NOUVELLES: ALLOCUTIONS — DG PASCAL LAMY

> Semaine de Genève
> Allocutions: Pascal Lamy

 

  

Bonjour à tous,
 
Je vous souhaite la bienvenue à la 21ème Semaine de Genève organisée spécialement à l'intention des Membres et observateurs de l'OMC sans représentation.  Je suis aussi heureux d'accueillir les représentants des organisations économiques régionales et les membres d'autres organismes spécialisés qui participent aux activités de la semaine.
 
Depuis notre dernière rencontre en mai, un certain nombre de faits nouveaux importants sont survenus concernant les travaux de l'OMC et le commerce international en général.
 
À propos du Programme de Doha pour le développement, vous vous rappellerez que, lors du bilan que nous avons fait en mars, nous sommes convenus de fonder nos travaux et nos consultations sur une approche dite “approche cocktail”, combinant réunions en groupes restreints, contacts bilatéraux, réunions des groupes de négociation et consultations menées par moi‑même.  Nous sommes également convenus que tous ces processus devaient se répercuter sur les travaux des groupes de négociation et du CNC [Comité des négociations commerciales], avec pour principes directeurs le caractère central et primordial du processus multilatéral, ainsi que la transparence et l'inclusion.
 
Au cours des dernières semaines, le niveau d'activité de ces groupes de contact à Genève a augmenté et certains des domaines qui étaient restés à la traîne ont reçu une plus grande attention.  Lors de la dernière réunion du Comité des négociations commerciales qui s'est tenue le 19 octobre, nous avons passé en revue les faits nouveaux dans chacun des domaines de négociation.
 
Depuis, le G‑20 s'est réuni à Séoul (Corée) et les dirigeants et les Ministres de l'APEC se sont rencontrés à Yokohama (Japon), et ils ont envoyé des signaux forts de détermination politique à conclure le Cycle du développement de Doha.  Ils ont reconnu la possibilité qui s'ouvre pour nous d'atteindre ce but en 2011.  Ils ont appelé à un engagement renforcé et à des négociations dans tous les domaines pour mener à terme la phase finale.  De plus, ils se sont engagés à mener une procédure de ratification interne dès qu'un résultat serait obtenu.  En bref, ils ont clairement indiqué qu'ils comptaient sur une conclusion du Cycle du développement de Doha l'année prochaine.
 
Les dirigeants se sont demandé comment compléter ce qui est déjà sur la table avec un nouvel échange de concessions, afin d'élaborer un paquet final à présenter à leurs parlements respectifs.
 
Il s'agit maintenant de traduire cette volonté politique en négociations ici à Genève.  Depuis juin de l'an dernier, les Membres ont testé des flexibilités sous diverses formes.  Ce processus doit maintenant s'intensifier pour “passer aux choses concrètes”.
 
La crise a creusé l'écart de croissance entre les économies développées et les économies émergentes, aggravant ainsi dans une certaine mesure des tensions monétaires et des déséquilibres macro‑économiques préexistants.
 
Dans notre monde actuel, fortement marqué par l'interdépendance, “faire cavalier seul” ou “suivre une politique du chacun pour soi” n'apporte pas de solutions à ces problèmes.  La voie à suivre ne peut être que multilatérale, en commençant par comprendre les contraintes intérieures des autres Membres et par poser un diagnostic commun, puis en dégageant des compromis dans l'intérêt de tous.  En convenant d'élaborer des lignes directrices indicatives composées de divers indicateurs, le G‑20 réuni à Séoul a pris une première initiative essentielle dans cette direction.
 
L'OMC offre un système multilatéral de règles bien éprouvé pour traiter les questions concernant le commerce mondial.  Cela doit être complété par des progrès au niveau multilatéral dans d'autres domaines tels que l'environnement ou les politiques macro‑économiques, sociales ou relatives aux taux de change, qui restent à la traîne.  Ne laissons pas passer l'occasion qu'offre le PDD [Programme de Doha pour le développement] de montrer que notre vision multilatérale demeure la meilleure option pour tirer parti de la mondialisation et gérer l'interdépendance.  D'autres options existent peut‑être, mais elles sont assurément bien pires.
 
Pour ce qui est des mois à venir, il nous faut veiller à ce que des progrès constructifs et substantiels aillent de pair avec la transparence et l'inclusion voulues, ce qui vous concerne tout particulièrement en tant que Membres et observateurs sans représentation.  C'est pourquoi j'ai souligné à de multiples reprises au Conseil général et dans d'autres enceintes que tous les efforts déployés par des groupes de Membres devaient se poursuivre au sein des groupes de négociation et du CNC.
 
Les Membres ont exprimé leur désir de voir les groupes de négociation intensifier leurs travaux dans le cadre de ce cocktail global d'activités et du processus qui doit conduire à l'établissement de nouveaux textes.  Il est évident que des textes révisés ne pourront être établis par les présidents des groupes de négociation qu'en tant que produits du processus multilatéral.
 
Tout au long de la semaine, vous aurez l'occasion de prendre connaissance de la situation dans chaque groupe de négociation et de vous faire une idée des processus qui seront suivis dans chaque domaine, afin que nous puissions mener à bonne fin les négociations de Doha.
 
J'en viendrai maintenant à l'initiative Aide pour le commerce et à la préparation en cours du troisième Examen global, qui aura lieu en juillet 2011.  Vous avez déjà reçu les questionnaires et l'invitation à soumettre des cas d'expérience qui ont été envoyés à vos Ministres du commerce et des finances respectifs à la mi‑octobre.  Ils seront utilisés pour le troisième Examen global de l'Aide pour le commerce, prévu en juillet de l'année prochaine, et nous aideront à répondre à cette question fondamentale:  “L'Aide pour le commerce donne‑t‑elle des résultats?”.  Si tel est le cas, nous voulons savoir comment et où.  Dans le cas contraire, nous voulons savoir pourquoi et ce qui doit être fait pour qu'elle donne des résultats.
 
Au sommet du G‑20 qui s'est tenu récemment à Séoul, le développement a occupé une place centrale à l'ordre du jour de la réunion, avec l'engagement de placer l'emploi au cœur de la reprise en assurant un travail décent et une croissance accélérée dans les pays à faible revenu.  Plus concrètement, le G‑20 a approuvé le Consensus de développement de Séoul pour une croissance partagée et son Plan d'action pluri‑annuel en matière de développement.  L'un des principes fondamentaux qui guident le Consensus de développement de Séoul et son Plan d'action reconnaît qu'une réduction durable et significative de la pauvreté ne peut être obtenue sans une croissance inclusive, durable et vigoureuse, et que l'octroi d'une aide publique au développement ainsi que la mobilisation de toutes les autres sources de financement restent essentiels au développement.  Toutes ces nouvelles sont encourageantes pour nous à l'OMC et pour l'initiative Aide pour le commerce.
 
Comme je viens de le mentionner, l'Examen global de l'Aide pour le commerce de l'an prochain sera axé sur ces questions clés:  l'Aide pour le commerce a‑t‑elle l'impact que nous souhaitons sur le terrain?  Tient‑elle ses promesses?  Ces questions sont devenues plus urgentes car les donateurs sont soumis à des pressions budgétaires qui les amènent à passer au crible les dépenses publiques, et ils procèdent maintenant à des évaluations approfondies de leurs dépenses d'aide.
 
J'ai toujours été d'avis que nous devrions considérer cette “culture de la responsabilité” qui se diffuse comme une occasion.  Pour que l'Aide pour le commerce conserve un soutien politique, il faut démontrer de façon claire et convaincante qu'elle fonctionne sur le terrain.  Si la crise mondiale a rendu l'Aide pour le commerce indispensable pour les pays en développement, elle a aussi rendu bien plus essentiel le besoin d'afficher des résultats dans les pays donateurs.
 
Je conclurai en vous invitant instamment à utiliser le temps que vous passerez à Genève cette semaine pour tirer parti de toutes les séances d'information et de tous les échanges que vous aurez avec les Présidents des groupes de négociation, le Secrétariat, les Membres de l'OMC et les organisations économiques régionales.  J'espère que cette semaine se révélera fructueuse et instructive pour vous.
 
Je vous remercie de votre attention.

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