Présentation de l'institution. Lire et télécharger les textes de présentation de l'OMC. Avis de vacance. Etc

CONFÉRENCE MINISTÉRIELLE DE L'OMC, SEATTLE 1999: MESSAGE DU DIRECTEUR GÉNÉRAL

La conférence ministérielle de Seattle doit bénéficier aux plus démunis, dit M. Moore

M. Mike Moore, Directeur général de l’Organisation mondiale du commerce, a expliqué quelles sont ses priorités pour la Conférence ministérielle de Seattle et ce qu’il en attend, en demandant instamment aux Ministres d’œuvrer en vue d’un résultat qui profite aux citoyens de la planète, en particulier aux habitants des pays les plus pauvres.


“Ces prochains jours, les Ministres du commerce représentant plus de 130 des gouvernements Membres se réuniront pour élaborer le cadre du système commercial mondial du XXIe siècle, a-t-il dit.

S’agissant des négociations qui se dérouleront la semaine prochaine, il importe de se rappeler que nous nous attacherons essentiellement à Seattle à jeter les bases des négociations futures. Nous savons sans conteste que des négociations intensives auront lieu sur l’agriculture et les services. Ces deux secteurs représentent à eux seuls plus des deux tiers de la production mondiale et les nouveaux accords visant à libéraliser les échanges dans ces domaines devraient apporter de grands avantages à tous les gouvernements Membres, qu’ils soient modestes ou puissants.

D’autres secteurs feront aussi peut-être l’objet des négociations futures; le commerce et l’environnement, le commerce et la concurrence, le commerce et l’investissement et le commerce des textiles ne sont que quelques-uns des domaines dans lesquels certains gouvernements Membres souhaiteraient qu’il y ait des négociations. D’autres gouvernements pourraient insister pour que l’on poursuive les travaux exploratoires au lieu d’entamer des négociations. Pour de nombreux pays en développement, la mise en œuvre des accords existants revêt une très grande importance. Cela signifie qu’il faut trouver le moyen d’aider ces pays dans leurs efforts pour mettre en œuvre les engagements souvent complexes contractés dans le cadre de l’OMC.

Ces négociations ne se traduiront pas par des résultats définitifs avant plusieurs années, mais il existe des domaines dans lesquels nous pouvons parvenir à un accord à cette conférence ministérielle. En tout cas, nous pourrions fort bien conclure des accords cadres concernant la transparence des marchés publics et la facilitation des échanges. Les accords conclus dans ces domaines déboucheraient sur un résultat qui ne présenterait que des avantages pour tous les gouvernements Membres, sans oublier les contribuables et les consommateurs.

Le maintien du moratoire quant aux droits appliqués aux transactions commerciales par voie électronique est également possible.”

M. Moore, qui a pris ses fonctions le 1er septembre 1999, a dit qu’il avait consacré l’essentiel de son temps et de ses efforts ces trois derniers mois à la préparation de cette conférence. Il a réaffirmé que ses priorités et ses tâches en tant que Directeur général portaient sur les points suivants:

  • Aider les pays à obtenir que les négociations de Seattle et les négociations futures débouchent sur le résultat le plus équilibré possible qui profite véritablement aux économies les plus pauvres.
  • Souligner les avantages qu’un système commercial plus ouvert présente pour les pays puissants, les pays en développement et les pays les moins avancés. Un système commercial plus ouvert peut élever les niveaux de vie et permettre l’instauration d’un monde plus prospère et plus sûr.
  • Renforcer l’OMC, son système et ses règles, asseoir et maintenir la réputation d’intégrité et d’équité et remodeler l’Organisation pour qu’elle tienne compte de la réalité nouvelle que constituent sa composition et les besoins de ses Membres.

“Parmi les vœux que je forme personnellement pour la Conférence ministérielle de Seattle”, a-t-il dit, “je souhaite qu’il y ait accord sur un train de mesures d’aide aux pays les moins avancés. Ensemble, ces pays ne représentent qu’un demi-point de pourcentage du commerce mondial. Or, dans nombre de cas, ils se heurtent à des obstacles à l’importation plus élevés que ceux qui visent les produits des pays les plus riches. L’élimination de TOUS les obstacles aux importations en provenance des pays les moins avancés donnerait leurs chances à ceux qui ont désespérément besoin de notre aide.

J’aimerais aussi que les gouvernements Membres décident d’augmenter le montant des ressources consacrées à l’assistance technique et à la formation. Il est dans l’intérêt de chacun de faire en sorte que tous les gouvernements Membres puissent participer aux prochaines négociations. Sans une préparation suffisante et l’aide de l’OMC, beaucoup de gouvernements des pays les moins avancés n’auront pas cette chance. Nous ne demandons pas grand-chose, 10 millions de francs suisses, et je suis persuadé que les gouvernements décideront de nous aider à cet égard.

Certes, toutes ces questions feront l’objet d’une décision de la part des gouvernements Membres. Tout accord conclu ici ou ultérieurement à Genève devra être approuvé par les gouvernements puis ratifié par les Parlements ou Congrès avant de pouvoir entrer en vigueur. En outre, aucun accord sur l’une de ces questions ne sera conclu sans le consensus de tous les gouvernements Membres.

Mon rôle dans ce processus consiste à faciliter les négociations et à militer en faveur d’un résultat équilibré, juste et équitable. Je suis convaincu qu’avec une préparation sérieuse, un travail intensif et de la bonne volonté, nous pourrons parvenir à ce résultat.”