OMC: NOUVELLES 2016

AIDE POUR LE COMMERCE


POUR EN SAVOIR PLUS:

> Le rôle du commerce dans l’éradication de la pauvreté

> Forum conjoint de l’OMC et de la Banque mondiale sur le commerce et la pauvreté — “Se connecter au commerce: politiques et programmes pour en maximiser l’impact sur la réduction de la pauvreté”

Le forum était consacré à la pauvreté rurale et l'inégalité des sexes, à l'emploi et la lutte contre la pauvreté, à la collecte de données, et à l'initiative Aide pour le commerce.

"La réduction des coûts du commerce encourus par les pays en développement, et l'intégration de ces pays au système commercial sont primordiales", a dit Anabel González, du Groupe de la Banque mondiale.

"Mais nous savons désormais que l'impact de ce processus d'intégration sur la réduction de la pauvreté est maximal lorsque les pauvres peuvent bénéficier des retombées du commerce, que leur capacité de gain est maximisée et que l'on remédie à leurs vulnérabilités", a-t-elle ajouté.

L'Accord sur la facilitation des échanges et l'Aide pour le commerce de l'OMC peuvent contribuer à faciliter la participation des petits acteurs économiques des pays en développement au système commercial international, a déclaré Bridget Chilala, Directrice de l'Institut de formation et de coopération technique de l'OMC. Il y a, toutefois, d'autres pistes de réflexion à envisager sur la manière dont le commerce peut éradiquer la pauvreté, a-t-elle ajouté.

La pauvreté rurale

En ce qui concerne l'agriculture, plusieurs orateurs ont appelé les décideurs à se garder de recourir à des stratégies protectionnistes car les distorsions des échanges qu'elles entraînent peuvent être préjudiciables aux populations rurales pauvres, en particulier dans les pays en développement.

"L'une des choses qu'il faut avoir présentes à l'esprit lorsqu'on se penche sur le rôle de la politique commerciale dans l'agriculture est que le commerce des produits agricoles de la plupart des pays en développement se fait aujourd'hui avec d'autres pays en développement", a dit Will Martin, Président de l'Association internationale des économistes agronomiques. "Très souvent, les solutions préconisant le recours à des mesures de protection dans les pays en développement frappent de façon disproportionnée les importations en provenance d'autres pays en développement".

L'isolationnisme en matière de prix, autrement dit le fait pour les autorités de bloquer le prix d'un produit agricole sur le marché intérieur, ne fait qu'"exporter" le problème de la volatilité des prix vers d'autres pays, a ajouté M. Martin. De même, la détention de stocks de cultures vivrières est problématique en termes de stabilisation des prix, a-t-il indiqué. Les décideurs devraient comprendre que l'intégration des marchés par le commerce est la meilleure façon de gérer la volatilité des prix car l'accès à de multiples sources d'approvisionnement amoindrit l'incertitude. "Cela a des répercussions non négligeables sur les négociations commerciales à l'OMC", a-t-il ajouté.

Ahmad Mukhtar, de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, a dit qu'en raison de facteurs complexes, les interventions en matière de commerce avaient des effets variables sur les économies. Il a souligné que la répartition des bienfaits du commerce agricole pouvait être inégale.

Par exemple, le commerce accroît la diversité de l'offre alimentaire et il contribue ainsi à la sécurité alimentaire. Inversement, le commerce peut avoir pour conséquence de réduire, sur le marché intérieur, l'offre des produits exportés, ce qui peut engendrer une hausse du prix de ces denrées, a souligné M. Mukhtar.

Pour gérer cette problématique, les gouvernements sont parfois tentés de recourir à des mesures de protection. Or il existe aussi d'autres outils, a indiqué M. Mukhtar, tels que les transferts monétaires et autres dispositifs de protection sociale à l'intention des pauvres, ainsi que la réorientation des investissements vers les infrastructures en vue d'améliorer la productivité.

Inégalité entre les hommes et les femmes

Les participants ont abordé aussi la question de l'inégalité des sexes et ils se sont intéressés à la manière dont la politique commerciale devait être conçue pour faire face à cette question. M. Mukhtar a indiqué que les femmes représentent 43% de la main-d'œuvre agricole dans les pays en développement et que l'augmentation des rendements pourrait atteindre 30% si les femmes avaient un accès égal aux ressources.

Paul Brenton, du Groupe de la Banque mondiale, a invité les décideurs à envisager, pour la promotion du commerce et la facilitation des échanges, des interventions qui tiennent compte des besoins tant des femmes que des hommes. Il a ajouté que l'OMC pourrait, par exemple, inclure des analyses sur la problématique hommes-femmes dans ses examens de politique commerciale.

Essentiellement parce que "la pauvreté touche de façon disproportionnée les femmes et que le commerce est un instrument clé pour les femmes dans leur lutte contre la pauvreté", a-t-il conclu.

Emploi

D'autres intervenants ont présenté leurs travaux de recherche portant sur l'impact du commerce sur l'emploi. Pour Johannes Schwarzer, du Council on Economic Policies, le commerce a un fort potentiel de création d'emplois. Et l'on a constaté par ailleurs que les entreprises qui s'impliquaient dans le commerce international avaient tendance à être plus productives, à verser des salaires plus élevés et à offrir de meilleures conditions de travail, a-t-il dit.

Toutefois, le commerce pouvait aussi engendrer des coûts d'ajustement pour les travailleurs qui perdent leur emploi.

"L'importance de ces coûts dépend non seulement de la politique commerciale et de la libéralisation des échanges, mais aussi des compétences des travailleurs, de l'accès au crédit et de la réglementation du marché du travail", a dit M. Schwarzer, ajoutant que les décideurs ne devaient pas se borner à envisager l'ouverture commerciale, mais aussi réfléchir à la façon de peser davantage sur l'évolution de l'économie.

Plusieurs participants du Programme de chaires de l'OMC pour les établissements universitaires ont présenté des études de cas en Jordanie, en Tunisie et au Bénin où l'on réfléchissait au lien entre commerce, emploi et bien-être des ménages. D'autres orateurs ont fait la démonstration de nouvelles approches dans la collecte et l'utilisation des données permettant d'améliorer le processus d'élaboration des politiques commerciales. Les données, ont-ils dit, étaient importantes pour bien comprendre les besoins des pauvres et l'impact des réformes commerciales.

Aide pour le commerce

Une séance consacrée à l'Aide pour le commerce a permis de faire ressortir la nécessité de mettre en œuvre des politiques propres à amplifier l'impact du commerce sur la pauvreté.

"La libéralisation seule ne suffit pas", a dit Fulbert Amoussouga-Gero, de l'Université d'Abomey-Calavi au Bénin. "L'Aide pour le commerce a un rôle de premier plan à jouer dans la lutte contre la pauvreté".

Ce type d'aide contribuait à résoudre les problèmes que rencontrent les pauvres et favorisait l'intégration des marchés dans le système commercial mondial, a ajouté Mme González.

Les programmes d'Aide pour le commerce devaient être adaptés aux besoins de chaque pays bénéficiaire car leur efficacité dépendait des structures de chaque marché, a dit Paul Walters, du Ministère britannique du développement international.

"Le commerce est un outil majeur dans la réduction de la pauvreté", a dit l'économiste en chef de l'OMC, Robert Koopman, à la fin du forum. "Nous devons réfléchir aux moyens de redynamiser le commerce comme outil de lutte contre la pauvreté", a-t-il conclu.

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