NOUVELLES: ALLOCUTIONS — DG PASCAL LAMY

Sommet arabe économique, social et de développement — Koweït

 

Mesdames et Messieurs,

Je regrette vivement de ne pouvoir être parmi vous aujourd'hui à ce Sommet arabe économique, social et de développement qui se tient au Koweït. Je tenais néanmoins à vous faire part de mes pensées sur l'importance du commerce international pour la région arabe et l'importance de la région arabe pour l'Organisation mondiale du commerce.

Douze pays arabes sont aujourd'hui Membres de l'OMC, dont plusieurs étaient déjà parties à l'accord qui l'a précédée, l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce. Ces pays ont joué un rôle important dans l'édification du système commercial multilatéral tel que nous le connaissons aujourd'hui et dans la formulation de ses objectifs.

Six autres pays arabes, l'Algérie, la Libye, le Liban, la Syrie, le Yémen et l'Iraq, ont entamé le processus d'accession à l'OMC. Ils sont tous en train de négocier leurs conditions d'accession, les négociations à ce sujet se trouvant à des stades d'avancement très différents. Le Membre arabe de l'OMC dont l'accession est la plus récente, l'Arabie saoudite, a sans aucun doute un rôle à jouer pour ce qui est d'aider les autres économies arabes à entrer à l'OMC, processus qui ne peut que commencer par une compréhension approfondie des règles de l'Organisation.

On ne saurait surestimer l'importance du commerce international pour la région arabe. Les Émirats arabes unis, dont les importations de marchandises et de services représentent 86 pour cent du PIB, sont l'économie arabe qui dépend le plus des importations. Ils sont suivis par des pays tels que la Jordanie, la Mauritanie et Bahreïn, dont le ratio des importations au PIB est de l'ordre de 70 pour cent. Je me dois de souligner que ces importations ont été essentielles pour la sécurité alimentaire de la région.

Le ratio des exportations au PIB du monde arabe atteste également de l'ampleur de l'intégration économique internationale de la région. Une fois encore, ce sont les Émirats arabes unis, dont les exportations de biens et de services représentent 99 pour cent du PIB, qui parmi les pays arabes dépendent le plus des exportations. Viennent ensuite Bahreïn, le Qatar, le Koweït et l'Oman, dont le ratio des exportations au PIB se situe dans une fourchette de 65 à 90 pour cent.

Ces chiffres parlent d'eux-mêmes et ne nécessitent guère d'interprétation. La région arabe a besoin du monde extérieur tout comme le monde extérieur a besoin de la région arabe. Les chiffres sont également éloquents pour plusieurs des six pays arabes qui ont entamé leur processus d'accession à l'OMC. Ainsi, pour l'Algérie et la Libye, le ratio des exportations au PIB est de l'ordre de 50 pour cent et celui des importations au PIB d'environ 30 pour cent. Il ne fait par conséquent aucun doute que ces économies tireraient profit d'un commerce international ordonné, grâce aux règles de l'OMC.

La réforme économique est engagée en de nombreux points du monde arabe, de même qu'une intégration économique intra-arabe plus poussée et on assiste à la montée de plusieurs pays arabes dans la hiérarchie des économies les plus compétitives du monde. On a même considéré que certains figurent parmi les pays les plus réformateurs, comme par exemple l'Égypte, avec ses efforts récents visant à réduire le coût de l'activité commerciale dans le pays et à simplifier les procédures administratives. Tous ces efforts méritent d'être salués et doivent se poursuivre.

Le message que je vous adresse aujourd'hui est le suivant: c'est parce que les échanges internationaux sont si essentiels pour vos économies que l'OMC doit aussi être essentielle pour vous. Un groupe arabe fort, coordonné et actif au sein de l'OMC contribuerait sans aucun doute à promouvoir certaines de vos priorités économiques. Le Cycle de négociations commerciales de Doha, lancé en 2001 dans la capitale du Qatar, se poursuit encore. Il couvre de nombreux domaines présentant une importance économique pour la région arabe, tels que les services liés à l'énergie, les transports et les services de distribution ainsi que les négociations sur la facilitation du commerce qui visent à réduire les procédures douanières, pour ne mentionner que ceux-là. Je demanderais que la région arabe accorde à ces négociations un degré de priorité élevé, de même qu'à la constitution d'une coalition arabe solide sur le commerce pour défendre vigoureusement ses intérêts par le biais du mécanisme multilatéral qu'est l'OMC.

Aujourd'hui, alors que la crise économique affecte nos économies et que des pressions protectionnistes se font sentir, nous devons nous rappeler l'importance de la police d'assurance contre le protectionnisme qu'offre l'OMC grâce à 60 années de réglementation mondiale et à son système de règlement des différends. C'est maintenant qu'il faut renforcer les règles du commerce international en faisant aboutir les négociations du Cycle du développement de Doha.

Je compte sur votre coopération dans cet effort et espère avoir l'occasion de visiter votre région dans un avenir proche.

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