NOUVELLES: ALLOCUTIONS DG SUPACHAI PANITCHPAKDI
Mardi 23 mars 2004
Atelier régional de l'OMC sur le coton à l'intention des pays africains Cotonou (République du Bénin)
Déclaration liminaire de M. Supachai Panitchpakdi Directeur Général
de l'OMC
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> Conclusions
succinctes (format Word, 7 pages, 64 ko)
Monsieur le Ministre Akplogan,
Excellences,
Mesdames et Messieurs les représentants d'institutions multilatérales,
Mesdames et Messieurs les participants,
Mes amis, Mesdames et Messieurs, je vous souhaite la bienvenue à Cotonou.
Je voudrais vous souhaiter chaleureusement à tous la bienvenue à cet
atelier régional sur le coton à l'intention des pays africains organisé
par le Secrétariat de l'OMC. Permettez-moi tout d'abord d'exprimer, au
nom de nous tous, notre sincère gratitude à nos aimables hôtes, le
gouvernement et le peuple de la République du Bénin. Je voudrais
demander à M. le Ministre Akplogan de faire savoir au Président, au
gouvernement et au peuple du Bénin combien tous les participants à
l'atelier ont été sensibles à la généreuse hospitalité que nous avons
reçue et à la qualité des installations mises à notre disposition. Je
suis très heureux de l'occasion qui m'est offerte de me trouver avec
vous ici, en Afrique de l'Ouest. Ce jour marque le début d'une semaine
très importante pour moi dans la région. De Cotonou, je me rendrai à
Abuja (Nigéria) pour rencontrer les Ministres du commerce de la
Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et
discuter avec eux de la question plus vaste de l'action que nous devons
mener conjointement pour redonner de l'élan au Cycle de Doha.
Avant d'entreprendre une tâche quelconque, il faut toujours en retracer
le contexte historique. Alors que nous nous réunissons ici, ces deux
prochains jours, pour nous pencher sur la question du coton, nous devons
nous remémorer et apprécier tout ce que cette région a apporté au monde.
L'État actuel du Bénin a été précédé par l'ancien royaume et empire du
Dahomey, berceau d'une civilisation riche et florissante.
C'est ici en Afrique de l'Ouest que prospéraient, il y a des siècles,
les empires et civilisations non seulement du Dahomey, mais aussi du
Ghana, de Songhai, du Mali et plusieurs autres qui se retrouvent encore
dans le Nigéria d'aujourd'hui, comme ceux d'Oyo, d'Edo, des Ibos et le
Califat des Hausa Fulani. Ces civilisations, comme vous le savez tous,
étaient bien intégrées dans une économie régionale qui s'étendait à
travers le désert du Sahara jusqu'en Afrique du Nord et avaient des
liens au-delà. Les frontières séparant les pays de la région sont
relativement récentes. Je me félicite des mesures que prennent les pays
de la CEDEAO collectivement et l'Union économique et monétaire
ouest-africaine (UEMOA) pour libéraliser le mouvement des marchandises,
des services et des personnes dans la région. Ce sont là des mesures
essentielles pour stimuler la croissance, la richesse et la prospérité
de Afrique de l'Ouest. Compte tenu à la fois de ce contexte historique
et des efforts actuels, je pense que la tâche des participants à cet
atelier de Cotonou est d'aider ces pays à renforcer leur capacité de
faire du commerce.
Avant que ne débute l'atelier, je voudrais souligner six points
essentiels pour faciliter et définir nos travaux.
Premièrement, bien que cet atelier d'assistance technique ait été
organisé en réponse à une demande présentée par les quatre pays
africains parmi les moins avancés que sont le Bénin, le Burkina Faso, le
Tchad et le Mali, nous avons, sur les conseils du Groupe africain de l'OMC
à Genève, invité également 26 autres pays africains pour lesquels le
coton joue aussi un rôle important. Depuis Cancún, on comprend mieux
l'importance du secteur du coton pour la croissance et les efforts de
lutte contre la pauvreté de ces pays africains. Je vous remercie tous de
contribuer pleinement et de manière concrète à l'organisation de cet
atelier et de donner des signes positifs de votre volonté d'aboutir à un
résultat significatif. Il s'agit ici d'une priorité africaine qui mérite
tout notre soutien et je vous sais gré à tous d'avoir relevé ce défi.
Deuxièmement, permettez-moi de rappeler que cet atelier est consacré
exclusivement, comme l'indique le programme devant vous, à l'élément
aide au développement de l'Initiative en faveur du coton. Je voudrais
par conséquent inviter les participants à chercher surtout à parvenir à
des résultats concrets concernant l'assistance financière et technique.
J'espère qu'à la fin de l'atelier nous aurons atteint au moins deux
objectifs: d'une part, une plus grande clarté en ce qui concerne
l'assistance financière et technique portant spécifiquement sur le coton
que fournissent actuellement les donateurs bilatéraux et les
institutions multilatérales et, d'autre part, l'identification de
possibilités supplémentaires de valeur ajoutée pour le coton, notamment
par une coordination plus étroite entre institutions multilatérales et
donateurs bilatéraux. J'invite tous les participants à se consacrer
pleinement à la réalisation de ces objectifs.
Comme vous le savez tous, l'Initiative en faveur du coton comporte un
élément politique commerciale tout aussi important. Cependant, comme le
souhaitent les pays coauteurs et le Groupe africain de l'OMC à Genève,
la politique commerciale est une dimension dont doivent débattre
l'ensemble des Membres de l'OMC dans le cadre des négociations. Je
partage l'avis exprimé par la majorité de nos membres, y compris de
nombreux pays africains, selon lequel c'est dans le cadre des
négociations plus larges sur l'agriculture que l'on peut le mieux
progresser sur les aspects relatifs à la politique commerciale. En
émettant cette opinion, je relève également que nombreux sont ceux qui
estiment que ces progrès devraient être réalisés dans le cadre des
négociations sur l'agriculture, tout en continuant à mettre l'accent sur
le coton. En l'occurrence, je voudrais une fois de plus exhorter les
participants à l'atelier à se concentrer sur l'élément aide au
développement de l'Initiative en faveur du coton et à œuvrer
collectivement pour obtenir un résultat substantiel concret et positif.
Troisièmement, cet atelier est important parce qu'il réunit les
responsables du commerce et du développement. Il est frappant de
constater que dans la composition de chacune des délégations tant des 18
institutions multilatérales que de la Quadrilatérale plus la Chine, on
trouve des représentants des départements chargés du commerce et du
développement. Je m'en félicite et trouve cela encourageant. L'un des
enseignements salutaires que la communauté internationale a tirés de l'après-Seattle
est l'importance qu'il y a à établir un partenariat systématique,
constructif et permanent entre les responsables du commerce et du
développement. La reconnaissance de ce partenariat a contribué au succès
de la Conférence ministérielle de Doha et à l'élaboration du Programme
de Doha pour le développement (PDD). C'est aussi la raison pour
laquelle, lorsqu'il établit ses programmes d'assistance technique liée
au commerce, le Secrétariat de l'OMC s'emploie à faire intégrer le
commerce dans le cadre plus large des plans de développement et des
stratégies de réduction de la pauvreté des pays en développement
Membres.
Quatrièmement, il ressort de l'expérience récente que les chances de
gérer et de résoudre les problèmes multilatéraux se trouvent
sensiblement accrues lorsqu'il existe une coopération effective entre
les Secrétariats des institutions multilatérales et leurs États membres,
en particulier les grands pays. C'est pourquoi je note avec satisfaction
la présence ici de représentants des Secrétariats de 18 institutions
multilatérales ainsi que de représentants du Canada, de la Commission
européenne, du Japon, des États-Unis et de la Chine. En travaillant
ensemble pour atteindre un objectif commun, les institutions
multilatérales se renforcent mutuellement. Le multilatéralisme et les
institutions multilatérales représentent toujours nos meilleures chances
de coopération internationale, de gouvernance efficace et de gestion des
défis les plus importants auxquels se trouve confrontée la communauté
internationale. Je suis en relation avec les Ministres des pays
représentés ici et, tout au long de cette semaine, je multiplierai mes
contacts en Afrique de l'Ouest. Je me suis également entretenu avec
beaucoup, sinon la totalité, des chefs des institutions multilatérales
représentées ici. Je vous encourage vivement à saisir l'occasion de cet
atelier pour renforcer vos relations les uns avec les autres et trouver
les moyens de collaborer encore plus efficacement.
Cinquièmement, l'expérience montre que l'on peut parfois obtenir plus
rapidement des résultats en travaillant dans le cadre des mécanismes
existants et en les renforçant. Cela ne signifie pas que nous ne devons
pas nous montrer créatifs et trouver de nouveaux modes d'action. Mais,
ce faisant, nous devons aussi nous inspirer des nombreux enseignements
du passé, en nous fondant sur ce qui fonctionne et en évitant ce qui ne
fonctionne pas. Plusieurs instruments sont déjà en place et utilisés. Il
est évident que les donateurs bilatéraux et les institutions
multilatérales se sont soudés autour de ce vecteur de développement que
sont les documents de stratégie de lutte contre la pauvreté (DSLP) et
également autour de ces instruments de renforcement des capacités en
matière de commerce que représentent le Cadre intégré pour l'assistance
technique liée au commerce en faveur des pays les moins avancés et le
Programme intégré conjoint d'assistance technique (JITAP) en faveur des
pays africains. Il nous faut travailler dans le cadre de ces instruments
existants. Si nous le faisons, je crois que les progrès seront plus
rapides et les dividendes plus importants.
Sixièmement, les progrès réalisés dans les négociations commerciales et
en matière d'aide au développement sont généralement le résultat
d'efforts minutieux, constants et cumulés, fondés sur la bonne volonté,
la patience et l'obstination. Il nous faudra faire preuve de pragmatisme
et de flexibilité pour atteindre nos objectifs communs. Cet atelier de
Cotonou est une manifestation évidente de bonne volonté et de la ferme
intention de parvenir à un résultat positif et substantiel en ce qui
concerne l'élément aide au développement de l'Initiative sectorielle en
faveur du coton. Je ne doute pas que nous y parviendrons.
Pour conclure, je voudrais vous dire combien je suis heureux de vous
voir tous ici, y compris nombre de mes amis personnels. Je salue la
présence des représentants des 18 institutions multilatérales qui ont
répondu à l'appel des milieux commerciaux et vous remercie de votre
contribution aux préparatifs de l'atelier.
Je voudrais aussi remercier sincèrement de leur participation à cet
atelier les grandes entités commerçantes représentées ici par le Canada,
la Commission européenne, le Japon, les États-Unis et la Chine. Votre
présence et votre participation sont essentielles pour le processus
d'instauration de la confiance qui est en cours à l'OMC.
Enfin, et ce n'est pas le moins important, je suis heureux de voir mes
amis, les Ambassadeurs des pays africains à Genève. Votre présence ici
aujourd'hui nous aidera à assurer la continuité qui permettra que les
accords et les résultats auxquels nous parviendrons ici à Cotonou soient
repris et contribuent de manière positive au Programme de Doha pour le
développement.
Je vous remercie tous et j'ai maintenant l'honneur de déclarer ouvert
“L'atelier régional sur le coton à l'intention des pays africains”.