DIRECTRICE GÉNÉRALE NGOZI OKONJO-IWEALA

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La hausse des produits alimentaires et de l'énergie déclenchée par la guerre “a, de façon toute nouvelle, mis sous le feu des projecteurs” la question de la sécurité alimentaire, a dit la Directrice générale aux participants. “Bon nombre des pays en développement Membres de l'OMC, en particulier les pays les moins avancés, sont les victimes ultimes des crises qui secouent le monde. Il n'en sont pas à l'origine, mais ce sont eux qui souffrent le plus d'un accès insuffisant aux produits alimentaires et aux engrais, ainsi que des prix élevés résultant des fluctuations des taux de change et de la dépréciation des devises.”

Sachant qu'une calorie sur cinq fait l'objet d'échanges internationaux, “imaginez à quel point le commerce est important pour nous aider à régler ce problème d'accès, de renforcement de la résilience et de gestion de la volatilité des prix des produits alimentaires et de l'énergie”, a-t-elle dit. Donc, “la première chose à faire, et la meilleure, est de maintenir un système commercial multilatéral ouvert, prévisible et stable. Le commerce est absolument central pour ce qui est des produits alimentaires et il est crucial de garder un système prévisible, stable et équitable.”

Les Membres de l'OMC ont œuvré en ce sens en adoptant une Décision ministérielle sur l'exemption des prohibitions ou restrictions à l'exportation pour les achats de produits alimentaires du Programme alimentaire mondial (PAM), en tant que réponse immédiate à la crise de la région de la mer Noire. Ils ont aussi adopté une Déclaration ministérielle sur la réponse urgente à l'insécurité alimentaire.lors de la 12ème Conférence ministérielle (CM12), en juin 2022.

Dans cette déclaration, les Membres réaffirment qu'il est important de ne pas imposer de prohibitions ou de restrictions à l'exportation d'une manière incompatible avec les dispositions pertinentes de l'OMC. La Directrice générale a noté que 100 restrictions à l'exportation visant les produits alimentaires et les engrais avaient été imposées à la suite du déclenchement de la guerre en Ukraine, mais que le nombre de mesures encore en place était tombé à 63.

“Ce mouvement va dans la bonne direction”, a-t-elle ajouté. “Cela a été bénéfique, mais nous pouvons faire plus. Nous insistons sur la transparence et la notification, donc nous pouvons avancer en ce sens”.

De plus, les Membres de l'OMC ont adopté 80 mesures qui facilitent le commerce des produits alimentaires et des engrais.  “Je tiens à féliciter nos Membres, parce qu'ils ont agi de la bonne manière”, a dit la DG. “Je suis très fière de ce que nos Membres ont accompli à la CM12 pour la disponibilité des produits alimentaires. Sans ces actions, notre situation serait bien moins enviable.”

“Les Membres de l'OMC cherchent aussi à faire avancer les négociations sur l'agriculture et à mettre davantage en évidence les préoccupations en matière de sécurité alimentaire”, a noté la Directrice générale. “Si à partir de cela, nous pouvions regarder la sécurité alimentaire selon une perspective nouvelle et essayer de dégager des négociations sur l'agriculture les résultats qui seraient les plus utiles pour stimuler l'approvisionnement alimentaire mondial, en particulier dans les pays en développement, ce serait bénéfique.”

L'Initiative céréalière de la mer Noire permet des exportations commerciales d'aliments et d'engrais (y compris l'ammoniac) en provenance de trois principaux ports ukrainiens de la mer Noire et va de pair avec le Mémorandum d'accord entre la Fédération de Russie et le Secrétariat de l'Organisation des Nations Unies sur la promotion des produits alimentaires et des engrais russes sur les marchés mondiaux. Un Centre conjoint de coordination (JCC) basé à Istanbul coordonne la mise en œuvre de l'Initiative céréalière de la mer Noire.

Abdullah Abdul Samad Dashti, Coordonnateur des Nations Unies pour l'Initiative céréalière de la mer Noire, a dit lors de l'événement “Dialogues sur le commerce” qu'environ 30,5 millions de tonnes de céréales avaient maintenant été exportées vers 45 pays dans le cadre de l'Initiative, la priorité ayant été donnée aux expéditions du PAM vers l'Afghanistan, l'Éthiopie, le Kenya, la Somalie et le Yémen.

Cet accord a “contribué de manière très spectaculaire à la baisse des prix globaux mondiaux et cette tendance se poursuit”, a-t-il dit.

Alzbeta Klein, PDG et Directrice générale de l'Association internationale de l’industrie des engrais, a dit que l'initiative de la mer Noire était “extrêmement importante pour la sécurité alimentaire mondiale” et que la situation concernant les expéditions d'engrais s'était améliorée. Néanmoins, le caractère abordable de l'azote et des phosphates devenait une préoccupation plus générale, en particulier en Afrique subsaharienne, principalement en raison de la dépréciation des monnaies locales.

“Nous avons appris une chose au cours de l'année écoulée: la sécurité alimentaire, que nous tenions pour acquise depuis des dizaines d'années, est en fait extrêmement fragile, et elle l'est beaucoup plus que nous ne l'aurions imaginé”, a dit Mme Klein.

Arnaud Petit, Directeur exécutif du Conseil international des céréales, a donné aux participants un aperçu des tendances des marchés mondiaux pour le riz, le blé, le maïs et les fèves de soja. Il a souligné l'importance de l'Initiative céréalière de la mer Noire pour les marchés alimentaires mondiaux.

“La région de la mer Noire représente plus de 70 millions de tonnes de céréales par an. Il n'y aucune autre région dans le monde qui produise 70 millions de tonnes”, a-t-il noté. “C'est un élément de taille en termes d'équilibre des marchés mondiaux des céréales.”

La vidéo de l'activité est disponible ici.

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