FORUM PUBLIC DE L'OMC 2022

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Le Forum public réunit les gouvernements, le secteur privé, la société civile, les universitaires et les consommateurs pour examiner comment le système commercial peut contribuer à favoriser et soutenir une reprise économique inclusive. Environ 3 200 personnes s’étaient inscrites pour assister au Forum de cette année, avec 147 sessions et plus de 670 intervenants prévus pour l’événement de quatre jours.

Interrogée par le présentateur Richard Quest de CNN devant un large public réuni pour la séance d'ouverture, la Directrice générale a noté que le Forum public 2022 se déroulait à un moment difficile, tant pour le commerce mondial que pour l'économie mondiale, et en des temps d'instabilité géopolitique et de crises climatiques. Pour relever ces défis, il faudra aborder de nouvelles questions et adopter de nouvelles approches, a-t-elle dit.

“Nous ne pouvons pas faire comme si de rien n'était, car le monde se trouve dans une situation très difficile à l'heure actuelle”, a-t-elle dit. “Actuellement, nous nous heurtons à des crises multiples, que j'ai souvent décrites comme une polycrise, des chocs exogènes simultanés qui frappent le monde.”

“Nous avons des chocs de sécurité, nous avons des chocs climatiques, nous avons des chocs énergétiques, nous avons des chocs concernant les prix des produits alimentaires, tous frappant les pays en même temps,” a noté la Directrice générale.  “Nous ne pouvons donc pas nous permettre de faire comme si de rien n’était. Nous devons être en mesure de réfléchir différemment et nous devons accomplir des choses.”

La Directrice générale a également mis en garde contre le fait que les perspectives pour le commerce étaient sombres, avec de plus en plus de signes indiquant un ralentissement économique mondial.

Les économistes de l'OMC travaillent actuellement à une révision des prévisions commerciales annuelles publiées en avril dernier, “mais les indicateurs ne semblent pas bons”, a-t-elle dit. “Les prévisions de croissance mondiale ont été revues à la baisse à la fois par la Banque mondiale et le FMI.”

En réponse à une question sur la probabilité d'une récession mondiale, la Directrice générale a dit: “Je pense que nous nous en approchons, mais en même temps nous devons commencer à penser à la reprise. Nous devons rétablir la croissance. C’est trop important, en particulier pour les Membres les plus pauvres de l'OMC. Nous devons réfléchir à ce que nous devons faire, quelles politiques nous devons poursuivre pour rétablir la croissance.”

La Directrice générale a dit que les Membres de l'OMC étaient d'accord sur de nombreux points à la douzième Conférence ministérielle tenue en juin, pour relever les défis actuels, y compris l'engagement de s'abstenir de recourir à des restrictions à l'exportation pour les produits alimentaires d'urgence achetés dans le cadre du Programme alimentaire mondial, de rendre le commerce des produits alimentaires et des intrants agricoles plus prévisible, de faciliter la production de vaccins contre la COVID-19 dans les pays en développement et d'interdire les subventions à la pêche préjudiciables contribuant à l'épuisement des stocks de poissons dans les océans.

“Tous les Membres se sont réunis, pays développés et pays en développement”, a-t-elle noté. “Tout le monde autour de la table.”

Ce succès permet d’espérer que la coopération multilatérale démontrée à la CM12 se poursuivra tandis que les Membres de l'OMC s’attaquent la série de défis qui subsistent, a-t-elle ajouté.

“Ces succès obtenus à la douzième Conférence ministérielle sont de bon augure,” a dit la la Directrice générale.  “Cela ne signifie pas que ce sera facile, mais nous avons tout un programme pour ce qui est des Membres de l'OMC. Je pense que cela aide à renforcer le type de confiance qui pourrait nous amener à régler la prochaine série de problèmes, contribuant à résoudre ces difficultés auxquels le monde est confronté.”

Le Forum de cette année examine la contribution que le commerce peut apporter à la reprise économique après la pandémie. Il examinera, en particulier, comment renforcer les règles commerciales et améliorer les politiques des gouvernements pour créer un système commercial plus résilient, durable et inclusif.

Lors d'une séance plénière ultérieure sur le thème du Forum qui est la reprise durable et inclusive, une table ronde de haut niveau a mis l'accent sur deux grands défis auxquels sont confrontés les décideurs: la reprise après la pandémie de COVID-19 et la menace des pandémies futures; ainsi que l'adaptation au changement climatique et l'atténuation de celui-ci.

Mme Soumya Swaminathan, Spécialiste scientifique en chef à l'Organisation mondiale de la santé, a indiqué, à titre de mise en garde, que le monde n'était pas encore “sorti de la pandémie”, mais que l'impact des futurs variants de la COVID-19 pouvait être géré au moyen d'un accès équitable aux vaccins.

“Deux tiers des Africains n'ont pas encore eu leur série de vaccination primaire”, a dit Mme Swaminathan. “Il y a encore beaucoup de personnes vulnérables … nous devons rester préparés. Mais la grande différence aujourd'hui, c’est que nous avons les outils et les connaissances. Nous avons les vaccins, les médicaments, les diagnostics, de sorte que si nous les utilisons de manière judicieuse et équitable, nous n'avons pas à subir les effets de la pandémie.”

Bogolo Kenewendo, Conseillère spéciale du Champion des Nations Unies pour le changement climatique et ancienne Ministre de l'investissement, du commerce et de l'industrie du Botswana, a dit qu'il était important que nous traitions les questions liées à la réponse à la pandémie et au changement climatique en tant que communauté mondiale.

“Lorsque vous vous souciez uniquement de vos propres petites affaires, vous pensez qu'en réglant votre problème, vous serez à l'abri du reste des problèmes mondiaux, mais nous savons que ce n'est pas le cas”, a-t-elle dit. “Et personne ne sera en sécurité tant que nous ne serons pas tous en sécurité, de sorte que si vous n'ouvrez pas vos frontières, si vous n'ouvrez pas les chaînes d'approvisionnement, vous serez aussi touché que tout le monde.”

Mariana Mazzucato, Professeur en économie de l'innovation et en valeur publique au University College London, a souligné qu’il était nécessaire d'appliquer des méthodes de mesure appropriées “qui nous rendent responsables à l’égard du bien commun” et “de faire en sorte que la communauté soit bénéficiaire.” Elle a également souligné qu’il était nécessaire de transformer l'industrie manufacturière pour ce qui est des secteurs très polluants comme le ciment et l'acier, tout en favorisant les énergies renouvelables dans le cadre de la transformation verte.

Cameron Saul, Co-Fondateur de BottleTop, un détaillant spécialisé dans les accessoires fabriqués à partir de matériaux recyclés, a souligné l'importance de la réalisation des Objectifs de développement durable des Nations Unies à travers des efforts individuels.

“Concentrez-vous sur les questions qui vous intéressent en tant que personne”, a-t-il dit. “Choisissez l’ODD qui résonne réellement en vous et défendez cet objectif. Réfléchissez à la manière dont vous pouvez agir chez vous, dans vos communautés proches et dans le monde entier. ”

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