OMC: COMMUNIQUÉ DE PRESSE 2013

PRESS/694

COMMUNIQUÉ DE PRESSE


POUR EN SAVOIR PLUS:
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La croissance du commerce mondial en 2013 et 2014 sera probablement plus lente que prévu. Les économistes de l'OMC avancent désormais le chiffre de 2,5% pour 2013 (contre 3,3% en avril) et 4,5% pour 2014 (contre 5,0%), tout en indiquant que les conditions d'une amélioration des échanges se mettent progressivement en place.

PRINCIPAUX POINTS

  • Le commerce mondial des marchandises doit augmenter de 2,5% en 2013, un taux très proche de celui de 2012 (2,3%).
  • La croissance des échanges devrait s'accélérer pour atteindre 4,5% en 2014, mais restera inférieure à la moyenne de 5,4% des 20 dernières années (1982‑2012).
  • Les importations de l'UE en provenance du reste du monde ont reculé de 2% au premier semestre de 2013 par rapport à la période correspondante de 2012, ce qui a affecté les exportations de ses partenaires commerciaux.
  • Les importations des économies en développement et de la CEI ont continué de croître fortement en 2013 (jusqu'à 5% pour l'année, à ce jour), ce qui a en partie compensé la chute dans l'UE et la stagnation aux États-Unis.
  • Les risques entourant les prévisions sont plus équilibrés que par le passé car la croissance du commerce mondial pourrait être plus forte que prévu si l'UE sort relativement vite de la récession. Le risque baissier le plus notable est lié au retrait progressif de la politique monétaire non conventionnelle aux États‑Unis.

Dans les pays en développement, la demande d'importation reprend de la vigueur mais à un rythme plus lent que prévu, ce qui a freiné la croissance des exportations des pays développés et des pays en développement au premier semestre de 2013 et a incité les économistes à revoir leurs prévisions à la baisse.

(Le communiqué de presse d'avril peut être consulté ici.)

“Il faut y voir un message pour l'OMC”, a dit le Directeur général de l'OMC, Roberto Azevêdo. “La faible croissance des échanges au cours des deux dernières années renforce la nécessité de faire avancer les négociations multilatérales.”

“Bien que le ralentissement du commerce soit principalement dû à des chocs macroéconomiques défavorables, tout porte à croire que le protectionnisme a aussi joué un rôle; il revêt maintenant de nouvelles formes plus difficiles à déceler”, a‑t‑il ajouté. “Heureusement, nous avons les moyens d'y remédier. Les négociations en cours à Genève peuvent résoudre ces problèmes en facilitant le développement des échanges et en créant des possibilités de stimuler la croissance économique.”

“Je trouve encourageant le niveau d'engagement des Membres de l'OMC. Mais il reste fort à faire dans les prochaines semaines pour parvenir à un résultat satisfaisant à la Conférence ministérielle de Bali”, a‑t‑il dit.

Certaines perspectives à court terme s'améliorent et les données provenant d'Europe, des États‑Unis, du Japon et de la Chine sont encourageantes. Les rapports des directeurs d'achat sur les activités du secteur privé (indices des directeurs d'achat qui donnent des indications sur l'activité future), les tarifs de transport, la production automobile et d'autres indicateurs avancés laissent penser que le ralentissement économique a atteint son plus bas niveau et qu'une reprise timide s'amorce. D'après les économistes de l'OMC, cela devrait se traduire par une plus forte croissance trimestrielle dans les prochains mois.

La crise de la dette souveraine en Europe s'est nettement apaisée depuis l'année dernière; le chômage aux États‑Unis est tombé à 7,3% après avoir atteint 10% au lendemain de la crise, et la croissance du PIB (le produit intérieur brut, qui mesure la production d'un pays) au Japon s'est accélérée depuis l'adoption de nouvelles politiques budgétaires et monétaires.

Bien que les grandes économies en développement aient connu un net ralentissement au cours des derniers mois, les chiffres les plus récents concernant la production industrielle en Chine suggèrent que le pays est peut-être en train de retrouver un peu de son dynamisme. En revanche, l'économie indienne traverse toujours une période de forte contraction, d'après les indicateurs composites avancés calculés par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Cependant, étant donné que l'Union européenne consomme environ un tiers des marchandises échangées dans le monde, (y compris les expéditions entre ses pays membres) et que le taux de chômage dans l'UE va probablement rester à ou proche d'un niveau record pendant un certain temps, on peut s'attendre à ce que la croissance du commerce reste inférieure à la moyenne – soit 5,4% sur 20 ans – au cours des prochains trimestres (graphique 1).

 

Graphique 1 — Volume du commerce mondial des marchandises selon le niveau de développement, 2010T1-2013T4a
Indices corrigés des variations saisonnières, 2005T1 = 100

a Les chiffres pour 2013T3 et 2013T4 sont des projections.
Source: Secrétariat de l'OMC

 

Le graphique 1 montre l'évolution trimestrielle du commerce des marchandises selon le niveau de développement depuis le premier trimestre de 2010. Les données sont tirées des statistiques conjoncturelles de l'OMC.

Le volume du commerce mondial des marchandises (c'est‑à‑dire le commerce des marchandises ajusté pour tenir compte de l'évolution des prix et des taux de change et des variations saisonnières) n'a augmenté que de 1,2% au premier semestre de 2013 par rapport à la même période de 2012. Il faudrait qu'il augmente de 3,8% en glissement annuel au deuxième semestre de 2013 pour que la prévision de croissance du commerce mondial de 2,5% se réalise, ce qui est possible.

Une part de la demande nécessaire pour alimenter cette croissance devrait venir à coup sûr de l'accroissement des importations des économies développées. Celles‑ci ont reculé de 1,6% au premier semestre de 2013 et il faudrait qu'elles augmentent de 1,4% au second semestre pour parvenir simplement à une croissance zéro pour l'année. Cela dépendra essentiellement du rythme de la reprise dans l'UE.

L'un des rares points positifs dans le paysage du commerce depuis le début de la crise de la dette souveraine en Europe à la mi‑2012 est la résilience des importations des pays en développement, qui ont soutenu les exportations des autres pays. Celles‑ci ont augmenté de 5,8% en glissement annuel au premier semestre de 2013, mais cette tendance devrait marquer le pas avec une augmentation d'environ 5,5% dans la seconde moitié de l'année.

Le fait que les importations des économies en développement ont augmenté d'environ 12% au cours des deux dernières années tandis que celles des économies développées ont stagné ou reculé indique que les économies en développement ont partiellement amorti la chute des importations des économies développées. (Aux fins de la présente analyse, les “économies en développement” comprennent la Communauté d'États indépendants.)

Le tableau 1 récapitule les prévisions annuelles du commerce pour 2013 et 2014, y compris les estimations consensuelles du PIB réel aux taux de change du marché. Pour l'heure, l'OMC table sur une augmentation de 2,5% du volume du commerce mondial des marchandises en 2013. Du côté des exportations, elle s'attend à une augmentation de 1,5% pour les économies développées, et de 3,6% pour les économies en développement.

 

Tableau 1: Volume du commerce mondial des marchandises et PIB, 2009-2014 a
Variation annuelle en %

a Les chiffres pour 2013 et 2014 sont des projections.
b Moyenne des exportations et des importations.
Source: Secrétariat de l'OMC pour le commerce, estimations consensuelles des prévisionnistes pour le PIB.

 

Du côté des importations, l'OMC prévoit une croissance étale de -0,1% pour les pays développés, et une augmentation plus vigoureuse de 5,8% pour les pays en développement.

En 2014, le commerce mondial devrait augmenter de 4,5%, les exportations des économies développées augmentant de 2,8% et celles des économies en développement de 6,3%. Les importations des pays développés devraient augmenter de 3,2% en 2014, tandis que celles des pays en développement devraient croître de 6,2%.

Les prévisions révisées du commerce s'accompagnent d'une légère révision à la baisse des estimations du PIB par rapport aux prévisions d'avril (de 2,1% à 2,0% en 2013, et de 2,7% à 2,6% en 2014). Les chiffres du PIB correspondent à la production aux taux de change du marché et sont généralement inférieurs aux chiffres équivalents mesurés à parité de pouvoir d'achat (PPA).

 

La faiblesse des importations des économies développées en 2012 et 2013 peut être attribuée principalement à la récession prolongée dans la zone euro, qui a commencé au quatrième trimestre de 2011 et qui a duré jusqu'au premier trimestre de cette année. La croissance du PIB de l'UE (y compris les pays qui n'utilisent pas l'euro) n'a été que légèrement plus positive, avec un seul trimestre d'augmentation de la production sur la même période, d'après les statistiques des Comptes nationaux trimestriels de l'OCDE. La récession a comprimé les revenus et réduit la demande pour toutes les marchandises, y compris les importations, sur le plus grand marché unique du monde.

L'influence de la récession européenne sur le commerce est illustrée par le graphique 2, qui montre les indices trimestriels du volume du commerce des marchandises corrigés des variations saisonnières pour la période "2010T1"–"2013T2" (c'est‑à‑dire du premier trimestre de 2010 au deuxième trimestre de 2013) pour l'UE, les États‑Unis, le Japon et l'Asie en développement (laquelle s'entend de l'ensemble des économies d'Asie, à l'exception du Japon, de l'Australie et de la Nouvelle‑Zélande.)

Les exportations de l'UE vers le reste du monde (c'est‑à‑dire les exportations extra‑UE) ont continué de progresser rapidement au cours des derniers trimestres, augmentant de 5,6% au premier semestre de 2013 et de 30% depuis 2010T1. Toutefois, les importations extra‑UE et le commerce entre les pays de l'UE (c'est‑à‑dire les exportations intra‑UE) ont diminué régulièrement depuis le milieu de 2011, tombant à environ 2% en glissement annuel au premier semestre de 2013. Comme l'UE (y compris le commerce intra‑UE) représente 33% des importations mondiales et 58% des importations des économies développées, les chocs économiques qui s'y produisent se répercutent fortement sur les agrégats mondiaux.

 

Graphique 2 : Exportations et importations de marchandises de certaines économies, 2010Q1-2013Q2
Indices du volume corrigé des vatiations saisonnières, 2010Q1=100

Source: Secrétariat de l'OMC.

 

Les exportations et les importations des États‑Unis ont stagné depuis le début de 2012, en raison de la faible demande extérieure et de la faible croissance intérieure. Cependant, au deuxième trimestre de cette année, les exportations ont augmenté de 2,2% par rapport au trimestre précédent (soit 9% en taux annualisé), tandis que les importations ont progressé de 1,0% (4% en taux annualisé), ce qui pourrait indiquer un tournant pour les flux commerciaux des États‑Unis.

Le graphique 2 montre que le Japon a également enregistré de médiocres résultats à l'exportation. La forte contraction de ses exportations en 2011 est liée au séisme et au tsunami qui ont dévasté le pays cette année‑là. L'effondrement observé récemment (depuis 2012T3) semble être lié à un différend diplomatique entre le Japon et la Chine, qui a détérioré les relations commerciales entre les deux pays. Au deuxième trimestre de 2013, les exportations du Japon avaient peu progressé par rapport au début de 2010, alors que ses importations ont augmenté d'environ 20% pendant la même période. Les résultats à l'exportation du Japon sont peut‑être irréguliers, mais comme ils ne représentent que 4% des exportations mondiales et 9% des exportations des économies développées, ils ont moins d'influence directe sur les grands agrégats.

Les flux commerciaux de l'Asie en développement (qui comprend la Chine) ont continué de croître à un rythme régulier au cours des dernières années, mais les exportations ont diminué de 1,4% au deuxième trimestre de 2013 par rapport au premier trimestre (5,4% en taux annualisé). Cela a été dû à la contraction assez marquée des exportations de la Chine qui pourrait être liée en partie à la faiblesse de la demande des partenaires commerciaux du pays, mais qui pourrait aussi résulter des efforts faits récemment par la Chine pour corriger les erreurs dans la communication des valeurs du commerce. Cependant, comme les données commerciales pour les années antérieures ne sont pas révisées, il est difficile de savoir si la chute observée au deuxième trimestre représente une diminution effective des flux commerciaux.

Enfin, le graphique 3 indique la croissance, en glissement annuel, du commerce des marchandises pour un grand nombre de pays, en dollars EU courants, jusqu'aux mois de juin, juillet ou août, selon les données disponibles. Ces données peuvent fournir une première indication de l'évolution du commerce au troisième trimestre, les indices du volume étant généralement plus tardifs. Il faut noter que l'Allemagne a enregistré une forte hausse de ses exportations et de ses importations en juin et juillet, ce qui pourrait présager un tournant pour les flux commerciaux de l'UE.

Pour des statistiques commerciales mensuelles et trimestrielles plus détaillées, voir: www.wto.org/statistiques

 

Graphique 3 — Exportations et importations de marchandises de certaines économies, octobre 2011-juillet 2013
Évolution en %, en glissement annuel, en $ courants

Sources: IMF International Financial Statistics, Global Trade Information Services GTA database, national statistics.

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