Déclaration de Pascal Lamy au Conseil général

Rapport du Président du Comité des négociations commerciales

Merci M. le Président.

Depuis mon dernier rapport au Conseil général, en octobre, le CNC a tenu une réunion formelle hier, qui marquait la fin d'une période de travail très intense visant à établir des modalités pour l'agriculture et l'AMNA.

Comme je l'ai dit hier devant le CNC et comme, j'en suis sûr, vous le savez tous, nous n'étions pas loin du but car nous avons accompli de grands progrès dans ces deux domaines; mais, en fin de compte, il nous a fallu admettre que réunir les Ministres pour essayer de finaliser les modalités pour la fin de l'année serait courir un risque d'échec trop élevé, échec qui pourrait nuire non seulement au Cycle mais aussi à l'ensemble du système de l'OMC.

La déclaration que j'ai faite à la réunion d'hier a été distribuée aux délégations sous la cote JOB/(08)/134 et je ne répéterai donc pas tous les points que j'ai abordés à cette occasion.

Les discussions que nous avons eues hier au CNC m'amènent à conclure qu'il existe une volonté collective de faire progresser les négociations de Doha sur tous les fronts. Les Présidents de toutes les enceintes se sont déclarés prêts à vous accueillir pour reprendre les négociations dans tous les domaines, l'agriculture et l'AMNA, mais aussi les services, la facilitation des échanges, les règles, les questions relatives aux ADPIC et le traitement spécial et différencié ou l'environnement, pour n'en citer que quelques-uns.

Je pense aussi que nous sommes tous convaincus qu'il vaut la peine de se battre pour que le Cycle du développement de Doha soit mieux adapté aux nouvelles réalités commerciales et réponde aux besoins et aux aspirations de tous les Membres et en particulier à ceux des pays en développement. Cela a été et restera notre priorité pour 2009.

Il ressort également des discussions que vous pensez tous que l'OMC ne se limite pas au Cycle de Doha et que nous devons faire en sorte que l'Organisation continue de jouer son rôle et de s'occuper de la sphère commerciale au sens large. Nous avons abordé hier un certain nombre de domaines sur lesquels l'OMC pourrait axer ses travaux en 2009, notamment pour mieux saisir l'évolution du climat commercial international, laquelle a une incidence sur le système commercial multilatéral. Il en est de même pour le financement du commerce et l'Aide pour le commerce.

Tout cela s'ajoute à nos travaux ordinaires dans les comités et les conseils, démontrant la solidité des fondations de notre système commercial multilatéral basé sur des règles.

À la réunion du CNC hier, beaucoup d'entre vous ont demandé que la prochaine réunion ministérielle ordinaire ait lieu au cours de l'année prochaine afin d'envisager l'avenir d'un point de vue stratégique et de prendre les mesures voulues pour atteindre les objectifs de notre Organisation.

Hier, plusieurs d'entre vous ont mentionné Sisyphe, le roi condamné à pousser un énorme rocher jusqu'en haut d'une montagne pour le voir redescendre à nouveau, et ce de toute éternité. Même les plus tenaces seraient découragés à l'idée de recommencer éternellement la même chose sans succès. Je crois qu'après ces quelques jours de débats et de réflexions, l'avenir semble un peu plus prometteur et je suggère que nous pensions plutôt au poète allemand Goethe, qui a dit que “ce qui n'est pas commencé aujourd'hui ne peut pas être fini demain”. Nous commençons aujourd'hui nos travaux pour 2009.

C'est sur ces mots que je terminerai mon rapport, M. le Président. J'en profite pour vous souhaiter à tous de bonnes fêtes. Merci beaucoup.