NOUVELLES: ALLOCUTIONS — DG PASCAL LAMY

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> Allocutions: Pascal Lamy

  

Bonjour, je vous souhaite la bienvenue à la troisième conférence annuelle du Programme des chaires de l’OMC.

Nous voici à un moment important de notre programme — à mi-parcours du Programme des chaires, qui se déroule sur quatre ans.  Vos délibérations au cours des deux prochains jours porteront principalement sur les progrès accomplis jusqu’ici et sur la manière de tirer le meilleur parti du programme pendant le temps qu’il nous reste cette année et l’année prochaine.  Je pense également que nous devrions réfléchir à la manière de développer notre partenariat à partir de la fin de 2013.  L’idée n’a jamais été de se contenter de fournir des ressources pour un programme qui durerait quatre ans, puis de tirer sa révérence.  Nous devons examiner différentes modalités afin de définir une relation à long terme mutuellement avantageuse.

J’aimerais souhaiter tout particulièrement la bienvenue aux titulaires des chaires des 15 universités du programme.  Je regrette que l’un de vous ne puisse être parmi nous — M. Riza Arfani, de l’Université Godjah Mada d’Indonésie — qui n’a pu obtenir de visa à temps.  Encore un exemple d’obstacle auquel la mobilité transfrontières se heurte — même pour un séjour temporaire — dans notre monde globalisé.

Au final, c’est de vous, les titulaires des chaires, que dépend le succès du programme.  Mon bref examen des rapports sur les efforts que vous avez fournis à ce jour me donne une impression générale favorable des progrès accomplis pour chacun des trois piliers du programme — la recherche, l’enseignement et l’élaboration de programmes d’études, et la vulgarisation.  Le concept et la structure du partenariat à l’origine de ce programme étaient totalement inédits, voire expérimentaux, et je pense que les résultats sont encourageants.  Mais il est possible d’améliorer le produit — tant de votre côté que du côté du Secrétariat — et je suis certain que vous examinerez cette question aujourd’hui et demain.  Nous apprenons au fur et à mesure que nous avançons.

Lorsque nous avons lancé le Programme des chaires de l’OMC au début de 2010, nous voulions nous engager dans quelque chose de nouveau et cet effort venait compléter nos efforts initiaux de coopération avec les milieux universitaires des pays en développement, en particulier dans le cadre des cours de politique commerciale régionaux.  Nous souhaitions participer d’une manière plus approfondie et plus large, aux côtés des universités, aux différentes activités généralement organisées dans les établissements d’enseignement supérieur.  Parmi ces activités, la recherche en relation avec les politiques était un élément clé.  Nous pouvons tirer parti de travaux de recherche plus nombreux et de meilleure qualité sur la manière dont les objectifs, les interventions des pouvoirs publics et les résultats obtenus interagissent, en particulier dans le domaine du commerce, qui est bien entendu notre principal domaine d’activité.

Le pilier du programme qui met l’accent sur la fonction didactique des universités est tout aussi important, dans la mesure où ce sont elles qui préparent les fonctionnaires du secteur public, les entrepreneurs, les décideurs et les dirigeants de demain à assumer leurs responsabilités futures.  L’enseignement et l’élaboration de programmes d’études ont sans aucun doute été des éléments décisifs dans nombre de vos programmes.

Le troisième pilier de notre programme concerne la vulgarisation et les moyens d’influer sur le discours politique.  En tant qu’institution publique qui supervise la coopération en matière de politique commerciale au niveau mondial, nous souhaitons souligner — et cela n’étonnera personne — qu’il est important de “faire passer le message”.  Un programme de ce type serait à nos yeux très insuffisant si ses produits, en particulier ceux qui résultent de la recherche et de l’analyse des politiques, devaient juste, une fois élaborés, être placés sur le site Web ou à la bibliothèque, pour n’être peut-être plus jamais consultés.

Il est essentiel que les résultats de vos travaux soient communiqués au public d’une manière efficace.  Plus vous serez en mesure de faire connaître vos travaux de qualité dans les milieux politiques, meilleure sera votre réputation et plus on fera appel à vous en raison des efforts que vous aurez produits.  Ce serait là-aussi un résultat très positif de notre programme — s’il contribuait à attirer l’attention sur l’importance de politiques commerciales et liées au commerce bien conçues pour le développement et la croissance.

Une autre nouveauté de ce programme a trait à la prise de décisions concernant son contenu et ses grands axes, qui met le titulaire de la chaire et son établissement résolument aux commandes.  Le programme vous appartient, dans le contexte d’un large éventail de paramètres.  Cette approche repose sur l’idée simple que les personnes qui sont sur le terrain, celles qui vont faire le travail, sont les mieux placées pour évaluer les besoins.  Mais nous sommes ici financés par des fonds publics et nous devons donc rendre des comptes précis.  Vous serez évalués en fonction des décisions que vous aurez prises et de la manière dont vous aurez assumé vos responsabilités — pas en tant que simples mandataires mais en tant qu’acteurs principaux.  De même, il vous appartient de demander des comptes au Secrétariat de l’OMC en ce qui concerne ses responsabilités dans ce partenariat.

L’un des principaux objectifs de cette réunion est de discuter de l’examen à mi-parcours du Programme des chaires, qui s’est achevé récemment.  Cet exercice, qui a toujours fait partie intégrante du Programme des chaires, vise à offrir une évaluation indépendante du fonctionnement du programme et de la qualité des résultats obtenus par les chaires de l’OMC.  Avant d’examiner certaines de ses conclusions les plus marquantes, je tiens à remercier les membres du Conseil consultatif qui ont procédé aux examens et dont l’expertise est très utile.  Ce rapport est une contribution positive au suivi et à l’évaluation des activités d’assistance technique et de renforcement des capacités de l’OMC, ce qui est une priorité non seulement pour nous tous, mais aussi pour nos Membres.

D’une manière générale, l’examen à mi-parcours nous permet de conclure que le Programme des chaires de l’OMC a contribué, en temps que “catalyseur”, à un grand nombre d’activités dans les trois domaines visés.  J’utilise le mot catalyseur pour deux raisons.  Premièrement, c’est vous qui, en réalité, faites le travail et le programme joue un rôle de facilitation.  Deuxièmement, les matériels universitaires produits par les chaires de l’OMC ne sont pas à mettre sur le compte du seul programme.  D’autres ressources ont été utilisées à divers degrés.  Il s’agit là, selon moi, d’un élément tout à fait positif, mais qui pose un problème d’attribution à l’heure de déterminer ce que les ressources de différentes provenances ont permis d’apporter.  Je sais que c’est une question dont vous allez parler au cours de cette réunion.

Non seulement le nombre de matériels produits a augmenté au fur et à mesure que le programme progressait, mais je crois aussi que les chaires renforcent leur rôle en tant que points de référence pour les questions liées au commerce dans leurs communautés respectives.  Les rapports indiquent que, par exemple s’agissant de la recherche, plus d’une centaine de matériels de recherche ont été élaborés par les 15 chaires, notamment quatre ouvrages, de nombreux documents de travail, articles, commentaires sur des affaires spécifiques et une base de données.  De plus, 43 activités ont également été menées dans le domaine de l’élaboration de programmes d’études et de l’enseignement, avec notamment la mise en place de deux nouveaux programmes de niveau Master et l’actualisation de plusieurs autres programmes de Master et cours.  Enfin, nous estimons que 76 activités de vulgarisation ont été mises en œuvre par les chaires rien qu’en 2011, essentiellement en relation avec la promotion de la recherche, y compris des rencontres avec la société civile et les pouvoirs publics dans le cadre de séminaires, d’ateliers et de réunions.

L’examen fait également ressortir des domaines dans lesquels des améliorations sont souhaitables.  Il s’agit notamment de l’élaboration de lignes directrices nouvelles et/ou plus claires en ce qui concerne certains aspects administratifs des programmes et l’établissement de rapports de meilleure qualité et plus détaillés.  La question se pose aussi de savoir si certaines chaires souhaitent que leurs correspondants du Secrétariat participent plus activement à leurs programmes.  Comme vous le savez, plusieurs fonctionnaires du Secrétariat se sont portés volontaires pour aider les personnes titulaires de chaires de la façon qu’elles jugeraient appropriée, mais il appartient à ces titulaires de faire savoir à leurs correspondants s’ils peuvent leur être utiles.  J’ai déjà mentionné d’autres questions, comme l’attribution, que vous examinerez sans aucun doute.  Et je vous demande aussi instamment de commencer à réfléchir à la manière dont cette relation qui a pris forme dans le Programme des chaires se développera, à partir de 2014.

Je suis heureux de voir que, dans le cadre du programme de cette année, vous discuterez entre vous de certaines de vos propres recherches.  C’est là un autre point positif de notre programme — l’effet de réseau, qui consiste à réunir des titulaires de chaires de différentes régions du monde qui, sinon, n’auraient sans doute que peu de contacts.

Enfin, j’aimerais appeler votre attention sur le lancement, demain, d’une nouvelle publication établie conjointement par la CNUCED et l’OMC, intitulée “A Practical Guide to Trade Policy Analysis”.  Cet ouvrage vise à aider les économistes et les responsables politiques s’intéressant à l’analyse appliquée du commerce et des politiques commerciales à effectuer des analyses en relation avec les politiques, avec toute la rigueur permise par les circonstances.  C’est un excellent guide de présentation des techniques analytiques ainsi que de leurs limites.  Ce nouvel outil est un bon exemple de la manière dont les organisations internationales devraient conjuguer leurs compétences et leurs atouts dans l’intérêt général.  J’espère que certains d’entre vous trouveront cette publication utile et je vous encourage à la diffuser largement parmi vos contacts dans le monde de la politique et de l’enseignement.

Je m’arrêterai ici, non sans vous avoir souhaité plein succès dans vos réunions des deux jours à venir.

Merci de votre attention.

 

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