Voir
aussi:
> Communiqué
de presse:
De nouvelles réformes commerciales permettraient d'améliorer
l'efficacité économique
Ce troisième examen de la politique commerciale du Maroc nous a permis
de mieux comprendre la politique économique de ce pays, et surtout ses
politique et pratiques commerciales, ainsi que les difficultés
auxquelles il est confronté. Notre dialogue a porté sur tous les
aspects, grâce à la coopération pleine et entière de la délégation de
haut niveau du Maroc, conduite par M. le Ministre Mustapha Mechahouri,
aux observations perspicaces du présentateur et à l'active participation
de nombreux Membres. Je tiens à remercier M. Mechahouri de la
détermination avec laquelle il a abordé cet examen.
Les Membres se sont félicités des résultats macro économiques obtenus
par le Maroc et de la réforme des structures qu'il a entreprise; la
diversification plus poussée de son économie qui en est résultée a
contribué à contenir les effets de sécheresses répétées et à promouvoir
une croissance durable. Le dirham s'est quelque peu stabilisé et
l'inflation s'est maintenue à un taux faible. Les Membres ont félicité
le Maroc de son active participation au système commercial multilatéral
et ont rappelé que l'Accord sur l'OMC avait été conclu au Maroc. Ils ont
approuvé les initiatives prises par le Maroc en vue de conclure des
accords régionaux et bilatéraux qui lui permettent de développer ses
échanges commerciaux; ils ont exprimé l'espoir que les accords régionaux
conclus seraient conformes aux principes de l'OMC et éviteraient les
chevauchements et autres difficultés. Les Membres ont souligné qu'il
était important pour le Maroc de diversifier ses partenaires commerciaux
en se tournant, en particulier, vers les pays du Sud. Certains Membres
ont demandé des éclaircissements quant à la position du Maroc concernant
les négociations multilatérales en cours, et ont encouragé le Maroc à
intégrer davantage encore le commerce extérieur dans sa stratégie de
développement.
Les Membres ont invité instamment le Maroc à simplifier sa structure
tarifaire, notamment en vue de traiter la question de la progressivité
des droits. Ils ont aussi noté avec préoccupation qu'un tiers environ
des taux appliqués par le Maroc étaient supérieurs aux taux consolidés
et que des droits variables étaient encore utilisés. Certains Membres se
sont aussi déclarés préoccupés par les prescriptions relatives à la
teneur en éléments d'origine nationale appliquées par le Maroc.
Un complément d'information a été demandé concernant la passation de
marchés (méthodes, procédures et marges préférentielles), la
facilitation des échanges, les règles d'origine, le monopole
d'importation, le régime de licences d'importation et d'exportation, les
contingents tarifaires et la fiscalité intérieure. Les Membres ont fait
observer que la notification régulière à l'OMC des mesures de politique
commerciale et des législations y afférentes améliorerait la
transparence du régime commercial du Maroc.
Certains Membres ont encouragé le Maroc à poursuivre ses réformes de
libéralisation, en particulier dans le domaine de l'agriculture, son
secteur le plus protégé, ainsi qu'à éliminer les restrictions
quantitatives encore appliquées à l'exportation des peaux. Les Membres
ont indiqué que le Maroc améliorerait son environnement commercial dans
le secteur des services en renforçant ses engagements dans le cadre de
l'AGCS. Il ne faisait aucun doute que cela accroîtrait la prévisibilité
de son régime commercial, rendrait son économie plus attrayante pour les
investisseurs étrangers, faciliterait la privatisation et consoliderait
les réformes dans les domaines où les engagements multilatéraux du Maroc
étaient quelque peu en retrait par rapport aux efforts de libéralisation
déjà déployés. Une telle amélioration était nécessaire, dans le contexte
économique international actuel, alors que faute d'acheteurs, le Maroc
avait dû reporter la privatisation à plus tard, en particulier dans les
domaines des télécommunications et du transport aérien.
Des éclaircissements ont aussi été demandés quant aux questions
suivantes:
incitations, y compris subventions et exemptions sélectives;
mesures correctives commerciales contingentes;
normes et autres prescriptions techniques;
droits de propriété intellectuelle;
renforcement durable des capacités dans le secteur agricole, en ce qui concernait en particulier les petits exploitants;
programme d'électrification rurale;
secteur manufacturier (méthodes de production et de transformation, textiles et vêtements, produits pharmaceutiques, industrie automobile);
services (tourisme, assurance, banque, télécommunications et transport).
Les Membres se sont félicités des interventions de la délégation
marocaine et ont dit qu'ils attendaient avec un vif intérêt les réponses
écrites à leurs questions.
En conclusion, cette réunion a permis aux Membres d'acquérir une
connaissance plus poussée des politique et pratiques commerciales du
Maroc, et de recenser les domaines dans lesquels de plus amples réformes
pourraient renforcer la transparence et la prévisibilité de son régime
commercial. Nous avons tous apprécié à leur juste valeur les réformes
entreprises par le Maroc. Dans ce contexte favorable, les Membres ont
demandé instamment au Maroc d'accélérer ses réformes commerciales afin
d'en améliorer l'efficacité et de tirer pleinement profit de sa
participation au système commercial multilatéral. Je voudrais inviter
tous les Membres à soutenir le Maroc dans les efforts qu'il déploie pour
surmonter ses difficultés, en lui garantissant l'accès à leurs marchés
pour ses produits et en l'aidant à améliorer sa compétitivité.