EXAMENS DES POLITIQUES COMMERCIALES: SIERRA LEONE
9 et 11 février 2005

Remarques finales du Président

Voir aussi:
> Communiqué de presse: Les efforts de reconstruction devront être fondés sur l'élaboration de politiques rationnelles

Ce premier examen de la politique commerciale de la Sierra Leone nous a permis de mieux comprendre cette politique et les politiques connexes ainsi que les défis auxquels le pays se trouve confronté. Nous avons eu des entretiens approfondis dans tous les domaines, entretiens qui ont été favorisés par la participation franche et ouverte de la délégation sierra-léonaise, constituée de représentants de haut niveau, ainsi que par les observations judicieuses du présentateur et les interventions réfléchies des Membres.

Les Membres ont félicité la Sierra Leone pour la stabilisation de son économie et ses réformes structurelles depuis la fin des troubles civils en 2002. Ils ont relevé que la consolidation de la paix, le développement économique durable et la lutte contre la pauvreté demeuraient de formidables défis, tout comme divers aspects de la gouvernance et certains désavantages structurels.

Les Membres ont souligné l'importance du commerce comme outil de développement et appelé l'attention sur le Cadre intégré et d'autres initiatives de coopération. La Sierra Leone ne tirait pas pleinement parti de sa participation à l'OMC car sa situation politique et son manque de capacités institutionnelles ne lui permettaient pas toujours d'identifier et/ou d'exploiter les possibilités offertes. Plusieurs Membres ont fait observer que, malgré leurs contributions directes ou indirectes sous forme d'une assistance technique à la Sierra Leone et d'un renforcement des échanges avec ce pays, son intégration dans le système commercial multilatéral progressait lentement. De nombreux Membres ont souligné qu'ils s'engageaient à continuer de lui fournir une assistance technique liée au commerce.

Les Membres ont salué les efforts déployés par la Sierra Leone pour simplifier la structure de son tarif douanier et l'harmoniser avec celui des autres membres de la CEDEAO qui appliquent pour le moment le tarif extérieur commun de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Ils ont noté qu'un tarif extérieur commun de la CEDEAO devrait être en vigueur à compter du 1er janvier 2008. Des éclaircissements ont été demandés au sujet du statut juridique des dispositions de la CEDEAO par rapport aux dispositions de l'OMC dans le cadre réglementaire de la Sierra Leone. Les Membres se sont déclarés satisfaits de ce que toutes les lignes tarifaires soient consolidées. Ils ont noté le recours à des prélèvements et impositions additionnels, ainsi qu'à des valeurs de référence, aux fins de l'évaluation en douane.

Compte tenu de l'évolution récente de sa situation économique, la Sierra Leone a été encouragée à aller de l'avant dans la mise en œuvre de ses réformes structurelles, y compris la privatisation, afin de consacrer une plus grande partie de son budget aux infrastructures et à la santé, et de lutter contre la pauvreté.

Les Membres ont noté que la Sierra Leone était tributaire des diamants et des produits agricoles. Ils ont salué l'adoption d'une nouvelle Loi sur la promotion des investissements ainsi que d'une réglementation provisoire des marchés publics. Ils se sont dits satisfaits de l'imposition d'une obligation d'obtenir un certificat d'origine (processus de Kimberley) pour les exportations de diamants.

Les Membres ont demandé d'autres éclaircissements au sujet des points suivants:

  • questions relevant de la politique macro économique;

  • incitations à investir;

  • normes nationales;

  • processus d'intégration interrégionale;

  • questions liées à la CEDEAO;

  • évaluation en douane et inspection avant expédition;

  • obstacles techniques au commerce;

  • protection des droits de propriété intellectuelle;

  • plans de privatisation;

  • réformes dans le secteur des diamants;

  • engagements au titre de l'AGCS et libéralisation du secteur des services;

  • questions se rapportant aux services financiers, aux télécommunications, à l'énergie, au transport et au tourisme;

  • besoins en matière d'assistance technique et expérience en ce qui concerne les services de consultation sur les politiques commerciales.

Les Membres ont remercié la délégation sierra-léonaise pour ses réponses et dit qu'ils attendaient avec intérêt les autres réponses et éclaircissements demandés.

En conclusion, j'estime que cet examen nous a permis de mieux appréhender et d'apprécier à leur juste valeur les progrès accomplis par la Sierra Leone ces dernières années et les problèmes de développement auxquels elle est confrontée. Le nombre de questions communiquées à l'avance, la discussion animée et le niveau de participation témoignent de l'importance que les Membres attachent à cet examen de la politique commerciale, qui a permis tant à la Sierra Leone qu'aux Membres participants de mieux comprendre certaines questions de politique. J'encourage la Sierra Leone à poursuivre la mise en œuvre de ses programmes de réformes en vue d'accroître la transparence, la prévisibilité et la crédibilité de son régime de commerce extérieur, et à s'attacher à respecter les principes de l'OMC. Mais permettez-moi de replacer cette observation dans son contexte. La Sierra Leone se heurte à des problèmes bien réels: c'est pourquoi il est absolument indispensable que l'OMC et d'autres organisations pertinentes lui fournissent une assistance technique; ses besoins en la matière ont été bien définis dans le rapport du Secrétariat et nous devrions nous efforcer d'y répondre. En outre, les partenaires commerciaux peuvent apporter leur contribution en veillant à ce que leurs marchés soient ouverts aux produits de la Sierra Leone et en étudiant plus avant les possibilités qui existent de l'aider à atteindre ses objectifs de développement.