NOUVELLES: ALLOCUTIONS — DG ROBERTO AZEVÊDO

Observations du Directeur général Roberto Azevêdo


POUR EN SAVOIR PLUS:
> Allocutions: Roberto Azevêdo

  

Mesdames et Messieurs les Ministres,
Excellences,
Mesdames et Messieurs,

Merci de me donner l'occasion de m'adresser à vous aujourd'hui. Je voudrais tout d'abord remercier le Pérou pour son accueil très chaleureux et pour la possibilité qui nous est ainsi donnée de visiter Arequipa.

Je suis toujours heureux d'assister aux réunions de l'APEC. Ce groupe n'a jamais cessé de soutenir l'OMC et le système commercial multilatéral, et a toujours joué un rôle très positif dans nos travaux.

J'aimerais vous remercier pour votre soutien constant, et en particulier pour votre concours (et la patience dont vous avez fait preuve) au succès de notre Conférence ministérielle à Nairobi, en décembre.

J'espère être témoin aujourd'hui d'une autre discussion constructive.

Dans cette optique, permettez-moi de vous donner un bref aperçu de l'état actuel de nos travaux à Genève.

Je ne rappellerai pas les résultats de la Conférence ministérielle de Nairobi, puisque vous y étiez aussi. Je souhaite simplement vous dire que j'ai eu de nombreuses conversations avec des Membres depuis le début de l'année. Je me suis entretenu avec des Ministres dans un grand nombre de capitales. Une excellente réunion des Ministres a été organisée à Davos par le gouvernement suisse. En fait, la présente réunion est le premier rassemblement majeur de Ministres à avoir lieu depuis.

De tous les échanges que j'ai eus avec les Ministres cette année ressortent deux messages très cohérents:

Le premier, c'est que la Conférence de Nairobi a été un réel succès, qui s'est appuyé de manière très positive sur les bases solides posées à Bali.

Le second, c'est qu'il nous faut continuer à obtenir des résultats.

De mon point de vue, pour poursuivre dans cette voie, deux étapes essentielles devront être franchies.

D'abord, nous devrons mettre en œuvre ce dont nous sommes déjà convenus, ce qui est crucial pour instaurer une relation de confiance entre les Membres et assurer la crédibilité du processus.

Nous devons appliquer toutes les décisions prises à Bali et à Nairobi, y compris en exécutant pleinement les programmes de travail arrêtés aux deux Conférences ministérielles.

Par ailleurs, entre autres choses, vous devez tous ratifier l'Accord sur la facilitation des échanges et notifier votre acceptation de l'amendement de l'Accord sur les ADPIC concernant l'accès aux médicaments (mesure introduite depuis bien plus longtemps).

Beaucoup d'économies de l'APEC l'ont déjà fait, et je les en remercie. De fait, 14 d'entre vous ont ratifié l'AFE et 17 membres de l'APEC ont ratifié l'amendement de l'Accord sur les ADPIC. J'encourage ceux qui ne l'ont pas fait à accélérer les procédures internes afin que ces deux mesures puissent prendre effet dans un proche avenir.

Ensuite, pour continuer à obtenir des résultats, nous devons déterminer la voie à suivre.

Je pense qu'aujourd'hui, cinq mois après Nairobi, nous devons passer la vitesse supérieure dans notre réflexion sur les résultats possibles. Ceux-ci pourraient être obtenus dans les prochains mois, à la onzième Conférence ministérielle, ou plus tard. Quel que soit le calendrier adopté pour chaque initiative, nous devons en déterminer les résultats potentiels.

Fait positif, je constate un accroissement significatif de l'intérêt et de l'optimisme qu'inspire notre travail. J'ai invité les Membres à réfléchir et à faire part de leurs idées sur la manière précise de faire avancer les négociations. De nombreuses idées m'ont été relayées tant sur la marche à suivre que sur les sujets de fond.

Sur le fond, on continue à mettre l'accent sur la place centrale à accorder au développement, ainsi que sur le fait de donner la priorité aux questions concernant les PMA. Bien entendu, les Membres restent aussi déterminés à obtenir des résultats en ce qui concerne les questions restantes du PDD.

Pour ce qui est du PDD, je n'ai pas encore entendu quoi que ce soit qui pourrait laisser augurer une avancée décisive. Pendant deux ans, nous avons fait beaucoup d'efforts pour trouver une idée, une méthodologie, quelque chose qui pourrait faciliter un accord. De toute évidence, nous n'avons pour l'instant pas trouvé le moyen d'aplanir les divergences.

Les difficultés ne venaient pas de considérations économiques de fond. Une grande partie des idées proposées n'entraîneraient que des changements minimes, voire aucun changement, dans les programmes existants, en particulier dans le domaine du soutien interne dans l'agriculture. Les difficultés étaient principalement de nature politique. Elles concernaient des différences très basiques et fondamentales quant à la conception de ce que chacun devrait apporter et de la manière dont il devrait contribuer. Les positions ne se rejoignaient absolument pas.

Il est donc clair que nous devons réfléchir à de nouvelles idées afin de commencer à identifier des solutions, particulièrement aux questions les plus difficiles. Ce qui est évident, c'est que nous n'avancerons pas sur ces questions sans un changement radical des niveaux de flexibilité et de volonté politique.

Par ailleurs, outre les questions centrales du PDD que sont l'agriculture, l'AMNA et les services, j'entends parler de toute une série d'autres sujets que les Membres aimeraient également évoquer.

Certains de ces sujets sont aussi des questions relevant du PDD. L'un d'entre eux est la question des subventions à la pêche, qui est fréquemment soulevée. Parmi les autres thèmes soulevés, il y a notamment la politique de la concurrence, les PME (ou les MPME), la facilitation de l'investissement, le commerce électronique, les normes privées, les OTC et beaucoup d'autres.

J'observe qu'un certain nombre de ces questions occupent une place importante dans votre projet de communiqué. De plus, l'APEC a ouvert la voie à des discussions dans beaucoup de ces domaines.

Le défi consiste maintenant à définir précisément les contours de ces grands dossiers dont les Membres souhaitent discuter. Pour chacun de ces sujets, nous devrons être beaucoup plus spécifiques que nous le sommes à présent.

Le commerce électronique, par exemple, peut recouvrir tout un univers de questions potentielles. Quels domaines spécifiques les Membres veulent-ils mettre sur la table pour discussion?

Pour avancer, il nous faudra plus de clarté. Je pense que ce forum qu'est l'APEC pourrait jouer un rôle utile sur ce plan, comme il l'a fait par le passé.

Le débat semble déjà bien plus dynamique qu'il ne l'était il y a 12 mois. Par exemple, l'intérêt qu'y attache le secteur privé s'est accru.

Dans quelques jours, j'animerai une réunion à l'OMC, à la demande de la CCI et du B-20, où des chefs d'entreprises viendront échanger leurs vues sur les questions qui, selon eux, devraient être traitées par l'OMC. Des initiatives comme celle-ci, ou l'accent mis par les Philippines et d'autres Membres sur les MPME, par exemple, devraient nous aider à faire avancer le débat sur ces sujets.

De même, vos discussions dans d'autres forums, comme le Partenariat transpacifique, le RCEP, l'ABE ou l'ACS, pourraient nous apporter un nouvel éclairage et faire germer de nouvelles idées dans le débat. J'ai hâte de vous entendre.

Toujours sur le fond, j'espère que des progrès pourront être réalisés prochainement en ce qui concerne l'ABE. Je sais que beaucoup d'entre vous travaillent dur pour avoir terminé bien avant la fin de l'année. Je vous encourage à poursuivre ces efforts et je me tiendrai prêt à vous aider de toutes les manières possibles.

Pour ce qui est de la marche à suivre, je dois dire que quelle que soit la manière dont les Membres choisissent d'aller de l'avant et quelles que soient les questions dont ils veulent débattre, nous devons nous assurer que le processus est inclusif et ouvert. Nous devons donner à tous les Membres de l'OMC la possibilité de participer dès le départ de manière active et constructive.

Je suis un fervent partisan du multilatéralisme et je pense que c'est cette approche qui devrait être préférée, mais je suis sûr que, dans certains domaines, les Membres ne seront pas tous prêts ou disposés à participer. Je pense donc que l'avenir de nos négociations dépend de notre capacité à faire preuve de flexibilité, en reconnaissant pleinement la diversité des situations des Membres.

Nous pourrions par exemple suivre, d'une certaine façon, le modèle de l'Accord sur la facilitation des échanges. Nous pourrions aussi envisager une approche hybride, qui combinerait des éléments multilatéraux et plurilatéraux.

Une foule de possibilités s'offrent à nous, et la voie que nous emprunterons dépendra évidemment des Membres; mais je pense que l'élément principal sera la flexibilité.

Il y a donc beaucoup à faire, surtout si nous voulons continuer à obtenir des résultats à court terme.

À Genève, j'ai donné l'impulsion à une intensification de ces travaux dans les prochains mois. Plus précisément, j'ai insisté sur le fait que nous devons passer de la réflexion à l'action. Pour pouvoir agir, il nous faut définir nos objectifs. Nous devons bien sûr faire le travail de mise en œuvre, mais si vous souhaitez aller plus loin, il n'y a pas de temps à perdre.

Et comme toujours, votre rôle sera central.

Les membres de l'APEC ont amplement démontré leur capacité à prendre l'initiative sur certains des grands dossiers traités par l'OMC. Vous aviez une longueur d'avance sur la facilitation des échanges et l'ABE, et vous ouvrez maintenant la voie sur beaucoup de questions dont les Membres débattent actuellement à Genève. Ici, à Arequipa, nous sommes entourés de trois volcans. J'espère qu'ils nous inspireront un bouillonnement d'idées et d'initiatives à Genève.

Votre soutien restera crucial — et il est attendu avec impatience!

Même si la Conférence de Nairobi a été un succès, son modus operandi était clairement loin d'être idéal. Trop de choses à faire au dernier moment. Même sur place à la Conférence! Nous devrions en tirer des leçons afin de ne pas nous retrouver dans la même situation la prochaine fois.

Il est essentiel d'avoir un appui politique au niveau ministériel, à la fois maintenant, pendant les discussions à Genève, et pour la préparation de la prochaine Conférence ministérielle.

Je vous invite donc à vous investir et à rester mobilisés.

Je vous remercie de votre attention.

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