Le rapport, intitulé “Rapport 2023 sur le développement des CVM: des CVM durables et résilientes en des temps agités” est une publication conjointe de la Banque asiatique de développement (BAD), de l'Institut des économies en développement — Organisation japonaise du commerce extérieur (IDE-JETRO), de l'Institut de recherche sur les chaînes de valeur mondiales de l'Université de commerce international et d'économie (UIBE) de Beijing, et de l'Organisation mondiale du commerce.

“Les récentes perturbations liées à la pandémie ont révélé des vulnérabilités de longue date dans les CVM, en particulier celles qui sont associées à une concentration et à une dépendance excessives à l'égard d'une seule économie ou d'une seule région pour l'approvisionnement en produits essentiels — une situation exacerbée par les récentes tensions géopolitiques. Toutefois, la structure actuelle des CVM est complexe et a apporté d'importants avantages aux entreprises et aux consommateurs du monde entier”, déclarent Masatsugu Asakawa, Président de la BAD, Kyoji Fukao, Président de l'IDE-JETRO, Zhongxiu Zhao, Président de l'UIBE, et Ngozi Okonjo-Iweala, Directrice générale de l'OMC, dans l'avant-propos commun de la publication.

“La résilience et la durabilité ne peuvent être obtenues sans inclusion”, ajoutent-ils. “Pour faire en sorte que les CVM soutiennent un développement inclusif, il faut continuer de réduire les obstacles à l'intégration et mettre en place des mesures qui empêchent les entreprises d'exploiter leur position de force sur le marché au détriment des petits fournisseurs.”

Le rapport présente des renseignements actualisés concernant l'évolution des CVM, y compris de nouvelles données allant jusqu'en 2022, et souligne que les CVM restent un élément central de la mondialisation malgré les pressions croissantes. Les intrants étrangers ont représenté 28% des exportations mondiales de marchandises l'année dernière, un niveau record selon le rapport. En outre, les taux de participation aux CVM de presque toutes les économies étaient plus élevés en 2022 qu'en 2018, avant la pandémie.

Le rapport examine l'incidence des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine et de la pandémie de COVID-19 sur les CVM, et contient une analyse approfondie des chaînes d'approvisionnement en énergie et en semi-conducteurs. Il constate que la valeur des exportations et la part des produits de type “goulet d'étranglement” — produits qui sont exportés par un très petit nombre d'économies — ont plus que doublé depuis 2000, passant de 9% à 19% du commerce total, ce qui contribue à la vulnérabilité des CVM. On a également observé une forte concentration des sources d'intrants étrangers. En outre, les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine ont entraîné une augmentation du nombre d'étapes dans les CVM entre 2018 et 2020. Cela pourrait s'expliquer par le fait que les économies s'approvisionnent en produits auprès de nouvelles sources en raison de l'imposition de droits de douane plus élevés, mais en 2021, une partie de cet allongement des CVM s'est inversée, probablement en raison de la pandémie qui a limité les options disponibles.

S'agissant de la durabilité, le rapport fournit un cadre complet de comptabilisation des émissions de carbone qui retrace les émissions de gaz à effet de serre le long des CVM et propose un cadre conceptuel pour aider à rendre ces chaînes plus respectueuses de l'environnement.

Le rapport souligne que les CVM peuvent avoir des effets positifs pour les entreprises des économies en développement en améliorant la productivité et en allégeant les contraintes, et qu'elles peuvent se traduire par des salaires plus élevés et de meilleures conditions de travail. Les politiques visant à rendre les CVM plus inclusives devraient se concentrer sur les moyens de faciliter l'entrée dans ces chaînes et d'accroître les retombées positives pour l'économie nationale, indique le rapport.

Le rapport est disponible ici.