NOUVELLES: ALLOCUTIONS — DG ROBERTO AZEVÊDO


POUR EN SAVOIR PLUS:
> Allocutions: Roberto Azevêdo

  

Monsieur Adalberto Rodríguez Giaviarini, Président du CARI,
Mon ami de longue date, Monsieur l’Ambassadeur Everton Vargas, Ambassadeur du Brésil en Argentine,
Mesdames et Messieurs,
Bonjour à tous.

C’est un plaisir d’être de retour en Argentine.

Je voudrais remercier le Conseil argentin des relations internationales d’avoir organisé cet événement.

Je vous remercie de cette occasion de pouvoir dialoguer avec vous aujourd’hui et de vous présenter mon point de vue sur la situation actuelle du système commercial mondial et, bien sûr, sur le rôle de l’Argentine dans ce système.

Comme vous le savez, la fonction principale de l’OMC consiste à élaborer les règles fondamentales qui régissent le commerce mondial pour éviter que des mesures unilatérales, discriminatoires et arbitraires ne soient adoptées et pour aider à créer des conditions d’égalité - ou à diminuer l’asymétrie - entre les pays développés et les pays en développement.

L’Organisation compte 162 Membres, à tous les stades de développement, et englobe environ 98% du commerce mondial.

Ce qui caractérise l’Organisation, c’est que tous les Membres ont une place autour de la table. Tous aident à établir l’ordre du jour et tous aident à orienter les débats.

De plus, l’Argentine est un Membre très dynamique et actif au sein de l’Organisation.

Elle a accédé au système de règles commerciales mondiales de l’OMC il y a près de 50 ans, et a toujours joué un rôle essentiel.

Son Ambassadeur, M. Alberto D’Alotto, est une personne très active et très connue à Genève. Il préside en ce moment même le groupe de travail qui négocie l’accession de l’Algérie à l’OMC.

Le pays recourt activement au Mécanisme de règlement des différends de l’OMC, qui aide les Membres à régler leurs différends commerciaux de manière ouverte et transparente.

L’Argentine a été partie à plus de 100 différends, comme partie plaignante, partie défenderesse ou partie intéressée.

Des experts argentins ont travaillé dans certains groupes spéciaux chargés d’autres questions et ont contribué à régler les différends en question grâce à leurs connaissances sur le commerce.

Je pense que cette participation atteste de l’attachement de l’Argentine au système commercial mondial et de sa conviction que le système peut améliorer les conditions de son commerce.

Mais le travail de l’OMC ne se limite pas à régler les différends commerciaux.

Nous réalisons quotidiennement une grande gamme d’activités, qui vont de la surveillance des pratiques commerciales à la fourniture d’aide aux pays pour qu’ils puissent renforcer leurs capacités commerciales. Ces activités sont essentielles pour que les échanges commerciaux aient lieu sans obstacles.

Et bien sûr, l’OMC négocie également de nouvelles règles commerciales afin de pouvoir réformer le système pour l’adapter aux besoins des pays.

Il s’agit d’un effort constant et continu, qui n’a pas toujours été simple. Pendant longtemps, les négociations commerciales mondiales n’ont tout simplement pas donné de résultats suffisants.

C’est l’une des raisons pour lesquelles les pays ont eu recours à un autre type d’initiatives, comme les accords commerciaux régionaux, pour faire avancer leur programme économique.

Ces initiatives, comme l’Accord de partenariat transpacifique (dont on a tant parlé) ou le Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement, peuvent être très positives pour aider à distribuer les avantages du commerce.

Cependant, de nombreux pays émergents restent, dans bien des cas, en dehors de ces négociations.

Et certains thèmes, comme le soutien interne à l’agriculture, ne peuvent être traités de manière satisfaisante qu’au niveau mondial.

La coopération dans le domaine du commerce doit fonctionner correctement à tous les niveaux pour pouvoir obtenir les résultats les plus vastes possible.

 

SUCCÈS DE NAIROBI

Ainsi, l’attention est revenue sur l’OMC, ainsi que sur notre capacité à conclure de nouveaux accords.

Et je pense que le scepticisme qui existait au sujet de la capacité de l’Organisation à négocier est en train de faire place à un nouvel optimisme.

Ces dernières années, nous avons fait des progrès considérables en réussissant des réformes importantes des règles commerciales mondiales.

Les Membres ont été capables de convenir de résultats significatifs, et ces résultats aideront énormément à améliorer les conditions du commerce, ici en Argentine et dans le monde entier.

Lors de notre dernière Conférence ministérielle, tenue en décembre dernier à Nairobi, les Membres ont pris des décisions très importantes et l’Argentine a joué un rôle très important dans l’obtention de ces résultats.

Dans le domaine de l’agriculture, les Membres ont adopté la décision historique de supprimer les subventions à l’exportation des produits agricoles. Ils ont également adopté des disciplines visant d’autres types d’aide à l’exportation de ces produits.

Il s’agit de la réforme la plus importante des règles du commerce agricole de ces 20 dernières années, et d’une grande réussite pour l’Argentine.

En supprimant les subventions à l’exportation, cet accord aidera à réduire les distorsions sur les marchés agricoles, ce qui bénéficiera aux agriculteurs, aux éleveurs et aux exportateurs argentins.

Les pays ont souvent eu recours aux subventions à l’exportation pendant les crises économiques, et l’histoire récente montre qu’une fois qu’un pays le fait d’autres pays suivent rapidement son exemple. Avec cette décision, personne n’aura la tentation de recourir à ces mesures dans le futur.

Les pays exportateurs de produits agricoles comme l’Argentine demandent depuis plusieurs années que des mesures soient prises sur cette question. Celle-ci est maintenant réglée une fois pour toutes.

En effet, la suppression de ces subventions figurait parmi les nouveaux Objectifs de développement durable des Nations Unies. Avoir pu adopter cette décision seulement trois mois après que nous sommes convenus de ces objectifs est donc une grande réussite.

C’est un excellent exemple de coopération efficace au niveau mondial. Il s’agit même d’un exemple très clair de question qui ne peut être réglée de manière satisfaisante que dans un environnement multilatéral.

À Nairobi, les Membres se sont également engagés à engager des négociations sur la sécurité alimentaire.

Et nous sommes convenus d’un ensemble de mesures pour aider les pays les moins avancés à exporter des marchandises et des services.

En outre, un groupe de Membres de l’OMC a élargi la portée de l’Accord de l’OMC sur les technologies de l’information.

Grâce à cet accord, les droits de douane sur 201 produits des technologies de l’information supplémentaires, comme les semi-conducteurs de dernière génération, les dispositifs GPS, les écrans tactiles et le matériel médical de pointe, seront supprimés.

Le commerce de ces produits est évalué à environ 1,3 milliard de dollars par an, ce qui représente 10% du commerce mondial.

Avec cet accord, les droits de douane applicables à ces produits passeront à zéro, et cela sera garanti sur le plan juridique.

Il est important de signaler que les avantages de cet accord s’étendront aux exportations de tous les Membres de l’OMC, y compris l’Argentine.

En fait, l’Argentine fournit déjà beaucoup de produits visés par cet accord, comme certaines machines et certains appareils mécaniques, certains instruments médicaux et des pièces détachées de téléphone.

Grâce à cet accord, ces produits seront plus compétitifs car ils seront admis en franchise totale de droits sur les marchés de pays qui représentent ensemble 95% des importations mondiales des produits des technologies de l’information.

 

ACCORD SUR LA FACILITATION DES ÉCHANGES

Ces résultats s’ajoutent à d’autres accords commerciaux conclus récemment dans le cadre de l’OMC, comme l’Accord sur la facilitation des échanges en 2013.

Cet accord a pour objectif de faciliter, de simplifier et de normaliser les procédures douanières dans le but de réduire les délais et les coûts du commerce transfrontières de marchandises.

Des études démontrent que la pleine application de l’Accord permettrait de réduire les coûts commerciaux des Membres de 14,5% en moyenne.

Cela aidera dans une large mesure à dynamiser les flux commerciaux en Argentine. Quant aux économies en développement, cet accord pourrait accroître leurs exportations mondiales de marchandises jusqu’à 730 milliards de dollars par an.

Dans la mesure où il facilite les flux commerciaux, l’Accord peut contribuer à réaliser l’objectif de l’Argentine consistant à diversifier son économie.

Nous vivons à une époque de mondialisation de la production, où les composants d’un même produit proviennent de nombreux pays différents.

Si les flux commerciaux sont facilités, les économies auront plus de possibilités de s’intégrer aux nouvelles chaînes de production et de tirer parti de l’essor de l’activité économique que ces chaînes peuvent générer. Les pays dont les coûts sont plus élevés pourraient en être exclus.

L’Accord sur la facilitation des échanges accélérera le processus d’intégration.

Mais pour tirer parti de l’Accord, il faut d’abord le ratifier. Et l’Argentine pourrait le faire dès maintenant, ce qui serait très positif. En outre, cela l’aiderait à envoyer le message clair selon lequel elle s’efforce de créer un environnement plus favorable à l’activité des entreprises.

 

TRAVAUX FUTURS

Tous ces succès sont très importants, et une tâche très claire nous attend maintenant.

Nous devons mettre en œuvre ces accords et réussir à concrétiser tous leurs avantages potentiels, et, bien sûr, nous devons essayer d’obtenir de nouveaux résultats à l’avenir.

Il est évident que tous les Membres de l’OMC veulent des résultats concernant les questions faisant l’objet des négociations de Doha, comme les subventions internes à l’agriculture, l’accès aux marchés pour les produits industriels et agricoles, ainsi que les services. Cependant, les Membres ne sont pas d’accord sur la manière de traiter ces questions.

En outre, certains souhaiteraient commencer à examiner d’autres questions qui ne sont pas nécessairement couvertes par le Cycle de Doha, et qui pourraient inclure les questions liées à l’investissement, au commerce électronique, aux petites et moyennes entreprises ou aux subventions à la pêche, pour ne citer que quelques-unes de celles qui ont été mentionnées à Genève.

On parle beaucoup, en ce moment même, de la manière dont nous devrions procéder. Il existe une volonté claire d’obtenir plus de résultats, et d’y parvenir beaucoup plus vite qu’auparavant.

Il me semble que pour l’Argentine l’occasion qui se présente est excellente.

C’est un bon moment pour se poser quelques questions importantes, par exemple les questions suivantes:

  • Étant donnée l’évolution des objectifs économiques de l’Argentine, quelles sont ses priorités en matière de commerce?
  • Quel est le meilleur moyen de traiter ces priorités?
  • Quelles sont les questions que vous souhaitez voir traitées en priorité dans les négociations commerciales mondiales? Comment faire des progrès concernant ces questions?

J’espère que l’Argentine profitera de cette dynamique pour aider à déterminer le futur des négociations commerciales mondiales de manière à servir ses intérêts.

Nous pourrions adopter des mesures qui vous aident à atteindre vos objectifs économiques, comme nous l’avons fait ces dernières années.

Ainsi, je vous invite de nouveau à collaborer maintenant, et à continuer à collaborer dans le futur.

La voix de l’Argentine sera aussi importante qu’elle a toujours été.

 

CONCLUSION

Pendant des années, de nombreux observateurs n’ont pas cru que l’OMC serait capable d’obtenir des résultats.

Mais cela a commencé à changer.

Ces derniers mois, nombreux sont ceux (des représentants de gouvernements, des représentants de syndicats et des entrepreneurs) qui m’ont fait part de leur enthousiasme à l’idée de ce que nous pouvons réussir à l’avenir.

C’est pourquoi je suis très heureux d’être ici aujourd’hui et de prendre connaissance de vos opinions sur la voie à suivre.

Je suis convaincu que ce débat sera fructueux.

Merci beaucoup.

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