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> Communiqué
de presse:
Une politique économique saine a permis de bien résister au
ralentissement de l'économie mondiale
Cet examen de politique commerciale a été en définitive un dialogue très
ouvert et productif entre le Canada et ses partenaires commerciaux, dans
le véritable esprit du mécanisme d'examen des politiques commerciales,
grâce à la pleine contribution et à la bonne humeur de la délégation
canadienne, conduite par M. Randle Wilson et M. l'Ambassadeur Sergio
Marchi, aux observations judicieuses du présentateur, M. l'Ambassadeur
Stefán Jóhannesson, et à la participation active de nombreux Membres.
J'aimerais aussi féliciter la délégation canadienne pour les réponses
écrites aux questions communiquées à l'avance qu'elle a fournies au
début de notre première session de mercredi et pour la documentation
supplémentaire qu'elle a présentée aujourd'hui.
Le Canada a été félicité pour sa bonne performance économique depuis le
dernier examen, en dépit du ralentissement économique mondial. Ce
résultat est à porter au crédit des efforts déployés par le pays pour
mettre en œuvre des réformes économiques ainsi que de l'ouverture et de
la transparence de son régime commercial. Ayant constaté que les
échanges canadiens s'effectuaient essentiellement avec un petit nombre
de partenaires commerciaux préférentiels, et en particulier les États
Unis, les Membres ont invité le Canada à diversifier son commerce.
Le fort attachement du Canada aux travaux de l'OMC a été noté. Les
Membres ont salué la participation du Canada au Programme de Doha pour
le développement et l'initiative prise par le pays pour accroître
l'accès des exportations provenant de PMA à son marché. Ils ont
également vivement félicité le Canada pour sa contribution aux
programmes d'assistance technique destinés aux pays en développement.
Certains Membres ont demandé au Canada d'envisager d'élargir la portée
de son traitement TPG. Le Canada a également été instamment invité à
veiller à ce que le nombre croissant d'accords régionaux préférentiels
qu'il concluait aille dans le sens de la libéralisation multilatérale.
L'accès au marché canadien est généralement libéral, mais il subsiste un
certain nombre d'obstacles. Bien que le droit NPF moyen appliqué au
Canada ait légèrement diminué, les Membres se sont dits préoccupés par
les crêtes tarifaires et la progressivité des droits. Concernant les
mesures non tarifaires, ils ont noté la stricte utilisation de mesures
sanitaires et phytosanitaires par le Canada, qui pourrait entraîner des
obstacles ou des coûts accrus pour les exportateurs d'autres pays.
Le nombre et la durée des enquêtes et des mesures antidumping au Canada
constituaient un sujet d'inquiétude pour un certain nombre de Membres.
Il a été noté que la simple menace d'une enquête ou l'imposition de
droits provisoires risquait de freiner le commerce. Les Membres se sont
intéressés à l'exclusion des mesures antidumping de l'Accord de libre
échange Canada-Chili, certains d'entre eux estimant que l'application de
règles différentes aux importations provenant de partenaires
préférentiels pouvait entraîner une discrimination entre les
fournisseurs. Les Membres se sont également dits préoccupés par
l'enquête en matière de sauvegardes menée par le Canada sur certains
produits en acier.
Tout en félicitant le Canada pour la transparence de son régime de
marchés publics et son rôle actif au Comité des marchés publics,
certains Membres l'ont invité à présenter une offre au niveau
infrafédéral. L'octroi de préférences régionales et locales pour les
marchés publics non couverts par l'Accord sur les marchés publics a été
mis en question.
De nombreux Membres estimaient que les arrangements de commercialisation
restrictifs et les prescriptions en matière de teneur en produits locaux
pouvaient avoir une incidence sur l'accès des vins étrangers et d'autres
boissons alcooliques. Il a également été question des programmes d'aide
provinciaux, notamment dans les secteurs primaires, et de divers
programmes d'exportation, y compris ceux d'Exportation et développement
Canada. Ont également été relevés certains aspects des droits de
propriété intellectuelle, y compris les moyens de faire respecter ces
droits, la ratification des traités, la concession de licences
obligatoires, le brevetage des formes de vie, la réforme du droit
d'auteur et les indications géographiques.
Concernant les politiques sectorielles, les Membres ont noté la
protection accordée à l'industrie sidérurgique par le recours à des
mesures contingentes. Dans l'industrie des textiles et des vêtements,
certains participants ont fait observer que l'accès au marché était
toujours restreint par des droits élevés et des contingents tandis que
les règles d'origine favorisaient certains partenaires commerciaux. Des
renseignements ont été échangés sur les mesures pouvant aider ce secteur
industriel à se préparer à la suppression des contingents d'ici à la fin
de 2004.
Les objectifs du Canada en matière de réduction des distorsions du
marché pour le commerce des produits agricoles dans le cadre de l'OMC
ont été appréciés. Cependant, des restrictions à l'accès des étrangers
dans les secteurs des produits laitiers, de la viande de volaille et des
œufs, dont l'offre est régulée, subsistaient, y compris du fait des taux
élevés des droits hors contingent et des faibles engagements en matière
de volume. Le monopole de facto de la Commission canadienne du lait sur
l'importation de beurre et les privilèges en matière d'exportation de la
Commission canadienne du blé ont également été discutés.
Le régime commercial du Canada dans le domaine des services a été décrit
comme généralement libéral et les participants se sont félicités des
récentes réformes, notamment dans le secteur bancaire. Les
réglementations provinciale et fédérale sur les services d'assurance ont
fait l'objet de plusieurs interventions. Les Membres ont également
cherché à savoir quel était le point de vue du Canada sur l'élaboration
des règles de l'AGCS concernant le transport aérien et ont exprimé
l'espoir que le Canada élargisse ses engagements en matière de transport
maritime. Des appels ont été lancés pour la suppression des restrictions
restantes sur l'investissement étranger dans le secteur des
télécommunications, qui, nous le savons, sont en cours d'examen.
Certains Membres estimaient que les secteurs audiovisuels du Canada ne
devraient pas, dans leur ensemble, être exemptés de disciplines de l'OMC.
Les Membres ont également formulé des observations et demandé des
éclaircissements supplémentaires sur un certain nombre de domaines
spécifiques, y compris:
- l'harmonisation dans le cadre de l'Accord sur le commerce intérieur;
- la politique de la concurrence;
- les restrictions de l'investissement étranger et les dispositions en matière d'examen dans ce domaine;
- les procédures douanières;
- les prescriptions relatives à la teneur en produits locaux ou à l'ouvraison dans la sylviculture et les industries extractives;
- les restrictions sur le commerce des produits horticoles en vrac; et
- les obstacles à l'entrée des personnes physiques dans le domaine des services.
Les réponses fournies par la délégation canadienne ont constitué une
contribution importante à cet examen. Les Membres ont manifestement
apprécié ces réponses.
Cela nous amène à la conclusion du septième examen de la politique
commerciale du Canada. Nous pouvons tous attester l'attachement de
longue date du Canada à la transparence et au régime commercial
multilatéral. Un régime commercial libéral et des politiques économiques
saines ont permis au Canada d'améliorer constamment son niveau de vie,
en dépit du ralentissement économique mondial. Cependant, d'importantes
distorsions attribuables aux mesures prises par les pouvoirs publics
continuent d'affecter un certain nombre d'activités intérieures,
imposant non seulement des coûts aux Canadiens en général mais sapant
également les efforts résolus déployés par ailleurs par le pays pour
éliminer le manque d'efficacité sur les marchés mondiaux. Je suis sûre
que les efforts que le Canada poursuit pour faire avancer son programme
de réforme intérieur ne pourront qu'être renforcés par nos activités
multilatérales conjointes, au bénéfice de tous.