SOUS-COMITÉ DU COTON

Pour en savoir plus

  

Le Directeur général adjoint Xiangchen Zhang, agissant pour le compte de la Directrice générale Ngozi Okonjo-Iweala, a présidé la réunion sur la dimension développement du coton le 10 novembre, tandis que Marieme Fall, responsable de la Division de l'agriculture et des produits de base de l'OMC, a animé la discussion sur le commerce du coton le 9 novembre en l'absence de président des négociations sur l'agriculture.  

Une table ronde, ouverte par le Directeur général adjoint Jean-Marie Paugam, a porté sur la disponibilité et l'accessibilité financière des engrais pour les producteurs de coton et les moyens d'atténuer la conjoncture négative du marché.

Les Membres souhaitent donner un nouveau départ aux négociations

Lors de la discussion spécifique sur le commerce du coton du 9 novembre, Mme Fall a noté que les Membres n'étaient pas parvenus à se mettre d'accord sur un plan de travail concernant les négociations sur l'agriculture, y compris le coton, à la douzième Conférence ministérielle (CM12) tenue en juin, et a attiré l'attention sur le dernier rapport de la Présidente précédente, Mme l'Ambassadrice Gloria Abraham Peralta. Dans son rapport, la Présidente regrettait le faible niveau d'engagement concernant le soutien interne spécifique au coton ayant des effets de distorsion des échanges malgré tous les efforts déployés par ses prédécesseurs, et invitait les Membres à adopter une nouvelle approche. Cela “pass[ait] peut-être par un échange honnête entre les proposants et d'autres acteurs-clés” et “une meilleure compréhension de l'état actuel du soutien au coton”, ajoutait Mme Peralta.

La nécessité de repenser l'approche des négociations sur l'agriculture en s'appuyant sur la dynamique post-CM12 a aussi été soulignée lors de la retraite sur l'agriculture organisée le 24 octobre, a ajouté Mme Fall, relevant les discussions fructueuses menées lors de la retraite sur la manière d'éliminer les obstacles qui ont empêché les négociations de progresser jusqu'à présent.

Les pays du groupe “Coton-4” (C-4) ont réaffirmé l'importance du coton dans leur développement social et économique, soulignant sa contribution à la sécurité alimentaire, à la création d'emplois, à la génération de revenus et à l'inclusion sociale. Déplorant l'impasse dans laquelle se trouvent les négociations sur l'agriculture, le C-4 a prié instamment les Membres de s'engager davantage. Il a aussi appelé à un résultat ouvert, transparent, inclusif et équilibré à la treizième Conférence ministérielle, y compris sur le coton, dans la ligne de l'engagement pris en 2005 en faveur d'un traitement spécifique, rapide et ambitieux du coton.

Plusieurs Membres ont souligné le rôle crucial du coton dans les moyens de subsistance des agriculteurs des pays producteurs de coton. Ils estimaient en outre qu'il était urgent de faire avancer les négociations sur le coton. Outre le soutien interne ayant des effets de distorsion des échanges, certains Membres ont aussi évoqué des questions telles que l'amélioration de l'accès aux marchés et le renforcement de la transparence. Plusieurs Membres ont aussi souligné la nécessité de tenir des négociations fondées sur des données factuelles.   

Tendances du commerce du coton: signes positifs et défis

Les Membres ont examiné la dernière analyse du Comité consultatif international du coton (CCIC) sur les tendances de la production et du commerce de coton. Ils ont aussi étudié les perspectives à court et moyen terme pour les marchés du coton du C-4 présentées par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

Les deux études soulignaient la conjoncture défavorable des marchés découlant de la pandémie de COVID-19, des tensions géopolitiques et d'une possible récession de l'activité économique.

Les prix du coton ont considérablement baissé vers la fin de la saison 2021-2022 et au début de la saison 2022-2023 du fait de préoccupations quant à l'inflation et à une possible récession, a indiqué le CCIC. En outre, la production mondiale pour la saison 2022-2023 est égale ou supérieure à la consommation du fait de la contraction de la demande mondiale.

Les exportations de coton ont baissé de 9% en 2021-2022, reculant à 9,7 millions de tonnes, tandis que les exportations de coton d'Afrique de l'Ouest sont restées stables, dans la ligne des 1,19 million de tonnes d'exportations enregistrées en 2020-2021, a indiqué le CCIC. La tendance à la baisse des exportations devrait se poursuivre en 2023, avec un nouveau déclin prévu de 3,2%. Le CCIC a aussi estimé à 3,5 milliards d'USD les subventions publiques pour 2021-2022, soit une diminution de 57% par rapport à la saison précédente et le niveau le plus faible depuis 2010-2011.

La FAO a indiqué que la production de coton du C-4 devrait augmenter ces prochaines années à condition que des mesures appropriées soient prises, notamment en ce qui concerne la promotion de normes durables, l'autonomisation des femmes et des jeunes, le soutien aux fabricants de textiles, la réduction des subventions ayant un effet de distorsion des échanges et l'élargissement de l'accès aux marchés pour les pays les moins avancés (PMA).

Le C-4 a fait part de ses préoccupations quant à la baisse de la demande. Notant l'intérêt du C-4 pour l'atténuation des risques liés aux changements climatiques et aux parasites, la FAO a indiqué que les mécanismes de gestion des risques en lien avec le coton étaient d'importants outils d'adaptation climatique et de contrôle des parasites.

Le Secrétariat de l'OMC a présenté sa “note d'information” mise à jour (TN/AG/GEN/34/Rev.17 et deux addenda) rassemblant des renseignements actualisés sur les politiques relatives au coton s'agissant du soutien interne, de l'accès aux marchés et de la concurrence à l'exportation.

Table ronde sur les engrais et le coton

Dans ses remarques liminaires dans le cadre d'une activité parallèle sur les engrais, le DGA Paugam a souligné qu'il était important d'un point de vue stratégique de stimuler la production de coton et de garantir la sécurité alimentaire des pays producteurs de coton. En raison des restrictions à l'exportation et de la hausse des coûts des intrants pour les engrais, les prix mondiaux ont atteint des records, exacerbant les pressions sur tous les produits agricoles, y compris le coton, a-t-il dit. Ainsi, il est essentiel de maintenir un commerce ouvert pour les engrais et d'autres intrants agricoles afin de faire face à l'insécurité alimentaire.  L'OMC suit la situation de près, prônant la transparence des politiques commerciales, a-t-il ajouté.

L'activité portait sur la situation actuelle du marché pour les engrais et les solutions de remplacement viables pour les producteurs de coton. Elle a aussi mis en lumière les moyens de parvenir à un équilibre entre amélioration des rendements du coton, réponse aux besoins du marché et réalisation d'objectifs de développement durable, tels que la fertilisation biologique.

Aide au développement et coopération Sud-Sud

Le dernier “tableau évolutif sur l'aide au développement en faveur du coton” établi par le Secrétariat de l'OMC fournit des renseignements actualisés sur la mise en œuvre et le décaissement de l'aide au développement en faveur du coton, avec quatre nouveaux projets communiqués par l'Union européenne, ainsi que des décaissements et l'achèvement de projets par le Brésil, le Canada, le Japon et la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED).

Le tableau montre une augmentation des projets actifs pour l'aide au développement en faveur du coton (29 projets pour un montant total de 225 millions d'USD) et l'aide au développement dans les domaines de l'agriculture et des infrastructures connexes (41 projets d'un montant total de 2,073 milliards d'USD).

Plusieurs Membres ont rendu compte de leurs activités récentes, certains pays en développement Membres fournissant des renseignements actualisés sur leurs efforts visant à renforcer la coopération Sud-Sud dans le secteur du coton.

L'Agence de coopération brésilienne et la FAO ont présenté leur projet conjoint “Cotton+” en Amérique latine, qui vise à tirer parti des nouvelles technologies pour améliorer la fertilité des sols et accroître les rendements du coton pour les agriculteurs familiaux.  Le CCIC a aussi fait part de résultats concernant la gestion des sols, donnant des renseignements détaillés sur l'utilisation du charbon produit à partir de matière biologique (biochar) en vue d'améliorer la santé des sols, de réduire l'acidité et de stimuler la production de coton.

Le C-4 a accueilli avec satisfaction les travaux accomplis à l'OMC pour accroître la visibilité du coton et orienter les ressources visant à soutenir la chaîne de valeur du coton, qui allaient de la Journée mondiale du coton 2022 et de la signature d'un “appel à l'action” en faveur du coton à l'annonce de contribution de 300 000 USD de la Banque africaine d'import-export (Afreximbank) en faveur du coton africain, en passant par le Mémorandum d'accord signé par l'OMC et la FIFA.

Cependant, il reste encore beaucoup à faire, a estimé le C-4. Il a renouvelé son appel au soutien des partenaires de développement à la “Route du coton” (WT/CFMC/W/72 et WT/CFMC/W/73) et a souligné l'importance du transfert de technologie et de la transposition à plus grande échelle des bonnes pratiques d'autres produits agricoles. 

Autres questions

Lors de la réunion, la FAO a présenté un exposé sur ses activités concernant la Journée mondiale du coton 2022. L'OMC et d'autres parties prenantes ont souligné leur participation à l'activité et ont examiné de futures initiatives possibles.

Le C-4 a accueilli avec satisfaction le nouveau cours en ligne sur le coton lancé par le Secrétariat de l'OMC dans le but d'améliorer les connaissances sur le coton via l'apprentissage en ligne.  

Pour en savoir plus

Les exposés et les déclarations sont disponibles aux adresses suivantes:

Partager


Partager


  

Des problèmes pour visualiser cette page?
Veuillez écrire à [email protected] en indiquant le système d’exploitation et le navigateur que vous utilisez.