Bonjour à tous,
Je vous souhaite la bienvenue à la 21ème Semaine de Genève organisée
spécialement à l'intention des Membres et observateurs de l'OMC sans
représentation. Je suis aussi heureux d'accueillir les
représentants des organisations économiques régionales et les membres
d'autres organismes spécialisés qui participent aux activités de la
semaine.
Depuis notre dernière rencontre en mai, un certain nombre de faits
nouveaux importants sont survenus concernant les travaux de l'OMC et le
commerce international en général.
À propos du Programme de Doha pour le développement, vous vous
rappellerez que, lors du bilan que nous avons fait en mars, nous sommes
convenus de fonder nos travaux et nos consultations sur une approche
dite “approche cocktail”, combinant réunions en groupes restreints,
contacts bilatéraux, réunions des groupes de négociation et
consultations menées par moi‑même. Nous sommes également convenus
que tous ces processus devaient se répercuter sur les travaux des
groupes de négociation et du CNC [Comité des négociations commerciales],
avec pour principes directeurs le caractère central et primordial du
processus multilatéral, ainsi que la transparence et l'inclusion.
Au cours des dernières semaines, le niveau d'activité de ces groupes de
contact à Genève a augmenté et certains des domaines qui étaient restés
à la traîne ont reçu une plus grande attention. Lors de la
dernière réunion du Comité des négociations commerciales qui s'est tenue
le 19 octobre, nous avons passé en revue les faits nouveaux dans chacun
des domaines de négociation.
Depuis, le G‑20 s'est réuni à Séoul (Corée) et les dirigeants et les
Ministres de l'APEC se sont rencontrés à Yokohama (Japon), et ils ont
envoyé des signaux forts de détermination politique à conclure le Cycle
du développement de Doha. Ils ont reconnu la possibilité qui
s'ouvre pour nous d'atteindre ce but en 2011. Ils ont appelé à un
engagement renforcé et à des négociations dans tous les domaines pour
mener à terme la phase finale. De plus, ils se sont engagés à
mener une procédure de ratification interne dès qu'un résultat serait
obtenu. En bref, ils ont clairement indiqué qu'ils comptaient sur
une conclusion du Cycle du développement de Doha l'année prochaine.
Les dirigeants se sont demandé comment compléter ce qui est déjà sur la
table avec un nouvel échange de concessions, afin d'élaborer un paquet
final à présenter à leurs parlements respectifs.
Il s'agit maintenant de traduire cette volonté politique en négociations
ici à Genève. Depuis juin de l'an dernier, les Membres ont testé
des flexibilités sous diverses formes. Ce processus doit
maintenant s'intensifier pour “passer aux choses concrètes”.
La crise a creusé l'écart de croissance entre les économies développées
et les économies émergentes, aggravant ainsi dans une certaine mesure
des tensions monétaires et des déséquilibres macro‑économiques
préexistants.
Dans notre monde actuel, fortement marqué par l'interdépendance, “faire
cavalier seul” ou “suivre une politique du chacun pour soi” n'apporte
pas de solutions à ces problèmes. La voie à suivre ne peut être
que multilatérale, en commençant par comprendre les contraintes
intérieures des autres Membres et par poser un diagnostic commun, puis
en dégageant des compromis dans l'intérêt de tous. En convenant
d'élaborer des lignes directrices indicatives composées de divers
indicateurs, le G‑20 réuni à Séoul a pris une première initiative
essentielle dans cette direction.
L'OMC offre un système multilatéral de règles bien éprouvé pour traiter
les questions concernant le commerce mondial. Cela doit être
complété par des progrès au niveau multilatéral dans d'autres domaines
tels que l'environnement ou les politiques macro‑économiques, sociales
ou relatives aux taux de change, qui restent à la traîne. Ne
laissons pas passer l'occasion qu'offre le PDD [Programme de Doha pour
le développement] de montrer que notre vision multilatérale demeure la
meilleure option pour tirer parti de la mondialisation et gérer
l'interdépendance. D'autres options existent peut‑être, mais elles
sont assurément bien pires.
Pour ce qui est des mois à venir, il nous faut veiller à ce que des
progrès constructifs et substantiels aillent de pair avec la
transparence et l'inclusion voulues, ce qui vous concerne tout
particulièrement en tant que Membres et observateurs sans
représentation. C'est pourquoi j'ai souligné à de multiples
reprises au Conseil général et dans d'autres enceintes que tous les
efforts déployés par des groupes de Membres devaient se poursuivre au
sein des groupes de négociation et du CNC.
Les Membres ont exprimé leur désir de voir les groupes de négociation
intensifier leurs travaux dans le cadre de ce cocktail global
d'activités et du processus qui doit conduire à l'établissement de
nouveaux textes. Il est évident que des textes révisés ne pourront
être établis par les présidents des groupes de négociation qu'en tant
que produits du processus multilatéral.
Tout au long de la semaine, vous aurez l'occasion de prendre
connaissance de la situation dans chaque groupe de négociation et de
vous faire une idée des processus qui seront suivis dans chaque domaine,
afin que nous puissions mener à bonne fin les négociations de Doha.
J'en viendrai maintenant à l'initiative Aide pour le commerce et à la
préparation en cours du troisième Examen global, qui aura lieu en
juillet 2011. Vous avez déjà reçu les questionnaires et
l'invitation à soumettre des cas d'expérience qui ont été envoyés à vos
Ministres du commerce et des finances respectifs à la mi‑octobre.
Ils seront utilisés pour le troisième Examen global de l'Aide pour le
commerce, prévu en juillet de l'année prochaine, et nous aideront à
répondre à cette question fondamentale: “L'Aide pour le commerce
donne‑t‑elle des résultats?”. Si tel est le cas, nous voulons
savoir comment et où. Dans le cas contraire, nous voulons savoir
pourquoi et ce qui doit être fait pour qu'elle donne des résultats.
Au sommet du G‑20 qui s'est tenu récemment à Séoul, le développement a
occupé une place centrale à l'ordre du jour de la réunion, avec
l'engagement de placer l'emploi au cœur de la reprise en assurant un
travail décent et une croissance accélérée dans les pays à faible
revenu. Plus concrètement, le G‑20 a approuvé le Consensus de
développement de Séoul pour une croissance partagée et son Plan d'action
pluri‑annuel en matière de développement. L'un des principes
fondamentaux qui guident le Consensus de développement de Séoul et son
Plan d'action reconnaît qu'une réduction durable et significative de la
pauvreté ne peut être obtenue sans une croissance inclusive, durable et
vigoureuse, et que l'octroi d'une aide publique au développement ainsi
que la mobilisation de toutes les autres sources de financement restent
essentiels au développement. Toutes ces nouvelles sont
encourageantes pour nous à l'OMC et pour l'initiative Aide pour le
commerce.
Comme je viens de le mentionner, l'Examen global de l'Aide pour le
commerce de l'an prochain sera axé sur ces questions clés: l'Aide
pour le commerce a‑t‑elle l'impact que nous souhaitons sur le terrain?
Tient‑elle ses promesses? Ces questions sont devenues plus
urgentes car les donateurs sont soumis à des pressions budgétaires qui
les amènent à passer au crible les dépenses publiques, et ils procèdent
maintenant à des évaluations approfondies de leurs dépenses d'aide.
J'ai toujours été d'avis que nous devrions considérer cette “culture de
la responsabilité” qui se diffuse comme une occasion. Pour que
l'Aide pour le commerce conserve un soutien politique, il faut démontrer
de façon claire et convaincante qu'elle fonctionne sur le terrain.
Si la crise mondiale a rendu l'Aide pour le commerce indispensable pour
les pays en développement, elle a aussi rendu bien plus essentiel le
besoin d'afficher des résultats dans les pays donateurs.
Je conclurai en vous invitant instamment à utiliser le temps que vous
passerez à Genève cette semaine pour tirer parti de toutes les séances
d'information et de tous les échanges que vous aurez avec les Présidents
des groupes de négociation, le Secrétariat, les Membres de l'OMC et les
organisations économiques régionales. J'espère que cette semaine
se révélera fructueuse et instructive pour vous.
Je vous remercie de votre attention.
> Des problèmes pour visualiser cette page?
Veuillez écrire à [email protected] en indiquant le système d’exploitation et le navigateur que vous utilisez.