À notre réunion informelle d'hier, j'ai fait
rapport sur les événements au cours des derniers jours. Ce rapport
fera partie du compte rendu de la présente réunion et je ne le
répéterai pas mais me bornerai à en reprendre quelques points.
Il est indéniable que les efforts intensifs que tous les Membres ont
déployés ces derniers jours afin d'établir les modalités pour
l'agriculture et l'AMNA ont échoué. Les Membres n'ont pas pu surmonter
leurs divergences malgré plus d'une semaine de travail acharné.
Beaucoup a été fait cette semaine. Nous étions très près de finaliser
les modalités pour l'agriculture et l'AMNA. En raison d'un très petit
nombre de questions, pour lesquelles les efforts n'avaient pas abouti,
nous n'avons pas établi de modalités, mais pour un nombre considérable
de problèmes qui étaient restés insolubles pendant des années, des
solutions ont été trouvées. Les négociateurs étaient préparés à aller
au delà de leurs positions figées et à trouver des compromis, ce
qu'ils ont fait. Toutefois, comme je l'ai expliqué de manière
détaillée dans ma déclaration hier, nous n'avons pas pu parvenir à la
convergence dans le domaine du mécanisme de sauvegarde spéciale. Et
nous n'avons même pas abordé la question du coton. De ce fait, nous
n'avons pas pu établir les modalités pour l'agriculture et l'AMNA
cette semaine.
J'ai évoqué hier ce que cela pourrait coûter aux Membres. Je suis
certain que vous avez tous fait vous mêmes cette analyse. Je suis
convaincu que les Membres décideront tous ensemble de ne pas perdre
ces gains, même si cela prend plus de temps.
Vous savez tous la valeur de ce qui est sur la table, non seulement
dans le domaine de l'agriculture et de l'AMNA, mais pour l'ensemble du
programme de travail, qu'il s'agisse des services, le secteur le plus
dynamique et enregistrant la croissance la plus rapide dans la plupart
des économies, ou de la facilitation des échanges, pour ne citer que
ces deux exemples.
Au cours des dernières semaines, les Présidents des Groupes de
négociation ont fait distribuer des rapports sur l'état de la
situation dans leurs domaines respectifs, y compris des réflexions sur
la manière d'aller de l'avant. Les Présidents du Groupe de
l'agriculture et du Groupe de l'AMNA feront aussi distribuer sous peu
des rapports récapitulant les travaux des derniers jours. Nous y
travaillons.
D'une manière générale, les rapports des Présidents font ressortir
l'ampleur et l'intensité des progrès que nous avons accomplis dans les
différents secteurs de l'engagement unique. Ils montrent aussi la
diversité et la portée des avantages qui peuvent résulter de ce cycle
— deux ou trois fois plus que ce qui a été obtenu lors de n'importe
quelles négociations multilatérales antérieures —, et je m'en tiens à
ce chiffre. Mon sentiment est que nous devons faire fond sur tout
cela, et le facteur déterminant c'est ce que vous pensez vous à ce
sujet.
Des progrès ont aussi manifestement été faits dans d'autres domaines,
tels que les négociations sur le règlement des différends et le
traitement spécial et différencié. Un bon travail a également été
accompli ces derniers jours dans le domaine des ADPIC grâce au
processus très efficace conduit par Jonas Støre et à l'esprit
constructif des délégations. Je souhaiterais aussi insister sur la
Conférence d'annonce d'intentions sur les services qui s'est tenue le
26 juillet. Mon rapport sur cette conférence sera distribué plus tard
dans la journée.
Je pense que nous devons maintenant tous
engager une réflexion sérieuse concernant les prochaines étapes de
notre entreprise collective qu'est le Programme de Doha pour le
développement. J'estime que nous avons la responsabilité collective
d'engager dès à présent ce processus de réflexion.
Il faudra peut-être laisser la situation se décanter avant de pouvoir
nous faire une idée claire de ce que seront ces prochaines étapes.
Mais, selon moi, les progrès qui ont été accomplis dans les domaines
de l'agriculture et de l'AMNA et dans le cadre de tous les autres
groupes devraient être préservés. Ils représentent des milliers
d'heures de négociation et un investissement politique important de la
part de tous les Membres de l'OMC. Il serait dommage que ces efforts
soient vains.
Tous les Membres doivent maintenant réfléchir sérieusement à la
question de savoir si et quand nous pourrons surmonter l'obstacle que
nous n'avons pas su franchir cette semaine. Là où il y a eu impasse,
il nous faut trouver de nouvelles idées et de nouvelles solutions.
Dans l'immédiat, notre priorité est de réaffirmer notre attachement au
système commercial multilatéral qui sort affaibli de l'épreuve de
cette semaine. Tous les Ministres présents ici depuis dix jours ont
souligné combien ce système était vital, pas seulement en termes
d'échanges mais aussi pour la stabilité du système international. Ce
qu'il faudra donc faire, après la réflexion nécessaire, est de
traduire les mots en actes. Il faut s'y remettre dès aujourd'hui. Je
vous demanderais de ne pas trop vous appesantir dans vos interventions
sur l'échec, même si c'est une réalité et qu'il faut l'admettre, pour
voir plutôt comment nous pourrons mieux faire la prochaine fois. Car
je suis convaincu qu'il y aura une prochaine fois, et c'est la raison
pour laquelle j'ai dit hier que je ne jetais pas l'éponge.
Enfin, je vous remercie tous pour le dur travail que vous avez
accompli et pour votre coopération. Je souhaiterais rendre hommage aux
Présidents des groupes de négociation qui ont à leur compte de
nombreuses heures de travail et, en particulier, à Crawford, Don et
Bruce ainsi qu'à Jonas Støre. Enfin, un mot de remerciement au
Secrétariat, y compris le personnel de mon Cabinet, qui ont passé
d'innombrables heures de travail pour vous aider dans vos
négociations.
Je vous donne maintenant la parole. Ceux d'entre vous qui souhaitent
que leur déclaration soit affichée sur le site Web de l'OMC doivent la
faire parvenir par voie électronique à la Division de l'information et
des relations avec les médias.
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