COMMERCE ET DÉVELOPPEMENT

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Une étude sur les effets des catastrophes naturelles sur le commerce des marchandises et des services a été présentée lors du symposium. Les intervenants ont souligné le rôle crucial joué par les importations dans le relèvement et la reconstruction après une catastrophe.

Si tous les Membres de l'OMC sont exposés aux catastrophes naturelles, les petites économies ont généralement des difficultés à faire face aux conséquences de ces événements en raison de la pression exercée sur leur balance des paiements et de l'augmentation de la dette liée à la reconstruction. Selon l'étude, depuis 1980, ce sont les pays à revenus élevés qui ont enregistré les pertes les plus importantes lorsque celles-ci sont exprimées en milliards d'USD; toutefois, ces pertes représentent généralement un pourcentage beaucoup plus élevé du PIB dans les petites économies. En 2017, les dégâts causés par l'ouragan Maria étaient estimés à 225% du PIB de la Dominique.

Les intervenants ont expliqué que, de manière générale, les catastrophes naturelles entraînaient une baisse des exportations et une hausse des importations dans les pays touchés. Les pays exportateurs de produits agricoles ont enregistré une contraction rapide du commerce extérieur après des catastrophes naturelles, et les micro, petites et moyennes entreprises (MPME) étaient généralement touchées de manière disproportionnée.

Les catastrophes naturelles ont une incidence sur les chaînes d'approvisionnement mondiales, en particulier sur la participation des MPME. Une chaîne est aussi solide que son maillon le plus faible, c'est pourquoi les problèmes survenant le long de la chaîne de production peuvent se propager rapidement et entraîner une diminution de la production. Des événements localisés peuvent avoir des répercussions dans des pays qui n'ont pas été directement touchés par la catastrophe. Par exemple, l'examen de la politique commerciale de la Thaïlande réalisé par l'OMC en 2015 évoque les effets qu'a eus le grave séisme qui a frappé l'est du Japon sur l'économie thaïlandaise, et l'examen de la politique commerciale du Japon de 2013 mentionne les perturbations causées par les inondations en Thaïlande dans la chaîne d'approvisionnement. Sur les 172 examens de la politique commerciale des Membres de l'OMC réalisés entre 2010 et septembre 2019, 31% font référence à des catastrophes naturelles.

Une étude portant sur la marge de manœuvre dont disposent les Membres au titre des Accords de l'OMC pour prendre des mesures de réduction des risques de catastrophe et d'intervention en cas de catastrophe a aussi été présentée. Par exemple, l'Accord de l'OMC sur la facilitation des échanges vise à simplifier les procédures douanières et pourrait contribuer à accélérer et à faciliter l'entrée de biens et de matériel de secours d'urgence dans les pays touchés. Il a été constaté que les douanes étaient en première ligne durant de la phase d'intervention lors de catastrophes du fait de leurs relations directes avec les fournisseurs d'aide internationaux et les travailleurs humanitaires. Parvenir à un bon équilibre entre le contrôle et la facilitation faisait partie des défis évoqués.

Parmi les autres domaines examinés figurent le recours à des mesures de catégorie verte (le soutien interne à l'agriculture est autorisé sans limitation car ses effets de distorsion des échanges sont nuls ou, au plus, minimes) pour aider les agriculteurs touchés par des événements hydrométéorologiques et le recours à des normes internationales pertinentes relatives aux obstacles techniques au commerce et aux mesures sanitaires et phytosanitaires. Une série de services faisant l'objet d'échanges commerciaux ont été identifiés comme étant importants pour la reconstruction et le renforcement de la résilience. Les marchés publics étaient également un domaine jugé important pour la réduction des risques de catastrophes futures.

Des marchés ouverts et performants étaient considérés comme essentiels par les intervenants, de même que des mesures encourageant la réduction des risques de catastrophes futures au moyen d'investissements tenant compte des risques. Les participants ont demandé que les résultats de l'étude soient diffusés au moyen d'une assistance technique ciblée et qu'un exposé des résultats soit réalisé lors de la prochaine Conférence ministérielle, qui aura lieu au Kazakhstan en juin 2020.

Le symposium a été organisé dans le cadre d'un projet de recherche de l'OMC lancé en avril 2018 et approuvé par les Membres, avec le concours financier de l'Australie. Le panel était composé d'experts de l'Université de Milan, de la Banque mondiale, de l'Organisation mondiale des douanes, du Bureau des Nations Unies pour la prévention des catastrophes et de l'OMC.

Le programme de l'événement est disponible ici. Un rapport résumé sera ajouté prochainement. 

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