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CET ARTICLE a pour objet d’aider le public à mieux comprendre les questions traitées à l’OMC. bien que tout ait été fait pour garantir l’exactitude des renseignements qui y figurent, l’article ne préjuge pas des dispositions des gouvernements membres.

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"Tout voyage, court ou long, débute par un simple pas", a déclaré Aggrey Tisa Sabuni, négociateur principal et conseiller du Président pour les affaires économiques, qui a conduit une délégation composée de 13 personnes à Genève. La délégation comprenait également de hauts fonctionnaires du Ministère du commerce, de l'industrie et des affaires d'Afrique de l'Est, du Ministère du pétrole, du Ministère de l'agriculture et de la sécurité alimentaire et de la Banque du Soudan du Sud, ainsi qu'un membre de l'Assemblée législative.

M. Sabuni a dit que Djouba était "prêt à entreprendre les réformes nécessaires pour accéder à l'OMC, conformément aux principes de la primauté du droit, de la transparence, de la bonne gouvernance et du respect des droits de l'homme". Se référant à la mise en œuvre en cours de l'accord de paix redynamisé signé en septembre 2018, il a ajouté: "Les mots ne suffisent pas. La vraie question est de savoir si les dirigeants ont les moyens de faire les choses différemment." Ce sont ces circonstances qui "nous amènent à nous rapprocher des institutions multilatérales comme l'Organisation mondiale du commerce, en quête d'orientation et d'inspiration. C'est à travers des institutions telles que l'OMC que nous pouvons prouver notre engagement à mener des réformes coûte que coûte" a-t-il ajouté.

M. Sabunia a souligné qu'à l'exception du pétrole, qui représente actuellement près de 90% de ses recettes budgétaires, 60% de son PIB et 95% de ses exportations, le Soudan du Sud n'exporte qu'un nombre limité de produits. Des études ont toutefois montré que le pays a un potentiel considérable dans les domaines de l'agriculture, des industries extractives, de la pêche, de la sylviculture et du tourisme.

"Dès lors, nous pensons qu'il est essentiel que le Soudan du Sud s'ouvre au reste du monde pour attirer l'investissement étranger dont il a besoin pour développer et exploiter son potentiel dans d'autres secteurs, notamment pour aider le secteur industriel et manufacturier à démarrer, dans le but non seulement de diversifier le panier d'exportations du pays, mais aussi de créer des emplois hautement productifs pour la population, essentiellement composée de jeunes", a-t-il dit. Voir sa déclaration complète ici.

Nation la plus jeune du monde, le Soudan du Sud a accédé à l'indépendance le 11 juillet 2011 et a présenté pour la première fois sa demande de statut d'observateur à l'OMC en avril 2012. Le processus a ensuite été bloqué, alors que le pays sombrait dans la guerre civile. Le 5 décembre 2017, le gouvernement a soumis une demande d'accession à l'OMC, qui a été approuvée à l'unanimité lors de la onzième Conférence ministérielle de l'OMC tenue à Buenos Aires, le 13 décembre 2017.

Le Président du Groupe de travail, M. l'Ambassadeur Mohammad Qurban Haqjo (Afghanistan), s'est félicité de la ferme détermination dont faisait preuve le gouvernement sud-soudanais, qui avait présenté un Aide-mémoire sur le régime de commerce extérieur en décembre 2018. "C'est une prouesse tout à fait remarquable, puisque l'élaboration de l'Aide-mémoire a nécessité environ sept années dans le cadre des neuf accessions de pays moins avancés achevées à ce jour. Il s'agit également d'un record au niveau de toutes les accessions en cours, pour lesquelles il a fallu attendre en moyenne neuf ans et demi pour la présentation de l'Aide-mémoire et la tenue de la première réunion du Groupe de travail", a-t-il déclaré.

Les Membres de l'OMC ont exprimé leur soutien en faveur de l'intégration du Soudan du Sud dans le système commercial multilatéral fondé sur des règles et ont commencé à examiner le régime de commerce extérieur et le cadre réglementaire du pays. Ils ont salué les efforts déployés par le Soudan du Sud sur une courte période et ont encouragé les représentants du pays à poursuivre sur cette lancée en commençant à travailler sur les offres concernant l'accès au marché pour les marchandises et les services, et en tenant les Membres informés de tous faits nouveaux sur le plan législatif.

Le Soudan du Sud est membre de la Communauté de l'Afrique de l'Est (CAE), qu'il a rejointe en octobre 2016. La délégation sud-soudanaise a également participé au troisième Examen des politiques commerciales de la CAE (Burundi, Kenya, Rwanda, Tanzanie et Ouganda) qui a eu lieu les 20 et 22 mars.

La réunion du Groupe de travail a été suivi d'une table ronde animée par M. l'Ambassadeur Haqjo, sur le thème "Le commerce au service de la paix par l'accession à l'OMC: possibilités pour le Soudan du Sud". Les intervenants étaient les suivants: le Directeur général adjoint de l'OMC, M. Alan Wolff; M. Sabuni; Mme l'Ambassadrice Kadra Ahmed Hassan, Représentante permanente de Djibouti auprès de l'OMC; Mme l'Ambassadrice Zorica Maric Djordjevic, ancienne Représentante permanente du Monténégro auprès de l'OMC; et M. Daniel Weston, Conseiller principal et Responsable mondial des affaires commerciales et de la création de valeur partagée chez Nestlé Nespresso S.A. La discussion a porté sur la manière dont la consolidation de la paix dans le pays peut avoir une incidence sur les pays voisins, en particulier dans la Corne de l'Afrique. Les participants ont aussi examiné le rôle que joue le secteur privé pour soutenir le processus d'accession à l'OMC et le processus de consolidation de la paix.

Le Directeur général adjoint Alan Wolff a formulé des observations liminaires à l'occasion de la table ronde, soulignant que l'Organisation ferait tout son possible pour aider les gouvernements accédants à l'OMC, tels que celui du Soudan du Sud, et les Membres à utiliser le commerce comme un instrument pour consolider la paix et la maintenir.

M. Wolff a déclaré que l'initiative "Le commerce au service de la paix par l'accession à l'OMC", qui avait commencé avec la création du Groupe G-7+ des accessions à l'OMC lors de la onzième Conférence ministérielle, avait "permis de resserrer les liens entre la communauté commerciale et les défenseurs de la paix ces derniers mois", et qu'il était "fier de dire qu'à l'OMC, nous faisons quelque chose de différent".

"Je pense que l'une des raisons les plus convaincantes d'être optimistes à l'égard du système commercial multilatéral est que les pays touchés par un conflit, comme le Soudan du Sud, voient dans l'OMC ce que les fondateurs du système commercial multilatéral y voyaient lors de sa création en 1947. Vous y voyez une voie vers la croissance économique qui vous mènera à une plus grande stabilité au niveau national et vous donnera de plus grandes chances d'instaurer et de maintenir la paix. Le Soudan du Sud nous rappelle à point nommé quels sont les fondements du système commercial multilatéral", a-t-il ajouté. Voir sa déclaration complète ici.

M. Sabuni a déclaré: "Le Soudan du Sud est doté de nombreuses ressources naturelles, pour la plupart inexploitées en raison d'années d'instabilité et de conflit, de l'absence de règles claires, de prévisibilité et de transparence, autant d'éléments auxquels les investisseurs attachent une grande importance. En rejoignant la CAE et en demandant maintenant à accéder à l'OMC, nous disons au monde que nous sommes déterminés à entreprendre les réformes nécessaires qui nous permettront d'attirer les investissements étrangers directs dans les divers secteurs de l'économie. Nous pensons que le fait d'accéder à l'OMC nous donnera la possibilité de créer un nouveau cercle vertueux, c'est-à-dire que le fait d'accroître les flux entrants d'investissements permettra de stimuler et d'augmenter la productivité dans tous les secteurs de l'économie. De cette façon, le Soudan du Sud pourra commercer davantage et son économie sera appelée à croître, ce qui garantira à ses citoyens des emplois à forte productivité qui leur permettront d'accumuler des richesses et de sortir de la pauvreté. Ce n'est qu'à cette condition que le peuple sud-soudanais contribuera de manière constructive au développement de notre pays, sans se livrer à des affrontements armés." Voir sa déclaration complète ici.

Mme l'Ambassadrice Hassan a déclaré que la paix au Soudan du Sud créait des possibilités économiques pour toute la région de la Corne de l'Afrique, où plusieurs accords de paix avaient été signés récemment, en particulier avec l'entrée en vigueur imminente de l'Accord instituant la Zone de libre-échange continentale africaine. Mme l'Ambassadrice Djordjevic a mis en avant quatre facteurs qui démontraient de manière convaincante que l'accession à l'OMC offrait des possibilités de consolidation de la paix au Soudan du Sud. Elle a ainsi dit que l'accession à l'OMC: 1) favorisait une paix durable; 2) était un instrument qui permettait d'améliorer la mobilisation des ressources, la dotation budgétaire et la gestion des dépenses; 3) était un cadre prometteur pour réduire les facteurs de risque dans les pays fortement tributaires des ressources naturelles; et 4) était un instrument qui permettait de donner une nouvelle image à un pays.

M. Weston a mis en lumière le potentiel du secteur du café au Soudan du Sud, où Nespresso est présent depuis 2011 pour aider à reconstruire l'industrie caféière, détruite par le conflit. Il a déclaré que la variété de café du Soudan du Sud est unique au monde, du fait qu'il s'agit d'un café sauvage qui pousse naturellement. Sa viabilité commerciale est énorme, puisque les capsules "Soluja ti South Sudan" se sont vendues en un temps record de six jours lorsqu'elles ont été introduites sur le marché français, le plus grand marché de Nespresso. Nespresso espère redémarrer ses activités caféières prochainement, suite à la signature de l'accord de paix revitalisé de septembre 2018.

 

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