FORUM PUBLIC DE L’OMC 2021

Pour en savoir plus

  

Ces dernières années, la question de la réforme de l'OMC a été soulevée par les Membres dans le cadre de divers organes de l'Organisation, nombre d'entre eux reconnaissant la nécessité d'actualiser des règles qui ont été écrites il y a plus d'un quart de siècle.

Lorsqu'ils ont énoncé leurs priorités en matière de réforme, les participants à la séance de haut-niveau ont présenté un ensemble de questions devant être examinées. Il s'agissait non seulement d'aborder de nouvelles questions telles que le changement climatique, la réponse à la pandémie et l'économie numérique, mais aussi de faire en sorte que l'OMC puisse mieux traiter des questions inscrites depuis des années au programme des négociations comme l'agriculture, les disciplines concernant les subventions à la pêche et le traitement spécial et différencié en faveur des pays en développement et des pays les moins avancés.

John WH Denton, Secrétaire général de la Chambre de commerce internationale, a souligné l'importance de rétablir une OMC qui fonctionne efficacement ce qui, selon lui, n'est pas le cas à l'heure actuelle.

Il a indiqué: “Pour que l'OMC nous soit utile, elle doit fonctionner et être adaptée à nos besoins”. “Elle doit traiter les questions du 21ème siècle. Elle doit s'attaquer aux problèmes qu'on lui demande de régler car il s'agit de questions pertinentes.”

M. Denton a ajouté: “Elle doit traiter les questions liées à la pandémie”. “Nous devons tirer les leçons de ce qui vient de se passer et préparer l'Organisation à faire face aux futures crises sanitaires. Elle doit s'occuper de la stratégie numérique. Elle doit faire le lien entre le climat et le commerce … il n'est pas possible d'avoir des entreprises qui fonctionnent sur une planète qui en fait ne fonctionne pas.”

Carlos María Correa, Directeur exécutif du Centre du Sud, a souligné la nécessité de remédier à la fragmentation actuelle du système international de règles commerciales et a appelé à la mise en place d'un système commercial axé sur les besoins et les droits des populations.

Il a noté que la crise liée à la COVID-19 avait révélé au monde les profonds déséquilibres qui existent dans de nombreux domaines économiques, sociaux et sanitaires. Il a ajouté que la réalité qui a émergé après la pandémie devrait être l'occasion d'établir un nouveau système véritablement efficace fondé sur l'égalité et la solidarité. “Le monde devrait être différent de ce qu'il était avant la pandémie de COVID-19.”

Il a dit: “Le système commercial multilatéral doit être une pièce du mécanisme visant à favoriser le bien-être au niveau mondial. Le commerce n'est pas une fin en soi mais un outil destiné à atteindre des objectifs supérieurs, y compris en tenant compte des intérêts et des besoins des groupes les plus vulnérables de la population.”

Yeo Han-Koo, Ministre du commerce de la République de Corée, a souligné l'importance de l'économie numérique et des hautes technologies pour les travaux de l'OMC. Il a indiqué que la Corée, qui dans les années 1960 exportait principalement des perruques, était parvenue à devenir l'un des principaux pays exportateurs au monde, en commençant par les textiles et l'électronique légère pour se spécialiser ensuite dans l'automobile et les semi-conducteurs.

Il ajouté que le rôle proactif du gouvernement, la promotion des partenariats public-privé et un engagement ferme en faveur de la numérisation étaient la recette de la réussite coréenne qui pourrait être reproduite par les pays en développement, en particulier si les Membres de l'OMC devaient finaliser un accord sur le commerce électronique. “Les règles du commerce numérique pourraient réellement préparer le terrain pour que de nombreux autres pays en développement s'engagent sur cette voie rapide de développement.”

Il a déclaré: “Si nous continuons de mettre l'accent sur l'innovation et maintenons cette volonté forte de transformer une crise en opportunités, alors je pense que nous sortirons de cette crise plus forts que nous ne l'étions avant la pandémie”.

Otunba Richard Niyi Adebayo, Ministre nigérian du commerce et de l'investissement, a indiqué que la réforme de l'OMC devrait être axée sur les questions qui sont au cœur des intérêts des pays en développement et des pays les moins avancés et qui font l'objet de négociations en cours à l'OMC depuis des années.

“Je pense honnêtement que la réforme doit tenir compte des préoccupations et des priorités des pays en développement, en particulier des questions inscrites dans le mandat qui ne sont toujours pas réglées mais qui demeurent extrêmement importantes … le renforcement du traitement spécial et différencié, les questions relatives à l'agriculture telles que le soutien interne, le mécanisme de sauvegarde spéciale et la détention de stocks publics, sont des questions essentielles pour répondre aux besoins en matière d'alimentation et de moyens de subsistance.”

Pour le Ministre, faire en sorte que les futures règles relatives au commerce numérique accordent une marge de manœuvre suffisante aux pays en développement, simplifier les prescriptions en matière de notification et réformer les règles de l'Accord sur les ADPIC de l'OMC en vue d'améliorer l'accès à l'innovation sont également des priorités importantes.  Il a dit: “Je pense que si ces réformes sont mises en place, elles feront beaucoup pour aider les pays en développement.”

Dans un message enregistré, la Secrétaire d'État britannique au commerce international Anne-Marie Trevelyan a dit que les Membres de l'OMC devaient progresser dans trois domaines à l'occasion de la douzième Conférence ministérielle: promouvoir un meilleur fonctionnement de l'Organisation en remettant en marche la fonction de négociation; moderniser les règles existantes dans les domaines où il existe une volonté d'aller plus loin, tels que la santé et l'environnement, le commerce électronique et l'autonomisation économique des femmes; et promouvoir un commerce juste et libre en s'attaquant aux pratiques qui faussent les échanges et en veillant à ce que les Membres prennent des engagements proportionnels à leur taille et à leur stade de développement. Elle a déclaré ce qui suit:

“Nous ne pouvons ignorer que les règles du jeu du commerce mondial dans le cadre de l'OMC ont vieilli et qu'elles permettent difficilement de répondre aux défis d'aujourd'hui et d'envisager les industries de demain. La prochaine Conférence ministérielle est le moment idéal pour réfléchir à la nécessité de relever ces défis — de manière inclusive, souple et transparente — en vue de produire les résultats que les Membres attendent.”

Partager

Partager


  

Photos
Galerie de photos Voir le diaporama

Des problèmes pour visualiser cette page?
Veuillez écrire à [email protected] en indiquant le système d’exploitation et le navigateur que vous utilisez.