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> Communiqué de presse:
La stabilité sociopolitique aiderait Haïti à tirer profit de ses efforts
de libéralisation
Ce premier examen de la politique commerciale de Haïti a été
l'occasion de mieux comprendre et de mieux apprécier la politique
commerciale de ce pays. Il a été facilité par la participation de M.
Jean Claude Roche, Ministre, et de sa délégation, qui ont fait preuve
d'une grande franchise.
Les Membres ont jugé encourageants les efforts de réforme déployés
unilatéralement par Haïti, qui ont fait de ce pays l'une des économies
les plus libérales d'Amérique latine et des Caraïbes. Cependant, ces
efforts n'ont pas encore porté tous leurs fruits en raison de
difficultés sociopolitiques, du manque de capacités institutionnelles,
des contraintes de l'offre et des retards dans la mise en place des
réformes structurelles. Les Membres ont encouragé Haïti à venir à bout
de ces obstacles et à poursuivre ses réformes. Peut-être le nouveau code
des investissements attirera-t-il l'investissement étranger direct dont
Haïti a besoin pour améliorer ses résultats économiques.
Les Membres ont félicité Haïti pour sa participation active au système
commercial multilatéral. Relevant que ce pays était également partie à
des accords commerciaux régionaux comme la CARICOM, ils ont demandé
quelle serait l'incidence probable de ces accords et comment le pays
entendait garantir leur compatibilité avec son régime commercial actuel.
Haïti a été encouragé à intégrer pleinement le commerce dans ses
stratégies de développement et de réduction de la pauvreté. Certains ont
pris note des besoins du pays en matière d'assistance technique, de sa
difficulté à tirer profit du traitement préférentiel, ainsi que de
l'érosion de ses marges de préférence.
La libéralisation du commerce est l'un des éléments essentiels des
réformes haïtiennes. Les Membres ont félicité Haïti pour la
simplification de sa structure tarifaire: les droits NPF se situent en
moyenne à 2,9 pour cent et 67 pour cent environ des lignes tarifaires
sont soumises au taux zéro. Cependant, des incohérences ont été relevées
en ce qui concerne l'imposition des droits d'accise, et les autres
droits et impositions (notamment les droits d'inspection) ont été jugés
relativement élevés. Les Membres ont encouragé Haïti à réduire l'écart
entre les taux consolidés et les taux appliqués, à transposer ses
anciennes consolidations tarifaires dans le Système harmonisé et à
poursuivre sa réforme fiscale.
Relevant que la dérogation accordée à Haïti pour différer l'application
de l'Accord de l'OMC sur l'évaluation en douane était arrivée à
expiration le 30 janvier 2003, les Membres ont demandé des
éclaircissements sur les intentions de Haïti concernant la mise en œuvre
de cet accord. Ils ont exhorté le pays à prendre des dispositions pour
mettre son régime de propriété intellectuelle en conformité avec
l'Accord sur les ADPIC, et se sont déclarés disposés à fournir
l'assistance nécessaire.
Certains Membres ont signalé que des difficultés structurelles, des
mesures incohérentes ainsi que des facteurs exogènes (y compris des
conditions météorologiques défavorables ainsi qu'une concurrence
déloyale de la part de pays étrangers) avaient contribué au déclin de
l'agriculture et de l'industrie manufacturière et renforcé la
concentration des activités économiques dans le secteur des services.
Peut-être la poursuite du programme de privatisation pourrait-elle
contribuer à la diversification de l'économie en améliorant
l'efficacité, en réduisant le coût des services de base nécessaires pour
la production, et en dégageant des moyens permettant d'améliorer
l'infrastructure. Ces mesures permettront peut-être aussi de promouvoir
le sous-secteur du tourisme haïtien, dont les possibilités sont encore
largement inexploitées.
Des Membres ont aussi demandé des éclaircissements sur un certain nombre
de points, dont: l'élaboration de la politique commerciale, les licences
d'importation, les prescriptions relatives à la teneur en éléments
d'origine nationale, l'aide à l'exportation, les mesures commerciales
correctives contingentes, les normes et les mesures sanitaires et
phytosanitaires, ainsi que le régime de passation des marchés publics.
Les Membres ont accueilli avec satisfaction les réponses fournies par la
délégation haïtienne et attendent avec intérêt de recevoir des
renseignements complémentaires.
Je crois que cet examen a mis en lumière les efforts déployés par Haïti
pour libéraliser unilatéralement son économie en dépit de diverses
difficultés. Je constate avec satisfaction que certains Membres ont
mentionné des domaines dans lesquels ils fournissent une assistance
technique liée au commerce à Haïti, et prends note de leur volonté de
poursuivre cette assistance. J'insiste pour que nous donnions suite à
ces engagements, notamment dans le contexte du Cadre intégré. Haïti a
besoin de ce soutien pour intégrer sa politique commerciale dans sa
stratégie de développement, pour faire face aux contraintes de l'offre
et pour diversifier son économie. En conclusion, et sous réserve d'une
stabilité sociopolitique, il faudra que les grands partenaires
commerciaux continuent de fournir leur assistance pour que Haïti puisse
exploiter pleinement ses possibilités de développement et s'intégrer
totalement dans le système commercial multilatéral.