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La Division de la recherche économique et des statistiques de l'OMC a accueilli la discussion visant à favoriser le dialogue entre les différents groupes sur la manière de relever les défis auxquels l'OMC et d'autres organisations font face, à savoir comment, à partir de données, tirer des informations qui peuvent être organisées et présentées au public sous une forme exploitable.  Le séminaire a également porté sur les phénomènes liés au commerce dont les données sur le commerce ne rendent pas encore compte et sur la façon dont les organisations peuvent travailler ensemble pour produire ces statistiques.

Les défis identifiés par les participants étaient notamment les suivants: les techniques de "mégadonnées" utilisées pour extraire des informations à partir d'ensembles de données extraordinairement vastes et complexes; comment mesurer et suivre avec précision le commerce électronique; comment mesurer et analyser l'incidence des obstacles non tarifaires sur le commerce; et dans quelle mesure des initiatives telles que la collecte de données ouvertes peuvent remédier au fait que les données sont majoritairement entre les mains du secteur privé.

Coleman Nee, économiste principal à l'OMC, a fait remarquer que l'OMC était passée de la production de données pour les publications statistiques annuelles à la diffusion en ligne de nombreux types de données. Ceux-ci comprennent notamment des données plus détaillées sur le commerce des services, des statistiques sur le commerce en valeur ajoutée, des renseignements tarifaires et des statistiques commerciales plus fréquentes (trimestrielles et mensuelles).

Il a souligné que depuis la crise financière de 2008-2009, l'OMC avait aussi suivi les nouvelles mesures commerciales par le biais de ses rapports de suivi et produit des prévisions commerciales plus détaillées. L'OMC mettait également au point de nouveaux indicateurs composites pour le commerce, tels que le Baromètre du commerce des marchandises et le Baromètre du commerce des services.

Néanmoins, M. Nee a déclaré que les lacunes actuelles dans les données commerciales incluaient les données relatives au commerce électronique, telles que la valeur des flux de données, les données bilatérales sur le commerce des services et les flux commerciaux liés à la propriété intellectuelle. Même si les classifications commerciales faisaient l'objet de révisions régulières pour s'adapter aux évolutions de la composition du commerce, il y avait généralement un décalage entre les données et les progrès technologiques.

"Les données existent, mais elles nécessitent une collaboration et une harmonisation" a-t-il déclaré. "Il s'agit surtout de ressources consacrées à la production et à la maintenance de bases de données, qui demandent encore beaucoup de travail, même à l'ère du numérique."

Marion Jansen, économiste en chef et Directrice de la Division du développement des marchés au Centre du commerce international (ITC), a déclaré que l'un des plus grands défis que les statisticiens devaient relever aujourd'hui était de savoir comment faire face au nombre croissant d'ensembles de données détenus par le secteur privé. Elle a indiqué que l'ITC travaillait déjà avec des entreprises telles qu'Alibaba sur la manière d'aborder la question et de garantir un plein accès aux données.

"Il existe des ensembles de données intéressants dans le secteur privé, et ce sera probablement d'autant plus le cas à l'avenir", a déclaré Mme Jansen.

Elle a déclaré qu'un autre défi auquel les statisticiens devaient faire face était de savoir comment traiter l'incidence sur le commerce des obstacles non tarifaires, tels que la sécurité sanitaire des produits et les normes sanitaires. "Nous ne savons pas comment rendre compte de cela, et nous ne savons pas comment cela se traduit dans les mégadonnées," a-t-elle dit.  "C'est un problème difficile qui prendra du temps à résoudre."

Sean Doherty, chef de l'investissement et du commerce international au Forum économique mondial a indiqué que l'amélioration de la comparabilité et de la compatibilité des sources de données commerciales et l'obtention de microdonnées plus spécifiques étaient des domaines où les données pourraient être améliorées. Les données sur les conditions réelles des échanges, telles que les retards aux frontières et les retards administratifs, constituaient un autre domaine qui présenterait un intérêt particulier pour les négociants.

"Il est clair que cela doit venir davantage de l'utilisateur, du secteur privé", a-t-il dit. "Mais nous sommes sur le point d'obtenir un meilleur accès à ces données."

Monika Mrázova, Professeur associée à l'Institut d'économie et d'économétrie de l'Université de Genève, a déclaré que le "rêve des économistes du commerce" était d'obtenir des données de meilleure qualité, non seulement au niveau national mais à partir d'un ensemble de données plus vaste qui permettrait une analyse beaucoup plus large. 

Mme Mrázova a reconnu que l'obtention de données auprès de sources privées était un problème et que les statistiques sur l'incidence des obstacles non tarifaires sur le commerce étaient "certainement un domaine dans lequel les chercheurs souhaiteraient obtenir des ensembles de données plus riches en informations". Elle a également déclaré que l'incidence des subventions sur le commerce était "clairement un domaine dans lequel nous manquons de données de qualité".

"Avant de pouvoir collecter des données de qualité sur les subventions, nous devons d'abord définir ce qu'est une subvention", a déclaré Mme Mrázova. "Qu'est-ce qu'une subvention à l'exportation, qu'est-ce qui ne l'est pas? Si nous ne pouvons pas répondre correctement à cette question, nous ne pouvons pas collecter de données sur ces mesures."

En novembre dernier, l'OMC a lancé son portail de données, qui permet d'accéder à des indicateurs statistiques sur les questions qui relèvent de l'OMC. Les utilisateurs peuvent désormais trouver dans une base de données unique des données annuelles et à court terme (trimestrielles et mensuelles) sur le commerce des marchandises et le commerce des services commerciaux, ainsi que des renseignements sur les droits consolidés, appliqués et préférentiels, les mesures non tarifaires et les statistiques du commerce des filiales étrangères.

Plus de renseignements sur le portail de données sont disponibles ici.

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