OMC: COMMUNIQUÉ DE PRESSE 2011

PRESS/641

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

POUR EN SAVOIR PLUS:
> Communiqués de presse 2011

    

Depuis la publication, le 22 avril dernier, des premières prévisions pour 2011, les économies développées, en particulier, ont été exposées à de forts vents contraires ‒ qu’il s’agisse des effets persistants du tremblement de terre et du tsunami au Japon, de l’impasse budgétaire prolongée aux États-Unis et de la rétrogradation de leur note, ou de la crise actuelle de la dette souveraine dans la zone euro.  Les chiffres décevants de la production et de l’emploi ont entamé la confiance des entreprises et des consommateurs et ont alimenté la tourmente sur les marchés financiers.

Compte tenu de cette détérioration de l’économie, l’OMC s’attend maintenant à ce que les exportations mondiales de marchandises augmentent de 5,8 pour cent en volume en 2011, soutenues par une croissance du PIB réel de 2,5 pour cent.  Les exportations des économies développées devraient augmenter de 3,7 pour cent et leur PIB de 1,5 pour cent.  Dans le même temps, les économies en développement devraient voir leurs exportations augmenter de 8,5 pour cent et leur PIB de 5,9 pour cent (tableau 1).

Tableau 1:  Volume du commerce mondial des marchandises et PIB, 2008‑2011a

Variation annuelle en %

a Les chiffres pour 2011 sont des prévisions.

Source:  Secrétariat de l’OMC pour les exportations, estimations moyennes pour le PIB.

Pendant la crise économique de 2008‑2009, les Membres de l’OMC ont généralement pu résister aux pressions protectionnistes, mais leur volonté collective a été ébranlée récemment par le ralentissement de la croissance économique, la hausse du chômage et l’austérité forcée.  Un nouveau ralentissement de l’économie mondiale pourrait faire plier leur détermination et amorcer une spirale de protectionnisme autodestructeur.

“Le système commercial multilatéral a contribué au maintien de l’ouverture commerciale pendant la crise, ce qui a permis d’éviter des conséquences encore pires.  Les Membres doivent rester vigilants.  Ce n’est pas le moment de faire cavalier seul.  C’est le moment de renforcer et préserver le système commercial mondial pour qu’il continue à remplir cette fonction cruciale dans l’avenir”, a déclaré le Directeur général Pascal Lamy.

Ces prévisions, qui tablent sur un ralentissement du commerce mondial et non sur un recul pur et simple, sont entourées d’une incertitude exceptionnellement élevée.  Les risques de contraction du PIB se sont clairement intensifiés au cours des derniers mois, et quand la production diminue, le commerce a tendance à suivre.  La situation de la Grèce rend l’environnement économique très incertain.  L’économie est peut-être à un point d’inflexion, où la croissance pourrait reprendre si les responsables politiques trouvent une solution à la crise de la dette qui rétablisse la confiance dans le système financier.  En revanche, des décisions mal avisées pourraient provoquer une plus grande instabilité, comme ce fut le cas lors de la crise qui a suivi la faillite de Lehman Brothers en 2008.  En soupesant ces facteurs, nous pensons que les risques qui pèsent sur les prévisions sont nettement baissiers, mais nous ne devons pas ignorer qu’il y a un potentiel de redressement.

Les prévisions initiales annoncées en avril dans un communiqué de presse étaient très prudentes quant aux perspectives du commerce en 2011.  La présente révision est donc plutôt mineure.  L’incidence de la catastrophe au Japon sur le commerce a finalement été moins importante qu’on ne le craignait, mais les turbulences sur les marchés financiers pourraient entraîner un ralentissement plus marqué que prévu, si bien que les prévisions initiales ne seraient pas trop éloignées de la réalité.

Les prévisions corrigées des exportations de marchandises concordent avec le modèle de séries chronologiques du Secrétariat de l’OMC pour la demande trimestrielle d’importations dans plusieurs grandes économies (précisément, les membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), et la Chine).1

Le graphique 1, établi sur la base des statistiques du commerce à court terme de l’OMC, montre l’évolution mensuelle du commerce des marchandises pendant une période récente, pour certaines économies, en dollars EU courants.2  Récemment, les exportations ont marqué le pas dans de nombreuses économies développées et ont même diminué de façon inquiétante en Allemagne et en France.  En glissement annuel, la croissance des exportations allemandes est passée de 36 pour cent en mai à 20 pour cent en juin puis à 16 pour cent en juillet.  Pendant la même période, la croissance des exportations françaises est tombée de 44 pour cent à 14 pour cent puis à 9 pour cent.  En revanche, les flux commerciaux de la plupart des économies en développement sont généralement restés vigoureux et, en glissement annuel, la croissance du commerce de la Chine s’est même accélérée en août, ce qui devrait compenser en partie le ralentissement du commerce des économies développées.  Pour l’heure, il semble que ce ralentissement se limite pour l’essentiel aux économies développées, en particulier en Europe.  Cela donne à penser que la résolution de la crise de la dette souveraine serait sans doute le meilleur moyen d’éviter une contraction plus marquée des échanges.

Notes:

1. Keck, Alexander, Raubold, Alexander and Truppia, Alessandro (2009) “Forecasting international trade: A time series approach”, OECD Journal: Journal of Business Cycle Measurement and Analysis, vol. 2: 157‑176.  Depuis la publication de cet article, le modèle a été élargi et perfectionné, et il contient aussi des estimations pour les économies émergentes, comme la Chine. retour au texte

2. D’autres données trimestrielles et mensuelles peuvent être téléchargées sur le site Web de l’OMC. retour au texte

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