OMC: NOUVELLES 2016

FORUM PUBLIC DE L’OMC


POUR EN SAVOIR PLUS:

> Forum public 2016 — “Un commerce inclusif”

Alors que la croissance du commerce mondial ralentit et que les réactions hostiles au commerce et à la mondialisation se multiplient, les intervenants ont souligné qu’il fallait faire en sorte que les micro, petites et moyennes entreprises (MPME) jouent un plus grand rôle dans le commerce mondial en s’attaquant aux obstacles comme la fracture numérique et le manque de financement du commerce. Ils ont également souligné la nécessité de promouvoir la participation des femmes au commerce et de veiller à ce que des politiques efficaces soient mises en œuvre pour aider les pauvres et ceux qui peuvent perdre leur travail à cause du commerce.

Le Forum public annuel est l’événement phare de l’OMC, avec plus de 2 000 participants inscrits cette année. Le Forum offre aux chefs d’État et aux représentants des milieux d’affaires, des milieux universitaires et des organisations non gouvernementales du monde entier un cadre unique pour se rencontrer et discuter des grandes questions d’actualité relatives au commerce et au développement.

Dans ses déclarations liminaires, le Directeur général de l’OMC, Roberto Azevêdo, a indiqué que la révision à la baisse des prévisions du commerce de l’Organisation pour 2016 et 2017, annoncée en début de journée, devait être un “signal d’alarme” pour agir.

À certains endroits, le débat sur les avantages du commerce “semble prendre une tournure dangereuse”, a averti le Directeur général. “Nous devons donc parler de ces questions — et nous devons veiller à ce que de bonnes politiques soient adoptées.”

Même si les critiques contre le commerce sont souvent exagérées — plus de 80% des pertes d’emplois dans les économies avancées sont dues non pas au commerce, mais à l’augmentation de la productivité grâce à la technologie et à l’innovation, a observé le Directeur général, “nous devons admettre que le commerce peut être un facteur de perturbation et une source d’incertitudes dans certains secteurs et certaines communautés”.

“Nous devons agir, non pas en attaquant le commerce, mais en améliorant son fonctionnement”, a-t-il déclaré. “Nous devrions redoubler d’efforts pour rendre le commerce vraiment inclusif. Cela signifie qu’il faut édifier un système dans lequel les avantages sont plus largement partagés.” Le discours intégral du Directeur général est disponible ici.

Le Ministre du commerce et de l’investissement du Nigéria, M. Okechukwu E. Enelamah, a fait une déclaration au nom du Président nigérian, Muhammadu Buhari, soulignant l’importance d’un agenda commercial inclusif.

“C’est une question essentielle, en particulier en ce moment où les dirigeants sont confrontés au problème des inégalités et à ses conséquences, qui représentent un risque majeur pour la paix et la sécurité”, a dit M. Enelamah. “Le Nigéria pense qu’une approche efficace du commerce inclusif doit combiner, d’une part, une action des institutions multilatérales pour actualiser les règles et les rendre plus flexibles et, d’autre part, l’acceptation par les États membres de la responsabilité de réformes sérieuses et soutenues de leurs politiques internes.”

Le ministre a souligné les efforts faits par le gouvernement nigérian pour créer un environnement favorable au commerce, notamment la ratification récente de l’Accord sur la facilitation des échanges, qui réduira considérablement les coûts du commerce pour les entreprises, en particulier les PME, dans les pays en développement. Le pays s’est aussi imposé comme pôle africain des start-up de haute technologie. L’OMC peut apporter son soutien à cet égard en créant une plate-forme “sans restriction” pour l’économie Internet, a-t-il dit. Son discours intégral est disponible ici.

Cecilia Malmström, Commissaire européenne au commerce, a indiqué que le thème du commerce inclusif était particulièrement actuel. “De nombreuses personnes dans le monde ne se sentent pas incluses dans le commerce”, ce qui a entraîné la montée d’un sentiment antimondialisation, non seulement dans l’UE et aux États-Unis, mais aussi dans le reste du monde.

“Un nouveau genre de politique commerciale est nécessaire”, a-t-elle ajouté. L’UE a déjà fait un pas dans ce sens en diffusant l’an dernier un document de stratégie qui met l’accent sur la nécessité de tenir compte des nouvelles réalités économiques telles que les chaînes de valeur mondiales, l’économie numérique et l’importance des services, en rendant la politique commerciale plus transparente et en veillant à ce qu’elle soit fondée sur des valeurs et n’affaiblisse pas la protection des consommateurs et de l’environnement ni le droit des gouvernements de réglementer.

Hanne Melin, Directrice chargée de la politique publique internationale à eBay, a souligné l’importance du commerce fondé sur la technologie pour favoriser l’inclusion. Ce qui est unique dans l’économie d’aujourd’hui, c’est que les petites entreprises qui reposent sur la technologie peuvent participer au commerce mondial en tant qu’entreprises indépendantes, avec leurs propres marques, dans la mesure de leurs moyens, presque indépendamment du lieu où elles se trouvent. Des études indiquent que la plupart des microentreprises et des entreprises établies dans des endroits reculés, lorsqu’elles en ont la possibilité, arrivent à trouver des clients à l’étranger, a-t-elle noté.

John Danilovich, Secrétaire général de la Chambre de commerce internationale, a dit qu’il considérait la question du commerce inclusif comme un “verre plutôt à moitié plein qu’à moitié vide”. Les pays en développement ont considérablement accru leur participation au commerce mondial depuis le début du siècle, et l’essor rapide de la Chine au cours des dernières décennies montre comment le commerce peut aider des millions de personnes à sortir de la pauvreté.

M. Danilovich a dit que le financement du commerce était un domaine où l’inclusion pouvait progresser. Beaucoup de petites entreprises n’ont toujours pas accès à cette importante source de crédit; près de deux tiers des PME voient leurs demandes de financement du commerce refusées par les banques, et la Banque asiatique de développement a estimé qu’au niveau mondial le déficit de financement du commerce était de 1 600 milliards de dollars EU. “Le manque de financement n’aide pas à parvenir à un commerce inclusif”, a-t-il déclaré.

L’intervention qui a suscité l’une des plus vives réactions de la part des participants au Forum a été celle de Roy Ombatti, fondateur d’African Born 3D Printer au Kenya. L’entreprise de M. Ombatti, qui, comme il l’a expliqué, opère toujours dans un garage, participe à un projet appelé “Happy Feet”, qui utilise une imprimante 3D pour fabriquer des chaussures au moyen de matériaux recyclés pour les personnes dont les pieds sont déformés par une infection due à une mouche (jigger).

M. Ombatti a exhorté les responsables politiques à concentrer leur attention sur les micro et petits entrepreneurs et à leur fournir les structures nécessaires pour développer leur activité. Il a dit que son entreprise avait dû refuser de nombreux clients étrangers car elle n’était pas en mesure d’expédier ses produits hors du Kenya — il a indiqué que même l’expédition en Ouganda voisin coûtait plus cher que le prix local du produit.

“Donnez-nous une chance et un soutien adéquat et nous vous garantissons que nous pourrons changer des vies”, a-t-il déclaré.

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