OMC: COMMUNIQUÉ DE PRESSE 2012

PRESS/676

COMMUNIQUÉ DE PRESSE


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Dans un monde où l’interdépendance s’accroît, les chocs économiques qui touchent une région peuvent très vite se propager à d’autres régions.  C’est pourquoi les mesures visant à renforcer l’euro et à relancer la croissance aux États-Unis qui ont été annoncées récemment sont plus que bienvenues”, a dit le Directeur général de l’OMC, Pascal Lamy.

“Mais il faut faire plus.  Nous devons réaffirmer notre volonté à redynamiser le système commercial multilatéral afin qu’il puisse réinstaurer un climat de certitude économique à un moment où il fait cruellement défaut.  La dernière chose dont l’économie mondiale a besoin en ce moment, c’est la menace d’une montée du protectionnisme”, a indiqué M. Lamy.

L’économie mondiale a dû faire face à de forts vents contraires depuis la publication des précédentes prévisions du Secrétariat de l’OMC, en avril dernier.  Les chiffres de la production et de l’emploi aux États-Unis ont continué à décevoir, tandis que les indices des directeurs d’achat et les chiffres de la production industrielle en Chine montrent un ralentissement de la croissance chez le premier exportateur mondial.

Fait plus marquant encore, la crise des dettes souveraines en Europe n’a pas faibli, ce qui a rendu les ajustements budgétaires des économies périphériques de la zone euro plus douloureux, tout en alimentant une certaine volatilité.  Les chiffres du commerce mondial incluent les échanges entre les pays de l’UE (c’est-à-dire le commerce intra-UE), ce qui les rend plus sensibles à l’évolution de la situation dans la région.

Tous ces facteurs ont contribué à un fléchissement de la croissance du commerce mondial, qui a marqué le pas au deuxième trimestre d’après de nouvelles statistiques trimestrielles sur le volume du commerce des marchandises établies par l’OMC (graphique 1 et encadré).

 

Graphique 1 — Volume du commerce mondial des marchandises, T1 2005-T4 2013

Indice corrigé des variations saisonnières, T1 2005=100


Source: Secrétariat de l’OMC.

Le volume du commerce mondial, mesuré par la moyenne des exportations et des importations, n’a pu progresser que de 0,3 pour cent au deuxième trimestre par rapport au premier trimestre, soit 1,2 pour cent en taux annualisé.

Le ralentissement des échanges observé au premier semestre de 2012 a été accentué par une décélération plus forte des importations des pays développés, associée à la faiblesse des exportations des économies en développement qui, aux fins de cette analyse, incluent la Communauté d’États indépendants (CEI) (tableau 1).

L’OMC s’attend maintenant à une augmentation du volume des échanges mondiaux de marchandises de 2,5 pour cent en 2012 (contre 3,7 pour cent en avril).  En ce qui concerne les exportations, nous tablons sur une augmentation des échanges de 1,5 pour cent (contre 2 pour cent) pour les pays développés, et de 3,5 pour cent pour les pays en développement (contre 5,6 pour cent).  S’agissant des importations, nous prévoyons une relative stagnation de la croissance à 0,4 pour cent dans les économies développées (contre 1,9 pour cent précédemment, soit une forte baisse) et une augmentation plus vigoureuse de 5,4 pour cent dans les pays en développement (contre 6,2 pour cent).

 

Tableau1 — Commerce mondial des marchandies en PIB, 2008-2012a

Variation annuelle en %


a Les chiffres pour 2012 et 2013 sont des projections.
b Moyenne des exportations et des importations.
Source: Secretariat de l’OMC en ce qui concerne le commerce, et estimations consensuelles des économistes.

Les chiffres pour 2013 sont des estimations provisoires basées sur des hypothèses assez fiables concernant l’évolution de la situation économique à moyen terme, selon lesquelles:

    i) les mesures actuelles seront suffisantes pour éviter l’éclatement de la zone euro;  et

    ii) un accord sera trouvé pour stabiliser les finances publiques aux États-Unis, ce qui évitera les réductions des dépenses et les augmentations d’impôt automatiques en début d’année prochaine.

Si ces hypothèses ou d’autres hypothèses ne se vérifiaient pas, les dernières projections pourraient être un échec.

Il convient donc d’interpréter ces chiffres avec prudence.  Selon des renseignements récents, l’OMC prévoit une reprise de la croissance du commerce (4,5 pour cent) en 2013.   Les exportations des économies développées et des économies en développement devraient augmenter de 3,3 pour cent et 5,7 pour cent, respectivement, et leurs importations de 3,4 pour cent et 6,1 pour cent. 

Si, collectivement, les pays développés ont enregistré une hausse modeste de leurs exportations et de leurs importations en 2012, certains ont connu une croissance plus rapide que d’autres.  Le graphique 2 présente les indices semestriels du volume des échanges, corrigés des variations saisonnières, pour les plus grandes économies développées depuis le début de 2010.

Les exportations en provenance des États‑Unis et les expéditions de l’UE à destination du reste du monde (c’est-à-dire extra-UE) ont enregistré une hausse constante au cours de l’année écoulée et ont affiché des augmentations d’environ 7 pour cent et 5 pour cent, respectivement, en glissement annuel au deuxième trimestre.

Si, globalement, les exportations japonaises stagnent depuis le milieu de 2010, elles ont tout de même connu une hausse de 8,5 pour cent en glissement annuel au deuxième trimestre.  Les importations des États-Unis et du Japon se sont aussi maintenues à un niveau relativement bon malgré la crise et ont enregistré une croissance en glissement annuel d’environ 5 pour cent et 6 pour cent respectivement au cours de la période la plus récente. 

Chart 2 — Merchandise trade of major developed
economies, 2010Q1-2012Q2
Seasonally adjusted volume indices, 2010Q1=100


 

La demande d’importations dans l’Union européenne a toutefois beaucoup faibli, ce qui a entraîné une diminution des échanges entre les pays de l’UE (le commerce intra-UE a reculé de 3,5 pour cent en glissement annuel au deuxième trimestre) et des importations en provenance du reste du monde (aussi en recul de 3,5 pour cent).  La part de l’UE dans le commerce mondial (environ 35 pour cent pour les exportations et les importations en 2011, commerce intra-UE compris), conjuguée au décrochage plus important que prévu en glissement annuel des importations de l’UE tout au long du premier semestre de 2012, explique en grande partie la révision à la baisse des prévisions.  Par ailleurs, l’UE représente près de 60 pour cent des importations des économies développées, ce qui explique la stagnation des importations prévues dans ces économies en 2012.

La faiblesse de la demande d’importations dans les pays développés et la contraction de la demande intérieure en Chine ont contribué au ralentissement des flux commerciaux dans le monde développé, surtout dans les économies dynamiques à vocation exportatrice d’Asie, où il est le plus manifeste.

Le graphique 3 présente la croissance en glissement annuel du commerce des marchandises en Chine, en volume (non corrigée des variations saisonnières), qui diminue régulièrement depuis deux ans et demi.  La croissance des exportations est tombée à 2,9 pour cent et celle des importations à 2,8 pour cent au premier trimestre de 2012, avant de se redresser légèrement au deuxième trimestre, mais les données mensuelles dont on dispose laissent à penser que les résultats du troisième trimestre seront peut-être encore moins bons. 

Graphique 3 — Exportation et importations des marchandises de la Chine, T1 2010-T2 2012

(Variation du volume en % en glissement annuel, non corrigée des varations saisonnières)


Source: Secrétariat de l’OMC.

Le graphique 4 montre la croissance, en glissement annuel, des exportations et des importations mensuelles de marchandises pour certaines économies, en dollars courants, y compris des données partielles pour le troisième trimestre.  Les économies qui ont déjà communiqué des chiffres pour le mois d’août affichent soit une stagnation (comme la Chine), soit un recul (comme le Brésil, le Japon et Singapour), ce qui semble indiquer que la faiblesse récente du commerce persistera au troisième trimestre.

Les risques liés à la prévision resteront essentiellement baissiers tant que l’incertitude financière demeurera importante en Europe.  D’autres faits pourraient produire des résultats plus défavorables pour le commerce, notamment un atterrissage brutal pour l’économie chinoise ou des tensions géopolitiques.  Il y a toutefois des perspectives de redressement si le programme d’achat d’obligations récemment annoncé par la Banque centrale européenne produit un effet positif immédiat sur la demande d’importations de l’UE. 

Nous pourrions alors observer une légère accélération de la croissance au quatrième trimestre et pour l’ensemble de l’année 2012, mais peut-être aussi une croissance moindre en 2013 puisque le retour aux tendances précédentes devrait être moins marqué.  La croissance du commerce mondial enregistrée au premier semestre de 2012 est moins importante que ce que prédiraient les modèles économétriques traditionnels en raison du taux de croissance actuel du produit intérieur brut (PIB).

On a connu le même cas de figure lors de l’effondrement du commerce qui a accompagné la crise financière mondiale en 2008–2009, et on peut le relier à des questions telles que l’accès au financement du commerce ou, dans le cas de la crise des dettes souveraines, la réintroduction du risque de change dans les économies périphériques de la zone euro.

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NOUVEAUTÉ: DONNÉES TRIMESTRIELLES SUR LE VOLUME

Les statistiques conjoncturelles de l’OMC sur le commerce incluent maintenant la croissance trimestrielle du commerce des marchandises en volume (ou en termes réels).  Il s’agit d’un ajout aux données trimestrielles sur le commerce qui, auparavant, n’indiquaient que des valeurs en dollars courants.

Les données sur la valeur des échanges ne tiennent pas compte de l’inflation ni des variations des taux de change, contrairement aux données sur le volume.  Ces données peuvent être utiles pour observer l’évolution de la situation pendant une période donnée.

Ce nouvel ensemble de données, qui comprend des séries corrigées et des séries non corrigées des variations saisonnières pour certains pays et certaines régions, a été mis au point selon des méthodes définies en coopération avec la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED).

Vous pouvez consulter la page intitulée “Statistiques conjoncturelles sur le commerce des marchandises”, à l’adresse suivante: www.wto.org/statistics ou vous rendre directement à l’adresse suivante: Statistiques conjoncturelles sur le commerce des marchandises

(T1, T2, T3, T4 = premier, deuxième, troisième et quatrième trimestres)

 

 

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Graphique 4
Exportations de importations des marchandises de certaines économies, janvier 2011-août 2012
(Variation en %, en glissement annuel, en $ courants)







Source: Statistiques financières internationales du FMI, dase de données GTA de la société Global Trade Information Services, Satatistiques nationales.