NOUVELLES: ALLOCUTIONS — DG PASCAL LAMY

Conférence de l’ONUDI sur les PMA
Renforcement des capacités pour aider les pays les moins avancés à surmonter la crise


> Allocutions: Pascal Lamy

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M. le Président,
Chers collègues,

Permettez-moi de remercier Kandeh d'avoir organisé cette conférence pour que nous examinions l'incidence de la crise sur les pays les moins avancés (PMA). Cette conférence a lieu à un moment tout à fait opportun, au lendemain de la clôture de la 7ème Conférence ministérielle de l'OMC et juste avant que les pays n'arrivent à Copenhague pour participer à un sommet crucial sur le changement climatique.

Depuis notre dernière réunion il y a deux ans, notre compréhension et notre appréciation de l'incidence de la crise financière et économique mondiale sur les PMA ont gagné en clarté. Nous n'avons pas simplement entendu parler des dommages que cette crise a causés aux PMA, nous en avons été directement témoins. Nous disposons désormais de données empiriques qui confirment son incidence négative sur les progrès que les PMA avaient accomplis vers la réalisation de leurs objectifs de développement dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement des Nations Unies.

Contrairement aux pays riches, les PMA n'ont pas pu mettre en place d'importants plans de sauvetage pour leurs industries en difficulté ni de filets de protection sociale pour ceux qui ont perdu leur emploi. Certains pays développés ont dépensé 15 milliards de dollars environ pour financer leurs programmes de primes à la casse, ce qui est hors de portée des PMA.

Nombre d'entre vous étaient présents à la 7ème Conférence ministérielle de l'OMC. Les déclarations et les interventions de tous les Ministres ont confirmé à nouveau l'importance du commerce en tant que moteur de la croissance. Il a été reconnu que le commerce constituait le plan de relance auquel les pays en développement pouvaient recourir et qu'il devait faire partie intégrante de l'effort de relance économique pour que la croissance soit durable.

La crise a montré qu'il importait de maintenir l'ouverture du commerce et de lutter contre le protectionnisme. Au cours de ces derniers jours, nous avons entendu les Ministres réunis à Genève dire que la surveillance des politiques commerciales mise en place par l'OMC au début de la crise a été très utile aux Membres et a montré la résistance du système commercial multilatéral. Mais tant que nous continuerons à voir le chômage progresser, nous devrons rester vigilants.

Nombre d'entre vous ont également souligné la nécessité de renforcer le système commercial multilatéral fondé sur des règles. Le meilleur moyen de contribuer à cet objectif est de conclure le Cycle du développement de Doha.

Cette conférence a aussi été l'occasion d'examiner l'assistance offerte aux PMA en cours d'accession ainsi que la façon dont nous pouvons au mieux soutenir les efforts qu'ils font pour devenir des Membres de la famille de l'OMC.

Enfin, nous sommes également d'accord sur la nécessité de continuer à développer l'Aide pour le commerce. Nous avons besoin de continuer à intégrer le commerce dans les stratégies de développement des pays. Nous avons besoin de ressources supplémentaires et prévisibles. J'ai pris note des appels que beaucoup d'entre vous ont lancés pour recapitaliser au plus vite les banques multilatérales de développement et, en particulier, la Banque africaine de développement, comme cela a été fait pour la Banque asiatique de développement. C'est le message que j'adresserai à leurs actionnaires en soulignant qu'il s'agit d'une question qu'ils doivent traiter en priorité afin de contribuer à atténuer les effets de la crise dans les mois à venir.

Mardi, j'ai aussi été l'hôte d'une réunion ministérielle des PMA dont l'objectif était d'examiner le Cadre intégré renforcé (CIR), dispositif de l'Aide pour le commerce qui concerne spécifiquement les PMA. Tous les partenaires du CIR, PMA, donateurs et organismes, ont assisté à cette réunion et j'ai été impressionné par les exemples concrets et spécifiques que vous avez donnés de la manière dont vous utilisez les fonds du CIR pour changer la situation sur le terrain. Nous avons appris comment le Mali utilisait ces fonds pour améliorer la qualité des mangues afin d'avoir accès aux marchés d'exportation, comment la Zambie les utilisait pour remédier aux problèmes d'infrastructure et réduire les coûts liés à l'activité commerciale, et comment le Yémen, PMA accédant, utilisait le CIR pour renforcer sa capacité de mettre en œuvre les engagements qu'il prendra lors de son accession.

Le Cambodge nous a expliqué ce qu'il a fait pour définir des priorités nationales et assurer une bonne coordination de toutes les parties prenantes au CIR au niveau national. Ces éléments sont essentiels pour l'appropriation du programme et son efficacité.

De plus en plus de PMA ont désormais recours au CIR et des projets sont lancés. Il importe, par conséquent, que les donateurs honorent les promesses qu'ils ont faites à Stockholm en 2007 — et nous avons entendu nombre d'entre eux dire qu'ils sont en train de le faire ou le feront prochainement — pour que nous ayons une meilleure idée des ressources qui seront nécessaires au cours des cinq prochaines années.

Comme je l'ai souligné antérieurement, l'ONUDI est un partenaire essentiel de l'Aide pour le commerce et elle a fait preuve d'un leadership exemplaire à cet égard. Le fait est que l'ONUDI est en mesure d'aider les PMA à accroître leur capacité de production et, par conséquent, à limiter les effets négatifs de la crise, et elle a montré qu'elle était déterminée à le faire.

Le renforcement des capacités de production est fondamental si l'on veut que l'aboutissement du Cycle de Doha se traduise par de réels avantages.

Je me réjouis également de la présence du Cheick Sidi Diarra ici ce matin car, comme il vient de vous l'apprendre, la communauté internationale tiendra une réunion avec les PMA en 2011 en Turquie afin de dresser le bilan de ce qui a été fait ces dix dernières années pour améliorer la situation des PMA. Du côté de l'OMC, je peux lui assurer, ainsi qu'à vous tous, que nous sommes pleinement déterminés à éviter que la 4ème Conférence des Nations Unies sur les PMA ne soit rien d'autre qu'une succession de discours, mais à faire en sorte qu'elle aboutisse à des engagements concrets et mesurables en faveur du développement des PMA.

L'OMC peut apporter une contribution essentielle à cette conférence en obtenant des résultats dans le cadre du Cycle de Doha. Les mois à venir seront cruciaux si l'on veut combler les divergences qui subsistent et commencer à parcourir les derniers mètres qui nous séparent d'un accord. C'est grâce à la conclusion du Cycle de Doha que les Membres auront la possibilité de tenir un certain nombre des engagements qu'ils ont contractés à la Conférence des Nations Unies sur les PMA qui s'est tenue à Bruxelles en 2001 et à laquelle je me souviens avoir assisté dans une vie antérieure. Des progrès ont été accomplis sur ce point. Il y a trois jours seulement, le Brésil a annoncé que, dans quatre ans, il accorderait aux PMA un accès en franchise de droits et sans contingent. C'est un signe positif en direction des plus pauvres.

Je me réjouis à la perspective de poursuivre ma collaboration avec Kandeh, mon collègue de l'ONUDI, ainsi qu'avec tous les membres de cette organisation afin de faire en sorte que les avantages d'un système commercial plus ouvert deviennent une réalité pour les pays en développement.

Je vous remercie.

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