PRESS/822

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

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FAITS SAILLANTS

  • D'après les prévisions, le volume du commerce mondial des marchandises augmentera de 3,9% en 2018, et la croissance du PIB mondial sera de 3,1% aux taux de change du marché.
  • La croissance du commerce en volume devrait ralentir à 3,7% en 2019, tandis que la croissance du PIB mondial tombera à 2,9%.
  • La montée des tensions commerciales est le plus gros risque qui pèse sur les prévisions, mais le durcissement des politiques monétaires et la volatilité financière qui lui est associée pourraient aussi déstabiliser le commerce et la production.
  • Les indicateurs relatifs au commerce dénotent un essouflement, notamment ceux qui concernent les commandes mondiales à l'exportation et l'incertitude des politiques économiques.
  • L'Amérique du Nord est la region où la croissance des exportations a été la plus forte et l'Asie est celle qui a connu la plus forte croissance des importations au premier semestre de 2018, tandis que les économies reposant sur les ressources naturelles sont restées à la peine.

Le commerce continuera à croître, mais à un rythme plus modéré que ce qui était prévu antérieurement. L'OMC table sur une croissance de 3,9% du volume du commerce des marchandises en 2018, qui ralentira à 3,7% en 2019. La nouvelle prévision pour 2018 est inférieure à l'estimation de 4,4% annoncée par l'OMC le 12 avril, mais elle reste dans la fourchette de croissance de 3,1% à 5,5% indiquée alors. La croissance du commerce en 2018 se situera probablement dans une fourchette de 3,4% à 4,4% (tableau 1).

Certains des risques de détérioration mentionnés dans le communiqué de presse d'avril se sont concrétisés, notamment l'augmentation du nombre de mesures commerciales effectives et projetées visant diverses exportations des grandes économies. Jusqu'à présent, les effets économiques directs de ces mesures ont été modestes, mais l'incertitude qu'elles créent pourrait avoir déjà pour effet de réduire les dépenses d'investissement. En outre, le durcissement de la politique monétaire dans les économies développées a contribué à la volatilité des taux de change, et cette tendance pourrait se poursuivre dans les prochains mois.

Le Directeur général de l'OMC, Roberto Azevêdo, a déclaré ce qui suit: "Même si la croissance du commerce reste forte, ce recul témoigne de l'exacerbation des tensions que l'on observe entre les grands partenaires commerciaux. Il est plus que jamais essentiel que les gouvernements surmontent leurs divergences et fassent preuve de retenue. L'OMC continuera à soutenir ces efforts et à faire en sorte que le commerce reste un moteur de l'amélioration des niveaux de vie, de la croissance et de la création d'emplois à travers le monde."

Les prévisions commerciales actualisées reposent sur une croissance attendue du PIB réel mondial aux taux de change du marché de 3,1% en 2018 et de 2,9% en 2019. Cela implique un ratio de la croissance du commerce à la croissance du PIB de 1,3 pour les deux années.

Les mesures de politique commerciale sont loin d'être le seul risque pesant sur les prévisions. Les économies en développement et les économies émergentes pourraient subir des sorties de capitaux et une contagion financière avec la hausse des taux d'intérêt dans les pays développés, ce qui aurait des conséquences négatives pour le commerce. Les tensions géopolitiques pourraient menacer l'approvisionnement en ressources et perturber les réseaux de production dans certaines régions. Enfin, les facteurs structurels tels que le rééquilibrage de l'économie chinoise en faveur de la consommation au détriment de l'investissement sont toujours présents et pourraient peser sur la demande d'importations en raison de la forte teneur en importations des investissements. Globalement, les risques qui pèsent sur les prévisions sont considérables et sont fortement orientés à la baisse.

Graphique 1: Exportations et importations mondiales de marchandises par niveau de développement, 2012T1-2018T2
(Indice de volume, 2012T1 = 100)

Source:   OMC et CNUCED.

Les graphiques 1 et 2 montrent le volume des exportations et des importations corrigé des variations saisonnières et ventilé par niveau de développement et par région géographique. Au premier semestre de 2018, le commerce mondial des marchandises a augmenté de 3,8% par rapport à la même période de l'année précédente. Les exportations des économies développées ont augmenté de 3,5% pendant cette période, tandis que les expéditions des économies en développement ont progressé de 3,6%. Du côté des importations, les économies développées ont enregistré une croissance de 3,5% en glissement annuel au premier semestre de 2018, contre 4,9% pour les pays en développement. Les importations des économies développées sont restées généralement inchangées en 2018, et les exportations des économies en développement ont également stagné.

Au premier semestre de 2018, Toutes les régions géographiques ont enregistré une croissance positive des exportations et des importations en glissement annuel mais certaines ont affiché de meilleurs résultats que d'autres. L'Amérique du Nord est la région où la croissance des exportations a été la plus forte pendant cette période, à 4,8%, suivie par l'Asie (4,2%) et l'Europe (2,8%). Les exportations des Autres régions (à savoir l'Afrique, le Moyen-Orient et la Communauté d'États indépendants, y compris les États associés et les anciens États membres) ont progressé de 2,7%, tandis que celles de l'Amérique du Sud ont augmenté de 1,1%. L'Asie est la région qui a connu la plus forte croissance des importations (6,1%), suivie par l'Amérique du Sud (5,5%), l'Amérique du Nord (4,8%), l'Europe (2,9%) et les Autres régions (0,5%).

Les prix des produits énergétiques, y compris le pétrole, ont augmenté de 33% entre le début de l'année et le mois d'août par rapport à l'an dernier, ce qui a entraîné une augmentation des recettes d'exportation des exportateurs de produits de base. Cela ne s'est pas encore traduit par une forte demande d'importations dans les régions riches en ressources, comme on aurait pu s'y attendre. Dans le même temps, le dollar EU s'est apprécié de 8,4% en termes effectifs réels depuis janvier 2018.

Graphique 2: Exportations et importations de marchandises par région, 2012T1-2018T2
(Indice de volume, 2012T1 = 100)

a Amérique du Sud et centrale et Caraïbes.
b Autres régions: Afrique, Moyen-Orient et Communauté d'États indépendants, y compris et les États associés et les anciens États membres.
Source:   OMC et CNUCED.

La révision à la baisse des prévisions commerciales est conforme à l'Indicateur des perspectives du commerce mondial de l'OMC (WTOI), qui indique un ralentissement des échanges depuis le premier trimestre de 2018. Le WTOI combine plusieurs indicateurs avancés du commerce en un indicateur composite unique. Ses éléments sont notamment le trafic des ports à conteneurs, le fret aérien, les commandes à l'exportation, les ventes d'automobiles et le commerce des composants électroniques et des matières premières. L'indice relatif aux commandes à l'exportation, qui est dérivé des indices des directeurs d'achat, a reculé de 54,1 en janvier à 50,3 en août, se situant juste au-dessus de la valeur de référence de 50,0 qui sépare l'expansion de la contraction (graphique 3).

Graphique 3: Indice mondial des nouvelles commandes à l'exportation basé sur l'indice des directeurs d'achat, janv. 2010-août 2018
(Indice, base = 50)

Note: Les valeurs supérieures à 50 indiquent une expansion tandis que les valeurs inférieures à 50 indiquent une contraction.
Source:   IHS Markit.

Un autre indicateur, mesurant l'incertitude des politiques économiques, repose sur la fréquence des mots clés relatifs à l'incertitude dans les communiqués de presse (graphique 4). La valeur de l'indice est passée de 113 à 227 entre janvier et juillet, avant de retomber à 205 en août. Bien que l'incertitude se soit légèrement atténuée ces derniers temps, elle reste plus grande que pendant la crise financière mondiale de 2008. Dans la mesure où l'incertitude économique décourage l'investissement, elle peut avoir un effet négatif sur le commerce, car les biens d'équipement ont tendance à avoir une forte teneur en importations.

Graphique 4: Incertitude des politiques économiques dans le monde, janv. 2005-août 2018
(Indice, moyenne 1997-2015 = 100)

Source:   PolicyUncertainty.com.

Les chiffres ci-dessus concernent le commerce des marchandises en volume, mais le commerce en dollars EU courants est aussi pris en compte. Cela est illustré par le graphique 5 qui montre la croissance des exportations et des importations de marchandises pour certaines économies, en dollars EU courants. Les exportations et les importations des États-Unis restent fortes malgré l'appréciation récente du dollar EU. Il faut noter que les statistiques du commerce en valeur nominale doivent être interprétées avec prudence, car elles peuvent être fortement influencées par les prix et les taux de change.

Tableau 1: Volume du commerce des marchandises et PIB réel, 2014-2019a
Variation annuelle en pourcentage

a Les chiffres pour 2018 et 2019 sont des projections.
b Moyenne des exportations et des importations.
c Inclut la Communauté d'États indépendants (CEI), y compris les États associés et les anciens États membres.
d Les autres régions comprennent l'Afrique, le Moyen-Orient et la Communauté d'États indépendants (CEI).
Source:   OMC et CNUCED pour le commerce, estimations consensuelles pour le PIB.

Graphique 5: Exportations et importations de marchandises de certaines économies, janvier 2016-juillet 2018
(variation en glissement annuel en pourcentage, en dollars courants)

a Pour janvier et février, on a calculé des moyennes afin de réduire le plus possible les distorsions dues au Nouvel An lunaire.
Source:   Statistiques financières internationales du FMI, base de données GTA de Global Trade Information Services, statistiques nationales.

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