EXAMENS DES POLITIQUES COMMERCIALES: SINGAPOUR
14 et 16 juin 2004

Remarques finales de la Présidente

Voir aussi:
> Communiqué de presse: Les perspectives économiques semblent bonnes bien que des difficultés demeurent

Notre discussion sur la politique et les pratiques commerciales de Singapour a été très instructive et constructive, en grande partie grâce aux contributions très utiles apportées par le Secrétaire permanent, M. Heng Swee Keat, et sa délégation, ainsi que par le présentateur, l'Ambassadeur Eirik Glenne, qui a dirigé les débats aujourd'hui, et par les membres de l'OEPC. Plusieurs Membres ont également remercié Singapour des efforts qu'elle a déployés pour faciliter les discussions commerciales multilatérales, en particulier dans les domaines des ADPIC et de l'agriculture.

Ce quatrième examen de la politique commerciale de Singapour a montré que l'économie de ce pays restait l'une des plus ouvertes au commerce international et à l'investissement. Cette ouverture a dans une large mesure aidé Singapour à résister aux récents chocs économiques tels que la crise financière asiatique et plus récemment, le ralentissement de l'économie mondiale, aggravé par la crise du SRAS et la situation au Moyen-Orient. Les Membres ont salué les réformes poursuivies par Singapour en vue de promouvoir une économie compétitive qui participe à la mondialisation, favorise l'esprit d'entreprise et reste diversifiée en dépit de ces commotions. Certains Membres ont demandé des précisions concernant la nature de ces réformes, en particulier les efforts visant à améliorer la flexibilité des salaires, l'emploi et la formation, et à remédier à une baisse manifeste et récente de la productivité totale des facteurs, même si j'ai pris note des observations formulées par Singapour à cet égard.

Les Membres ont fait observer que Singapour, dont les échanges internationaux équivalent à environ trois fois le PIB, restait attachée au système commercial multilatéral fondé sur des règles. Plusieurs Membres ont toutefois relevé le nombre des accords de libre-échange bilatéraux que Singapour avait conclus depuis le précédent examen et ont demandé comment elle conciliait cette tendance avec sa participation au système commercial multilatéral. Les Membres l'ont vivement encouragée à continuer à participer aux négociations en cours à l'OMC. Le représentant de Singapour a souligné l'attachement de son pays au système commercial multilatéral et a répondu que les ALE bilatéraux étaient "complémentaires des Accords de l'OMC" et pouvaient contribuer à promouvoir une plus grande libéralisation multilatérale des échanges. Par ailleurs, Singapour participait activement aux négociations en cours à l'OMC et mettrait tout en œuvre pour qu'elles aboutissent.

Les Membres ont posé des questions au sujet de certains aspects de la politique commerciale de Singapour, notamment les procédures douanières et la facilitation des échanges; la différence entre taux de droits consolidés et taux de droits appliqués; le recours à des droits spécifiques; les politiques en matière de licences d'importation, en particulier en ce qui concerne le riz; les normes; et la politique sanitaire et phytosanitaire relativement stricte de Singapour. Les procédures de passation des marchés publics appliquées par Singapour ainsi que la protection des droits de propriété intellectuelle ont également suscité des questions. Il a été noté que Singapour faisait un usage relativement limité des mesures contingentes.

Dans la mesure où les restrictions au commerce international sont assez peu nombreuses, les Membres se sont surtout intéressés aux réformes intérieures récentes et en cours à Singapour. Plusieurs Membres se sont félicités de la mise en place annoncée par Singapour d'une politique de la concurrence applicable à l'ensemble de l'économie dans les années à venir. Tout en notant que certaines réformes avaient touché des entreprises liées à l'État (GLC) qui appartiennent à la société holding d'État Temasek, les Membres ont cherché à en savoir davantage sur, notamment, la "démystification de Temasek", les GLC et le désinvestissement dont elles feraient l'objet, les mesures visant à assurer une concurrence loyale entre ces dernières et d'autres sociétés du secteur privé ainsi que les efforts déployés pour réduire l'intervention de l'État dans l'économie. Des questions ont aussi été posées sur les incitations fiscales et autres ainsi que les secteurs qui en font actuellement le plus l'objet.

En ce qui concerne les services, les Membres ont pris note des réformes importantes concernant, en particulier, les télécommunications, les services bancaires et les services d'assurance. Ils ont observé que la libéralisation des services de télécommunication en particulier avait profité aux consommateurs, et ont encouragé Singapour à poursuivre les réformes, aussi dans d'autres secteurs. Des précisions ont été demandées au sujet du secteur bancaire, de l'assurance, des transports, des services audiovisuels, des services professionnels et du tourisme. Certains Membres ont également demandé des renseignements sur la Liste de Singapour annexée à l'AGCS.

J'aimerais pour conclure remercier la délégation singapourienne pour les réponses qu'elle a données oralement et par écrit pendant la réunion et féliciter à nouveau Singapour d'être un Membre exemplaire de l'OMC et de nous avoir aidés à mieux comprendre ses politiques liées au commerce. Les discussions nous ont aussi permis de comprendre les défis importants auxquels Singapour doit faire face actuellement et les mesures adoptées par le gouvernement pour y répondre.