Argentine: janvier 1999
COMMUNIQUE DE PRESSEPRESSE/TPRB/101
22 JANVIER 1999
ORGANE
D'EXAMEN DES POLITIQUES COMMERCIALES: ARGENTINE
EVALUATION DE L'OEPC
Les Membres ont f�licit� lArgentine pour ses r�sultats �conomiques depuis le dernier examen de sa politique commerciale, r�sultats attribuables � la discipline macro�conomique appliqu�e par lArgentine et aux ajustements structurels de grande envergure r�alis�s dans le cadre du Plan de convertibilit�. Le PIB par habitant avait doubl�, linflation avait consid�rablement diminu� et lArgentine �tait devenue une importante destination pour linvestissement �tranger direct, mais le ch�mage demeurait �lev�.
Les 20 et 22 janvier 1999, l'Organe d'examen des politiques commerciales (OEPC) de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) a proc�d� au deuxi�me examen de la politique commerciale de l'Argentine. On trouvera ci-joint le texte des conclusions du Pr�sident, r�sumant les points essentiels qui se sont d�gag�s des d�bats. L'examen permet � l'OEPC d'�valuer collectivement, de mani�re r�guli�re, toute la gamme des politiques et pratiques commerciales de chacun des pays Membres de l'OMC en vue de suivre les tendances et faits nouveaux importants qui peuvent avoir une incidence sur le syst�me de commerce mondial.
L'examen s'appuie sur deux rapports �tablis, l'un par le Secr�tariat de l'OMC, l'autre par le gouvernement int�ress�, qui portent sur tous les aspects de la politique commerciale du pays, y compris les lois et r�glementations nationales, le cadre institutionnel, les accords bilat�raux et r�gionaux et les autres accords pr�f�rentiels, les besoins g�n�raux de l'�conomie et l'environnement ext�rieur. Un compte rendu des d�bats et les conclusions expos�es par le Pr�sident formeront avec ces deux rapports l'examen complet de la politique commerciale de l'Argentine qui sera publi� en temps voulu et pourra �tre obtenu aupr�s du Secr�tariat de l'OMC, Centre William Rappard, 154 rue de Lausanne, 1211 Gen�ve 21.
Depuis d�cembre 1989, il a �t� proc�d� � l'examen de la politique commerciale des pays ou groupes de pays suivants: Afrique du Sud (1993 et 1998), Argentine (1992 et 1999), Australie (1989, 1994 et 1998), Autriche (1992), Bangladesh (1992), B�nin (1997), Bolivie (1993), Botswana (1998), Br�sil (1992 et 1996), Cameroun (1995), Canada (1990, 1992, 1994, 1996 et 1998), Chili (1991 et 1997), Chypre (1997), Colombie (1990 et 1996), Communaut�s europ�ennes (1991, 1993, 1995 et 1997), Cor�e, R�p. de (1992 et 1996), Costa Rica (1995), C�te d'Ivoire (1995), �gypte (1992), El Salvador (1996), �tats-Unis (1989, 1992, 1994 et 1996), Fidji (1997), Finlande (1992), Ghana (1992), Hong Kong (1990, 1994 et 1998), Hongrie (1991 et 1998), Iles Salomon (1998), Inde (1993 et 1998), Indon�sie (1991, 1994 et 1998), Islande (1994), Isra�l (1994), Japon (1990, 1992, 1995 et 1998), Kenya (1993), Lesotho (1998), Macao (1994), Malaisie (1993 et 1997), Maroc (1989 et 1996), Maurice (1995), Mexique (1993 et 1997), Namibie (1998), Nig�ria (1991 et 1998), Norv�ge (1991 et 1996), Nouvelle-Z�lande (1990 et 1996), Ouganda (1995), Pakistan (1995), Paraguay (1997),
P�rou (1994), Philippines (1993), Pologne (1993), R�publique dominicaine (1996), R�publique slovaque (1995), R�publique tch�que (1996), Roumanie (1992), S�n�gal (1994), Singapour (1992 et 1996), Sri Lanka (1995), Su�de (1990 et 1994), Suisse (1991 et 1996), Swaziland (1998), Tha�lande (1991 et 1995), Trinit�-et-Tobago (1998), Tunisie (1994), Turquie (1994 et 1998), Uruguay (1992 et 1998), Venezuela (1996), Zambie (1996) et Zimbabwe (1994).
ORGANE
D'EXAMEN DES POLITIQUES COMMERCIALES: ARGENTINE
REMARQUES FINALES DU PR�SIDENT
Le deuxi�me examen de la politique commerciale de lArgentine a �t� effectu� par lOrgane dexamen des politiques commerciales les 20 et 22 janvier 1999. Les remarques suivantes, faites sous ma seule responsabilit�, visent � r�sumer les points essentiels du d�bat et ne sauraient constituer un rapport complet, lequel figurera dans le compte rendu de la r�union.
La discussion a port� sur trois th�mes principaux: i) le contexte �conomique; ii) les mesures commerciales; et iii) la politique et les mesures par secteur.
Contexte �conomique
Les Membres ont f�licit� lArgentine pour ses r�sultats �conomiques depuis le dernier examen de sa politique commerciale, r�sultats attribuables � la discipline macro�conomique appliqu�e par lArgentine et aux ajustements structurels de grande envergure r�alis�s dans le cadre du Plan de convertibilit�. Le PIB par habitant avait doubl�, linflation avait consid�rablement diminu� et lArgentine �tait devenue une importante destination pour linvestissement �tranger direct, mais le ch�mage demeurait �lev�. Gr�ce � ses bases solides, lArgentine avait bien travers� la p�riode de la crise financi�re asiatique. �tant donn� que le Br�sil �tait la principale destination des exportations de lArgentine, des questions se posaient quant aux effets possibles de la r�cente d�pr�ciation du r�al br�silien, notamment sur les plans du r�gime de caisse d�mission, des comptes dop�rations avec l�tranger et de la poursuite de la lib�ralisation du march� du MERCOSUR.
Les participants ont f�licit� lArgentine pour sa participation active et son appui � lOMC; ils ont �galement reconnu limportance du processus du MERCOSUR. Des questions ont �t� pos�es concernant les liens entre les objectifs commerciaux multilat�raux et r�gionaux, le d�tournement des �changes et l�tat davancement des r�gimes communs pour le sucre et les automobiles.
En r�ponse, le repr�sentant de lArgentine sest dit convaincu que l�conomie de lArgentine �tait solide et que le pays pourrait faire face aux r�percussions possibles de l�volution r�cente de la situation �conomique au Br�sil, r�percussions qui seraient g�r�es dans le cadre du MERCOSUR et dune mani�re parfaitement compatible avec les r�gles de lOMC. Le ch�mage �tait en baisse, se situant � environ 12 pour cent, et la poursuite dune gestion prudente du budget et de la dette, laugmentation des niveaux dinvestissement, de m�me que la diversification de l�conomie et des exportations devraient favoriser une autre baisse du taux de ch�mage; dans ce contexte, les droits de douane sur les importations de biens d�quipement en provenance de pays hors MERCOSUR avaient �t� abaiss�s la veille, passant de 14 pour cent � 6 pour cent.
Lintervenant a soulign� que le MERCOSUR sappuyait sur le principe du r�gionalisme ouvert et �tait compatible avec le processus de lib�ralisation multilat�rale, cette derni�re faisant lobjet dune promotion active. Aucun d�tournement apparent des �changes ne s�tait produit et autant le commerce intrar�gional que le commerce extrar�gional s�taient accrus � un rythme rapide; ces tendances �taient aussi le fruit de la r�forme structurelle profonde effectu�e par les partenaires r�gionaux au cours des derni�res ann�es. � compter du 1er janvier 2006, le tarif ext�rieur commun couvrirait toutes les lignes tarifaires; actuellement, les droits de douane ne visaient quun tr�s petit volume d�changes infrar�gionaux. Le MERCOSUR visait � �tablir dici 2005 un march� commun, incluant la libre circulation des facteurs de production et lharmonisation des normes nationales.
Mesures commerciales
Les Membres ont vivement f�licit� lArgentine pour ses r�formes commerciales, qui avaient fait du pays un march� nettement plus ouvert sur lext�rieur et plus s�r. Les droits de douane avaient �t� consolid�s et les taux plafonds avaient �t� consid�rablement r�duits; des progr�s marqu�s avaient �t� faits au chapitre de la r�duction des mesures non tarifaires; et les proc�dures commerciales avaient �t� simplifi�es. L'Argentine a �t� encourag�e � notifier ses mesures � l'OMC en temps opportun. Des questions ont �t� pos�es concernant un certain nombre de points, notamment linspection avant exp�dition, les fourchettes de prix pour les fins des douanes, les r�gles dorigine non pr�f�rentielles, laugmentation temporaire de trois points de pourcentage des droits de douane, la mise en uvre de mesures antidumping, de mesures compensatoires et de mesures de sauvegarde, les mesures � connotation budg�taire visant la production et les �changes, et les projets d�limination des deux derniers r�gimes daide � lexportation.
Signalant limportance des march�s publics, un certain nombre de Membres ont incit� lArgentine � acc�der � lAccord sur les march�s publics; ils ont demand� des �claircissements, en particulier, sur les proc�dures de passation des march�s et sur la participation des entreprises �trang�res. Les efforts faits pour harmoniser les normes au sein du MERCOSUR ont retenu lattention, de m�me que dautres points comme les accords relatifs � la certification et les accords de reconnaissance mutuelle. Des questions ont �galement �t� pos�es au sujet du cadre juridique de la politique de la concurrence. En ce qui concerne les droits de propri�t� intellectuelle, l�tablissement dun r�gime commun pour le MERCOSUR a int�ress� un certain nombre de Membres, et des questions ont �t� pos�es au sujet de plusieurs aspects, notamment les brevets, le droit dauteur et les moyens de faire respecter les droits.
En r�ponse, le repr�sentant de lArgentine a affirm� que son pays attachait beaucoup dimportance aux prescriptions de lOMC en mati�re de notification et que ces obligations �taient p�riodiquement rappel�es aux autorit�s concern�es. Linspection avant exp�dition visait � r�gler un certain nombre de probl�mes, notamment la fraude fiscale et les pratiques commerciales d�loyales, et � assurer un meilleur respect des normes; le r�gime dinspection avant exp�dition �tait appliqu� de fa�on temporaire. Les certificats dorigine �taient utilis�s essentiellement dans le cas de marchandises faisant lobjet de mesures de d�fense commerciale. Les fourchettes de prix servant aux fins des douanes permettaient de comparer les prix des marchandises provenant de sources diverses.
Laugmentation de trois points de pourcentage du tarif ext�rieur commun prendra fin le 31 d�cembre 2000. Dans le cas dun petit nombre de produits, les taux impos�s d�passaient les taux consolid�s; leur liste a �t� soumise � lOMC pour fins de n�gociations. Le nombre de mesures antidumping avait augment� uniquement par rapport au nombre r�duit des mesures en vigueur auparavant lorsque le r�gime dimportation �tait moins ouvert. La dur�e des enqu�tes effectu�es r�cemment navait pas d�pass� la limite de 18 mois. Un r�gime antidumping commun aux pays du MERCOSUR serait �tudi� avant la fin de lan 2000. LArgentine avait notifi� ses r�gimes dincitations � lexportation en 1998: les avantages consentis au titre du r�gime de sp�cialisation industrielle, qui avaient �t� suspendus en 1996, prendraient fin le 31 d�cembre 1999.
Pour ce qui est des march�s publics, lArgentine avait le statut dobservateur aupr�s du Comit� des march�s publics, mais nenvisageait pas d'acc�der � lAccord; elle participait aux initiatives r�gionales entreprises dans le cadre du MERCOSUR et de la Zone de libre-�change des Am�riques. Lintervenant a expliqu� les caract�ristiques des march�s publics argentins. LArgentine a cherch� � am�liorer la coop�ration internationale dans le domaine des mesures sanitaires et phytosanitaires et, � cet effet, elle a conclu des accords bilat�raux avec un certain nombre de partenaires. Un projet de loi portant modification de la Loi sur la concurrence a �t� pr�sent� au Congr�s � la fin de 1998 pour en �tendre la port�e.
Au chapitre de la propri�t� intellectuelle, pour les brevets dont la demande a �t� d�pos�e apr�s le 1er janvier 1995, la dur�e de la protection �tait de 20 ans; les probl�mes �taient trait�s par le syst�me judiciaire. La propri�t� des logiciels �tait prot�g�e par la Loi sur le droit dauteur depuis 1998. Lintervenant a donn� des explications d�taill�es sur les liens entre les permis de commercialisation et les brevets, sur les droits exclusifs de commercialisation, sur la Loi relative � la confidentialit� et sur la protection des vari�t�s v�g�tales. Le MERCOSUR travaillait � l�laboration de divers protocoles r�gionaux visant � prot�ger les droits de propri�t� intellectuelle.
Politique et mesures par secteur
Les Membres se sont r�jouis de ce que la politique commerciale de lArgentine �tait largement exempte d�l�ments faussant les �changes et de ce que laffectation des ressources �tait essentiellement dict�e par le march�. Dans ce contexte, lArgentine a �t� invit�e � r�pondre � des questions portant sur les objectifs de sa politique sectorielle. La vigueur, la viabilit� et lefficience de lagriculture argentine ont �t� relev�es de m�me que l'indication selon laquelle une lib�ralisation plus pouss�e du commerce multilat�ral am�liorerait les perspectives sectorielles. Les Membres ont reconnu que lArgentine avait fait des progr�s quant au respect des normes sanitaires internationales, ce qui lui avait ouvert des march�s dexportation pour sa viande de buf. Des questions ont �t� pos�es concernant les pr�l�vements variables � limportation pour le sucre, le soutien des prix du tabac et les taxes � lexportation visant les ol�agineux et les peaux. Pour ce qui est des industries manufacturi�res, le secteur automobile a fait lobjet de quelques questions, notamment pour ce qui est des prescriptions relatives � la teneur en produits nationaux. Il y a �galement eu des questions sur les mesures de protection visant les jouets, les textiles et les v�tements, notamment les chaussures. LArgentine a �t� encourag�e � participer � lAccord sur les technologies de linformation.
Les Membres ont pris note et se sont f�licit� de louverture du secteur argentin des services. Ils ont demand� des pr�cisions concernant la privatisation des banques ainsi que les crit�res relatifs � linvestissement �tranger direct dans le domaine des services financiers. Pour ce qui est des t�l�communications, il a �t� not� que les engagements relatifs � la lib�ralisation des services de base seraient mis en uvre en novembre 2000 et des questions ont �t� pos�es au sujet des services de t�l�phonie mobile et des syst�mes de communications personnelles. Les services de transport maritime et a�rien ont particuli�rement int�ress� un certain nombre de Membres, notamment la r�partition des cargaisons et les droits du transporteur national. Des Membres ont demand� � lArgentine de donner des pr�cisions sur ses exemptions des obligations NPF au titre de lAccord g�n�ral sur le commerce des services et sur les n�gociations relatives aux services tenues dans le cadre du MERCOSUR.
En r�ponse, lintervenant a dit que lArgentine navait pas mis en uvre de politique sectorielle, sauf dans le secteur automobile. Il a expliqu� le fonctionnement du pr�l�vement � limportation pour le sucre et il a pr�cis� que la taxe � lexportation visant les ol�agineux compensait la progressivit� des droits de douane touchant les produits en aval; il a confirm� que des taxes � lexportation visaient les peaux. Pour ce qui est du secteur automobile, lintervenant a rappel� que les modifications apport�es au r�gime en 1996 avaient �t� notifi�es au Comit� des mesures concernant les investissements et li�es au commerce; ce r�gime �tait transitoire et devait �tre remplac� en lan 2000 par une politique commune applicable aux pays du MERCOSUR favorisant le libre-�change entre les pays membres du MERCOSUR et par lapplication dun tarif ext�rieur commun et de politiques communes pour la promotion des exportations. Les mesures touchant les chaussures avaient fait lobjet de demandes de r�glement de diff�rends et toute prescription visant les jouets respecterait les r�gles de lOMC.
En ce qui concerne les services financiers, le r�glement restreignant lacc�s au march� dans le secteur de lassurance avait �t� �limin� en octobre 1998; cependant, lArgentine nenvisageait pas de modifier sa liste dengagements dans le cadre de lOMC. La lib�ralisation des services de t�l�communication de base se d�roulait conform�ment au calendrier �tabli; lArgentine avait satisfait � ses engagements sp�cifiques concernant la t�l�phonie mobile. Il ny avait pas de restrictions visant la fourniture de services de transport maritime, mais lArgentine avait sign� des accords bilat�raux comportant des dispositions relatives � la r�partition des cargaisons. Dans le cadre du MERCOSUR, des n�gociations avaient �t� entreprises pour d�finir des engagements par secteur.
Conclusion
En conclusion, je dirai que lOrgane dexamen des politiques commerciales a bien accueilli les solides r�sultats macro-�conomiques et les r�formes structurelles de lArgentine, notamment ses efforts constants au chapitre de la lib�ralisation des �changes; non seulement le PIB par habitant s�tait accru de fa�on marqu�e, mais parce quelle s�tait donn� des bases solides, lArgentine avait pu faire face � une s�rie de chocs ext�rieurs. Cela semble indiquer que lArgentine est en mesure de faire face �galement aux r�percussions de la r�cente d�pr�ciation du r�al br�silien. Jai constat� que les d�l�gations ont appr�ci� la participation et lattachement de lArgentine au syst�me commercial multilat�ral, et quelles esp�raient que lArgentine allait jouer un r�le constructif dans la pr�paration des prochaines n�gociations. Les Membres ont incit� lArgentine � poursuivre la lib�ralisation de son �conomie en se basant sur les principes de lOMC et � prendre des mesures pour corriger les distorsions touchant laffectation des ressources, notamment dans les branches dactivit� sensibles du secteur manufacturier. Jai �galement constat� que les Membres avaient reconnu limportance de la poursuite de la lib�ralisation du commerce au sein du MERCOSUR pour contribuer au renforcement du syst�me commercial multilat�ral.