SÉCURITÉ ALIMENTAIRE

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La demande mondiale de produits alimentaires continue de croître, et la population de la planète devrait atteindre 9,6 milliards de personnes en 2050. Cependant, l'ONU estime que 820 millions de personnes souffraient de la faim en 2021. Au même moment, le changement climatique a un impact considérable sur la productivité de l'agriculture et de l'élevage.

D'après le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), la productivité agricole a perdu 21% par rapport à un scénario sans changement climatique, et l'élevage a subi des pertes de 20 à 60% pendant les graves sécheresses des récentes décennies. De surcroît, les systèmes alimentaires sont un contributeur majeur représentant un tiers des émissions mondiales de gaz à effet de serre, ce qui accentue la nécessité d'une transition vers un dispositif durable.

La Directrice générale a dit que nous prenons souvent les échanges commerciaux pour acquis, et qu'ils sont souvent considérés comme un problème, alors qu'il faudrait les voir comme une solution en ce qui concerne le changement climatique et la sécurité alimentaire. Elle a indiqué que le commerce alimente une personne sur six dans le monde aujourd'hui, et qu'il joue donc un rôle important pour faire en sorte que les denrées alimentaires et autres produits essentiels, comme les engrais et les produits et services permettant de s'adapter au changement climatique, parviennent à ceux qui en ont besoin.

La DG a évoqué une “triple responsabilité” pour l'OMC, consistant à “maintenir des marchés ouverts, transparents et équitables”. Elle a aussi appelé l'attention sur l'ensemble de mesures concernant la sécurité alimentaire adopté par l'OMC à la 12ème Conférence ministérielle (CM12) en juin: les Membres se sont engagés à limiter autant que possible les restrictions ou prohibitions concernant les produits alimentaires, et à ne pas prohiber ni restreindre les achats effectués par le Programme alimentaire mondial à des fins humanitaires.

Ngozi Okonjo-Iweala a exhorté les gouvernements à intégrer le commerce dans leurs plans d'adaptation, sur lesquels repose la mise en œuvre des objectifs climatiques mondiaux au niveau national. Elle a dit que les Membres de l'OMC s'efforcent de réformer les subventions dans le domaine agricole, et que cela contribuerait à réorienter une partie des 817 milliards d'USD qu'absorbent chaque année ces subventions vers des biens et services publics susceptibles de renforcer l'innovation, la biosécurité et les infrastructures.

Notant qu'il était nécessaire de protéger les droits de propriété intellectuelle, la DG a souligné qu'il était tout aussi important d'assurer le transfert de technologie afin que les pays en développement bénéficient de technologies vertes à des coûts abordables. Elle a évoqué les efforts déployés conjointement par l'OMC et l'OMPI pour mettre en place des flexibilités concernant les droits de propriété intellectuelle, comme par exemple les licences volontaires pour la production des vaccins contre la COVID-19. Plus largement, elle a dit que les deux organisations collaborent pour renforcer la capacité des pays en développement à mieux utiliser la propriété intellectuelle, le potentiel étant grand pour les systèmes alimentaires et la sécurité alimentaire. 

La Directrice générale a aussi mis en avant la mobilisation par l'OMC de ressources financières pour aider les petits agriculteurs des pays en développement à faire face aux pertes associées au changement climatique, notamment dans le cadre de l'initiative Aide pour le commerce; il s'agit pour 2021 de près de 14 millions d'USD, dont une partie sera utilisée en faveur de systèmes alimentaires. La DG a aussi souligné le rôle important de la recherche et de l'innovation pour améliorer la qualité des produits agricoles et aider les petits exploitants à effectuer une transition vers une production durable.

Au sujet de l'ensemble de mesures concernant la sécurité alimentaire adopté à la CM12, Ngozi Okonjo-Iweala a dit que les Membres de l'OMC prennent des dispositions pour mettre en œuvre les décisions des Ministres et discuter de la voie à suivre dans les négociations sur l'agriculture, afin de “parvenir à un accord sur le commerce des produits agricoles qui tiennent compte des problématiques liées au climat et à la durabilité, et qui aide réellement les petits agriculteurs à devenir plus résilients, pour être à même de se nourrir et de commercer avec le reste du monde”.

Plus d'une cinquantaine d'autres intervenants, y compris des chefs d'État, des responsables d'organisations internationales et des dirigeants d'institutions financières et d'entreprises privées ont pris la parole et échangé des vues sur les liens entre changement climatique et sécurité alimentaire.

La communauté internationale a fait part de ses préoccupations quant aux crises multiples qui exacerbent l'impact du changement climatique, sur fond de tensions géopolitiques aiguës et de risque de récession. Les intervenants ont expliqué comment ils envisagent la coordination pour stimuler la productivité agricole, accroître la résilience du secteur, réduire les pertes sur les chaînes d'approvisionnement alimentaire et adopter des politiques judicieuses pour une réponse plus forte à une crise alimentaire potentielle.

Pour en savoir davantage

La table ronde sur la sécurité alimentaire était organisée dans le cadre de la Conférence de Charm El-Cheikh sur les changements climatiques (plus d'informations ici).

Des renseignements complémentaires sur la participation de l'OMC à la COP27 sont disponibles ici.

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