NOUVELLES: ALLOCUTIONS — DG PASCAL LAMY

ALLOCUTION DE BIENVENUE


POUR EN SAVOIR PLUS:
> Allocutions: Pascal Lamy

   > Symposium du 15ème anniversaire de l’Accord sur les technologies de l’information

 

Madame l’Ambassadrice Barshefsky,
Monsieur Ryoji Chubachi,
Mesdames et Messieurs,

C’est avec grand plaisir que je vous souhaite ce matin la bienvenue à l’OMC pour la célébration du 15ème anniversaire de l’Accord sur les technologies de l’information.

L’histoire de l’Accord que nous célébrons aujourd’hui a commencé en 1996, lorsqu’un groupe de Membres de l’OMC ont surmonté de nombreuses difficultés politiques et techniques pour convenir d’éliminer les droits de douane et de développer le commerce des produits des technologies de l’information.

Ils l’ont fait dans un secteur qui est un moteur de la productivité, de l’innovation, du développement et de la croissance économique.

Ils l’ont fait de façon pragmatique, en ménageant aux participants les flexibilités nécessaires pour atteindre l’objectif final qui est d’éliminer les droits de douane.

Ils l’ont fait grâce à la collaboration entre pays développés et pays en développement.

Quinze ans plus tard, les participants à l’ATI représentent plus de 96 pour cent du commerce mondial des produits des technologies de l’information.  Les exportations mondiales de ces produits ont quasiment triplé, pour atteindre un montant total de 1 400 milliards de dollars EU en 2010.  Grâce à l’élimination des droits de douane, l’ATI a rendu nettement plus abordable l’accès aux technologies, en particulier pour les pays en développement.  En fait, les pays en développement participants à l’ATI représentent aujourd’hui environ 65 pour cent des exportations mondiales des technologies de l’information et 50 pour cent des importations mondiales dans ce secteur.  En 1996, ces chiffres n’étaient que d’environ 30 pour cent.

Même si les pays développés représentent toujours une large part de la consommation des produits des technologies de l’information et de l’investissement dans ce secteur, cet investissement a considérablement augmenté ces dernières années dans certaines économies émergentes, comme la Chine, l’Inde et les pays de l’ASEAN.  Ces pays sont aujourd’hui devenus des producteurs et des consommateurs incontournables dans les chaînes de valeur mondiales des produits des technologies de l’information.
Tous ces chiffres rappellent utilement que l’ouverture du commerce peut réellement profiter à tous.

Ce n’est là qu’un aspect de cette réussite.  Les technologies de l’information et leurs produits ont aussi été pour les pays en développement un moyen efficace d’asseoir leur compétitivité et leur position sur le marché dans d’autres secteurs.  Par exemple, l’accès au matériel informatique à des prix abordables a joué un rôle essentiel dans la transformation de l’Inde en un acteur de premier plan pour les services de conseils et le développement de logiciels.

L’ATI a aussi “lubrifié” ces économies en augmentant la productivité des branches de production traditionnelles, en créant de nouveaux secteurs d’activité et en générant de nouveaux emplois.  L’accès abordable aux produits des technologies de l’information a également contribué à faciliter les échanges et a aidé les pays à mieux s’intégrer dans les chaînes de production mondiales.

Ces dernières années, nous assistons également à une transformation dans les pays à faible revenu et les pays les moins développés - le passage d’une consommation passive des TIC à une utilisation active de biens et services TIC et à la participation à leur production.  Le potentiel que représentent les TIC pour la promotion du développement et la réduction de la pauvreté s’en trouve renforcé.

Il est juste de dire que l’évolution rapide des TIC a profondément changé tous les aspects de notre vie.  L’invention des technologies sans fil et l’accès à des téléphones mobiles bon marché ont augmenté l’efficience économique en général et, surtout, ont renforcé les moyens d’action de millions de personnes dans le monde entier.

Par exemple, dans le sud de l’Inde, les téléphones mobiles ont aidé les pêcheurs à corriger les asymétries d’information par rapport aux négociants et aux consommateurs.  Une meilleure coordination sur le marché a permis d’accroître les bénéfices des pêcheurs, de baisser les prix du poisson pour les consommateurs pauvres, et de réduire le gaspillage de poissons.

Même les pays qui n’ont pas adhéré à l’ATI ont bénéficié indirectement des possibilités commerciales créées par les grandes économies d’échelle des réseaux de production mondiaux, qui ont permis d’avoir des produits de haute qualité plus abordables et ont fait apparaître de nouveaux secteurs et services s’appuyant sur les technologies de l’information.

Les agriculteurs qui vendent des céréales au Niger, les producteurs laitiers au Bhoutan, les vendeurs d’oignons au Ghana et les participants à la bourse éthiopienne des produits de base ne sont que quelques exemples de personnes qui ont prospéré grâce à cette transformation.  La microassurance par téléphone portable destinée aux agriculteurs kenyans et les services de transfert d’argent par téléphonie mobile proposés par Safaricom sont juste deux exemples de nouveaux services faisant appel aux technologies de l’information en Afrique qui méritent d’être mentionnés.

L’année dernière, le total mondial des abonnements à la téléphonie mobile s’est élevé à près de six milliards, et le taux moyen de pénétration mesuré par les abonnements a atteint 80 pour cent dans les pays en développement.  Même dans certains des pays les moins avancés, le taux de croissance a été vraiment remarquable.  En République démocratique du Congo et en Guinée, les taux d’abonnement se sont envolés, passant de 5 pour cent à plus de 55 pour cent.

Mesdames et Messieurs,

Au cours des dix dernières années, la croissance du commerce a été plus rapide dans le secteur des technologies de l’information que dans les autres secteurs.

Toutefois, il est vrai aussi que les droits consolidés et les droits appliqués visant certains produits des technologies de l’information restent relativement élevés dans un certain nombre d’économies de taille moyenne qui ne sont pas parties à l’Accord.  Avec les dernières avancées technologiques, de nombreux produits TIC ne sont pas encore couverts par l’ATI existant.

Les succès obtenus par les participants à l’ATI montrent qu’il est utile d’adhérer à l’Accord et que cette participation peut apporter des avantages grâce à l’ouverture de ce secteur dynamique et une meilleure intégration dans les chaînes de valeur mondiales.

Mesdames et Messieurs,

Le Symposium de cette semaine offre à toutes les parties prenantes l’occasion unique de passer en revue l’ouverture des échanges et l’évolution du commerce mondial des produits TIC depuis 1996.

J’espère que par le biais de cette activité de sensibilisation, les représentants des pouvoirs publics, les responsables politiques et les négociateurs commerciaux pourront échanger leurs vues et dialoguer avec le secteur privé, les associations professionnelles et les milieux universitaires au sujet des derniers faits nouveaux intervenus dans le secteur des TIC, du point de vue non seulement des technologies nouvelles, de l’innovation technique et des chaînes d’approvisionnement mondiales, mais aussi de leurs avantages socioéconomiques.

En ce qui concerne l’avenir, je pense que c’est pour nous une bonne occasion d’explorer les moyens efficaces de continuer à développer le commerce des produits TIC, afin de stimuler la croissance et de créer des emplois.  Il y a 15 ans, un groupe de visionnaires ont triomphé d’obstacles qui semblaient insurmontables et ont négocié l’un des accords commerciaux sectoriels les plus réussis de l’histoire.  Aujourd’hui, leurs successeurs ont la responsabilité de développer cet héritage.

À cette occasion, j’ai le plaisir d’annoncer la sortie d’une nouvelle publication de l’OMC intitulée “15ème anniversaire de l’Accord sur les technologies de l’information:  commerce, innovation et réseaux de production mondiaux”.

J’espère que cette publication présentera une vue d’ensemble et inspirera ceux qui souhaitent améliorer l’ATI et poursuivre l’ouverture des échanges au profit de tous dans ce secteur et dans d’autres.  Je profite de cette occasion pour remercier les fonctionnaires de l’OMC qui ont contribué à cette publication.

Enfin, je tiens à vous souhaiter beaucoup de succès dans vos discussions et un symposium fructueux.

Je vous remercie de votre attention.



 

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