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STATISTIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL

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PRINCIPAUX POINTS

  • La croissance en volume du commerce mondial des marchandises devrait atteindre 3,5% en 2022, puis descendre à 1,0% en 2023 (contre une prévision de 3,4% auparavant).
  • Le PIB mondial aux taux de change du marché progressera de 2,8% en 2022 et de 2,3% en 2023 (chiffre revu à la baisse par rapport à la prévision de 3,2%).
  • Le commerce et la production seront grevés par plusieurs chocs interdépendants, dont la guerre en Ukraine, le niveau des prix de l'énergie, l'inflation et le resserrement de la politique monétaire.
  • Au deuxième trimestre, les exportations de marchandises de la région de la CEI ont chuté de 10,4% en glissement trimestriel, et les importations de 21,7%.
  • Le Moyen-Orient sera la région où la croissance du volume des échanges sera la plus forte en 2022, tant pour les exportations (14,6%) que pour les importations (11,1%).
  • Au deuxième trimestre de 2022, la valeur du commerce des marchandises en dollars EU a augmenté de 17% en glissement annuel.
  • En août, la hausse des prix de l'énergie a été de 78% en glissement annuel, celle des prix des produits alimentaires de 11%, celle des céréales de 15% et celle des engrais de 60%.

Le commerce mondial devrait marquer le pas au deuxième semestre de 2022 et rester en demi-teinte en 2023 dans une économie mondiale grevée par de multiples chocs. Les économistes de l'OMC tablent actuellement sur une croissance du volume du commerce mondial des marchandises de 3,5% en 2022 — soit légèrement supérieure à la hausse de 3,0% prévue en avril. Pour 2023, cependant, ils prévoient une augmentation de 1,0% — chiffre en forte baisse par rapport à l'estimation précédente de 3,4%.

La demande d'importations devrait faiblir sous l'effet d'un ralentissement de la croissance provoqué par divers facteurs dans les grandes économies. En Europe, la hausse des prix de l'énergie résultant de la guerre russo-ukrainienne entraînera une compression des dépenses des ménages et une augmentation des coûts dans le secteur manufacturier. Aux États-Unis, le resserrement de la politique monétaire aura des répercussions sur les dépenses sensibles aux taux d'intérêt dans les domaines du logement, de l'automobile et de l'investissement en capital fixe par exemple. La Chine reste confrontée à de nouvelles flambées de COVID-19 et à des perturbations de la production associées à une faible demande extérieure. Enfin, le gonflement de la facture des importations de combustibles, de produits alimentaires et d'engrais pourrait se traduire par une insécurité alimentaire et un surendettement dans les pays en développement.

“Les responsables politiques sont confrontés à des choix épineux dans leur recherche d'un équilibre optimal entre la lutte contre l'inflation, le maintien du plein emploi et la réalisation d'objectifs importants comme la transition vers les énergies propres. Le commerce est un outil essentiel pour améliorer l'offre de marchandises et de services dans le monde, ainsi que pour réduire les coûts de l'élimination des émissions nettes de carbone”, a déclaré la Directrice générale Ngozi Okonjo-Iweala.

“S'il peut être tentant de recourir aux restrictions commerciales pour remédier aux failles en matière d'approvisionnement que les chocs de ces deux dernières années ont mises en évidence, une réduction des chaînes d'approvisionnement mondiales ne ferait qu'aggraver les tensions inflationnistes, entraînant à terme un ralentissement de la croissance économique et une baisse des niveaux de vie. Ce dont nous avons besoin, c'est d'une base de production des marchandises et des services qui soit plus profonde, plus diversifiée et moins concentrée. En plus de stimuler la croissance économique, cela améliorerait la résilience de l'approvisionnement et la stabilité à long terme des prix grâce à une diminution de l'exposition aux phénomènes météorologiques extrêmes et autres perturbations localisées. La réussite de la douzième Conférence ministérielle de l'OMC (CM12) tenue en juin est la preuve qu'avec suffisamment de volonté politique, les Membres peuvent coopérer et avancer ensemble.”

D'après les nouvelles prévisions de l'OMC, le PIB mondial aux taux de change du marché devrait augmenter de 2,8% en 2022 et de 2,3% en 2023 (soit 1,0 point de pourcentage de moins par rapport aux prévisions précédentes pour ce dernier chiffre).

Dans leurs prévisions d'avril publiées quelques semaines seulement après le début de la guerre en Ukraine, les économistes de l'OMC avaient dû s'appuyer sur des simulations pour formuler des hypothèses raisonnables sur la croissance, en l'absence de données précises sur l'incidence de cette guerre. D'après l'évolution de la situation, les projections du PIB réalisées par l'OMC pour 2022 se sont avérées globalement exactes. Cependant, les estimations pour 2023 paraissent maintenant trop optimistes, étant donné que les prix de l'énergie se sont envolés, que l'inflation s'étend désormais à un plus grand nombre de secteurs et que la guerre ne montre aucun signe d'accalmie.

Si les prévisions actuelles se confirment, la croissance du commerce ralentira fortement en 2023, mais elle restera positive. Il convient de noter qu'une grande incertitude entoure les prévisions en raison du changement de politique monétaire dans les économies avancées et de la nature imprévisible de la guerre entre la Russie et l'Ukraine. Le graphique 1, qui montre le volume trimestriel du commerce mondial de marchandises jusqu'en 2023, indique des marges d'erreur pour la période des prévisions. Si les hypothèses actuelles se vérifient, la croissance du commerce pourrait être comprise entre 2,0% et 4,9% en 2022. Pour 2023, si les risques de dégradation se concrétisent, elle pourrait alors tomber jusqu'à -2,8%; en cas de bonnes surprises, elle pourrait toutefois atteindre jusqu'à 4,6%. Les chiffres du commerce pourraient également sortir de cette fourchette si l'une des hypothèses sous-jacentes venait à changer.

La crise en Ukraine a fait grimper les prix des produits de base, en particulier ceux des combustibles, des produits alimentaires et des engrais. Cette évolution est illustrée par le graphique 2 qui présente, à gauche, les indices des prix mondiaux des produits de base et, à droite, les prix du gaz naturel par région. En août, les prix de l'énergie ont augmenté de 78% en glissement annuel, tirés par une hausse des prix du gaz naturel de 250%. Si l'augmentation de 36% des prix du pétrole brut au cours de la même période semble faible en comparaison, elle reste toutefois importante pour les consommateurs.

Graphique 1: Volume du commerce mondial de marchandises, 2015T1-2023T4
Indice du volume corrigé des variations saisonnières, 2015 = 100

Note: Les zones floutées représentent une marge d'erreur standard de +/-0,5 par rapport aux prévisions centrales
Source: OMC et CNUCED, estimations du Secrétariat de l'OMC.

Les prix du gaz naturel ont évolué très différemment selon les régions. Alors qu'en Europe, ils ont augmenté de 350% en glissement annuel en août, aux États-Unis, ils ont progressé de 120% ce même mois, restant bien en-deçà des niveaux européens (8,80 dollars EU par million de Btu contre 70,00 dollars EU en Europe). La demande européenne de gaz naturel liquéfié (GNL) visant à pallier la réduction de l'offre de la Fédération de Russie a également fait augmenter les coûts de l'énergie en Asie, où le prix du GNL a grimpé de 87% en août. En Europe, les prix du gaz ont récemment fléchi, enregistrant une baisse de 34% entre le 31 août et le 23 septembre, mais ils restent élevés par rapport aux prix antérieurs. Les prix du pétrole ont également régressé par rapport aux niveaux records récemment enregistrés, ce qui pourrait être dû à une baisse de la demande mondiale plutôt qu'à une amélioration de la situation du côté de l'offre.

Graphique 2: Prix des produits de base, janvier 2019-août 2022
Indice, 2019 = 100 et $ EU par million de Btu

Source: Banque mondiale.

Les prix des produits alimentaires exprimés en dollars EU ont aussi fortement augmenté, la Fédération de Russie et l'Ukraine comptant toutes deux parmi les principaux fournisseurs de céréales et d'engrais. Cette hausse suscite des préoccupations en matière de sécurité alimentaire dans de nombreux pays, en particulier ceux à faible revenu où une grande partie des dépenses des ménages est généralement consacrée à l'alimentation. En outre, au cours des derniers mois, de nombreuses monnaies se sont dépréciées par rapport au dollar, renchérissant encore les achats de produits alimentaires et de combustibles en monnaie nationale.

En août, les prix mondiaux des céréales ont augmenté de 15% en glissement annuel, tandis que le prix du blé a enregistré à lui seul une hausse de 18%. La situation s'est toutefois améliorée par rapport au mois d'avril au cours duquel les prix des céréales avaient progressé de 33% et ceux du blé de 76%. Source potentielle de préoccupation pour l'avenir, les prix des engrais ont enregistré une hausse de 60% en glissement annuel en août et ont presque triplé depuis 2020. Une réduction des importations et de l'utilisation d'engrais pourrait diminuer le rendement des cultures et accroître l'insécurité alimentaire l'année prochaine.

Si la situation concernant l'approvisionnement en céréales pourrait être moins désastreuse que certains le craignaient au début de la guerre en Ukraine, elle reste source d'inquiétudes. Son évolution est illustrée par le graphique 3 qui présente des estimations de la valeur et du volume des échanges mondiaux de blé. En juillet, le volume du commerce de blé avait baissé de près de 20% par rapport à mars, mais seulement de 4% en glissement annuel. Les données sous-jacentes laissent à penser que certains pays ont réagi à la hausse des prix par une réduction de la consommation et des importations. Depuis mars, les quantités de blé importé ont diminué, en glissement annuel, en Bolivie (-69%), en Jordanie (-41%), en Zambie (-38%), au Nigéria (-37%) et en Équateur (‑30%) notamment.

Graphique 3: Estimations de la valeur et du volume des échanges mondiaux de blé, janvier 2020-juillet 2022
(Index, January 2020=100)

Source: Estimations de l'OMC sur la base des statistiques des partenaires.

Le graphique 4 ci-après montre l'évolution et les projections concernant le volume trimestriel du commerce de marchandises par région, de 2019 à 2023. La région de la CEI a enregistré une forte baisse des exportations en glissement trimestriel (10,4%) au deuxième trimestre de 2022, quand les effets des sanctions prises à l'encontre de la Fédération de Russie ont commencé à se faire sentir. Les exportations de l'Amérique du Sud, de l'Afrique et, surtout, du Moyen-Orient ont dépassé les attentes pendant la première moitié de l'année, ce qui a contribué à compenser la réduction des expéditions depuis la région de la CEI. Au cours de la même période, les exportations de l'Amérique du Nord, de l'Europe et de l'Asie ont dans l'ensemble suivi les prévisions.

En ce qui concerne les importations, la région de la CEI a enregistré une baisse de 21,7% au deuxième trimestre de 2022, probablement en raison de l'exclusion de la Fédération de Russie du système de paiements SWIFT. Les importations d'autres régions riches en ressources (Amérique du Sud, Afrique et Moyen-Orient) ont été plus importantes que prévu car la hausse des prix des produits de base ont gonflé les recettes d'exportation, ce qui a permis aux pays de ces régions d'importer davantage. Au premier semestre de 2022, l'Amérique du Nord et l'Europe ont affiché une croissance des importations plus forte qu'escompté, mais les importations asiatiques ont stagné, enregistrant une croissance en glissement annuel de seulement 0,7%.

Graphique 4: Exportations et importations de marchandises par région, 2019T1-2023T4
Indice de volume, 2019 = 100

a Amérique du Sud, Amérique centrale et Caraïbes.
b Communauté d'États indépendants, y compris certains États associés et anciens États membres.
Source: OMC et CNUCED.

Le tableau 1 récapitule les projections annuelles révisées du commerce pour 2022 et 2023. Il convient de noter que les statistiques annuelles du volume des échanges peuvent s'écarter légèrement des statistiques trimestrielles en raison de différences de méthodologie; dans l'ensemble, elles sont toutefois assez proches.

La croissance de 3,5% du volume du commerce des marchandises actuellement prévue par l'OMC pour 2022 est proche du chiffre précédemment estimé en avril dernier (3,0%), quoique légèrement supérieure, ce qui s'explique principalement par des révisions statistiques et la disponibilité de nouvelles données. Cette année, le Moyen-Orient devrait enregistrer la plus forte croissance des exportations de toutes les régions de l'OMC (14,6%), suivi de l'Afrique (6,0%), de l'Amérique du Nord (3,4%), de l'Asie (2,9%), de l'Europe (1,8%) et de l'Amérique du Sud (1,6%). En revanche, les exportations de la CEI devraient baisser de 5,8% en 2022. Le Moyen-Orient a également connu la plus forte croissance du commerce en volume pour ce qui est des importations (11,1%); viennent ensuite l'Amérique du Nord (8,5%), l'Afrique (7,2%), l'Amérique du Sud (5,9%), l'Europe (5,4%), l'Asie (0,9%) et la CEI (-24,7%).

Le tableau 1 met notamment en évidence la résilience de la croissance du commerce au Moyen‑Orient et en Afrique en 2022. Ces deux régions devraient enregistrer de légères baisses des exportations l'année prochaine, mais les importations devraient rester solides et augmenter de 5,7% pour l'une comme pour l'autre. La région de la CEI devrait afficher une forte croissance des importations l'année prochaine, supérieure à 9%, qui s'expliquerait principalement par la base réduite de 2022. Les autres régions peuvent s'attendre à une faible croissance de leurs exportations et de leurs importations en 2023.

Tableau 1: Volume du commerce des marchandises et PIB réel, 2018-2023a
Variation annuelle en %

a Les chiffres pour 2022 et 2023 sont des projections.
b Moyenne des exportations et des importations.
c Amérique du Sud, Amérique centrale et Caraïbes.
d Communauté d'États indépendants (CEI), y compris certains États associés et anciens États membres.
Note: Les projections intègrent des techniques d'échantillonnage de données mixtes (MIDAS) pour certains pays afin de tirer parti de données à haute fréquence comme le trafic de conteneurs et les indices de risque financier.
Sources: OMC pour le commerce; estimations consensuelles pour le PIB.

Ces projections intègrent des techniques d'échantillonnage de données mixtes (MIDAS) qui traitent des données à plus haute fréquence afin d'améliorer la précision des prévisions. Plus particulièrement, les données mensuelles relatives au trafic de conteneurs sont exploitées pour rendre compte des effets de la congestion des ports et des perturbations de l'approvisionnement aux États-Unis et en Chine. La prise en compte de ces renseignements a eu une légère incidence positive sur les chiffres des importations de l'Amérique du Nord et de l'Asie pour 2022, ce qui témoigne de la résorption des retards accumulés dans les ports de la côte ouest des États-Unis et de l'augmentation du trafic de conteneurs dans les ports chinois après des interruptions liées à la pandémie plus tôt dans l'année.

Les risques entourant les prévisions sont nombreux et interdépendants. De grandes banques centrales relèvent déjà leurs taux d'intérêt en vue de maîtriser l'inflation, mais un durcissement excessif de la politique monétaire pourrait provoquer des récessions dans certains pays, ce qui aurait un impact négatif sur les importations. Il est également possible que les mesures des banques centrales ne soient pas suffisantes pour faire baisser l'inflation, auquel cas de plus fortes interventions pourraient s'avérer nécessaires. Les taux d'intérêt élevés dans les économies avancées pourraient déclencher une fuite de capitaux depuis les économies émergentes, perturbant les flux financiers mondiaux. L'escalade de la guerre entre la Russie et l'Ukraine pourrait également saper la confiance des entreprises et des consommateurs, et déstabiliser l'économie mondiale. Par ailleurs, le découplage des chaînes d'approvisionnement mondiales opéré par les grandes économies pourrait être un risque sous-évalué car, à court terme, il aggraverait les pénuries et, à long terme, il réduirait la productivité.

Évolution du commerce en valeur

Les prévisions commerciales de l'OMC sont publiées en même temps que les statistiques commerciales trimestrielles et annuelles exprimées en dollars EU nominaux. Ces chiffres peuvent être téléchargés à partir de la base de données en ligne de l'OMC, à l'adresse stats.wto.org.

Le graphique 5 ci-après montre la croissance des exportations de marchandises en glissement annuel au cours des trois derniers trimestres, en valeur. Il établit aussi une comparaison entre la valeur des exportations au premier semestre de 2022 et au premier semestre de 2019, avant le début de la pandémie. On constate que le commerce total de marchandises a progressé de 17% en glissement annuel au deuxième trimestre de 2022, contre 22% au dernier trimestre de 2021. Par ailleurs, au premier semestre de 2022, le commerce a enregistré une augmentation de 32% par rapport à 2019. Le principal point à retenir est que le commerce des marchandises affiche une croissance à deux chiffres en valeur du fait des variations de prix, alors même qu'en volume, sa croissance reste à un seul chiffre.

Graphique 5: Croissance en glissement annuel des exportations mondiales de marchandises, 2022T2
Variation en % des valeurs en $EU

Source: OMC/CNUCED.

Les statistiques trimestrielles de l'OMC concernant le commerce des services commerciaux au deuxième trimestre n'ont pas encore été publiées, mais les données mensuelles disponibles jusqu'au mois de juillet donnent une idée des tendances dans les grandes économies (graphique 6). Les exportations de services relatifs aux voyages et de services de transport se sont fortement redressées dans de nombreux pays, à mesure que les restrictions liées à la pandémie ont été assouplies. La Chine fait figure d'exception, les dépenses liées aux voyages étant freinées par la politique "zéro COVID" du pays. Les exportations des autres services commerciaux (catégorie comprenant les services financiers et les services fournis aux entreprises) ont augmenté à un rythme modéré, ce qui s'explique en partie par leur baisse limitée pendant la pandémie.

Graphique 6: Croissance en glissement annuel des exportations de services commerciaux par catégorie, janvier-juillet 2022
Variation en % des valeurs en $ EU

Source: Estimations de l'OMC tirées des statistiques nationales.

Indicateurs supplémentaires

L'OMC suit plusieurs indicateurs pour déterminer les tendances en cours du commerce des marchandises et des services commerciaux. Certains de ces indicateurs sont présentés ci-après afin d'offrir un contexte supplémentaire aux prévisions.

Les indices des directeurs d'achat (PMI) sont des indicateurs économiques mensuels fondés sur des enquêtes auprès des entreprises. J.P. Morgan intègre les PMI de plus de 40 pays dans un indice mondial des directeurs d'achat du secteur manufacturier, dont la valeur indique une expansion lorsqu'elle est supérieure à 50 et une contraction lorsqu'elle est inférieure à 50 (graphique 7). En août, le PMI global est tombé à son plus bas niveau en 26 mois, 50,3, soit juste au-dessus de la valeur de seuil distinguant l'expansion de la contraction. Dans le même temps, le sous-indice des nouvelles commandes à l'exportation est descendu à 47,0, signe d'une contraction. Ces résultats donnent à penser que l'activité manufacturière mondiale s'enlise et que le commerce des marchandises continuera de ralentir dans les prochains mois.
D'autres sous-indices du PMI permettent de mieux comprendre la situation des chaînes d'approvisionnement mondiales. L'indice du prix des intrants a baissé, passant de 71,6 à 61,1 entre avril et août. Un autre indice mesurant les prix des produits finals est passé de 63,8 à 56,7 au cours de la même période. Pris ensemble, ces chiffres semblent indiquer que les tensions inflationnistes, quoique toujours fortes, ont peut-être atteint leur niveau maximal. Les délais de livraison ont également raccourci en août et les stocks de produits finis ont augmenté. Il y a quelques mois, on y aurait vu les signes positifs d'un allègement des pressions sur les chaînes d'approvisionnement mais, aujourd'hui, ces résultats pourraient annoncer un ralentissement de la demande mondiale.

Graphique 7: Indices mondiaux des directeurs d'achat, janvier 2018-août 2022
Indice de diffusion, base = 50

Note: Les valeurs supérieures à 50 indiquent une expansion tandis que les valeurs inférieures à 50 indiquent une contraction.
Source: J.P. Morgan et S&P Global.

L'indice RWI/ISL du trafic de conteneurs suit d'assez près le commerce mondial des marchandises. S'il est resté proche de son niveau record en juillet, il a de fait plutôt stagné depuis octobre 2020. Le trafic dans les ports chinois a fléchi au printemps en raison des mesures de confinement liées à la pandémie, puis a repris après l'assouplissement des mesures. Le ralentissement observé en Chine a été en partie compensé par une augmentation du trafic de conteneurs dans les ports des États-Unis, qui avaient été extrêmement congestionnés auparavant. Dans l'ensemble, cet indice semble indiquer une stagnation persistante du commerce des marchandises.

Graphique 8: Indice RWI/ISL du trafic mondial de conteneurs, janvier 2015-juillet 2022
Indice, 2015 = 100

Note: L'indice est fondé sur des données recueillies auprès de 94 ports représentant 64% du trafic mondial de conteneurs.
Source: Institut de recherche économique de Leibniz et Institut d'économie maritime et de logistique.

L'OMC n'établit pas de prévisions pour le commerce des services, mais le graphique 6 montre que les voyages et les transports sont ses composantes les plus dynamiques. Les données sur les vols internationaux d'OpenSky Network le confirment (graphique 9). Les vols commerciaux quotidiens (y compris au sein de l'Union européenne) ont fini par dépasser les niveaux d'avant la pandémie pendant l'été, avant d'accuser un léger recul à la fin du mois d'août. Il reste à déterminer si cette pause est temporaire ou durable.

Graphique 9: Vols commerciaux internationaux, 1er janvier 2020-22 août 2022
Indice, semaine du 1er janvier = 100, moyenne mobile sur 7 jours

Source: OpenSky Network et calculs du Secrétariat de l'OMC.

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