PRESS/902

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

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FAITS SAILLANTS

  • Le volume du commerce des marchandises mondial devrait croître de 3,0% en 2022 (contre 4,7% auparavant) et de 3,4% en 2023, mais ces chiffres pourraient être revus en raison de l'incertitude concernant l'évolution du conflit en Ukraine.
  • Le PIB mondial aux taux de change du marché devrait progresser de 2,8% en 2022, après avoir augmenté de 5,7% en 2021. La croissance de la production devrait atteindre 3,2% en 2023, en supposant une incertitude géopolitique et économique persistante.
  • La région de la CEI devrait enregistrer une baisse de 12,0% de ses importations et une baisse de 7,9% de son PIB en 2022, mais ses exportations devraient croître de 4,9%, les autres pays continuant de dépendre de l'énergie russe. Les disparités régionales peuvent s'atténuer en raison d'une faible demande d'importations en Europe et en Asie.
  • Le volume du commerce des marchandises a augmenté de 9,8% en 2021. La valeur en dollars EU de celui-ci a augmenté de 26%, représentant 22 400 milliards de dollars EU. La valeur du commerce des services commerciaux a également augmenté de 15% en 2021 pour atteindre 5 700 milliards de dollars EU.
  • Le commerce des services sera également affecté par le conflit en Ukraine, y compris dans le secteur des transports, qui comprend le transport de conteneurs et le transport de passagers par voie aérienne.

L'Organisation table maintenant sur une croissance du volume du commerce des marchandises de 3,0% en 2022 — contre 4,7% auparavant — et 3,4% en 2023, mais ces estimations sont moins certaines que d'habitude en raison de la nature imprévisible du conflit (tableau 1).

L'impact économique le plus immédiat de la crise a été une forte hausse des prix des produits de base. Malgré leurs faibles parts dans le commerce et la production au niveau mondial, la Russie et l'Ukraine sont des fournisseurs majeurs de produits essentiels, y compris les produits alimentaires, l'énergie et les engrais, dont l'approvisionnement est maintenant menacé par la guerre. Les expéditions de céréales via les ports de la mer Noire ont déjà été stoppées, ce qui pourrait avoir des conséquences désastreuses pour la sécurité alimentaire dans les pays pauvres.

La guerre n'est pas le seul facteur qui pèse sur le commerce mondial actuellement. Les confinements en Chine, destinés à empêcher la propagation de la COVID-19, perturbent de nouveau le commerce maritime, à un moment où les pressions dans les chaînes d'approvisionnement semblaient s'atténuer. Cela pourrait conduire à de nouvelles pénuries d'intrants manufacturiers et à une inflation plus élevée.

“La guerre en Ukraine a engendré d'immenses souffrances humaines, mais elle a également endommagé l'économie mondiale à un moment critique. Son impact se fera sentir dans le monde entier, en particulier dans les pays à faible revenu, où les produits alimentaires représentent une large proportion des dépenses des ménages”, a dit la Directrice générale Ngozi Okonjo-Iweala. “Une offre plus faible et des prix plus élevés pour les produits alimentaires pourrait signifier que les populations pauvres du monde soient contraintes de faire sans. Nous ne pouvons pas permettre cela. Ce n'est pas le moment de nous replier sur nous-mêmes. Dans une crise, plus de commerce est nécessaire pour garantir un accès stable et équitable aux produits de première nécessité. Restreindre les échanges mettra en péril le bien-être des familles et la prospérité des entreprises et rendra plus ardue la tâche qui consiste à instaurer une reprise économique durable après la COVID‑19”, a également dit la Directrice générale.

Elle a ajouté que les gouvernements et les organisations multilatérales devaient travailler ensemble pour faciliter les échanges à un moment où de fortes pressions inflationnistes sur les approvisionnements en produits essentiels augmentaient les pressions sur les chaînes d'approvisionnement.

“L'histoire nous enseigne que le fait de diviser l'économie mondiale en blocs rivaux et de tourner le dos aux pays les plus pauvres ne conduit ni à la prospérité, ni à la paix. L'OMC peut jouer un rôle central en offrant une enceinte où les pays peuvent débattre de leurs divergences sans avoir recours à la force, et l'Organisation mérite d'être soutenue dans cette mission”, a-t-elle indiqué.

Avec peu de données solides sur l'impact économique du conflit, les économistes de l'OMC ont dû s'appuyer sur des simulations pour formuler des hypothèses raisonnables sur la croissance du PIB en 2022 et 2023. Les estimations actuelles fondées sur le Modèle du commerce mondial de l'OMC prennent en compte 1) l'impact direct de la guerre en Ukraine, y compris la destruction des infrastructures et l'augmentation des coûts du commerce; et 2) l'impact des sanctions visant la Russie, y compris l'exclusion de banques russes du système de règlement SWIFT; et 3) la baisse de la demande globale dans le reste du monde en raison de la perte de confiance des milieux d'affaires/des consommateurs et de l'incertitude croissante.

Selon ces hypothèses, le PIB mondial aux taux de change du marché devrait augmenter de 2,8% en 2022, soit une baisse de 1,3 point de pourcentage par rapport aux prévisions précédentes, à savoir 4,1%. La croissance devrait atteindre 3,2% en 2023, soit un niveau proche du taux moyen de 3,0% entre 2010 et 2019. La production dans la région de la CEI — qui exclut l'Ukraine — devrait connaître une forte baisse, de 7,9%, ce qui devrait entraîner une contraction des importations de la région de 12%.

Le graphique 1 montre les estimations trimestrielles du volume du commerce mondial de marchandises jusqu'à la fin de 2023, y compris les marges d'erreur indiquant les intervalles de confiance associés aux prévisions. Étant donné les hypothèses actuelles concernant le PIB, la croissance du volume du commerce des marchandises en 2022 pourrait se situer entre 0,5% et 5,5%. Ces projections seront mises à jour ultérieurement dans l'année, en octobre, mais une révision antérieure pourrait être publiée si les données reçues le justifient. Les prévisions tiennent compte des données à plus haute fréquence pour certaines économies, y compris des statistiques mensuelles sur le trafic de conteneurs des ports des États-Unis et de la Chine, pour rendre compte de la congestion des ports dans ces pays.

Graphique 1: Volume du commerce mondial de marchandises, 2015T1-2023T4
Indice du volume corrigé des variations saisonnières, 2015 = 100

Source:   OMC et CNUCED, estimations du Secrétariat de l'OMC.
Note:       Les zones floutées représentent une marge d'erreur standard de +/-0,5 par rapport aux prévisions centrales.

Le graphique 2 illustre la hausse récente des prix mondiaux des combustibles, qui précède le conflit en Ukraine. Le prix du pétrole brut Brent, qui sert de point de repère, a atteint pour mars 118 dollars EU le baril, soit une augmentation de 38% par rapport à son niveau de janvier, et de 81% en glissement annuel. (Il convient de noter que les prix quotidiens ont été plus modérés récemment, étant passés du point culminant de 128 dollars EU le baril le 8 mars à 104 dollars EU le baril le 1er avril.)

À la différence des prix du pétrole, les prix du gaz naturel ont tendance à varier fortement d'une région à l'autre. Le prix du gaz naturel en Europe a augmenté de 45% entre janvier et mars, atteignant 41 dollars EU par million de BTU, bien que les prix soient restés relativement bas aux États-Unis, à environ 4,9 dollars EU par million de BTU. La hausse des prix du pétrole peut réduire les revenus réels et la demande d'importations à l'échelle mondiale, mais la hausse des prix du gaz naturel aurait probablement une plus grande incidence en Europe.

Graphique 2: Prix mensuels moyens du pétrole brut et du gaz naturel, janvier 2018‑mars 2022
$ EU par baril et $ EU par million de BTU

Source:   Banque mondiale, Service d'information sur l'énergie des États-Unis, Federal Reserve Bank of St. Louis.

Au cours des 20 ans qui ont précédé la crise financière mondiale, le commerce mondial des marchandises a augmenté environ 2 fois plus rapidement que le PIB mondial aux taux de change du marché, mais le ratio entre la croissance du commerce et la croissance du PIB est tombée à environ 1:1 en moyenne après la crise. Si les prévisions actuelles se réalisent, ce ratio serait de 1,1:1 à la fois en 2022 et 2023, ce qui ne laisse présager aucun changement fondamental dans le rapport entre le commerce et la production. Les risques pour les prévisions sont mitigés et difficiles à évaluer objectivement. Il y a un certain potentiel de hausse si la guerre en Ukraine s'achève plus tôt que prévu, mais d'importants risques de baisse pourraient apparaître, si les combats durent ou si le conflit s'aggrave.

Le graphique 3 montre les indices du volume du commerce des marchandises trimestriels par région, pour la période allant du premier trimestre de 2019 jusqu'au dernier trimestre de 2023, à la fin de la période des prévisions. Les disparités régionales perdurent dans les prévisions, mais l'Europe devrait enregistrer des résultats moindres dans les importations, avec l'Afrique et la CEI. S'agissant de la CEI, cela est principalement dû aux sanctions visant la Fédération de Russie. Entre-temps, les volumes des importations du Moyen-Orient devraient augmenter, étant donné que la hausse des prix du pétrole accroîtront les recettes d'exportation, ce qui permettra aux pays d'importer davantage. Les faibles résultats de l'Europe tiennent en partie au fait que l'Ukraine figure dans ce groupe de pays, ce qui fait baisser la moyenne régionale. Le niveau bas des importations en Afrique est dû en partie aux reculs imprévus pendant le deuxième semestre de 2021, qui se répercutent dans le futur.

Les volumes d'exportation affichent une croissance lente dans la plupart des régions, y compris la CEI, car la Russie peut toujours exporter des combustibles. Si la situation devait changer, nous pourrions voir une croissance plus forte du volume des exportations dans d'autres régions productrices de combustibles.

Graphique 3: Exportations et importations de marchandises par région, 2019T1-2023T4
Indice de volume, 2019 = 100

a             Fait référence à l'Amérique du Sud et centrale et aux Caraïbes.
b             Fait référence à la Communauté d'États indépendants, y compris certains membres associés et anciens membres.
Source:   OMC et CNUCED.

Le tableau 1 récapitule la croissance des volumes du commerce des marchandises sur une base annuelle depuis 2018 et les projections pour 2022 et 2023. Les indices de volume annuels diffèrent parfois légèrement des indices trimestriels en raison des différences de méthodologie, mais ils reflètent généralement la même chose. Outre les cinq régions standard de l'OMC, le tableau inclut aussi des prévisions expérimentales pour les pays les moins avancés (PMA).

L'année 2021 a été marquée par un net rebond des volumes d'échanges, après le marasme généré par la pandémie en 2020, mais la croissance aurait pu être plus forte sans les vagues récurrentes de COVID-19 pendant l'année. Toutes les régions ont enregistré une croissance des exportations inférieure à la moyenne mondiale de 9,8%, à l'exception de l'Asie, dont les exportations ont augmenté de 13,8%. La situation était inverse du côté des importations, l'Amérique du Nord, l'Amérique du Sud, la CEI et l'Asie ayant toutes enregistré une croissance au-dessus de la moyenne.

Selon les prévisions, la croissance du volume des exportations en 2022 devrait atteindre 3,4% en Amérique du Nord, -0,3% en Amérique du Sud, 2,9% en Europe, 4,9% dans la CEI, 1,4% en Afrique, 11,0% au Moyen-Orient et 2,0% en Asie. Il est également prévu que la croissance des importations atteigne 3,9% en Amérique du Nord, 4,8% en Amérique du Sud, 3,7% en Europe, ‑12,0% dans la CEI, 2,5% en Afrique, 11,7% au Moyen-Orient et 2,0% en Asie. Les PMA devraient voir leurs volumes d'exportation et d'importation augmenter de 3,5% et 6,6%, respectivement, en 2022. À l'exception du Moyen-Orient, toutes les régions ont eu des prévisions pour 2023 révisées à la baisse. Les coûts du commerce devraient augmenter à court terme du fait des sanctions, des restrictions à l'exportation, des coûts de l'énergie et des perturbations du transport dues à la COVID-19.

Tableau 1: Volume du commerce des marchandises et PIB réel, 2018-2023a
Variation annuelle en %

a             Les chiffres pour 2022 et 2023 sont des projections.
b             Moyennes des exportations et des importations.
c             Fait référence à l'Amérique du Sud et centrale et aux Caraïbes.
d             Fait référence à la Communauté d'États indépendants (CEI), y compris certains États associés et anciens États membres.
Note:       Les projections intègrent des techniques d'échantillonnage de données mixtes (MIDAS) pour certains pays afin de tirer parti de données à haute fréquence comme le trafic de conteneurs et les indices de risque financier.
Source:   OMC pour le commerce; estimations consensuelles pour le PIB.

Évolution du commerce en valeur

Les prévisions de l'OMC sur le commerce sont publiées en même temps que les statistiques annuelles du commerce des marchandises et des services commerciaux en dollars EU courants. Ces chiffres peuvent être téléchargés à partir de la base de données en ligne de l'OMC, à l'adresse stats.wto.org. La croissance du commerce des marchandises en termes nominaux et celle en volume (réel) en 2021 ont fortement divergé, en raison d'importantes fluctuations des prix au cours de l'année. Le commerce mondial des marchandises mesuré par la moyenne des exportations et des importations a augmenté de 26% en 2021, ce qui signifie que les prix à l'exportation et à l'importation ont fait un bond de 15% cette année, en moyenne. La valeur en dollars du commerce a augmenté de 59% pour ce qui est des combustibles et des produits miniers, de 19% pour les produits agricoles et de 21% pour les produits manufacturés.

Le graphique 4 indique les taux de croissance estimés en glissement annuel et sur 24 mois pour plusieurs catégories de produits manufacturés en 2021. L'évolution trimestrielle révèle une croissance en glissement annuel régulière pour certains produits (fer et acier, produits chimiques, circuits intégrés) et une croissance plus faible pour d'autres (vêtements, machines). Les valeurs du commerce des produits pharmaceutiques, des ordinateurs et des circuits intégrés ont de fait été plus élevées en 2021 qu'avant la pandémie, probablement en raison de la forte demande de vaccins contre la COVID-19 et de la prévalence accrue du travail à distance. En revanche, le commerce des produits de l'industrie automobile a augmenté de 14% en glissement annuel en 2021, mais il a baissé de 4% par rapport à 2019.

Graphique 4: Croissance du commerce des produits manufacturés, en glissement annuel, 2021
Variation en % des valeurs en $EU

Source:   Estimations de l'OMC sur la base des statistiques des partenaires.

Le commerce mondial des services commerciaux a progressé de 15% en glissement annuel en 2021, stimulé par la demande de services de transport, qui a augmenté de 33% (graphique 5). La croissance des exportations de voyages a été positive, mais elle est restée faible, car les restrictions aux voyages n'ont été que partiellement assouplies au cours de l'année. La catégorie des autres services, qui comprend les services financiers et les services aux entreprises, était en hausse de 12% par rapport à l'année précédente.

Les sanctions occidentales visant des entreprises et des particuliers russes auront probablement un effet important sur le commerce des services commerciaux. La Fédération de Russie est un importateur net de services, avec des importations en 2021 évaluées à 74 milliards de dollars et des exportations à 55 milliards de dollars. La Russie occupe le 24ème rang des exportateurs de services (13ème si l'on exclut le commerce intra-UE), avec une part du commerce mondial de 0,9%. Elle figure au 19ème rang des importateurs (11ème si l'on exclut le commerce intra-UE), avec une part du commerce mondial de 1,4%.

En 2019, l'Union européenne représentait plus de 42% des importations de services de la Russie et 31,1% de ses exportations de services. La même année, la Russie a importé des services provenant de la Turquie (7,7%), du Royaume-Uni (5,1%), des États-Unis (4,0%), de la Chine (3,7%) et de la Suisse (3,3%), entre autres. Les États-Unis (6,5%), la Chine (6,2%), la Suisse (6,1%) et le Royaume-Uni (4,8%) étaient les principales destinations des exportations de services russes.

Avant la pandémie, les services de voyage/tourisme et de transport aérien étaient les principaux services dont la Fédération de Russie faisait le commerce, représentant 46% de ses exportations et 36% de ses importations. Ces services, déjà durement touchés par la pandémie, peuvent être fortement affectés par des sanctions économiques. L'Irlande est exposée en raison de son rôle prédominant dans les opérations de crédit-bail pour les aéronefs. Globalement, les paiements Russes pour les opérations de crédit-bail concernant les aéronefs, les bateaux, etc. de l'UE ont atteint 3,9 milliards de dollars en 2019, dont 2,6 milliards pour des services de crédit-bail en provenance d'Irlande. En 2020, les importations russes en crédit-bail ont diminué de 44% en raison des restrictions de voyage liées à la pandémie.

Les services de propriété intellectuelle étaient la troisième principale catégorie de services importés par la Russie. L'Union européenne, la Suisse, les États-Unis, le Royaume-Uni, la République de Corée et le Japon fournissaient ensemble 96% des importations de la Russie en 2019, pour une valeur d'environ 6,6 milliards de dollars EU. Cela inclut notamment les redevances pour l'utilisation de brevets, de produits de la R&D, de procédés de fabrication et de dessins et modèles industriels ainsi que des franchises et des marques de fabrique et de commerce.

Graphique 5: Croissance du commerce mondial des services commerciaux, en glissement annuel, 2019-2021
Variation en % des valeurs en $EU

Note:       Moyennes des exportations et des importations.
Source:   Estimations OMC-CNUCED en coopération avec l'ITC.

Des statistiques trimestrielles et annuelles détaillées sur le commerce des marchandises et des services commerciaux peuvent être téléchargées à partir de l'adresse suivante: stats.wto.org. Un supplément statistique indiquant le classement et la part de chaque pays dans le commerce mondial peut être obtenu ici.

Indicateurs complémentaires

L'OMC a suivi plusieurs indicateurs à haute fréquence liés au commerce en temps utile durant la pandémie pour mieux comprendre les tendances du commerce des marchandises et des services commerciaux. Une sélection de ces indicateurs est présentée ci-après afin d'offrir un contexte supplémentaire aux statistiques et aux prévisions commerciales.

L'indice RWI/ISL du trafic de conteneurs le plus récent montrait un trafic corrigé des variations saisonnières qui a baissé de 3,6 points pour s'établir à 117,1 en février (graphique 6). L'indice incorpore les données concernant la manutention des conteneurs dans 94 ports internationaux, soit 64% du total mondial. Les ports chinois ont enregistré la plus forte baisse en mars, mais les ports européens ont aussi enregistré une baisse importante. Les données pourraient être influencées par un ajustement saisonnier, mais elles pourraient aussi refléter les premières phases du conflit dans l'Ukraine. Le fait que les tarifs d'expédition ont été stables ou en baisse en même temps donne à penser que la diminution du trafic correspond à une baisse de la demande de services de transport maritime plutôt qu'à une diminution de l'offre.

Graphique 6: Indice RWI/ISL du trafic de conteneurs, janvier 2015-février 2022
Indices, 2015 = 100

Source:   Institut de recherche économique de Leibniz.

Les indices des directeurs d'achat (PMI) d'IHS-Markit reposent sur des enquêtes effectuées auprès de centaines d'entreprises de plus de 40 pays. Ils sont regroupés en un indice mondial, les valeurs supérieures à 50 indiquant une expansion, et les valeurs inférieures à 50, une contraction (graphique 7). L'indice PMI mondial (53,0) est resté supérieur à la valeur de seuil de 50 en mars, ce qui donne à penser que la production manufacturière peut encore augmenter, mais à un rythme restreint. Entre-temps, les Nouvelles commandes à l'exportation sont tombées à 48,2, leur niveau le plus bas depuis juillet 2020, ce qui indique un ralentissement de la croissance, ou éventuellement une contraction du commerce mondial. Les chaînes d'approvisionnement ont été entravées, ces derniers mois, par des délais de livraison longs et des pénuries d'intrants de production, tels que les semi-conducteurs. Les indices figurant dans la partie droite du graphique 7 donnent à penser que ces questions ne sont pas encore résolues. Une augmentation des prix des intrants et de la production et une hausse des délais de livraison en mars 2022 laissent entendre que les déséquilibres persistants de l'offre pourraient contribuer à l'inflation dans les mois à venir.

Graphique 7: Indices mondiaux des directeurs d'achat (PMI) du secteur manufacturier, janvier 2018-mars 2022
Indice, base = 50

Source:   IHS-Markit.
Note:       Les valeurs supérieures à 50 indiquent une augmentation tandis que les valeurs inférieures à 50 indiquent une contraction.

Enfin, le graphique 8 ci-dessous montre le volume quotidien et la tonalité des informations diffusées dans les médias contenant des expressions en lien avec l'activité économique, telles que recensées par le GDELT Project Summary Service. Bien que l'intensité dans la présentation de rapports sur ces questions soit restée stationnaire au cours des dernières semaines, l'ensemble a pris une tournure négative fin février. Le fait que ce ralentissement a coïncidé avec le début des hostilités en Ukraine donne à penser que le conflit peut nuire à la confiance économique.

Graphique 8: Expressions en lien avec l'activité économique relevées par le GDELT Project, 1er septembre 2020-30 mars 2022
% et indice

Source:   The GDELT Project Summary Service.

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