DIRECTRICE GÉNÉRALE NGOZI OKONJO-IWEALA

Pour en savoir plus

  

Dans son intervention virtuelle lors d'une séance consacrée au renforcement de la collaboration mondiale pour lutter contre l'insécurité alimentaire, la Directrice générale a dit aux Ministres et aux gouverneurs des banques centrales réunis que les Membres de l'OMC avaient “pris des mesures importantes” à leur douzième Conférence ministérielle (CM12), en juin. Il s'agissait notamment d'une décision d'exempter des restrictions à l'exportation les produits alimentaires achetés par le Programme alimentaire mondial (PAM) à des fins humanitaires et d'une déclaration visant à faciliter le commerce des produits alimentaires, des engrais et d'autres intrants agricoles.

“David Beasley, qui dirige le PAM, indique que cette décision juridiquement contraignante permettra à l'agence de faire des économies de temps et d'argent lorsqu'elle achètera des produits alimentaires pour des millions de personnes vulnérables”, a-t-elle dit, notant que le PAM estimait à près de 345 millions, au niveau mondial, le nombre de personnes se trouvant actuellement en situation d'insécurité alimentaire aiguë ou risquant fortement de s'y trouver. 

“Les Ministres ont également adopté une Déclaration dans laquelle ils s'engagent à faciliter le commerce des produits alimentaires, des engrais et d'autres intrants agricoles”, a ajouté la Directrice générale. “Ils ont souligné qu'il était important de ne pas imposer de restrictions à l'exportation et ont encouragé les Membres ayant des stocks excédentaires à les écouler sur les marchés internationaux.”

La Directrice générale a averti que, dans un contexte de concurrence intense pour les produits alimentaires et les intrants essentiels tels que les engrais, “il y [avait] un risque que l'approvisionnement soit détourné des pays pauvres vers les pays riches, comme pour les vaccins contre la COVID-19. Par exemple, les pays africains ont déjà des difficultés à accéder à des quantités d'engrais suffisantes.”

L'OMC suit de près les mesures commerciales affectant les produits alimentaires depuis le début de la guerre en Ukraine et encourage les Membres à maintenir les marchés internationaux ouverts pour les produits alimentaires et les intrants agricoles.

Il ressort du suivi assuré par l'OMC que 29 Membres et observateurs ont adopté 52 mesures interdisant ou restreignant les exportations de produits alimentaires, d'aliments pour animaux et d'engrais. La Directrice générale a dit aux Ministres que plus d'une douzaine de ces mesures avaient depuis été supprimées, ce qui laissait 39 mesures en place dans 23 pays — un nombre encore trop élevé, mais moins élevé que celui des mesures restrictives pour le commerce des produits médicaux introduites au plus fort de la pandémie.

À la séance d'ouverture sur la situation actuelle de l'économie mondiale, la Directrice générale a dit aux Ministres des finances du G-20 et aux gouverneurs des banques centrales concernés que les résultats de la CM12 sur les restrictions à l'exportation et le PAM devraient contribuer à atténuer les pressions inflationnistes qui pesaient sur les prix des produits alimentaires. Elle a souligné le rôle désinflationniste que le commerce avait joué au cours des dernières décennies et a averti que se détourner du commerce pouvait avoir l'effet inverse.

“L'ouverture des échanges et les chaînes de valeur mondiales ont toujours été désinflationnistes, favorisant une concurrence et une spécialisation accrues ainsi qu'une production à plus grande échelle”, a-t-elle noté. “Mais au cours des deux dernières années, la pandémie a bouleversé les chaînes d'approvisionnement: les fermetures d'usines et les restrictions au transport ont limité l'offre, tandis que les consommateurs se sont détournés des services au profit des biens durables alors même que la relance budgétaire et monétaire stimulait la demande globale. Les prix des produits alimentaires et de l'énergie augmentaient même avant la guerre.”

La Directrice générale a averti qu'un “découplage” des échanges mondiaux, dont l'idée était défendue par certains, “ferait presque certainement augmenter les loyers et les prix à la consommation, tout en réduisant les perspectives de croissance et de remboursement de la dette”. La réduction des obstacles au commerce est une stratégie plus prometteuse pour maîtriser l'inflation, a-t-elle ajouté.

La Directrice générale a dit que de nouvelles données pour le premier trimestre de 2022 montraient que les flux commerciaux mondiaux avaient diminué de 2,3% en valeur, d'un trimestre sur l'autre, et qu'ils étaient stables en termes réels. Toutefois, les commandes à l'exportation “se sont un peu redressées depuis juin, ce qui peut être un indicateur avancé d'une stabilisation”.

Les résultats commerciaux varient considérablement d'une région à l'autre, les importations et les exportations africaines étant encore inférieures aux niveaux d'avant la pandémie, tandis que les volumes du commerce mondial, sous l'impulsion de l'Asie, atteignent des niveaux records ou s'en rapprochent, a-t-elle noté. 

Partager

Partager


  

Des problèmes pour visualiser cette page?
Veuillez écrire à [email protected] en indiquant le système d’exploitation et le navigateur que vous utilisez.