FORUM PUBLIC DE L’OMC 2018

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Le Forum public est la principale activité de communication annuelle de l'OMC, qui offre aux parlementaires, aux représentants d'entreprises d'envergure mondiale, aux étudiants, aux universitaires et aux organisations non gouvernementales un cadre unique pour se rencontrer et débattre d'un large éventail de questions relatives à l'OMC et de certains thèmes d'actualité majeurs concernant le commerce et le développement.

Plus de 2 500 participants se sont inscrits pour participer au Forum de cette année, dont le thème est "Le commerce à l'horizon 2030". Plus de 100 sessions ont été prévues pour examiner l'aspect que prendra le commerce durable en 2030 et au-delà, les sous-thèmes étant axés sur le commerce durable, le commerce fondé sur la technologie et un système commercial plus inclusif.

Le Directeur général, M. Azevêdo, a fait observer que les changements rapides survenant aujourd'hui, de l'émergence de nouvelles technologies à la multiplication des risques environnementaux, bousculaient notre façon de concevoir le commerce. Si les politiques voulues étaient en place, la révolution technologique pourrait contribuer à alimenter fortement la croissance commerciale. En parallèle, les nouvelles technologies devraient générer un brassage conséquent sur le marché de l'emploi mondial, des dizaines de millions d'emplois étant supprimés et créés dans les années à venir.

"De plus en plus d'échanges se dérouleront via des plates-formes numériques", a déclaré M. Azevêdo. "De nouvelles façons de livrer des produits seront disponibles. De nouveaux types de services seront créés. Nous devons donc nous poser la question: le système commercial mondial dont nous disposons aujourd'hui est-il armé face à ce nouvel environnement?"

"Je pense que les principes fondamentaux sont toujours valables tels qu'ils sont consacrés dans les accords de l'OMC: l'importance de règles claires, l'ouverture, la coopération et la non-discrimination", a-t-il dit.

La question de savoir si l'actuel système de règles suffit à faire face à ce changement reste entière, a ajouté M. Azevêdo. À défaut d'une actualisation régulière de ces règles, on risque de s'écarter de plus en plus de ces principes fondamentaux à mesure que les habitudes, les comportements et même les valeurs éthiques évoluent.

"Nous devons ouvrir la voie vers un meilleur commerce mondial d'ici à 2030 - un commerce qui soit encore plus durable et inclusif", a-t-il dit. "Nous ne pouvons suspendre le progrès en suspens en attendant d'être prêts. Nous devons commencer à discuter maintenant. Nous devons nous engager." Son discours complet est disponible ici.

Les intervenants principaux de la séance plénière d'ouverture ont insisté sur l'importance de l'innovation et de la flexibilité dans le cadre de l'adaptation au nouvel environnement commercial mondial et de la mise en place des politiques voulues pour permettre à l'innovation de prospérer et de faciliter la réalisation des objectifs liés à la durabilité et à l'inclusion.

Erik Solheim, Directeur exécutif d'ONU Environnement, a souligné le rôle important que joue le commerce dans l'appui au développement durable, et notamment en ce qu'il a contribué à la nette réduction de la pauvreté mondiale ces dernières années et à la promotion de la généralisation des énergies et technologies renouvelables.

"L'année dernière, l'énergie solaire a suffi à injecter davantage d'électricité sur le réseau mondial," a fait observer M. Solheim. "Cela aurait-il été possible sans le commerce? Non. Le phénomène a peut-être débuté en Californie et en Allemagne, mais les énormes marchés de la Chine et de l'Inde l'ont amplifié au point que le prix de l'énergie solaire peut maintenant rivaliser avec celui du charbon partout dans le monde."

"C'est un changement qui aurait été impossible sans le commerce."

Jack Ma, Directeur général et cofondateur du Groupe Alibaba, un chef de file mondial dans le commerce électronique global, a dépeint un avenir florissant pour le commerce - où dominent le commerce électronique, les petites entreprises et les services. Il a appelé instamment le public du Forum à avoir confiance en l'avenir.

"Arrêtons de nous inquiéter de l'avenir", a-t-il déclaré. "Vous n'avez peut-être pas les solutions, mais les jeunes, si. Vous n'avez pas la solution aujourd'hui, mais vous aurez la solution demain."

En 2030, a-t-il prédit, la quantité d'échanges réalisés en ligne augmentera sensiblement, les petites entreprises participeront davantage au commerce électronique et les transactions entre consommateurs et entreprises se multiplieront.

"Aujourd'hui, nous voyons les mentions "Made in China" ou "Made in Switzerland", en 2030 nous verrons "Made in Internet"", a-t-il déclaré. "Tous ces éléments changeront profondément la façon dont nous faisons du commerce mais, à n'en pas douter, ils profiteront à la plupart des entreprises et nous créerons bien plus d'emplois que prévu."

Laura Behrens Wu, Directrice générale et cofondatrice de Shippo, une plate-forme d'expédition multi-armateurs, a déclaré que l'un des grands avantages du nouveau monde du commerce sera notamment la réduction des coûts d'entrée pour les entrepreneurs et la suppression des frontières géographiques pour le commerce.

"Il n'a jamais été aussi simple de lancer une entreprise en ligne", a dit Mme Behrens. "Aucun emplacement géographique n'est requis, le lancement d'une entreprise en ligne ne nécessite que peu d'actifs et les personnes peuvent se concentrer sur ce qu'elles font de mieux, c'est-à-dire réaliser des produits créatifs et beaux, être à l'écoute des clients et être en phase avec les tendances."

"Certains disent qu'on ne peut pas arrêter la technologie. Je ne veux pas l'arrêter. Les gens profitent des technologies pour être plus créatifs et pouvoir tisser davantage de liens humains et rendre le monde plus petit."

Tunde Kehinde, cofondateur de Lidya, une plate-forme de premier plan consacrée au prêt aux petites et moyennes entreprises sur les marchés émergents, a dit que l'obtention de financements abordables était essentielle pour permettre à ces entreprises de participer au commerce et de tirer profit des possibilités offertes par l'accès aux marchés mondiaux.

"Si l'on considère les objectifs de développement durable, concernant la création d'emplois et l'égalité, le fait que vous puissiez à présent fournir le financement nécessaire (aux petites entreprises) pour répondre aux exigences des acheteurs ouvre véritablement les marchés à ces petites entreprises qui n'étaient pas présentes auparavant."

M. Kehinde a appelé instamment les petites entreprises à dialoguer avec les gouvernements et à plaider en faveur de la création d'un environnement des affaires qui les aidera à tirer parti des nouvelles technologies et à prospérer.

"Le problème, si vous n'êtes pas à la table des négociations, c'est que la réglementation se fait sans que vous ayez votre mot à dire. Et elle peut avoir des effets très perturbateurs difficiles à contrer."

Christine Bliss, Présidente de l'US Coalition of Services Industries (CSI), a dit que l'avenir s'annonçait radieux pour les fournisseurs de services dans le nouvel environnement commercial axé sur la technologie. Néanmoins, les membres de l'association qu'elle préside étaient préoccupés par de nouvelles tendances en matière de réglementation, qui menaçaient de compromettre cette avancée.

"Les exigences en matière de localisation des données et les prescriptions relatives au traitement des données sont très problématiques et menacent de fait de compromettre la fourniture de services efficace, rentable et transfrontières", a déclaré Mme Bliss. "La pression exercée pour imposer des droits sur les transmissions électroniques est une autre grande difficulté qui, si elle n'est pas gérée correctement, pourrait mener à une importante dégradation dans le commerce électronique transfrontières."

"Les risques pour la cybersécurité et les réactions excessives des gouvernements sont autant de domaines qu'il convient d'examiner. Des cadres de coopération doivent être mis au point pour traiter ces questions avec précaution. Et les limites des engagements en matière d'accès aux marchés des services sont aussi restrictives. Nous nous y heurtons et nous devons trouver des moyens d'avancer."

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