Press/208
19 février 2001
L'OMC et la Banque mondiale examinent les risques et les avantages de l'internationalisation des services financiers pour les systèmes bancaires des pays en développement
Dans un ouvrage qui vient de paraître sous le titre “The Internationalization of Financial Services: Issues and Lessons for Developing Countries”, l'OMC et la Banque mondiale dressent un tableau complet des avantages et des risques de l'internationalisation des services financiers.
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L'internationalisation des services financiers compte beaucoup pour le renforcement et la libéralisation des systèmes financiers des pays en développement. L'élimination de la discrimination entre fournisseurs étrangers et nationaux de services financiers et la suppression des obstacles à la fourniture transfrontières de ces services ouvrent la porte aux fournisseurs étrangers. L'idée que cela favorise la mise en place de systèmes financiers plus stables et plus efficients grâce à l'adoption des normes et des pratiques internationales a recueilli une très large adhésion mais, en même temps, les risques que l'internationalisation pourrait comporter pour certains pays, surtout s'ils ne sont pas dotés de l'appareil réglementaire voulu, ont suscité des inquiétudes. On trouvera dans ce livre une analyse des divers facteurs influant sur les coûts et les avantages relatifs de l'internationalisation ainsi qu'un aperçu de la diversité et de la portée des effets de l'internationalisation sur les systèmes financiers nationaux.
Les principales conclusions sont les suivantes:
- L'internationalisation
des services financiers peut aider un pays à mettre en place un
système financier plus solide et plus efficient en entraînant
l'adoption des pratiques et des normes internationales, en
améliorant ses services financiers sous l'angle de la qualité,
du rendement et de la diversité et en lui offrant des sources de
financement plus stables. Au stade où en est actuellement
l'évolution institutionnelle des systèmes financiers de nombreux
pays en développement, ces avantages pourraient être
substantiels.
- Les
faits observés prouvent que les progrès d'une compétitivité
renforcée par l'ouverture du secteur financier stimulent la
croissance économique. Ils donnent aussi à penser que c'est le
nombre des nouveaux venus étrangers sur le marché, et non la
part qu'ils s'en adjugent, qui exerce un effet positif sur le
fonctionnement du marché bancaire national. L'intensification de
la concurrence peut comporter une réduction des marges
bénéficiaires des banques nationales, mais leur clientèle y
gagne, du fait que les marges d'intérêt nettes s'en trouvent
réduites et le coût des services payants a baissé et qu'elle a
un plus grand choix de services à sa disposition.
- Les
institutions financières étrangères et leurs homologues
nationales se différencient par les résultats, l'intérêt et
les opérations qui sont au centre de leur activité. L'analyse
donne à penser que les motifs de l'implantation étrangère, au
même titre que les conditions de concurrence et les données
réglementaires observées à l'étranger, diffèrent beaucoup
selon qu'il s'agit de pays développés ou de pays en
développement.
- L'étendue
des avantages de l'internationalisation dépend en grande partie
de la manière dont elle est progressivement mise en place
parallèlement à d'autres types de réforme financière, aux
premiers rangs desquels la déréglementation financière
intérieure et la libéralisation des opérations en capital.
L'exemple de l'Union européenne, en particulier, montre bien que
l'internationalisation et la déréglementation intérieure
peuvent se renforcer mutuellement.
- Le
degré de libéralisation des opérations en capital peut être
déterminant pour les bénéfices et les avantages potentiels de
l'internationalisation – laquelle n'exige pas pour autant
une totale liberté des mouvements de capitaux. Il ressort de
l'analyse que l'internationalisation des services financiers
réduit les distorsions qui déséquilibrent les flux de capitaux
et leur volatilité, tout en favorisant la stabilité du secteur
financier.
- L'expérience
prouve qu'il est capital, parallèlement à la déréglementation
intérieure et à l'internationalisation, de renforcer le cadre
institutionnel sur lequel elles s'appuient: c'est
particulièrement vrai des fonctions de réglementation et de
surveillance de l'État, mais cela vaut aussi en ce qui concerne
le recours au marché pour astreindre les institutions
financières à une certaine discipline. Ces facteurs peuvent tous
deux être décisifs pour réduire à un minimum les risques
potentiels de l'ouverture, en particulier lorsque l'on a affaire
à de gros prêts improductifs.
- Des accords multilatéraux comme l'AGCS permettent à un pays de conférer un surcroît de crédibilité à ses projets de libéralisation de son système financier. Ils peuvent, en particulier, l'aider à bien échelonner les mesures de réforme. Les autorités peuvent libéraliser au plan intérieur aujourd'hui et, à travers des accords, s'engager à poursuivre par l'internationalisation dans l'avenir, après s'être donné le temps de renforcer la réglementation et la surveillance financières.
Les articles réunis dans ce volume sont issus d'un projet de recherche financé par la Banque mondiale, qui a abouti à une conférence organisée conjointement par la Banque mondiale et le Secrétariat de l'OMC en mai 1999 à Genève. Ce recueil comprend des études de cas centrées sur les effets de l'ouverture du secteur des services financiers dans divers pays en développement et économies en transition; les motifs de l'implantation étrangère et ses effets sur les systèmes financiers intérieurs; les différences entre services financiers étrangers et intérieurs; les rapports entre l'internationalisation et la libéralisation des opérations en capital; l'importance de la déréglementation intérieure et de la qualité du cadre institutionnel pour l'internationalisation; l'économie politique de l'internationalisation; l'intérêt, pour un pays, de s'engager en faveur de l'internationalisation; l'Accord de l'OMC sur les services financiers de décembre 1997.
Les différentes contributions sont les suivantes: 1. Overview; S. Claessens, M. Jansen. I: Analytical Aspects and Trade Agreements. 2. Internationalization of Financial Services: A Trade-Policy Perspective; B. Hindley. 3. Financial Services and Regional Integration; M. van Empel, A. Mörner. 4. Financial Services Liberalization and GATS; Y. Qian. II: The General Evidence. 5. Financial Sector Openness and Economic Growth; F. Eschenbach, et al. 6. How Does Foreign Entry Affect the Domestic Banking Market? S. Claessens, et al. 7. How Does Financial Services Trade Affect Capital Flows and Financial Stability; M. Kono, L. Schuknecht. III: The European Experience. 8. Lessons from European Banking Liberalization and Integration; X. Vives. 9. The Impact of the Single Market Programme on EU Banking: Select Policy Experience for Developing Countries; E.P. Gardener, et al. 10. Consequences for Greece and Portugal of the Opening-Up of the European Banking Market; P. Honohan. 11. The Opening of the Spanish Banking System: 1985/98; J.M. Pastor, et al. IV: Experiences of Developing Countries and Transition Economies. 12. On the Kindness of Strangers? The Impact of Foreign Entry on Domestic Banks in Argentina; G. Clarke, et al. 13. Foreign Investment in Colombia's Financial Sector; A. Barajas, et al. 14. Foreign Entry in Turkey's Banking Sector, 1980/1997; C. Denizer. 15. Experience with Internationalization of FSP. Case-study: Hungary; J. Király, et al. 16. Foreign Direct Investment in the Banking Sector: A Transitional Economy Perspective; L. Papi, D. Revoltella.
The
Internationalization of Financial Services
Issues and Lessons for Developing Countries ,
publié sous la direction de Stijn Claessens et Marion Jansen,
Joint
WTO/World Bank Kluwer Law International, The Hague
ISBN 90-411-9817-2