OMC: COMMUNIQUÉ DE PRESSE 2012

PRESS/658

LE COMMERCE MONDIAL EN 2011, LES PERSPECTIVES POUR 2012


POUR EN SAVOIR PLUS:
> Communiqués de presse 2012

    

On s’attendait à un fort ralentissement de l’expansion du commerce en 2011, mais en raison des multiples revers économiques survenus pendant l’année, la croissance s’est essoufflée, ce qui a conduit à un ralentissement plus marqué que prévu au quatrième trimestre.

“Plus de trois années se sont écoulées depuis l’effondrement du commerce en 2008-2009, mais l’économie mondiale et le commerce restent fragiles. La poursuite du ralentissement des échanges attendue en 2012 montre que les risques de détérioration restent élevés. Nous ne sommes pas encore tirés d’affaire”, a déclaré le Directeur général de l’OMC, M. Pascal Lamy.

“L’OMC a réussi jusqu’à présent à décourager le nationalisme économique, mais la lenteur de la reprise fait craindre que le recours limité mais soutenu à des mesures commerciales restrictives ne compromette peu à peu les bénéfices de l’ouverture des échanges. Il est temps de veiller à ce que la situation n’empire pas. Les Membres de l’OMC devraient s’attacher à revitaliser le système commercial pour empêcher qu’un tel scénario se produise.”

Les économistes de l’OMC ont tenu à souligner qu’il était difficile d’établir les chiffres préliminaires du commerce en 2011 et les prévisions pour 2012 (graphique 1 et tableau 4) en raison de la très grande volatilité des marchés financiers et de l’économie en général au cours des dernières années.

Le chiffre préliminaire de 5 pour cent pour la croissance du commerce mondiale des marchandises en 2011 est en recul de 0,8 point par rapport à la dernière révision de leurs prévisions en septembre 2011. Ces chiffres sont calculés en termes “réels”, c’est-à-dire qu’ils sont corrigés de l’inflation et des variations des taux de change.

Graphique 1: Croissance, en volume, du commerce mondial des marchandises et du PIB, 2005-2013a
(Variation annuelle en %)


a Les chiffres pour 2012 et 2013 sont des projections.
Source: Secrétariat de l’OMC.

La prévision actuelle du commerce suppose une croissance de la production mondiale de 2,1 pour cent en 2012, aux taux de change du marché, contre 2,4 pour cent en 2011. Il y a cependant des risques importants pour la croissance, qui pourraient être encore plus dommageables pour le commerce s’ils se réalisaient. Ces risques consistent notamment en une récession plus forte que prévu en Europe, en une contagion financière liée à la crise de la dette souveraine, en une flambée des prix du pétrole et en risques géopolitiques.

Des données récentes sur la production donnent à penser que l’Union européenne pourrait déjà être en récession, même l’économie dynamique de la Chine semble croître plus lentement en 2012. Les perspectives économiques sont meilleures aux États-Unis, les conditions du marché du travail se sont améliorées au Japon, où les commandes des entreprises reprennent, mais ces facteurs positifs ne compenseront qu’en partie les facteurs négatifs mentionnés précédemment.

Les résultats des économies développées ont dépassé les attentes, avec une croissance des exportations de 4,7 pour cent en 2011, alors que ceux des économies en développement (comprenant, aux fins de l’analyse, la Communauté d’États indépendants — CEI) ont été moins bons que prévu, avec une croissance de seulement 5,4 pour cent. En fait, les expéditions en provenance des économies en développement autres que la Chine ont augmenté un peu plus lentement que les exportations des économies développées, y compris le Japon, dévasté par une catastrophe. Les assez bons résultats des économies développées s’expliquent par une augmentation robuste, de 7,2 pour cent, des exportations des États-Unis et par une progression de 5,0 pour cent des exportations de l’Union européenne. En revanche, la baisse de 0,5 pour cent des exportations du Japon a réduit la moyenne de l’ensemble des économies développées.

Plusieurs événements défavorables ont pesé de façon disproportionnée sur les économies en développement, notamment l’interruption des livraisons de pétrole de la Libye, qui a fait chuter les exportations africaines de 8 pour cent l’an dernier, et les graves inondations qui ont frappé la Thaïlande au quatrième trimestre. Au Japon, le tremblement de terre et le tsunami ont perturbé les chaînes d’approvisionnement mondiales, ce qui a pénalisé les exportations de pays en développement comme la Chine où la production de biens destinés à l’exportation a été entravée par la diminution des expéditions de composants. (Voir l’évolution trimestrielle en volume pour certaines économies dans le graphique 1 de l’Appendice.)

L’année a été marquée par de fortes fluctuations de change, qui ont modifié les positions compétitives de certaines grandes puissances commerciales et ont induit une intervention des pouvoirs publics (par exemple en Suisse ou au Brésil). Ces fluctuations étaient dues, dans une large mesure, aux comportements adoptés face au risque lié à la crise de la dette souveraine européenne. Le dollar EU s’est déprécié de 4,6 pour cent en valeur nominale par rapport à un large panier de monnaies, d’après les données de la Réserve fédérale, et de 4,9 pour cent en valeur réelle, selon les données du Fonds monétaire international, ce qui a eu pour effet de réduire généralement le coût des exportations des États-Unis. La dépréciation nominale du dollar EU aurait aussi entraîné une augmentation de la valeur en dollars de certaines transactions internationales.

Les évolutions décrites ci—dessus concernent le commerce en termes réels, mais les flux nominaux de marchandises et de services commerciaux ont également été affectés par les chocs économiques récents.

En 2011, la valeur en dollars du commerce mondial de marchandises a augmenté de 19 pour cent pour s’établir à 18 200 milliards de dollars, dépassant le record de 16 100 milliards de dollars enregistré en 2008. Cette augmentation était due en grande partie à la hausse des prix des produits de base, les flux commerciaux mensuels ayant généralement stagné ou diminué pendant l’année dans de nombreux grands pays commerçants (voir l’évolution nominale mensuelle dans le graphique 2 de l’Appendice).

La part des économies en développement et de la CEI dans le total mondial a atteint 47 pour cent pour les exportations et 42 pour cent pour les importations. Ce sont les niveaux les plus élevés jamais enregistrés dans une série de données remontant à 1948.

En 2011, la valeur des exportations mondiales de services commerciaux a augmenté de 11 pour cent pour s’établir à 4 200 milliards de dollars EU, avec des différences marquées dans les taux de croissance annuelle entre certains pays et certaines régions. Les exportations africaines ont pâti des conséquences des troubles dans les pays arabes et ont enregistré une croissance nulle, les exportations de services de voyages de l’Égypte ayant plongé de plus de 30 pour cent. De nouvelles données trimestrielles sur les services, établies conjointement par l’OMC et la CNUCED, ont aussi montré un net recul au quatrième trimestre, coïncidant avec le regain d’agitation sur les marchés financiers provoqué par la crise de la dette européenne (voir les nouvelles).

Autre point de vue sur les prévisions du commerce

Le taux de croissance de 3,7 pour cent du commerce mondial des marchandises prévu par l’OMC pour 2012 est inférieur à la moyenne à long terme de 6 pour cent pour 1990—2008, et est même inférieur à la moyenne des 20 dernières années, y compris la période d’effondrement des échanges (5,5 pour cent). Si la prévision de base pour 2012 et 2013 se réalise, le volume du commerce mondial restera inférieur au niveau d’avant la crise. En fait, l’écart devrait se creuser tant que le taux de croissance du commerce ne reviendra pas aux niveaux antérieurs (graphique 2).

Graphique 2: Volume des exportations mondiales de marchandises, 1990-2013a
Indices, 1990 = 100


a Les chiffres pour 2012 et 2013 sont des projections.
Source: Secrétariat de l’OMC.

Pour éliminer cette divergence, il faudrait qu’à un moment donné la croissance soit supérieure à la moyenne. Cela pourrait certes se produire une fois que les gouvernements, les entreprises et les ménages des pays développés auront ramené leur endettement à des niveaux plus gérables. Toutefois, ce processus de désendettement (réduction du recours à l’emprunt) et d’assainissement des finances publiques (réduction des déficits budgétaires) prendra probablement des années. En attendant, il faudra peut-être se résigner à ce que la croissance du commerce international reste longtemps inférieure à la moyenne.

 

État de l’économie mondiale et du commerce international en 2011

Croissance économique

Le taux de croissance de la production mondiale est tombé à 2,4 pour cent en 2011, contre 3,8 pour cent l’année précédente, sous l’effet de la crise de la dette souveraine en Europe, des perturbations des chaînes d’approvisionnement dues aux catastrophes naturelles au Japon et en Thaïlande, et des troubles dans les pays arabes. Ce taux de croissance est bien inférieur à la moyenne de 3,2 pour cent enregistrée au cours des 20 années qui ont précédé la crise financière de 2008 (tableau 1).

Tableau 1: PIB et commerce des marchandises par région, 2009-2011
Variation annuelle en %


a Ycompris les Caraïbes.
b Hong Kong, Chine; République de Corée; Singapour; et Taipei chinois.
Source: Secrétariat de l’OMC.

 

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PRINCIPAUX POINTS

• À 5,0 pour cent, la croissance du commerce marque le pas en 2011, après un rebond de 13,8 pour cent en 2010.
  

• Le ralentissement devrait se poursuivre en 2012, avec une croissance de 3,7 pour cent, inférieure à la moyenne de 5,4 pour cent des 20 dernières années.
  

• La situation reste fragile et incertaine, avec un risque accentué de détérioration.
  

• Le commerce a ralenti sous l’effet de plusieurs chocs l’année dernière: crise de la dette en Europe, tsunami au Japon, inondations en Thaïlande.
  

• Des catastrophes ont perturbé les chaînes d’approvisionnement et la production dans plusieurs pays, notamment au Japon et en Chine.
  

• L’UE est peut-être déjà en récession alors que la croissance de la production mondiale fléchit.
  

• La désorganisation de la production de pétrole en Libye a réduit de 8 pour cent la croissance des exportations africaines.
  

• La croissance du commerce des produits manufacturés a été plus lente au quatrième trimestre, le commerce des produits automobiles a enregistré une croissance à un chiffre et le commerce des produits électroniques s’est contracté.
  

• Les soulèvements du printemps arabe ont également affecté les exportations de services de l’Afrique en raison de forts reculs en Égypte et en Tunisie.
  

 

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La contraction de 0,5 pour cent de la production au Japon, provoquée par le séisme catastrophique survenu en mars de l’année dernière, explique en partie la croissance atone des économies développées en 2011 (1,5 pour cent). La croissance du produit intérieur brut des États—Unis (PIB, production totale du pays) a été légèrement supérieure à la moyenne de l’ensemble des économies développées, s’établissant à 1,7 pour cent, tandis que dans l’UE la croissance a été conforme à la moyenne, à 1,5 pour cent.

Les régions où la croissance a été la plus rapide sont le Moyen—Orient (4,9 pour cent), suivi par la Communauté d’États indépendants (4,6 pour cent) et l’Amérique du Sud et centrale (4,5 pour cent). L’Afrique, dont le PIB a augmenté de 2,3 pour cent, aurait pu connaître une croissance plus rapide sans les soulèvements en Libye, en Tunisie, en Égypte et dans d’autres pays.

Une fois encore, la croissance du PIB a été plus rapide en Chine que dans le reste du monde, à 9,2 pour cent, ce qui n’était pas plus que le taux enregistré par le pays au plus fort de la crise financière mondiale en 2009. Par contre, les nouvelles économies industrialisées, Hong Kong, Chine, la République de Corée, Singapour et le Taipei chinois, ont enregistré ensemble une croissance inférieure de plus de moitié à celle de la Chine (4,2 pour cent). La croissance des économies en développement et de la CEI prises ensemble a été de 5,7 pour cent en 2011.

Bien qu’il soit difficile d’obtenir des données trimestrielles agrégées sur la croissance du PIB mondial, on pense que celle-ci a ralenti vers la fin de l’année sous l’effet de la crise de la dette souveraine en Europe. Les économies qui utilisent l’euro (officiellement appelées zone euro) se sont contractées de 1,3 pour cent en taux annualisé au quatrième trimestre, premier trimestre de croissance négative depuis que le bloc monétaire est sorti de la récession en 2009 (graphique 3). Dans le même temps, l’économie chinoise s’est ralentie et le Japon est resté enlisé dans la récession. Au quatrième trimestre, la croissance a repris aux États-Unis où le chômage a reculé, mais cela a probablement été contrebalancé par les évolutions observées ailleurs.

Graphique 3: Croissance du PI B réel et échanges commerciaux des économies de la zone euro, 2008-2011
Variation annualisée en %par rapport au trimestre précédent


Source: Comptesnation aux trimestriels de l’OCDE.

ÉCONOMIES À FORTE CROISSANCE EN 2011

• Moyen-Orient — 4,9 pour cent

• CEI — 4,6 pour cent

• Amérique du Sud et centrale — 4,5 pour cent

• Chine — 9,2 pour cent

• Quatre ENI d’Asie — 4,2 pour cent

ÉCONOMIES À FAIBLE CROISSANCE EN 2011

• Japon — moins 0,5 pour cent

• États-Unis — 1,7 pour cent

• Union européenne — 1,5 pour cent

ÉVOLUTION AU QUATRIÈME TRIMESTRE (taux annuels)

• Zone euro — moins 1,3 pour cent

• Japon — moins 0,7 pour cent

• États-Unis — 3,0 pour cent

• Chine — 8,2 pour cent, contre 9,5 pour cent au troisième trimestre.

Commerce des marchandises en volume (en termes réels)

Le volume du commerce mondial des marchandises a progressé de 5 pour cent en 2011, l’Asie venant en tête de toutes les régions avec une croissance de 6,6 pour cent (tableau 1). L’une des évolutions les plus marquantes en 2011 a été la contraction de 8,3 pour cent du volume des exportations de l’Afrique. Cela s’explique en grande partie par la guerre civile en Libye, qui a entraîné une réduction d’environ 75 pour cent des livraisons de pétrole du pays. Les exportations du Japon ont diminué de 0,5 pour cent, comme son PIB, alors que les expéditions de la CEI ont progressé d’à peine 1,8 pour cent.

Les importations de l’Afrique ont enregistré une augmentation respectable de 5 pour cent, mais d’autres régions exportatrices de ressources ont fait mieux. Les importations de la CEI ont augmenté plus rapidement (16,7 pour cent) que celles de toute autre région, suivies par celles de l’Amérique du Sud et centrale (10,4 pour cent). Dans le même temps, l’an dernier, la croissance des importations du Japon (1,9 pour cent) a été la plus faible de toutes les grandes économies ou régions.

Parmi les grands pays commerçants, c’est l’Inde qui a enregistré la plus forte croissance de ses exportations en 2011, avec une augmentation de 16,1 pour cent des expéditions. La Chine venait en deuxième position parmi les grandes économies, avec un taux de croissance des exportations de 9,3 pour cent.

Dans la Communauté d’États indépendants, la faible croissance du volume des exportations coïncidant avec une forte augmentation du volume des importations en 2011 peut s’expliquer par la hausse de 32 pour cent des prix de l’énergie pendant l’année, qui a dopé les recettes d’exportation et permis d’importer davantage de produits étrangers (tableau 2).

 

Tableau 2: Prix mondiaux de certains produits primaires, 2000-2011
Variation annuelle en % et $/baril


a Ycompris le café, les fèves de cacao et le thé.
b Moyenne du baril de Brent, de Doubaï et de West Texas Intermediate.
Source: Statistiques financières internationales du FMI.

 

Le graphique 1 de l’Appendice indique le volume trimestriel du commerce des marchandises corrigé des variations saisonnières pour certaines économies, mettant en évidence certains aspects de la dynamique des changements intervenus en 2011. Les importations extra—UE ont diminué de 3,8 pour cent au quatrième trimestre, ce qui équivaut à une baisse de 14,4 pour cent en taux annualisé. Il est peu probable que cette baisse se poursuive à ce rythme pendant très longtemps, mais elle permet d’expliquer la faiblesse des exportations d’autres économies pendant cette période. Au lieu de diminuer, les importations des États-Unis sont restées stables en 2011, mais les États-Unis et l’UE ont vu leurs exportations augmenter pendant l’année.

L’autre fait marquant a été la forte contraction des importations de la Chine à l’époque du tremblement de terre qui a frappé le Japon au deuxième trimestre. Entre le premier et le deuxième trimestre, les importations chinoises ont chuté de 6,1 pour cent, ce qui équivaut à 27 pour cent en rythme annuel, mais au cours des trimestres suivants le commerce a augmenté de 4,2 pour cent (18 pour cent en rythme annuel) et de 7,3 pour cent (32 pour cent en rythme annuel). Cela indique que l’impact direct de la catastrophe a été fort mais d’assez courte durée, bien que d’autres facteurs indirects aient pu jouer un rôle tout aussi important. Cela témoigne aussi de l’intégration étroite de la Chine dans les chaînes de valeur asiatiques.

Bien que cela n’apparaisse pas dans les graphiques, le volume des exportations de la Thaïlande a chuté de 8,5 pour cent au quatrième trimestre en raison des inondations qui ont considérablement affecté les exportations de biens intermédiaires, ce qui a perturbé encore plus les réseaux de production mondiaux.

Commerce des marchandises et des services commerciaux en valeur (en dollars)

La valeur totale en dollars des exportations mondiales de marchandises a augmenté de 19 pour cent, passant à 18 200 milliards de dollars en 2011 (tableau 3)1. Cette augmentation, presque aussi importante que celle de 22 pour cent enregistrée en 2010, s’explique en grande partie par la hausse des prix des produits primaires.

Les exportations de services commerciaux ont quant à elles progressé de 11 pour cent en 2011, passant à 4 100 milliards de dollars. La part des services commerciaux dans le commerce total des marchandises et des services commerciaux (techniquement, sur la base de la balance des paiements) était de 18,6 pour cent, ce qui est le chiffre le plus bas depuis 1990.

Les services de transport ont enregistré la croissance la plus faible de toutes les sous-catégories de services (8 pour cent), suivis par les autres services commerciaux (11 pour cent) et les voyages (12 pour cent).

La faible croissance des services de transport n’a peut-être rien d’étonnant vu le lien étroit existant entre cette catégorie de services et le commerce des marchandises, qui a stagné au second semestre de 2011. Il se peut en outre que le trop grand nombre de nouveaux porte-conteneurs ait entraîné une baisse des recettes dans le secteur du transport maritime.

 

Tableau 3: Exportations mondiales de marchandises et de services commerciaux, 2005-2011
Milliards de $ et variation annuelle en %


Source: Secrétariat del ’OMCpour l es marchandises et Secrétariats del’OMC et de la CNUCED pour les servi ces commerciaux.

LE VOLUME DU COMMERCE: EN BREF

CROISSANCE RAPIDE DES EXPORTATIONS

• Inde — 16,1 pour cent

• Chine — 9,2 pour cent

• États-Unis — 7,2 pour cent

DIMINUTION DES EXPORTATIONS

• Afrique — moins 8,3 pour cent

• Japon — moins 0,5 pour cent

• Philippines — moins 14,3 pour cent

CROISSANCE RAPIDE DES IMPORTATIONS

• Chine — 9,7 pour cent

• Inde — 6,6 pour cent

DIMINUTION DES IMPORTATIONS

• Grèce — environ moins 20 pour cent

• Taipei chinois — environ moins 3 pour cent

Les tableaux 1 à 6 de l’Appendice donnent des renseignements détaillés sur le commerce des marchandises et des services commerciaux, en termes nominaux, par région et pour certaines économies. Plusieurs tableaux concernent les principaux exportateurs et importateurs, avec et sans les échanges intra-UE. Il y a eu cette année quelques changements importants, vers le haut ou vers le bas, dans les classements mondiaux. La Fédération de Russie, qui était le 12ème exportateur de marchandises en 2010, est devenue le neuvième en 2011 (y compris les membres de l’UE). Depuis le communiqué de presse de l’année dernière, le Royaume-Uni a supplanté l’Allemagne en tant que deuxième exportateur mondial de services, mais cela s’expliquait principalement par une importante révision à la hausse des statistiques officielles sur les exportations d’autres services fournis aux entreprises et de services financiers, qui représentent ensemble à peu près la moitié des exportations totales de services commerciaux du Royaume-Uni.

Il y a eu quelques évolutions notables au niveau national tant pour les marchandises que pour les services commerciaux. Les importations de marchandises de la Grèce ont diminué de 8 pour cent alors que ses exportations ont augmenté de 42 pour cent, ce qui a réduit considérablement le déficit du commerce des marchandises du pays. Les exportations de services de l’Égypte et de la Tunisie ont diminué de 20 pour cent et de 19 pour cent, respectivement, en dollars, de sorte que la croissance globale du secteur des services en Afrique a été nulle en 2011.

Les cartes 1 et 2 montrent la part des régions dans les exportations et les importations mondiales de marchandises et de services commerciaux. Les parts régionales du commerce mondial de produits manufacturés n’ont pas changé de manière significative. La part de l’Asie dans les importations mondiales de produits manufacturés a légèrement progressé au détriment de l’Europe et elle a faiblement augmenté au détriment de l’Amérique du Nord dans le secteur des services commerciaux.

Évolution sectorielle

Les prix des produits manufacturés faisant l’objet d’échanges ont été généralement plus stables que ceux des produits primaires, tant avant qu’après la crise économique. En conséquence, les variations des courants d’échanges en termes nominaux reflètent assez bien les changements quantitatifs. Compte tenu de cela, le graphique 4 illustre la croissance en glissement annuel de la valeur trimestrielle du commerce mondial pour plusieurs catégories de produits manufacturés.

Au cours de l’année 2011, la croissance du commerce en glissement annuel s’est rapprochée de zéro pour tous les types de produits manufacturés. Par exemple, la croissance du commerce mondial des produits de l’industrie automobile est passée de 44 pour cent au premier trimestre de 2010 à 10 pour cent au quatrième trimestre de 2011. Pour le matériel de bureau et de télécommunication, la croissance est devenue négative, le taux en glissement annuel passant de +14 pour cent environ au premier trimestre à -2 pour cent au quatrième trimestre.

Graphique 4: Exportations mondiales de produits manufacturés, par trimestre et par produit, 2008T1-2011T4
Variation en glissement annuel, en %


Source: Estimations du Secrétariat de l’OMC fondées sur des données miroirs disponibles dans la base de données Global Trade Atlas, Global Trade Information Systems.

Taux de change

En 2011, le yen japonais et le franc suisse se sont tous deux fortement appréciés, en valeur nominale, par rapport au dollar EU. Le yen a progressé de 10 pour cent en glissement annuel, en raison notamment de son rôle de monnaie refuge en période d’incertitude. Le franc suisse, quant à lui, a fait un bond de 17 pour cent, ce qui a amené la Banque nationale suisse à intervenir sur les marchés des changes pour faire baisser la valeur de la monnaie, en particulier par rapport à l’euro. Le real brésilien a augmenté de 5,4 pour cent par rapport au dollar, tandis que le yuan chinois et le won coréen se sont appréciés de 4,7 pour cent et 4,3 pour cent, respectivement. Malgré la crise de la dette souveraine en Europe, l’euro s’est apprécié de 5 pour cent par rapport au dollar. (graphique 6)

Il se peut que ces taux de changes nominaux surestiment ou sous-estiment les effets compétitifs des variations des taux de change. En conséquence, les taux “effectifs réels”, qui correspondent à la moyenne de la valeur d’échange d’une monnaie par rapport à de nombreux partenaires commerciaux et tiennent compte des écarts de taux d’inflation, donnent peut-être une meilleure indication de la compétitivité des exportations d’un pays.

D’après les taux de change effectifs réels fournis par le Fonds monétaire international, la dépréciation du dollar EU en 2011 a été encore plus marquée en termes effectifs réels (-4,9 pour cent) qu’en termes nominaux. En revanche, l’appréciation moyenne des autres grandes monnaies a été surestimée. Le yen japonais ne s’est apprécié que de 1,7 pour cent en termes réels alors que le yuan chinois a augmenté de 2,7 pour cent. La monnaie brésilienne a enregistré une forte hausse de 4,7 pour cent en termes effectifs réels, tandis que la hausse de l’euro a été assez faible, à 1,8 pour cent.

 

Graphique 5: Taux de change nominaux du dollar, janvier 2005-février 2012
Indices des $EU par unité de monnaie nationale, 2000 = 100


Source: Federal Reserve Bank of St Louis.

LE COMMERCE MONDIAL EN DOLLARS

• Progression de 19 pour cent des exportations de marchandises avec la hausse des prix des produits de base
 

• Progression de 11 pour cent des exportations de services
 

• Progression de 8 pour cent des exportations de services de transport, secteur de services enregistrant la plus faible croissance
  

Perspectives pour 2012 et 2013

Les perspectives du commerce mondial se sont assombries au cours des derniers mois, la crise de la dette souveraine dans la zone euro menaçant la croissance mondiale. La conclusion d’un accord sur un plan de restructuration de la dette grecque a laissé un peu de répit aux gouvernements, mais une légère récession semble maintenant se profiler dans l’Union européenne, avec des conséquences négatives pour le commerce et la production au niveau mondial. Les pays émergents et les pays en développement seraient certainement pénalisés par une baisse de la demande d’importations dans l’Union européenne, qui est leur principal marché d’exportation.

Compte tenu de ces éléments, les économistes de l’OMC prévoient un ralentissement de la croissance du commerce des marchandises en volume, qui devrait être de 3,7 pour cent en 2012, avec une croissance des exportations de 2,0 pour cent pour les économies développées et de 5,6 pour cent pour les économies en développement (y compris la Communauté d’États indépendants). S’agissant des importations, l’OMC prévoit une croissance de 1,9 pour cent pour les pays développés et de 6,2 pour cent pour les économies en développement et la CEI (voir le tableau 4).

Les chiffres pour 2013 sont des estimations provisoires fondées sur des hypothèses concernant l’évolution à long terme du produit intérieur brut (PIB, production totale d’un pays), qui devraient être interprétées avec une certaine prudence. On s’attend à une reprise de la croissance du commerce mondial en volume en 2013 qui devrait s’établir à 5,6 pour cent. Les exportations des pays développés et des pays en développement devraient augmenter de 4,1 pour cent et de 7,2 pour cent, respectivement. Quant aux importations, elles devraient augmenter de 3,9 pour cent dans les pays développés et de 7,8 pour cent dans les pays en développement.

Globalement, il y a un risque marqué de détérioration par rapport aux prévisions actuelles. Une récession plus grave dans la zone euro entraînerait une augmentation des transferts sociaux et priverait les gouvernements à court de liquidités des recettes dont ils ont grand besoin, ce qui jetterait un doute sur la capacité et la volonté des pays d’assurer le service de leurs dettes. Cela se traduirait par une augmentation du coût des emprunts pour les pays en proie à des difficultés financières et par une aggravation du ralentissement économique.

La hausse des prix des produits de base est aussi un facteur de risque, mais ses effets sur la répartition des revenus sont plus ambigus. En particulier, le niveau élevé des prix du pétrole entrave l’activité économique et est synonyme de récession dans les pays importateurs. Néanmoins, des prix élevés ont aussi pour effet d’augmenter les recettes d’exportation des producteurs de ressources, qui sont en majorité des pays émergents et des pays en développement.

Enfin, il existe toujours des risques géopolitiques et des risques de catastrophes naturelles, mais il est évidemment impossible de prédire quand et où ils se manifesteront.

 

Tableau 4: Commerce mondial des marchandises et PIB, 2008-2013a
Variation annuelle en %


a Les chiffres pour 2012 et 2013 sont des projections.
Source: Secrétariat de l’OMC pour les chiffres du commerce, estimations consensuelles pour le PIB.

 

Des scénarios plus optimistes sont moins probables, mais quand même possibles. Il se pourrait que les craintes liées aux dettes souveraines se dissipent après la restructuration ordonnée de la dette publique grecque, et qu’une embellie économique aux États-Unis entraîne une augmentation de la demande mondiale et stimule les exportations des économies émergentes et en développement. Avec un peu de chance, cela créerait un cercle vertueux entre l’amélioration des conditions économiques et l’expansion du commerce.

Néanmoins, le scénario le plus probable reste celui d’une légère récession en Europe, d’un ralentissement de la croissance dans les pays en développement et d’une reprise modérée aux États-Unis et au Japon.

Les prévisions du commerce supposent une augmentation de 2,1 pour cent du PIB mondial en 2012, avec une croissance plus lente des économies développées de 1,1 pour cent, et une croissance annuelle de 5,0 pour cent dans le reste du monde. Les projections pour 2013 supposent une accélération de la croissance mondiale à 2,7 pour cent, avec un gain de 1,8 pour cent pour les économies développées et une progression de 5,4 pour cent pour le reste du monde. Ces chiffres font référence au PIB réel aux taux de change du marché établis sur la base d’estimations consensuelles des économistes.2

Les estimations de la croissance des exportations présentées ci-dessus sont étayées par les résultats du modèle de prévision avec séries chronologiques trimestrielles du Secrétariat de l’OMC, qui prévoit une augmentation de 2,0 pour cent de la demande de biens et services importés de la part des pays développés (ou plus précisément, des membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques, OCDE) en 2012 (graphique 6).3

 

Graphique 6: PIB et demande d’importations pour les pays de l’OCDE, 2008T1-2012T4a
Variation en pourcentage en rythme annuel par rapport au trimestre précédent


a Les chiffres pour 2012 sont des projections.
Source: OCDE pour le commerce et le PIB jusqu’à 2011T4. Estimations consensuelles des organismes de prévision pour les projections du PIB et Secrétariat de l’OMC pour les prévisions du commerce.

 

Comme précédemment, les hypothèses concernant l’évolution trimestrielle du PIB sont fondées sur les estimations consensuelles des organismes de prévision.

PRÉVISIONS POUR 2012

• Croissance du commerce mondial des marchandises — 3,7 pour cent
 

• Pays développés — Croissance des exportations: 2,0 pour cent, croissance des importations: 1,9 pour cent
 

• Pays en développement + CEI— Croissance des exportations: 5,6 pour cent, croissance des importations: 6,2 pour cent

RISQUE DE DÉTÉRIORATION

• Zone euro — Une aggravation de la récession accentuerait les difficultés financières
 

• Hausse des prix des produits de base — Constitue également un risque, mais avec des effets mitigés

POTENTIEL D’AMÉLIORATION (moins probable)

• La crise de la dette souveraine s’atténue
 

• Une reprise plus forte aux États-Unis stimule la demande mondiale d’importations
 

• Le Japon enregistre une légère reprise

Carte 1: Exportations et importations de marchandises par régiona, 2011

a Les valeurs et les parts comprennent les échanges intra-UE.
Note: Les couleurs et les frontières n’impliquent aucun jugement de la part de l’OMC quant au statut juridique ou aux frontières d’un territoire.
Source: Secrétariat de l’OMC.

 

Carte 2: Exportations et importations de services commerciaux par région, 2011

a Les valeurs et les parts comprennent les échanges intra-UE.
Note: Les couleurs et les frontières n’impliquent aucun jugement de la part de l’OMC quant au statut juridique ou aux frontières d’un territoire.
Source: Secrétariat de l’OMC.

Tableau 1 de l’Appendice
Commerce mondial des marchandises par région et pour certaines économies, 2011
(en milliards de $ et en %)

a Importations f.a.b.
b Y compris les Caraïbes. Pour la composition des groupes, voir les Notes techniques des Statistiques du commerce international 2011.
c Algérie, Angola, Cameroun, Congo, Guinée équatoriale, Libye, Nigéria, Soudan, Tchad.
d Hong Kong, Chine; République de Corée; Singapour; et Taipei chinois.
e Marché commun du cône Sud: Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay.
f Association des nations de l’Asie du Sud-Est: Brunéi, Cambodge, Indonésie, Laos, Malaisie, Myanmar, Philippines, Singapour, Thaïlande, Viet Nam.
Source: Secrétariat de l’OMC.

 

Tableau 2 de l’Appendice
Commerce mondial des services commerciaux par région et pour certains pays en 2011
(en milliards de $ et en %)

a Y compris les Caraïbes. Pour la composition des groupes, voir le chapitre IV (Métadonnées) des Statistiques du commerce international de l’OMC, 2011.
Note: Des données provisoires pour l’ensemble de l’année étaient disponibles au début demars pour 50 pays représentant plus des deux tiers du commerce mondial des services commerciaux, maisles estimations pour la plup art des autres pays sont fondées sur des données relatives aux trois premiers trimestres.
Source: Secrétariats de l’OMC et dela CNUCED.

 

Tableau 3 de l’Appendice
Commerce des marchandises: principaux exportateurs et importateurs en 2011
(en milliards de $ et en %)


a Importations f.a.b.
b Les importations définitives de Singapour s’entendent des importations moins les réexportations.
c Estimations du Secrétariat.
d Y compris des réexportations importantes ou des importations destinées à la réexportation.
Source: Secrétariat de l’OMC.

 

Tableau 4 de l’Appendice
Commerce des marchandises: principaux exportateurs et importateurs en 2011 (non compris les échanges intra-UE(27))
(en milliards de $ et en %)


a Importations f.a.b.
b Les importations définitives de Singapour s’entendent des importations moins les réexportations.
c Estimations du Secrétariat.
d Y compris des réexportations importantes ou des importations destinées à la réexportation.
Source: Secrétariat de l’OMC.

 

Tableau 5 de l’Appendice
Commerce mondial des services commerciaux: principaux exportateurs et importateurs en 2011
(en milliards de $ et en %)


a Estimations préliminaires.
Note: Les chiffres concernant un certain nombre de pays et de territoires sont des estimations. Les variations annuelles en pourcentage et les classements sont affectés par des solutions de continuité dans les séries pour un grand nombre d’économies, ainsi que par des problèmes de comparabilité entre pays. Voir les Métadonnées.
Source: Secrétariats de l’OMC et de la CNUCED.

 

Tableau 6 de l’Appendice
Commerce mondial des services commerciaux: principaux exportateurs et importateurs en 2011 (non compris les échanges intra-UE(27)
(en milliards de $ et en %)


a Estimations préliminaires.
Note: Les chiffres concernant un certain nombre de pays et de territoiressont des estimations. Les variations annuelles en pourcentage et les classements sont affectés par des solutions de continuité dans les séries pour un grand nombred’ économies, ainsi que par des problèmes de comparabilité entrepays. Voir les Métadonnées.
Source: Secrétariats del’OMC et de la CNUCED.

 

Graphique 1 de l’Appendice
Indices trimestriels du volume du commerce des marchandises corrigés des variations saisonnières, 2008T1-2011-T4
(Indice: 2008T1=100)


a Hong Kong, Chine; République de Corée; Singapour; Taipei chinois.
Source: Statistiques nationales et calculs du Secrétariat de l’OMC. Pour les États-Unis, l’Union européenne, le Japon et Hong Kong, les données corrigées des variations saisonnières sont tirées de sources nationales. Pour les autres pays, les données en volume non corrigées des variations sai sonnières ont été corrigées par le Secrétariat.

 

Graphique 2 de l’Appendice
Exportations et importations mensuelles de marchandises de certaines économies, janvier 2008-février 2012
(en milliards de $)

Source: Statistiques financières internationales du FMI, base de données GTA de Global Trade Information Services, statistiques nationales.


Notes:
1. Les exportations mondiales de marchandises mesurées sur la base de la balance des paiements ont augmenté de 20 pour cent en 2011. Les calculs effectués sur la base de la balance des paiements donnent des chiffres du commerce fondés sur les transactions financières concernant les marchandises et les services. Normalement, les chiffres du commerce des marchandises s’appuient sur les données recueillies par les autorités douanières et reflètent le mouvement physique des marchandises à travers les frontières, alors que les statistiques de la balance des paiements enregistrent les transactions impliquant un transfert de propriété. Par conséquent, lorsque l’on a besoin de chiffres combinant ou comparant les marchandises et les services, on utilise les données de la balance des paiements. retour au texte

2. Perspectives de l’économie mondiale du FMI, Perspectives économiques de l’OCDE, Situation et perspectives de l’économie mondiale du DAES des Nations Unies et autres sources nationales.  retour au texte
3. Keck, Alexander, Raubold, Alexander et Truppia, Alessandro (2009) “Forecasting international trade: A time series approach’, OECD Journal: Journal of Business Cycle Measurement and Analysis, vol. 2: 157-176. Le modèle a été développé et amélioré depuis la publication et il inclut des estimations pour les économies émergentes, comme la Chine. retour au texte