NOUVELLES: ALLOCUTIONS — DG PASCAL LAMY

Vingt deuxième Semaine de Genève, organisée à l’intention des Membres et observateurs sans représentation

POUR EN SAVOIR PLUS:
> Allocutions: Pascal Lamy

> “Semaines de Genève” pour les délégations sans représentation
> Vingt deuxième Semaine de Genève

  

Bonjour à tous,

Je vous souhaite la bienvenue à la 22ème Semaine de Genève organisée à l'intention des Membres et observateurs de l'OMC sans représentation.  Je suis aussi heureux d'accueillir les représentants des organisations économiques régionales et les membres d'autres organismes spécialisés qui participent aux activités de la Semaine.

La Semaine de Genève survient à un moment critique pour le Cycle de Doha et pour l'OMC en général.  Il y a moins de deux semaines, les Présidents des Groupes de négociation et moi-même avons fait distribuer des textes et des rapports qui reflètent les progrès obtenus dans les négociations jusqu'ici.  L'ensemble comporte plus de 600 pages et couvre tous les domaines de l'accès aux marchés, à savoir l'agriculture, les produits industriels et les services, ainsi que l'ensemble du programme relatif à la régulation.  Pour la première fois depuis que le Cycle a été lancé il y a près de dix ans, les Membres ont la possibilité d'examiner l'ensemble des textes de Doha.

Le contenu de ces documents est à la fois réconfortant et décourageant.  Il est réconfortant parce qu'il témoigne des progrès importants qui ont été faits depuis dix ans en ce qui concerne de nombreuses questions difficiles.  Mais le résultat global est également décourageant.  Il reste des divergences, dont l'une au moins concerne une question critique pour l'aboutissement du Cycle:  le montant de la réduction des droits sur les produits industriels pour les Membres appliquant la formule, c'est-à-dire quelque 40 Membres représentant environ 90 pour cent du commerce mondial.

L'ensemble de textes présente de nombreux avantages potentiels.  Ceux-ci sont évidents tant du point de vue des nouvelles possibilités d'accès aux marchés que s'agissant de l'amélioration des règles commerciales qui traduiraient mieux les réalités commerciales d'aujourd'hui.  Un autre avantage considérable serait de montrer que l'esprit de la coopération multilatérale est vivant et se porte bien.  Que les Membres sont convaincus que l'une des meilleures façons de faire face aux défis internationaux complexes qui se posent reste la voie multilatérale et que le commerce est mieux réglementé au niveau multilatéral que par le biais d'une multitude d'accords bilatéraux.

Alors que faut-il de plus pour que nous parvenions à conclure le Cycle?  Comme vous le verrez dans les textes de Pâques, certaines divergences portant sur d'autres questions que les droits de douane sur les produits industriels doivent encore être réglées et aucun accord ne pourra être atteint sans qu'elles soient toutes résolues vu que nous fonctionnons selon le principe de l'engagement unique.  Tous les Présidents vous donneront des renseignements détaillés sur ces divergences.  Toutefois, je pense sincèrement que, dans les bonnes conditions de température et de pression, il serait possible d'arriver à un accord, sauf dans le cas de l'AMNA où l'ampleur des divergences entre les principaux acteurs bloque de fait les progrès dans les autres domaines et fait peser de sérieux doutes sur l'aboutissement du PDD cette année.

Lors de la réunion du CNC que nous avons tenue vendredi dernier, tous les Membres ont souligné les risques graves que l'impasse actuelle présentait non seulement pour le Cycle de Doha mais pour l'ensemble du système de l'OMC.  Aucun Membre n'est prêt à jeter l'éponge et à perdre ce qui a été obtenu jusqu'ici dans le cadre des négociations.  Aucun Membre n'est prêt à laisser le Cycle de Doha partir à la dérive.  De l'avis général, nous avons besoin d'une nouvelle démarche qui ne consiste pas seulement à “faire comme si de rien n'était” mais qui conduise à des résultats cette année.  Diverses idées concernant une telle démarche ont été avancées, notamment mais pas exclusivement celle de sortir l'AMNA de l'impasse.  Il est ressorti clairement de la discussion que ces suggestions doivent être approfondies et discutées plus avant, y compris au niveau politique.  En bref, les Membres savent clairement ce qu'ils ne veulent pas et sont ouverts aux idées sur la voie à suivre.  J'entends poursuivre mes consultations avec les Membres pour mettre à l'épreuve les suggestions concernant la voie à suivre avant la prochaine réunion du CNC prévue pour le 31 mai.

Demain, vous aurez l'occasion de participer à une réunion du Conseil général.  J'attends avec intérêt vos vues sur cette question à ce moment-là ou pendant la Semaine de Genève.

Les autres sujets que vous aurez l'occasion d'approfondir cette semaine comprennent la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés qui se tiendra à Istanbul, la préparation du plan d'assistance technique et de formation pour 2012-2013, les préparatifs en vue du troisième Examen global de l'Aide pour le commerce en juillet prochain et la Conférence ministérielle de l'OMC en décembre.

Je participerai, avec la Directrice générale adjointe, Mme Rugwabiza, et une équipe du personnel du Secrétariat, à la Conférence PMA IV de la semaine prochaine et délivrerai à cette occasion le message suivant:  le commerce peut servir de pilier essentiel des stratégies de développement des pays les moins avancés et il peut être un moteur clé de la croissance économique et de l'atténuation de la pauvreté.  Je soulignerai aussi l'importance des initiatives de renforcement des capacités qui permettent aux PMA de mieux tirer parti des possibilités accrues d'accès aux marchés.  De telles initiatives aideront les pays en développement, et en particulier les PMA, à commercialiser des biens et des services compétitifs et échangeables sur le marché international.

Nous attendons également avec intérêt de recevoir pendant votre séjour à Genève votre contribution à l'élaboration du Plan d'assistance technique et de formation pour 2012-2013.  Nous vous tiendrons aussi au courant des travaux que nous menons pour mieux mesurer l'efficacité de l'assistance technique et de la formation proposées par l'OMC par le biais d'une gestion axée sur les résultats.

Cela m'amène aux préparatifs, qui ont maintenant commencé, en vue du troisième Examen global de l'Aide pour le commerce, qui se tiendra à Genève les 18 et 19 juillet.  La question centrale de l'Examen global de cette année est de savoir si l'Aide pour le commerce donne des résultats visibles.  Si elle a l'incidence escomptée sur le terrain.  Est-ce qu'elle tient ses promesses?

L'initiative Aide pour le commerce a réussi à mettre le commerce en exergue en tant que pièce centrale du développement.  Des chiffres récemment publiés provenant de la base de données du Système de notification des pays créanciers de l'OCDE montrent que les ressources mobilisées pour l'Aide pour le commerce ont atteint 40 milliards de dollars EU en 2009, soit une augmentation de 60 pour cent par rapport à la période 2002-2005.  Nombre de vos pays ont bénéficié d'une assistance des donateurs fournie à ce titre et ont utilisé ces fonds pour réformer leurs réglementations en matière de politique commerciale, former des fonctionnaires ou améliorer les infrastructures.  Vous en apprendrez plus sur ces flux d'aide et sur les défis que devra relever à l'avenir l'Aide pour le commerce.  Des renseignements actualisés vous seront aussi fournis sur les réponses aux questionnaires et les cas d'expérience reçus de vos gouvernements respectifs sur la manière dont l'Aide pour le commerce fonctionne dans votre pays et ses modalités d'application sur le terrain.  Les contributions reçues sont remarquables.  Il y a une mine d'informations dans les 146 réponses aux questionnaires et dans les 269 cas d'expérience que le Secrétariat est actuellement en train d'examiner avec l'OCDE.  Grâce à l'excellente collaboration que nous entretenons avec l'OCDE, l'analyse des résultats sera publiée dans un nouveau numéro de la publication conjointe OMC-OCDE intitulée “L'Aide pour le commerce:  Panorama”.

Enfin, quelques mots sur la huitième Conférence ministérielle de l'OMC qui aura lieu à Genève du 15 au 17 décembre.  Cette réunion fournira aux Membres l'occasion de tracer la voie à suivre par le système commercial multilatéral pour les deux années à venir.  Nous souhaiterions que les délégations sans représentation y participent pleinement.  Pour cette raison, nous prévoyons de raccourcir un peu la prochaine Semaine de Genève et de la tenir la même semaine que la Conférence ministérielle de manière à ce que vous ayez tous la possibilité de prendre pleinement part à la Conférence.

Permettez-moi de conclure sur une note positive.  Cette semaine marquera la conclusion des négociations relatives à l'accession du Vanuatu à l'OMC qui deviendra son 154ème Membre une fois que toutes les procédures nécessaires auront été achevées.  Avec l'accession du Vanuatu, l'OMC témoigne de son attachement à l'accession des PMA.  Ce sont certainement là de bonnes nouvelles alors que nous nous préparons à nous rendre à Istanbul pour la quatrième Conférence des Nations Unies sur les PMA.

J'espère que cette semaine se révélera fructueuse et instructive pour vous tous.

Je vous remercie de votre attention.

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