Découvrir ce qui se passe à l'OMC

NOUVELLES:  COMMUNIQUÉ DE PRESSE 2000

PRESS/169
21 février 2000

M. Moore lance un appel en faveur d'une participation accrue des parlementaires aux travaux de l'OMC

M. Mike Moore, Directeur général de l'OMC, a dit aujourd'hui au Parlement européen qu'il était favorable à une participation accrue et plus attentive des parlements aux activités, débats et autres travaux de l'Organisation mondiale du commerce.

Prenant la parole devant la Commission du développement et de la coopération à Bruxelles, M. Moore a indiqué qu'une participation accrue des parlements et des congrès était nécessaire non seulement parce que ces organes législatifs devaient ratifier les accords conclus à l'OMC, mais aussi parce qu'ils étaient les meilleurs représentants de la société civile.

“Tout ce qui est convenu dans le cadre de l'OMC doit être entériné par les gouvernements et ratifiés par les parlements. Nous avons tous davantage de comptes à rendre. Les parlements et les congrès maintiennent les gouvernements en place. L'opinion publique maintient les gouvernements en place. Les représentants élus sont la principale expression de la société civile. Ces personnes dont le soutien est mesuré et qui sont comptables de leurs actes doivent jouer un rôle plus actif. Voilà une manière concrète de répondre à certaines des inquiétudes suscitées par la mondialisation et à la désaffection du public. Les représentants élus ont le devoir de jouer un rôle plus actif, d'organiser des débats, de surveiller où va l'argent du contribuable et de veiller à ce que les grandes institutions internationales créées pour gérer les affaires du monde aient l'autorité morale que leur confèrent leur appartenance aux gouvernements Membres et le fait que ceux-ci participent à leurs travaux”, a dit M. Moore. Le Commissaire européen, M. Pascal Lamy, et M. Peter Gakunu du secrétariat de l'organisation des pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique se sont également exprimés devant la Commission.

À la Conférence ministérielle de Seattle en décembre dernier, M. Moore a salué la tenue de la première réunion interparlementaire informelle sur des questions touchant à l'OMC. En accord avec le Sénateur américain M. William Roth, M. Moore a rassemblé des parlementaires du monde entier pour discuter des problèmes liés à la mondialisation et réfléchir à ce que l'OMC pouvait faire pour y remédier.

M. Moore a indiqué aux membres de la Commission qu'il comptait donner suite à cette première initiative et qu'il avait déjà mené des consultations avec des fonctionnaires des gouvernements Membres de l'OMC à cet effet.

“Nous devons faire participer les parlementaires d'une manière plus ciblée, plus ordonnée et plus organisée. Pour cela, nous avons besoin de l'aide des gouvernements; je vais donc leur proposer des moyens concrets d'arriver à ce résultat”, a dit M. Moore.

Le Directeur général a ajouté que les parlementaires avaient en particulier pour mission d'informer leurs électeurs des avantages qu'un système commercial fondé sur des règles pouvait offrir. Il a plaidé avec force pour une plus grande ouverture des sociétés afin que les marchandises, les services, les informations, les idées et les capitaux puissent franchir les frontières sans obstacles.

Il a souligné que grâce à des politiques économiques d'ouverture, les nations de l'Asie de l'Est et du Pacifique avaient relevé les niveaux de vie et réduit la pauvreté dans des proportions jamais atteintes auparavant. Il a rappelé qu'il y a 40 ans, 40 pour cent de la population de cette région vivait avec moins de 1 dollar par jour. Ce chiffre est aujourd'hui tombé à 10 pour cent. En 1975, a-t-il ajouté, un paysan thaïlandais sur six seulement avait accès à l'eau potable, alors qu'aujourd'hui quatre sur cinq boivent de l'eau propre et salubre.

M. Moore a attribué ces avancées à l'adoption de politiques économiques saines, y compris des régimes commerciaux libéraux.

L'OMC peut sans doute mieux faire pour informer les populations des avantages qui découlent du système commercial multilatéral mais, pour M. Moore, les parlements et les congrès sont les lieux privilégiés de ces discussions en raison de leurs liens étroits avec le public.

“Trouver les moyens de donner aux peuples le sentiment qu'ils sont véritablement partie prenante est le défi qui se pose à tous ceux qui sont attachés aux principes démocratiques et aspirent à un monde gouverné par des règles et non par la force, par des accords et non par la puissance. La manière dont les représentants du peuple relèveront ce défi contribuera de façon décisive à apporter au monde davantage de paix et de stabilité. Dans cette optique, les organisations internationales doivent se montrer plus ouvertes et plus responsables. Tel est l'objectif que je me suis fixé”, a conclu M. Moore.

FIN