DIRECTRICE GÉNÉRALE NGOZI OKONJO-IWEALA

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Présente à Davos jusqu'au 26 mai, la Directrice générale de l'OMC a rencontré des chefs d'État, des premiers ministres, des hauts fonctionnaires, des chefs d'entreprises, des universitaires, des journalistes et d'autres parties prenantes, dans un contexte assombri par le conflit en Ukraine et ses répercussions sur l'approvisionnement alimentaire mondial.

Ngozi Okonjo-Iweala s'est aussi entretenue avec des ministres du commerce le 25 mai au sujet de la douzième Conférence ministérielle de l'OMC (CM12) qui aura lieu du 12 au 15 juin, pour les informer des préparatifs et faire le point sur l'avancement des négociations concernant plusieurs questions clés qui seront abordées à cette occasion.

Dans ses interventions, la DG a souligné le rôle important de l'OMC pour faire face aux problèmes actuels tels que l'insécurité alimentaire croissante, la pandémie de COVID-19, les changements climatiques, les perturbations des chaînes d'approvisionnement et la diminution des stocks de poissons. 

Lors d'une séance consacrée au financement des économies résilientes, elle a dit qu'un aspect récurrent dans toutes les grandes crises auxquelles le monde est confronté aujourd'hui était l'idée d'un patrimoine commun, et le fait qu'aucun pays ne peut surmonter seul les difficultés rencontrées.

“Il n'y a pas de résilience sans solidarité mondiale”, a-t-elle dit aux participants au Forum.  “Il s'agit de survie collective, de soutien mutuel, de financement commun. Il s'agit de reconnaître que la résilience de chacun dépend de celle de tous.”

La Directrice générale a rappelé aux participants que les dirigeants mondiaux avaient créé au sortir de la Deuxième Guerre mondiale un ensemble d'institutions fondées précisément sur l'idée de consolider l'interdépendance et la solidarité internationales pour résoudre les problèmes liées au patrimoine commun.

“Ces institutions existent déjà. Mais nous ne les avons pas réformées de manière à pouvoir traiter les questions actuelles. Je pense que mon institution, l'OMC, fait partie de celles qui doivent être adaptées en conséquence.”

Mme Okonjo-Iweala a aussi pris part à une discussion sur les défis liés au commerce avec le Commissaire européen au commerce Valdis Dombrovskis et le Ministre indien du commerce Piyush Goyal.

La DG a indiqué qu'à la CM12 les Membres de l'OMC aborderont des questions liées à des crises multiples, et en particulier: la réponse de l'OMC à la pandémie, s'agissant à la fois des mesures commerciales et sanitaires, et de la dérogation aux règles concernant la propriété intellectuelle pour la production de vaccins; la conclusion de plus de 20 années de négociations sur un accord visant à éliminer les subventions à la pêche préjudiciables; la voie à suivre pour les travaux futurs concernant la réforme dans le domaine de l'agriculture; et le lancement du processus de discussion sur la réforme de l'Organisation.

Les Membres chercheront aussi à répondre aux craintes en matière de sécurité alimentaire. Ils réfléchiront aux mesures qui peuvent être prises afin que le commerce joue effectivement son rôle central pour que les produits alimentaires parviennent à ceux qui en ont besoin, sans négliger les préoccupations des producteurs quant à la nécessité d'assurer un approvisionnement national suffisant.

“Il est très difficile de se mettre d'accord au niveau multilatéral et c'est toute la difficulté à l'OMC. Il ne faut pas prendre cela à la légère. Nous devons trouver des moyens de nous mettre d'accord sur certaines choses pour montrer que l'Organisation est capable de fonctionner.”

La DG a également souligné, lors d'une discussion consacrée aux changements climatiques dans le cadre du Forum, qu'il était urgent d'agir contre le réchauffement de la planète et ses conséquences. Elle a dit que cet enjeu majeur ne devait pas être délaissé en présence d'autres difficultés immédiates. 

“Les conséquences de l'inaction sont visibles tous les jours, sur tous les continents, et dans tant de pays. Il est vrai que nous vivons une époque de crises simultanées : les changements climatiques, l'alimentation, la pandémie, la sécurité internationale. Mais je ne crois pas qu'on puisse donner la priorité à telle ou telle autre parce qu'elles sont tous liées, et qu'elles concernent toutes le patrimoine commun de l'Humanité.”

Toutefois, une réponse efficace nécessite des engagements financiers importants, qui ne sont pas à la portée de beaucoup de pays pauvres confrontés aux pénuries alimentaires et à la pandémie.

Faisant référence à l'engagement pris en 2009 à Copenhague au Sommet des Nations Unies sur le climat, la DG a dit : “Les pays développés avaient promis que, pour lutter contre les changements climatiques, il y aurait chaque année 100 milliards de dollars EU pour aider les pays pauvres à couvrir les coûts. Or ce n'est pas le cas. Et il n'y a aucune excuse recevable.”

La Directrice générale s'est à nouveau exprimée en faveur d'un mécanisme mondial de tarification du carbone auquel participeraient les pays en développement pour apaiser les craintes de “protectionnisme vert”, et a dit que l'OMC serait l'enceinte appropriée pour des discussions à ce sujet, compte tenu de sa composition large et diverse.  Elle a précisé que l'OMC collabore déjà avec le Fonds monétaire international, la Banque mondiale et l'Organisation de coopération et de développement économiques pour étudier les possibilités relatives à une telle initiative.

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