LES FEMMES ET LE COMMERCE

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L'événement organisé à l'occasion de l'Examen global de l'Aide pour le commerce a réuni des représentants gouvernementaux de la Géorgie, du Chili et du Canada, ainsi que des spécialistes du commerce et de l'égalité des genres de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), de la Banque mondiale et du Centre de droit commercial, pour évoquer les moyens d'améliorer la collecte des données par genre.

Dans son discours liminaire, l'Ambassadeur Stephen de Boer (Canada) a souligné la nécessité de disposer d'“une base solide de données probantes pour soutenir l'élaboration de politiques et pour suivre leur mise en œuvre et leur impact.”

Ces dernières années, le Canada a commencé à renforcer son expertise en matière de collecte et d'analyse de données sur la place des femmes dans le commerce, a-t-il indiqué.  L'approche du Canada s'appuie sur la collaboration interdépartementale entre Statistique Canada, qui recueille des données sur l'économie, la société et l'environnement à l'échelle du pays, et Affaires mondiales Canada, qui est responsable de la politique commerciale et du soutien aux exportateurs canadiens.

“Les travaux que nous menons ici à l'OMC nous permettront de constituer une base de données robuste, d'établir de bonnes pratiques et d'acquérir l'expérience nécessaire pour soutenir nos efforts en vue d'améliorer les possibilités qui s'offrent aux femmes dans le domaine du commerce international,” a dit l'Ambassadeur de Boer.

Anoush der Boghossian, Cheffe de l'Unité Commerce et égalité des genres de l'OMC et Présidente du Centre de recherche sur le commerce et le genre, a rappelé que, pour la plupart des pays, il était difficile de collecter des données sur la place des femmes dans le commerce. Elle a fait observer que, souvent, l'analyse statistique du commerce ne faisait pas de distinction claire entre le commerce extérieur et intérieur ou les ventes au détail.

Le manque de ressources et de statisticiens qualifiés ainsi que la difficulté à obtenir des données du secteur informel, où la plupart des femmes exercent leurs activités, constituent également un frein à une analyse du commerce fondée sur le genre.

“Dans le cadre du programme de formation de l'OMC sur le commerce et le genre, l'Unité Commerce et égalité des genres sensibilise le public à cette question et présente un questionnaire de collecte de données qui peut servir à guider les gouvernements”, a-t-elle dit.

Anu Peltola, Responsable par intérim des statistiques de la CNUCED, a présenté un projet de recherche reliant des données existantes afin d'obtenir de nouveaux éclairages sur l'égalité hommes-femmes dans le commerce.

“Les autorités statistiques nationales ont besoin de conseils sur la manière dont elles peuvent collaborer avec les douanes, les banques centrales et les différents ministères susceptibles de participer”, a-t-elle expliqué. En outre, cette approche consistant à relier des données “repose sur des partenariats entre organismes internationaux qui permettent de réunir des compétences et d'identifier les ressources nécessaires à ces travaux.”

Tengiz Tsekvava, ancien Directeur exécutif adjoint de Geostat, a présenté un projet pilote de la Géorgie pour l'utilisation d'une méthode statistique tenant compte de la question du genre dans le commerce. Les données entre 2016 et 2020 ont été analysées en reliant des données commerciales individuelles et des statistiques commerciales au niveau des entreprises.

Tengiz Tsekvava a dit que cette approche montrait que la “main-d'œuvre féminine hautement qualifiée était la plus résiliente face aux inégalités hommes-femmes, affichant le taux d'emploi le plus élevé et l'écart salarial le plus faible entre les genres”, ajoutant que “la production d'indicateurs commerciaux tenant compte du genre permet aux chercheurs d'analyser la problématique hommes-femmes sous différents angles.”

Heidi Stensland, Spécialiste principale du secteur privé à la Banque mondiale, a présenté une étude sur la facilitation des échanges qui se penche sur deux lacunes dans les données: le nombre de sociétés commerciales transfrontières dirigées par des femmes et les difficultés spécifiques au genre pour le commerce transfrontières.

“Nous avons constaté que les femmes sont moins nombreuses à savoir que les douanes autorisent la présentation d'une déclaration avant l'arrivée des marchandises. Et nous savons que ces déclarations préalables de marchandises permettent aux commerçants d'économiser du temps et de l'argent.”  Stensland a ajouté que les recherches montraient également “une sous-représentation des femmes dans les associations professionnelles sur lesquelles les organismes publics de réglementation s'appuient pour obtenir des informations en retour sur les modifications qu'ils proposent d'apporter aux processus et procédures à la frontière”.

Le Centre de droit commercial effectue une analyse fondée sur le genre des chaînes de valeur de l'automobile, du textile et de l'agro-industrie dans la Zone de libre-échange continentale africaine, a indiqué sa Directrice exécutive, Trudi Hartzenberg.

“Si l'on regarde au niveau des transactions, les données commerciales se rapportent effectivement à des indicateurs de propriété et de gestion et nous pouvons donc réellement suivre les indicateurs de genre et les relier aux flux commerciaux”, a expliqué Mme Hartzenberg. Elle a également souligné la valeur des données d'enquêtes pour obtenir des renseignements qualitatifs qui font avancer le programme de recherche.

Nelson Manuel Paredes, Chef du Département de l'information commerciale au Sous-secrétariat aux relations économiques internationales du Chili, a présenté un projet de recherche sur la participation des femmes aux exportations du Chili, associant le service des impositions intérieures — qui fournit des renseignements au niveau de chaque entreprise — et l'Agence chilienne de promotion des exportations, ProChile, qui fournit des renseignements sur la propriété des entreprises selon le genre.

Grâce à cette collaboration, une étude sur la participation des entreprises dirigées par des femmes aux exportations chiliennes a été lancée en 2017, avec une enquête de suivi en 2019 sur les disparités hommes-femmes et les obstacles sexistes en vue de soutenir davantage la participation des femmes au commerce extérieur.

Lancé en mai 2021, le Centre de recherche de l'OMC sur l'égalité des genres offre une plate-forme ouverte pour la diffusion des travaux de recherche sur le commerce et le genre à l'intention des décideurs et d'autres parties prenantes de l'OMC. Du 5 au 7 décembre, l'Unité Commerce et égalité des genres de l'OMC et le Centre de recherche de l'OMC sur l'égalité des genres organiseront le Congrès mondial sur le commerce et l'égalité des genres, première conférence mondiale de recherche consacrée au commerce et au genre.

Pour de plus amples renseignements sur le Centre de recherche, vous pouvez consulter sa base de données sur le commerce et l'égalité des genres, qui contient plus d'une centaine de documents de recherche.

La vidéo de la deuxième séance de réflexion est disponible ici.

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