Une des principales fonctions de l’OMC est d’examiner périodiquement les régimes de politique commerciale des Membres. L’examen de la politique commerciale de la SACU est d’ailleurs prévu pour 2015. Il permettra de faire le point sur les éléments nouveaux concernant les politiques et pratiques commerciales des membres de la SACU depuis le précédent examen de 2009. Cet examen offrira également une excellente occasion de se pencher sur certains défis en matière de politique commerciale, et les universités, en particulier la North-West University, auront un rôle à jouer à ce sujet.

Je voudrais dire quelques mots sur l’Aide pour le commerce. L’Aide pour le commerce, qui est une initiative coordonnée par l’OMC, vise à aider les pays qui en font la demande à réaliser des projets pour renforcer leurs capacités et remédier aux contraintes de l’offre intérieure afin de participer efficacement au commerce international. Jusqu’à présent, nous avons conduit quatre examens globaux de l’Aide pour le commerce, dont le dernier a eu lieu en juillet 2013. Le prochain examen est prévu pour 2015. Les titulaires de chaires de l’OMC, aidés par le Secrétariat de l’Organisation, ont contribué à cette activité en publiant leurs travaux de recherche dans l’étude intitulée “Se connecter aux marchés mondiaux: défis et possibilités: études de cas présentées par des titulaires de chaires de l’OMC”.

Cette publication a été officiellement présentée le 11 février 2014 par le Directeur général de l’OMC, M. Roberto Azevêdo qui, à cette occasion, a dit: “En montrant la contribution que les milieux universitaires peuvent apporter à l’élaboration des politiques, cet ouvrage prouve clairement l’importance du Programme de chaires de l’OMC. Il montre qu’il est utile de renforcer ces capacités universitaires dans les pays en développement, où elles peuvent parfois manquer.” Le Directeur général a souligné que le message qui ressortait le plus clairement de cette publication était l’ampleur de la contribution des universitaires à l’élaboration des politiques dans les pays en développement. Il a ajouté: “Les universitaires sont en mesure d’analyser les problèmes de façon complète et approfondie, ce qui n’est tout simplement pas faisable pour de nombreux autres acteurs, tels que les responsables politiques par exemple. Les universitaires ont le recul nécessaire pour examiner l’évolution de l’économie mondiale de façon à pouvoir identifier non seulement les défis et possibilités actuels, mais aussi ceux de demain. Ils ne sont pas contraints par les responsabilités spécifiques et cloisonnées qui peuvent exister au gouvernement, ce qui leur permet d’avoir une vue plus globale des questions générales telles que le bien-être économique.

Étant donné qu’ils n’ont pas à s’occuper de l’élaboration des politiques au jour le jour, ils sont mieux placés que beaucoup d’autres pour avoir une vision à long terme, qui est une qualité essentielle pour ceux qui travaillent dans le domaine du développement économique, qui, comme nous le savons tous, ne s’obtient pas du jour au lendemain. Ils peuvent en outre venir en aide aux responsables politiques en utilisant, ou en élaborant, des méthodes plus précises pour mesurer les effets des politiques et des programmes de ces derniers.” À l’instar du Directeur général lors du lancement de la publication, je paraphrase à nouveau Lord Kelvin, qui a apporté de précieuses contributions dans de nombreux domaines scientifiques: “On ne peut pas améliorer ce que l’on ne peut pas mesurer.”

C’est donc avec un grand plaisir que j’attribue, au nom du Directeur général M. Azevêdo, une chaire de l’OMC à la North-West University de Potchefstroom.

Je saisis en outre cette occasion pour féliciter chaleureusement le Vice-Président, M. Dan Kgwadi, M. Herman van Schalkwyk, Recteur de la North-West University, et en particulier la titulaire de la chaire de l’OMC, Mme Wilma Viviers, qui, avec son équipe, a fait un travail admirable et a soumis un projet de grande qualité au Programme de chaires. Cela jettera les bases d’une relation pérenne et mutuellement avantageuse entre l’OMC et la North-West University. Nous nous réjouissons de nouer avec vous une solide relation de collaboration mutuellement bénéfique.

Je vous remercie de votre attention.

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