NOUVELLES: ALLOCUTIONS — DG PASCAL LAMY

“Des chaînes de valeur qui nous unissent”


POUR EN SAVOIR PLUS:
> Allocutions: Pascal Lamy

  

M. le Vice-Premier Ministre Wang,
M. le Ministre adjoint Gao,
M. le Secrétaire général Panitchpakdi Supachai,
M. le Secrétaire général Angel Gurria,

Chers invités, chers amis,
Mesdames et Messieurs,

C’est un très grand plaisir de me trouver aujourd’hui parmi vous, dans un cadre interorganisations et sous l’égide du MOFCOM, pour parler de l’un des principaux déterminants du commerce international contemporain:  l’essor des chaînes de valeur mondiales.  Il est tout à fait opportun d’aborder ce sujet en Chine, compte tenu de l’importance considérable de ce phénomène pour le pays.

C’est l’occasion de nous demander non seulement comment les chaînes de valeur mondiales ont transformé le réseau de la production internationale, mais aussi ce que cela signifie pour les relations commerciales.  Le coefficient d’importation élevé de la production destinée à l’exportation a entraîné un niveau sans précédent d’interdépendance entre les pays associés aux chaînes d’approvisionnement.  Il ne s’agit plus seulement des exportations.  Les importations sont essentielles pour les exportations.  Il ne s’agit plus seulement d’“eux”.  Il s’agit de “nous”.

Afin de comprendre la véritable nature des relations commerciales, il faut savoir quelle est la contribution de chaque pays d’une chaîne de valeur mondiale à la valeur d’un produit fini.  Il faut aussi connaître les liens entre cette contribution et celle d’autres fournisseurs dans d’autres pays qui se situent en amont et en aval.  Pour nous assurer que l’ouverture des échanges est globalement génératrice d’emplois — ce dont nous sommes convaincus —, il faut savoir combien de nouveaux emplois sont imputables à cette création de valeur ajoutée.  Or la seule façon d’y parvenir est de mesurer le commerce en termes de valeur ajoutée.  Comme nous le verrons aujourd’hui et demain, c’est plus facile à dire qu’à faire.  Mais c’est indispensable.

La fragmentation internationale des processus de production offre de très vastes débouchés, en particulier pour les pays en développement et les pays les moins avancés.  Elle a réduit fortement les coûts de l’accès au marché mondial.  Mais les entreprises doivent savoir comment tirer parti de ces possibilités.  De leur côté, les pouvoirs publics doivent être disposés à créer des conditions qui favorisent la participation des entreprises aux chaînes d’approvisionnement.

Nombre d’entre nous pensent surtout aux aspects internationaux des chaînes d’approvisionnement.  Mais c’est une vision trop étroite, car beaucoup de chaînes sont tout à fait nationales et peuvent même le devenir davantage avec le temps.  Bien entendu la taille du pays compte, mais assurer une part croissante de la création de valeur ajoutée sur une chaîne d’approvisionnement fait partie d’un processus de développement et de diversification.  Le commerce ne perd rien de sa pertinence  — loin s’en faut — mais cela veut dire que nous devons considérer les processus de production internationaux dans leur ensemble.  Autrement dit, il ne faut pas simplement créer des plates-formes d’exportation, même si cela peut constituer une étape importante pour l’implication d’un pays dans une chaîne d’approvisionnement.

Pour tirer parti de toutes les possibilités qui s’ouvrent en termes de croissance, de diversification, d’emploi et de développement du fait de la participation à des chaînes de valeur mondiales, il faut aller plus loin que les politiques commerciales traditionnelles, aussi importantes soient-elles.  Il faut envisager plus largement les effets de tout un ensemble de politiques.  La politique d’investissement est essentielle, par exemple.  Il en est de même pour les politiques qui concernent la technologie, l’innovation et la propriété intellectuelle.  Si on poursuit ce raisonnement, le succès à plus long terme d’un pays cherchant à instaurer la prospérité économique dans un contexte d’internationalisation croissante dépend de facteurs qui sont moins directement liés au commerce, comme l’éducation et la protection sociale.

À l’évidence, ces questions sont vitales pour l’avenir des économies nationales comme de l’économie mondiale.  Mais elles sont complexes et soulèvent des difficultés différentes selon les pays et les gouvernements, et c’est ce qui fait l’intérêt de réunions comme celle-ci.

Je vous invite à saisir cette occasion et je tiens à remercier encore une fois nos hôtes organisateurs.

Merci de votre attention.

 

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