Le Directeur général, Roberto Azevêdo, a déclaré:

“Le commerce a contribué à alimenter une croissance et un développement sans précédent dans le monde entier. Il a permis à 1 milliard de personnes de sortir de l'extrême pauvreté. Toutefois, les circonstances actuelles pourraient mettre ces avancées en péril, en amenuisant sa capacité à continuer de changer nos vies. Je pourrais citer trois facteurs à titre d'exemple.

Premièrement, dans un contexte de grande incertitude, ce sont les petits acteurs qui ont le plus à perdre. Il n'est pas toujours facile d'entrer sur de nouveaux marchés. Cela nécessite des investissements, une collecte de renseignements sur les procédures douanières, les réglementations et bien d'autres éléments encore. Cette démarche est particulièrement difficile pour les nouveaux exportateurs ‒ et ceux qui disposent des ressources les plus faibles. Une incertitude accrue peut faire augmenter le niveau de risque, de sorte qu'il devient tout simplement impossible de suivre cette voie. Deuxièmement, si nous devions assister à une véritable guerre commerciale, tout le monde en subirait les répercussions. Elle pèserait sur la croissance mondiale et entraînerait une contraction de la demande, et les économies et populations les plus pauvres seraient les moins à même d'encaisser le choc. Troisièmement, les événements actuels risquent d'affaiblir le système commercial. C'est le système de règles et de disciplines dont dispose l'OMC qui assure des règles du jeu équitables sur lesquelles les économies les plus pauvres peuvent compter. Sans lui, nous verrions la loi du plus fort prendre le dessus.

De tout évidence, nous ne pouvons pas nous permettre de nous engager sur cette voie. Nous faisons donc tout notre possible pour apaiser les tensions et trouver une voie à suivre positive ‒ notamment en renforçant le système commercial multilatéral. En dépit de la situation actuelle, nous ne pouvons pas perdre de vue le besoin urgent de lutter contre la pauvreté et d'atteindre les Objectifs de développement durable. Nous savons que les plus pauvres rencontrent toujours de nombreuses difficultés pour participer aux flux commerciaux mondiaux. Nous devons trouver des moyens de surmonter ces difficultés et de veiller à ce que le commerce joue pleinement son rôle à cet égard. J'attends avec intérêt de renforcer encore le partenariat entre le FMI, la Banque mondiale et l'OMC à cette fin.”