Dans ses observations, le Directeur général a déclaré que l'obtention de résultats concrets à la Conférence ministérielle, qui se tiendrait du 8 au 11 juin à Nour-Soultan (Kazakhstan), renforcerait la crédibilité de l'OMC et lui permettrait de continuer d'accroître la prévisibilité de l'économie mondiale dans les années à venir.

Il a relevé trois catégories de questions examinées par les Membres à l'approche de la CM12. Dans la première catégorie, multilatérale, les thèmes principaux étaient les subventions à la pêche, ainsi que l'agriculture, le développement et l'avenir de deux moratoires concernant le commerce électronique et des plaintes en situation de non-violation dans le domaine des droits de propriété intellectuelle. La deuxième catégorie provenait d'initiatives liées à des déclarations conjointes menées par des groupes de Membres sur des questions telles que la facilitation de l'investissement pour le développement, la réglementation intérieure dans le domaine des services, les micro, petites et moyennes entreprises (MPME) et le commerce électronique. La troisième catégorie regroupait des questions institutionnelles et des propositions visant à améliorer nos travaux ordinaires notamment dans les domaines de la transparence, des activités des comités, des petites économies et du règlement des différends.

Le Directeur général, M. Azevêdo, a averti les délégués qu'à Nour-Soultan, les Ministres n'auraient pas le temps d'examiner et de résoudre les divergences sur un éventail aussi large de questions.

“L'expérience nous a montré que demander aux Ministres de se prononcer lorsque les questions sur la table sont insuffisamment préparées est la meilleure façon de ne rien obtenir”, a-t-il déclaré. “Établir un programme réalisable pour la CM12 améliorerait nos chances d'en faire un succès.”

“Cela signifie qu'il faut déterminer maintenant — bien avant la Conférence — les questions qui, grâce à l'implication des Ministres, peuvent réellement aboutir à des résultats à Nour-Soultan.”

“Demandons aux Ministres de s'engager là où nous en avons le plus besoin — et où ce sera le plus productif. Par exemple pour parvenir à un accord sur les subventions à la pêche.”

Le Directeur général a annoncé que, de concert avec le nouveau Président du Conseil général, il poursuivrait les consultations avec les Membres sur le processus pour déterminer la forme et la teneur du document qui contiendrait les résultats de la CM12. “Comme pour les précédentes Conférences ministérielles, je m'engage à ce que le processus préparatoire soit transparent et ouvert, et donne à tous les Membres la possibilité de présenter leurs vues”, a-t-il indiqué.

Il a exhorté les Membres à se concentrer sur le fond, plutôt que sur la forme, de tout document final issu de la CM12. “Le succès [de la CM12] se mesurera à l'aune des résultats que nous obtiendrons sur le fond. Si nous parvenons à de nouvelles règles qui réduisent la surpêche et améliorent la certitude et l'inclusion dans l'économie mondiale du XXIe siècle, le nom du document final n'aura aucune importance. Si nous ne parvenons à aucun résultat sur ces questions, le nom du document n'aura pas davantage d'importance.”

En ce qui concerne la réforme de l'OMC, le Directeur général a instamment demandé aux Membres de “se concentrer sur les éléments livrables concrets”.

“Même si vous n'êtes pas d'accord sur chaque aspect de l'avenir du système commercial multilatéral, vous pouvez convenir de mises à jour significatives des règles de l'OMC et de la façon dont nous travaillons. Ces améliorations aideraient les gouvernements, les entreprises, les travailleurs et les consommateurs à mieux s'adapter à l'évolution des conditions économiques. Tout cela s'inscrit dans le processus de réforme.”

Le Directeur général a de nouveau affirmé que la CM12 serait un tournant déterminant pour l'avenir de l'Organisation.

“Les semaines à venir sont une occasion à saisir. Vous pouvez prouver que l'élaboration de règles multilatérales est toujours possible et obtenir des résultats qui contribueront à préparer l'Organisation pour les 25 prochaines années.”

“Je pense que c'est à notre portée. Mais seulement si nous adoptons tous une approche ouverte, créative et orientée vers le compromis.”