Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, Mesdames et Messieurs les invités, Mesdames et Messieurs,

Bonjour.

C'est avec grand plaisir que je vous souhaite la bienvenue au Forum de l'OMC sur le commerce mondial et la chaîne de blocs. Il y a seulement un an, ici à l'OMC, nous avons organisé notre premier événement consacré à la chaîne de blocs, et nous avons lancé notre première publication à ce sujet, intitulée “La chaîne de blocs peut-elle révolutionner le commerce international?”

Cette année, nous avons décidé de faire de cet événement une conférence de deux jours, afin d'examiner de plus près une technologie qui, selon bon nombre de personnes, pourrait changer la donne dans le commerce international.

J'aimerais commencer par remercier la Division de la recherche économique et des statistiques pour l'organisation de cet événement. Je remercie aussi tous les collègues des autres divisions qui ont pris l'initiative d'organiser des séances spécifiques, en particulier ceux de la Division de l'agriculture et des produits de base, de la Division du développement, du Cadre intégré renforcé, de la Division de la propriété intellectuelle, des marchés publics et de la concurrence et de la Division du commerce et de l'environnement.

Beaucoup de choses se sont produites depuis notre premier événement, il y a un an. Le niveau d'activité entourant les technologies de registres distribués (communément appelées “chaîne de blocs”) dans le domaine du commerce est impressionnant. Le nombre de consortiums et d'initiatives qui utilisent la chaîne de blocs pour supprimer les frictions le long de la chaîne d'approvisionnement, faciliter les processus de financement du commerce et les procédures à la frontière, contribuer à la lutte contre la contrefaçon et faciliter la gestion des droits de propriété intellectuelle a grimpé en flèche.

Comme pour toute nouvelle technologie, il y a sans doute eu un battage médiatique. Mais la bonne nouvelle est que certains de ces projets sont en train d'être concrétisés. Où en sommes-nous? Dans quelle mesure la chaîne de blocs peut-elle transformer le commerce international?

Aujourd'hui, avec Trade Finance Global et la Chambre de commerce internationale (ICC), nous lançons une nouvelle publication qui donne un aperçu des principaux projets en cours dans le domaine du commerce, et notamment le financement du commerce, les expéditions et la numérisation des documents commerciaux.

Sur la base d'une enquête réalisée auprès de plus de 200 acteurs de ce domaine, cette publication examine les principales difficultés auxquelles les entreprises participant à des projets sur la chaîne de blocs liés au commerce sont confrontées, ainsi que les mesures qui devront peut-être être prises pour que cette technologie puisse véritablement transformer le commerce international. La publication fournit aussi une estimation des stades d'avancement des divers projets énumérés. En moyenne, les initiatives sur la chaîne de blocs liées au commerce se trouvent à la phase pilote ou aux premiers stades de production. Dans quelques instants, vous aurez un exposé plus détaillé sur cette étude.

Ce forum vous donnera l'occasion d'entendre directement des professionnels du domaine vous parler de certains de ces projets, des possibilités qu'ils offrent en matière de commerce international et des difficultés qui doivent être traitées.

Si bon nombre de ces projets sont menés par des entreprises, les initiatives sur la chaîne de blocs ne se limitent pas au secteur privé. En fait, un nombre croissant de gouvernements et d'entités publiques étudient cette technologie.

Je suis ravi d'accueillir aujourd'hui parmi nous deux intervenants de marque qui partageront leur vision de la chaîne de blocs depuis une perspective publique: M. Marwan Alzarouni, qui est membre du Dubai Future Council for Blockchain Technology et Directeur général du Dubai Blockchain Center et Mme Helen Kopman, qui est Directrice adjointe de l'innovation numérique et de la chaîne de blocs à la Commission européenne. Merci beaucoup à vous deux d'être venus jusqu'à Genève.

Le paysage commercial connaît une évolution rapide, encouragée par les progrès technologiques. D'innombrables projets s'efforcent de rendre le commerce plus efficace, plus transparent et plus inclusif. C'est une bonne nouvelle. Mais cela sera-t-il suffisant?

La technologie n'est qu'un outil. Si nous voulons qu'elle transforme véritablement le commerce international, nous aurons besoin de plus que la technologie.

Par exemple, bon nombre des projets qui sont en train d'être développés suivent une approche cloisonnée et déconnectée, entraînant une fragmentation entre les systèmes et les réseaux. C'est ce qui est souvent dénommé le “problème de l'insularité numérique”. Pour le résoudre, il faudra plus que des solutions techniques. Il faudra que les principales parties prenantes s'alignent sur des questions comme les modèles et les processus de données. Ceci ne peut être fait que par l'intermédiaire de discussions multipartites et intersectorielles.

De la même manière, certaines mesures pourraient être nécessaires au niveau politique pour établir un environnement sûr et prévisible permettant que la technologie soit déployée à grande échelle. La chaîne de blocs peut accélérer la numérisation du commerce international, mais uniquement si le cadre législatif permet d'effectuer des transactions par des moyens numériques et si ces transactions sont reconnues comme légales et valides — par exemple, les lois doivent reconnaître la validité des signatures et des documents électroniques, non seulement au niveau national mais aussi dans un contexte transfrontières.

Il est aussi fondamental d'autonomiser les pays en développement et les plus petits acteurs pour qu'ils puissent bénéficier des avantages offerts par cette technologie.

Sans aucun doute, la chaîne de blocs offre des possibilités intéressantes. Mais elle soulève aussi des questions juridiques, réglementaires et politiques qui méritent notre attention — qui méritent l'attention de toutes les parties prenantes.

Ce forum, qui rassemble un large éventail d'acteurs — fonctionnaires chargés des questions commerciales et de la formulation des politiques, petites et grandes entreprises, entreprises de technologie, associations professionnelles et représentants d'autres organisations internationales —, vise à encourager les discussions sur ces questions au niveau intersectoriel, avec une communauté élargie.

Il y a quelques mois, dans le même esprit, avec la Chambre de commerce internationale, le Centre des Nations Unies pour la facilitation du commerce et les transactions électroniques (CEFACT-ONU) et l'Organisation mondiale des douanes comme partenaires stratégiques, nous avons lancé un dialogue en ligne sur le commerce mondial et la chaîne de blocs, rassemblant les milieux d'affaires, les experts de la chaîne de blocs, les autorités gouvernementales et les organisations internationales.

Dans un instant, Nikolaus Schultze, Directeur de la politique et des affaires mondiales à l'ICC, prononcera quelques mots à ce sujet au nom du partenariat entre l'ICC et l'OMC, et les recommandations qui émergeront de ce dialogue seront présentées demain lors de la huitième séance. Il s'agit d'un dialogue ouvert; ainsi, si vous souhaitez débattre des répercussions pratiques et juridiques de la chaîne de blocs sur le commerce international, je vous invite à rejoindre la discussion en ligne à l'adresse suivante: Tradedialogues.org.

Le programme de ce forum est riche. Les discussions viseront une large gamme de questions allant de l'agriculture au transport, en passant par la facilitation des échanges, les normes, le financement du commerce et l'inclusion. J'espère que les discussions d'aujourd'hui et de demain nous apporteront des renseignements utiles qui donneront matière à réfléchir, et que les idées qui émergeront aideront à guider la réflexion et les actions des Membres à l'avenir.

Le groupe d'intervenants qui nous accompagneront pendant ces deux jours est remarquable; je suis donc certain que cet événement sera très productif. Bonnes discussions à tous!

Merci pour votre attention.