LES FEMMES ET LE COMMERCE

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Cet événement a été organisé conjointement par l'OMC et la FIFA, avec l'appui des Missions permanentes de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande.

Dans ses remarques liminaires, la Directrice générale Ngozi Okonjo-Iweala a dit que la Coupe du monde féminine 2023 devrait, selon les projections, générer 220 milliards d'USD, présentant une occasion importante de connecter les producteurs de coton africains à la chaîne de valeur du football et favorisant l'autonomisation économique des femmes. L'OMC et la FIFA feront fond sur leur mémorandum d'accord signé en septembre 2022 pour travailler ensemble en vue d'atteindre cet objectif, a-t-elle ajouté.

La Directrice générale a mis l'accent sur l'objectif consistant à accroître les recettes engrangées par les pays du groupe “Coton-4” (Bénin, Burkina Faso, Mali et Tchad) et la Côte d'Ivoire sur le marché mondial des vêtements de sport, un marché très rentable. Elle a appelé à investir davantage dans ces pays pour renforcer leurs secteurs du coton et des textiles et les aider à progresser dans la chaîne de valeur.

La Directrice générale a mis en lumière la complexité de la chaîne de valeur transfrontières du football, qui englobe différentes règles de l'OMC relatives aux marchandises, aux services et à la propriété intellectuelle. Elle a en outre appelé l'attention sur des domaines rentables de la chaîne de valeur, tels que le commerce des services audiovisuels et le commerce relatif aux droits d'auteur et aux marques de fabrique ou de commerce.

“Le commerce des services est le secteur qui croît le plus rapidement, avec une croissance annuelle de 8% depuis 2005. Comment pouvons-nous obtenir une plus grande part de ce commerce dans le domaine des services fournis par voie numérique? Par l'exemple, l'Afrique compte pour moins de 1% dans le total des services fournis par voie numérique”, a-t-elle dit. “Les enjeux financiers de la propriété intellectuelle sont considérables. J'aimerais que nous réfléchissions à la manière dont les pays en développement peuvent monétiser certains de ces droits de propriété intellectuelle dans l'économie du football”, a-t-elle ajouté.

Le football a une valeur économique importante, mais ses retombées n'ont pas été distribuées équitablement aux producteurs des pays en développement, en particulier aux femmes, a dit la Directrice générale. Elle a mis en exergue les efforts que l'OMC déployait pour utiliser le commerce afin d'autonomiser les femmes et de renforcer les capacités commerciales des petites entreprises des pays en développement, en particulier dans le cadre de son partenariat actuel avec la FIFA, le Centre du commerce international (ITC), l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) et la Banque africaine d'import-export.  

“L'Europe se taille la part du lion de la valeur générée par l'économie du football, qui représente plus de 220 milliards d'USD dans le monde. Nous pouvons et devons faire davantage pour connecter les femmes aux nouveaux marchés de marchandises et de services à grande valeur et aux nouveaux débouchés rémunérateurs qu'ils offrent. J'espère que, dans 10 ans, les pays en développement Membres représenteront une part plus importante de cette économie, d'au moins 50%, contre 30% actuellement”, a-t-elle dit.

M. Infantino a décrit dans les grandes lignes les liens fondamentaux qui existaient entre le commerce et l'économie du sport, indiquant l'extraordinaire potentiel de cette économie pour ce qui est de créer davantage de valeur pour les pays en développement. La coopération de la FIFA avec l'OMC et le groupe “Coton-4” fait partie de ces travaux visant à libérer ce potentiel, a-t-il dit.

M. Infantino a souligné l'importance de la Coupe du monde féminine à venir, qui constituait un aspect crucial de la stratégie mondiale de la FIFA visant à investir ambitieusement dans le football féminin.

“La Coupe du monde féminine que nous avons organisée en France en 2019 a rencontré un grand succès, avec 1,2 milliard de spectateurs dans le monde entier et plus de 1 million dans les stades. Cela montre l'ampleur de cet événement. Avec deux milliards de spectateurs, la prochaine Coupe du monde, qui aura lieu en Australie et en Nouvelle-Zélande, sera encore plus importante”, a-t-il dit.

M. Infantino a ajouté: “La FIFA a triplé le montant du prix depuis la Coupe du monde de 2019: il était de 50 millions d'USD; il est désormais de 152 millions d'USD. En 2015, avant mon arrivée à la FIFA, il était dix fois moins élevé, à 15 millions d'USD.”

Il a poursuivi: “Si nous réussissons à porter l'économie du football dans le monde à la moitié de ce que fait l'Europe, nous pourrions avoir une économie d'environ 500 milliards de dollars à l'échelle mondiale. Et cela est tout à fait faisable si l'on regarde comment le sport se développe partout dans le monde. Mais je crois que le plus important est que nous voulons voir ce sport se développer, et le football féminin et l'autonomisation des femmes représentent une part très importante de cet effort. L'initiative Coton-4 est également une action simple mais concrète qui servira d'exemple pour beaucoup.”

Cérémonie du trophée de la Coupe du monde féminine de la FIFA

Une cérémonie spéciale a été tenue pour dévoiler le trophée de la Coupe du monde féminine, marquant l'étape genevoise de la Tournée du trophée de la Coupe du monde féminine de la FIFA.

L'Ambassadrice Clare Kelly (Nouvelle-Zélande) a dit que la Coupe du monde féminine 2023 de la FIFA serait le plus grand événement sportif jamais accueilli par la Nouvelle-Zélande, et a mis en lumière l'objectif ferme du pays consistant à améliorer la participation des femmes et des filles aux sports ainsi qu'à l'économie et à la société en général. “L'événement qui a lieu aujourd'hui montre comment les femmes agissent dans le monde des entreprises et au sein des gouvernements pour tirer parti du lien entre le sport et la chaîne de valeur commerciale et économique dans l'intérêt de nos communautés”, a-t-elle dit.

L'Ambassadeur George Mina (Australie) a réaffirmé l'attachement indéfectible de l'Australie au système commercial fondé sur des règles. “Cet attachement porte aussi sur ce que nous pouvons faire par le biais du sport. Le commerce a permis de faire en sorte que les Australiens aient accès aux meilleurs équipements sportifs, que ces équipements soient disponibles et bon marché et que nos services soient ouverts et permettent la circulation des personnes associées au sport”, a-t-il ajouté.

Robbert de Kock, Président de la Fédération mondiale de l'industrie des articles de sport, a dit que les événements sportifs de très grande ampleur tels que la Coupe du monde féminine pouvaient avoir des répercussions positives sur le commerce et la santé.

De plus amples renseignements sur la Tournée du trophée se trouvent ici.

Effets transformateurs du football

Lors d'une séance intitulée “Parcours d'une femme devenue vainqueur de la Coupe du monde”, Anja Mittag (Allemagne) a fait part de son expérience personnelle s'agissant de surmonter de nombreuses difficultés pour atteindre le sommet de sa profession.

“Gagner la Coupe du monde n'est pas juste une réussite. Cela représente beaucoup de travail et de larmes. Le chemin a été long. Mais au final, chaque minute en a valu la peine”, a-t-elle dit.

Lors d'une séance distincte, l'international ivoirien Didier Drogba s'est dit très favorable à l'idée d'utiliser le football et le sport pour offrir des possibilités aux femmes et aux filles. “Nous partageons la même passion du football et du sport en général, et notre rôle en tant qu'ambassadeurs de ce sport est d'en faire un monde plus inclusif”, a dit M. Drogba.

SAR la Princesse Reem Bint Abdullah Bin Mosaad Al Saud a décrit son rôle dans la mise sur pied de l'équipe de football féminine saoudienne, soulignant les efforts que son pays déployait pour devenir un acteur de premier plan de ce sport. Elle a dit: “Bien sûr, l'inclusion sociale est une grande priorité, mais il est important de reconnaître que le sport a une énorme valeur économique”.

Trois femmes PDG africaines ont discuté des possibilités et des difficultés associées à la chaîne de valeur du coton et à l'inclusion sociale des femmes. Elles ont également discuté de la manière dont leurs entreprises pourraient tirer parti de la croissance du football tout en favorisant des pratiques durables.

Dorothy Tembo, Directrice exécutive adjointe du Centre du commerce international, a présenté les multiples initiatives de l'organisation visant à fournir une assistance technique spécifique aux femmes entrepreneurs africaines.

En conclusion, l'Ambassadeur Ahmad Makaila (Tchad) a pris la parole au nom des pays du groupe “Coton-4”. Il a salué les efforts conjoints de l'OMC et de la FIFA visant à soutenir le coton africain et l'autonomisation des femmes. “Nous avons confiance dans leur capacité de promouvoir l'intégration de nos économies dans les actions mondiales et attendons avec intérêt de renforcer la collaboration fructueuse des entreprises avec l'OMC et la FIFA”, a-t-il dit.

Le programme complet de l'événement peut être consulté ici.

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