NOUVELLES: ALLOCUTIONS — DG PASCAL LAMY

Mettre l’accent sur des résultats concrets


POUR EN SAVOIR PLUS:
> Allocutions: Pascal Lamy

  

Monsieur le Secrétaire général Supachai,
Mesdames et Messieurs les ministres et hauts fonctionnaires,

Madame la Directrice exécutive du Secrétariat exécutif du CIR, Dorothy Tembo
Lors d’une réunion tenue récemment à Genève, dont les débats étaient centrés sur le Cadre intégré renforcé (CIR), l’Ambassadeur d’Haïti — qui se trouve être aujourd’hui à la tête du Groupe des pays les moins avancés (PMA) de l’OMC — a dit que le CIR était comparable à un miroir dont le reflet donne à chacun d’entre nous l’occasion de montrer dans quelle mesure il est déterminé à soutenir le développement des pays les moins avancés.  Cette analogie me semble judicieuse car nous avons tous, collectivement, un rôle et une responsabilité à assumer pour faire en sorte que le CIR remplisse sa mission et réponde à nos attentes.

Le CIR vise fondamentalement à faire du commerce un moteur de la croissance, de la lutte contre la pauvreté et de l’emploi.  Mais comment?  En créant une structure dans laquelle la demande et l’offre d’assistance liée au commerce peuvent être exprimées, mises en regard et traduites en mesures concrètes.  Le CIR est aussi une affaire de responsabilité partagée.  Ceux qui le soutiennent en contribuant à son financement et à son renforcement institutionnel ou en lui apportant une assistance en nature ont une double responsabilité:  envers les pays les plus pauvres, qu’il faut aider à sortir du cercle vicieux du mal‑développement, mais aussi envers leurs parties prenantes nationales, qui demandent légitimement des résultats et souhaitent que leurs contributions soient utilisées à bon escient.

Les PMA ont quant à eux la responsabilité d’utiliser le mécanisme du CIR pour mieux identifier et prendre en compte leurs forces et leurs faiblesses, afin de permettre une meilleure coordination interne;  de se servir du CIR comme d’une structure pour mieux intégrer le commerce dans leurs plans et priorités nationaux de développement;  de mobiliser une assistance supplémentaire au titre de l’Aide pour le commerce afin de consolider les efforts actuels.  Les PMA ont de plus une responsabilité envers leurs parties prenantes:  il s’agit de montrer que l’énergie consacrée à la mise au point des Études diagnostiques sur l’intégration du commerce (EDIC) et aux évaluations des besoins se traduit par des politiques propres à changer la donne sur le terrain en tirant parti du pouvoir transformateur du commerce.

Les organisations telles que la CNUCED, l’ITC, la Banque mondiale, le FMI, le PNUD et l’OMC ont également des rôles essentiels à jouer en soutien à ces processus.  L’OMC demeure un partenaire actif, en particulier de par son rôle de coordination dans le programme d’Aide pour le commerce, et elle soutient fermement ce qui a déjà été réalisé à ce jour par le CIR.  Je suis convaincu que nous continuerons à assister à une multiplication des avancées axées sur les résultats au cours des mois à venir.  Le CIR a bien progressé.  Sept EDIC et 23 mises à jour d’EDIC ont été approuvées.  Trente des 46 pays bénéficiaires du CIR ont par ailleurs accédé à des fonds de Catégorie 1 pour des projets de renforcement des capacités à l’appui d’Arrangements nationaux de mise en œuvre.  En outre, quatre projets de Catégorie 2 ont été approuvés et dix autres projets de Catégorie 1 ainsi que 26 projets de Catégorie 2 sont à l’étude.

L’accent est désormais mis fermement sur l’efficacité et l’obtention de résultats.  Il faudra à cet égard aider les PMA à mieux définir leurs priorités et à en assurer la concrétisation.

Il sera procédé à l’examen à mi-parcours du CIR plus tard dans l’année.  Ce processus indépendant aboutira à une évaluation de la manière dont le CIR s’acquitte de sa mission.  Sans préjuger des conclusions de cet examen, je dirai que, à mes yeux, le CIR est efficace et vaut son prix.  En ces temps de difficultés budgétaires croissantes, le CIR est un investissement avisé.  Pour qu’il demeure efficace, il faudra néanmoins que les PMA y restent attachés et que les partenaires de développement restent déterminés à le financer dans la durée.  L’investissement dans les capacités commerciales, surtout dans le cas particulier des PMA, est un investissement à moyen ou long terme, mais il peut potentiellement avoir un effet multiplicateur rapide sur la croissance et la lutte contre la pauvreté.

L’OCDE a récemment constaté que l’aide des grands donateurs aux pays en développement avait diminué de près de 3 pour cent en 2011 et que les PMA avaient vu les flux nets bilatéraux d’aide publique au développement diminuer de 9 pour cent en valeur réelle pour s’établir à environ 28 milliards de dollars EU.  Compte tenu des restrictions budgétaires observées chez les partenaires de développement traditionnels, l’avenir est pour le moins incertain.

Je suis en revanche heureux de constater que l’Aide pour le commerce, notamment en faveur des PMA, a continué à augmenter.  L’évolution de l’Aide pour le commerce après 2010 (soit les dernières données dont nous disposons) pourrait également être influencée par les contraintes financières et politiques des partenaires de développement, mais les données préliminaires indiquent qu’en 2010, les engagements au titre de l’Aide pour le commerce se sont élevés à 45 milliards de dollars EU, soit une augmentation de 12 pour cent en valeur réelle par rapport à 2009, et de 80 pour cent par rapport à la moyenne de la période de référence 2002-2005.  Qui plus est, l’Aide pour le commerce en faveur des PMA a plus que doublé, passant de 6,5 milliards de dollars EU pour la période de référence à près de 14 milliards de dollars EU en 2010.

En dehors de l’Aide pour le commerce, les PMA ont été au cœur des décisions prises à la récente Conférence ministérielle de l’OMC.  Les travaux relatifs à la simplification des procédures d’accession pour les PMA ont bien avancé et j’espère que, au cours des prochains mois, les PMA commenceront à tirer parti de la dérogation concernant les services.  Le traitement en franchise de droits et sans contingent (FDSC) reste un enjeu prioritaire en ce qui concerne les PMA, tout comme les négociations sur la facilitation des échanges, qui doivent aboutir à un accord à même de rendre les PMA sensiblement plus efficaces et attrayants pour les investisseurs.

Une place centrale revient dans tout cela à la nécessité pour les PMA de continuer à définir leurs besoins et leurs degrés de priorité respectifs, à incorporer les activités du CIR dans l’ensemble de leurs stratégies nationales et à obtenir effectivement des résultats significatifs, grâce aux fonds accordés dans le contexte plus large de l’Aide pour le commerce.

Les PMA font partie intégrante de l’OMC et ont davantage à perdre que tout autre Membre s’il n’est pas trouvé d’issue à l’impasse dans laquelle se trouve actuellement le Programme de Doha pour le développement.  Les PMA ne font pas partie du problème, mais ils peuvent user de leur poids politique pour favoriser une solution.  Il est primordial que les PMA membres soient proactifs et jouissent d’une influence accrue, ce qui est possible si leurs besoins et priorités sont clairement définis et que leurs partenaires continuent à démontrer leur détermination à y répondre.  Le CIR est, de loin, le meilleur outil dont nous disposions — collectivement — pour y parvenir.

Au cours des prochains mois, alors que se déroulera l’examen à mi-parcours, j’appellerai tous ceux d’entre vous qui ont des fonctions politiques à rester mobilisés et à jouer un rôle directeur afin d’accélérer la mise en œuvre, ainsi qu’à veiller à ce que les équipes de pays apportent les éléments nécessaires pour mener à bien l’examen à mi-parcours dans les meilleurs délais.

Je vous remercie.

 

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